Malgré l'arrivée de Trump, l'industrie du cannabis pourrait battre des records

Malgré l'arrivée de Trump, l'industrie du cannabis pourrait battre des records
Par mrpolo ,

Les partisans de la légalisation et les acteurs du marché craignent un renforcement de la répression contre les consommateurs. Malgré ces doutes, le cabinet d'étude et d'investissement ArcView group a publié une étude qui annonce des projections intéressantes pour ce secteur économique en pleine croissance.

 


Selon un sondage de l'institut Gallup réalisé en 2016, 60% des Américains seraient favorables à une légalisation du cannabis. (Crédits : © Alia Haju / Reuters)

 

 

 

L'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche a suscité de nombreuses questions pour l'industrie du cannabis et les partisans de la légalisation au Etats-Unis. La nomination de Jeff Sessions à la tête du département de la Justice a également provoqué des doutes sur un durcissement de la législation et de la répression contre les consommateurs au niveau fédéral.

 

Cet ultraconservateur avait en effet déclaré en 2016 lors d'une audition au Sénat que "les gens biens ne fument pas de majiruana". Mais selon un rapport du cabinet de recherche et d'investissement ArcView Group spécialisée dans l'économie du cannabis et publié ce vendredi 23 mars, la victoire du milliardaire à la présidentielle américaine aurait peut d'incidences sur le plan économique.

 

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Le ministre de la Justice américain Jeff session est un fervent opposant du cannabis sous toutes ses formes. Crédits : Reuters/Yuri Gripas.


Une croissance annuelle de 27%

 

La division marketing du groupe ArcView a ainsi maintenu ses prévisions de croissance de dépenses de consommation pour l'Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada) avec un taux annuel de 27%. Avec un marché estimé en 2016 à 6,7 milliards de dollars, le cannabis pourrait générer un chiffre d'affaires de 22,6 milliards de dollars par an d'ici 2021, même si l'administration Trump et le département de la Justice s'opposent à cette industrie, annonce le rapport. En dépit de certaines incertitudes, Troy Dayton responsable des études chez ArcView a déclaré dans un communiqué qu'il n'y aurait pas "d'impact sur la croissance de ce marché". Il s'est par la suite montré rassurant :

 

"Peu importe ce que l'administration fait, les États vont continuer d'émettre des autorisations pour vendre du cannabis pour une longue liste de demandeurs et des points de vente vont continuer d'avoir de longues listes de clients prêts à acheter ce produit."

 

D'après les estimations des spécialistes, les Nord-Américains ont dépensé environ 56,1 milliards de dollars dans le commerce licite et illicite lié au cannabis. Le problème se pose davantage au niveau de la répartition : 6,7 milliards de dollars (11,9%) ont été dépensés dans le marché légal et 87% de ces dépenses viendraient seulement de cinq États fédérés et du Canada. Ce qui représente un manque à gagner très important pour les finances publiques.

 


Un contexte délicat

 

De nombreux entrepreneurs surnommés "les cannapreneurs" doivent faire face à un paradoxe. Selon un sondage Gallup réalisé en octobre 2016, 60% des Américains seraient en faveur de la légalisation, soit le chiffre le plus élevé depuis la publication de cette première enquête d'opinion en 1969. Et dans le même temps, de nombreux représentants importants des citoyens américains s'y opposent comme l'a relevé Business Insider.

 

Même si l'administration américaine actuelle n'a pas pris de position définitive sur la législation en matière de drogue, des mesures restrictives pourraient survenir. Il y a quelque jours, Jeff Sessions a promis plus de répression contre les crimes liés à la drogue. Il a par la suite exprimé son opposition à l'usage thérapeutique du cannabis, expliquant que cela pouvait entraîner un hausse de la consommation de marijuana ou des overdoses causées par des addictions aux opioïdes comme l'héroïne. Pourtant des études théoriques et empiriques menées dans l'état du Colorado ou ailleurs ont montré l'inverse.

Au mois de février, le porte-parole de la Maison Blanche Sean Spicer a également suscité des inquiétudes chez les acteurs de l'industrie du cannabis lors d'une conférence de presse en annonçant "une meilleure application" des lois fédérales sous l'administration Trump. Aux Etats-Unis, si l'usage thérapeutique et récréatif du cannabis est autorisé dans plusieurs États fédérés, il reste encore interdit au niveau fédéral. Ce qui crée un véritable conflit entre les pro- et anti-cannabis. Une opposition ne risque pas de s'arranger avec les dernières annonces de la Maison Blanche.

 

Par Grégoire Normand

 

Source: latribune.fr


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