Cannabis : Fumer, ça s’apprend

Cannabis : Fumer, ça s’apprend
Par mrpolo ,

La légalisation médicale de la marijuana progresse aux États-Unis et officialise la culture de l’herbe. La faculté de cannabis de Detroit, dans le Michigan, vient d’ouvrir ses portes, le Guardian était là.

 

Il va sans dire qu’on ne fume pas en cours, mais on ne se prive pas de flairer les feuilles, de discuter inhalation et de recommander telle ou telle variété selon l’effet qu’elle produit. Bienvenue à la faculté de cannabis de Detroit : ici, on propose des cours sur la culture mais aussi la récolte, la préparation et la vente de la marijuana depuis que le Michigan en a légalisé l’usage à des fins médicales. Les étudiants reçoivent une instruction dispensée par des horticulteurs, des médecins et des juristes qui leur apprennent à protéger leur dope des criminels.

 

"Faire pousser de l’herbe dans son jardin, c’est très bien pour s’amuser”, explique Nick Tennant, un des fondateurs de la faculté, dont l’apparence saine et juvénile, avec ses joues couvertes d’acné, sidère certains des étudiants les plus malades. “Mais si on s’en sert à des fins médicales, il faut vraiment maîtriser le processus horticole, qui est très complexe. Il y a beaucoup d’argent à gagner si on fait ça bien."

 

Plus de 1 000 autorisations étant délivrées chaque mois dans le Michigan aux malades et aux producteurs, la demande est au rendez-vous au MedGrow Cannabis College. Six cours du soir coûtent 324 euros. Les premiers inscrits prennent de la marijuana pour soulager leurs douleurs ou aident les malades, comme ce pasteur qui dirige une clinique spécialisée dans le sida.

 

Ryan Hasbany, 20 ans, fait des études de commerce. Encore un an et il obtiendra une licence de producteur. “Mon père est médecin de famille ; il délivre beaucoup de cartes de patient autorisé à prendre de la marijuana. Ça va devenir un secteur très lucratif”, confie-t-il. La marijuana médicale se vend près de 6 euros le gramme dans le Michigan. “Il y a des économistes de Harvard qui disent que c’est ce qu’il nous faut pour remettre l’économie sur pied”, ajoute-t-il. Malgré tout, certains hésitent encore à s’identifier à ce qui est désormais une industrie légale dans le Michigan.

 

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Les premiers cours de la soirée à la fac du cannabis sont dirigés par un médecin, un certain Dr Powell. “Ne donnez pas mon prénom. Ils auront plus de mal à m’identifier”, demande-t-il. Il expose aux étudiants les pathologies pour lesquelles il peut délivrer une ordonnance de marijuana. Cela va du cancer au sida, en passant par toute une série de douleurs chroniques graves, “à la suite d’une opération du dos ou d’une blessure par balle, par exemple”. Le Dr Powell ne s’inquiète pas des risques de dépendance mais pense que les consommateurs réguliers devraient trouver une alternative à la fumette. C’est pourquoi le cursus compte également un cours de cuisine où l’on découvre des recettes aussi variées que le gâteau au hasch et les sushis à l’herbe.

 

L’horticulteur a encore moins envie que le médecin d’être identifiable. “On pourrait me demander où j’ai appris tout ça. Je fais ça depuis beaucoup plus longtemps que ça n’est autorisé”, confie-t-il.

 

Comme nombre d’autres intervenants du Cannabis College, il est également consommateur à la suite d’un accident de sport.

 

Il ouvre deux grandes portes blanches. Une vive lumière inonde la salle de classe et révèle un antre rempli de tuyaux d’air conditionné et de ventilateurs et baigné d’une lumière intense. Au milieu se trouve une poignée de plants de cannabis, ainsi que quelques pieds. L’instructeur passe en revue les avantages de la culture en terre et ceux de la culture hydroponique (hors sol) ; il consacre un chapitre à la lumière, souligne l’importance de la taille (à la main, sans utiliser d’outil) et s’attarde sur les complexités du clonage. Il recommande d’installer des appareils produisant de l’ozone pour masquer l’odeur. “Il ne vaut mieux pas que les voisins soient au courant. Pas question qu’ils fassent une descente chez vous pour piller vos stocks.” Au mur est affiché un tableau labyrinthique des espèces de marijuana, avec leurs effets sur certaines maladies et leur goût.

 

L’horticulteur explique qu’il y a de l’argent à se faire en produisant de la marijuana médicale si le producteur sait s’adapter aux besoins du consommateur. “Il y a de l’herbe qui vous rend incapable de la fermer pendant cinq heures. Il y a de l’herbe qui vous fait baver, assis sur le canapé, pendant cinq heures. Ce n’est pas ce qu’il vous faut si vous voulez garder un boulot. Il y a des milliers de gens qui obtiennent une carte de malade et ils ont chacun des besoins différents. Si vous réussissez à trouver comment satisfaire tous ces besoins particuliers, vous serez riches."

Source : cannabis-infos.com


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