La révolution du cannabis en marche aux Etats-Unis

La révolution du cannabis en marche aux Etats-Unis
Par Indi-Punky ,

Légalisé le 1 er janvier dans le Colorado, le cannabis le sera aussi à compter du 1 er juillet dans l’Etat de Washington. La production de marijuana reste très inférieure à la demande, ce qui pousse les prix à la hausse.

Chez Dixie Elixirs, les salariés travaillent entre les pots de peinture et les échafaudages. La nouvelle usine n’est pas encore terminée qu’ils s’affairent déjà à remplir les boites de chocolat et les bouteilles de sodas. C’est qu’il y a urgence : l’entreprise, qui décline le cannabis sous toutes ses formes (infusions, truffes, baume anti-douleur, bain moussant, huiles essentielles,...) croule sous les commandes.

 

Son chiffre d’affaires a quintuplé depuis que la marijuana a été légalisée dans le Colorado, le 1er janvier. Avec l’Uruguay, l’Etat américain constitue la seule région au monde où la consommation d’herbe est 100 % légale -Amsterdam n’en étant qu’au stade de la dépénalisation. A compter de la semaine prochaine, la consommation de cannabis à des fins non médicales deviendra également légale dans l’Etat de Washington, au nord-ouest du pays.

 

Les pouvoirs publics se frottent les mains : en plus d’attirer des hordes de touristes, l’industrie a déjà généré 18 millions de recettes fiscales au cours des quatre premiers mois de l’année, qui seront obligatoirement fléchées vers le financement de nouvelles écoles. Elle paie d’ailleurs davantage de taxes que n’importe quel autre secteur : parce qu’elle reste illégale au niveau fédéral, elle n’a en effet le droit à aucun avantage fiscal. « Le fait que la loi locale contredise la loi fédérale est un vrai casse-tête », estime David Maddalena, qui a créé un magazine exclusivement consacré à la marijuana.

Production insuffisante

« Quand l’industrie aura atteint son régime de croisière, elle devrait générer 1,5 milliard de recettes fiscales chaque année, rien que pour le Colorado », anticipe Kayvan Khalatbari, qui a créé le premier dispensaire de marijuana de la ville (Denver Relief). Mais la montée en puissance est lente, car les pouvoirs publics accordent les licences au compte-goutte : seuls 60 dispensaires récréatifs ont été autorisés pour l’instant dans le Colorado. N’entre pas sur le marché qui veut: il faut vivre depuis au moins deux ans dans l’état pour prétendre participer à cette nouvelle ruée vers l’or. Une manière de faire barrage aux opportunistes qui envisageraient de cultiver du cannabis ici pour le vendre ailleurs.

 

La parcimonie avec laquelle sont accordés les permis a une conséquence : la production est clairement insuffisante pour satisfaire la demande. « Si nous avions plus de matières premières, nous produirions plus. Nous sommes constamment en rupture de stocks », regrette Bob Eschino, qui utilise de l’huile de marijuana pour fabriquer ses 50.000 gâteaux « Incredibles » tous les mois.

 

L’offre étant insuffisante, elle est aussi de plus en plus chère « Il y a cinq ans, les producteurs de cannabis nous donnaient gratuitement les tiges, car ils ne savaient qu’en faire. L’an dernier, ils ont commencé à nous demander 50 dollars par livre. Aujourd’hui, c’est 300 dollars par livre ! », poursuit Bob Eschino. Faut-il accroître le nombre de producteurs ? Earnest Blackmon, propriétaire du dispensaire River Rock, n’est pas de cet avis. Agé d’une trentaine d’années, il cultive 5.000 plants de cannabis dans des serres immenses, à quelques kilomètres du centre-ville. Il devrait générer 9 millions de dollars de revenus cette année, soit 30% de plus que l’an dernier. L’entrée de nouveaux acteurs ferait certainement baisser les prix, ce qu’il veut évidemment éviter.

Deux décès à Denver

La légalisation du cannabis a beau être soutenue par une majorité d’américains (54 % selon le dernier sondage Pew), elle ne se fait pas sans heurt. Passée l’euphorie des premiers mois, les habitants du Colorado commencent à s’interroger sur les dangers en termes de santé publique. Deux personnes sont décédées à Denver récemment après avoir ingurgité de fortes doses de marijuana, via des cookies et autres gourmandises.

 

La relation de cause à effet a beau être discutable, ces accidents alimentent un vif débat sur le danger des produits qui ne se fument pas, mais se mangent. «Il faut que le consommateur ait davantage conscience de ce qu’il avale. La seule contrainte aujourd’hui, c’est de ne pas dépasser 100 milligrammes de substance active par produit. Nous souhaitons aller plus loin : il faut que sur chaque carré de chocolat soit inscrite la dose de substance active », explique Lewis Koski, responsable du pilotage de la réforme pour l'Etat du Colorado.

Source: https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/0203587612706-la-revolution-du-cannabis-en-marche-aux-etats-unis-1016157.php


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Franchement sa m'enerve de lire tous les jours un article qui dit qu'ils sont bien laba chez les burger. Je vais finir par décaler laba, je veux de l'argent moi aussi!!!

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