Des bongs et des femmes : à la rencontre des « Ganja Girls » d'Instagram

Des bongs et des femmes : à la rencontre des « Ganja Girls » d'Instagram
Par mrpolo ,

Dans le monde étrange des mannequins qui se font payer pour poser dans des baignoires remplies de pochons de weed.

 

 

 

Photo via

@blazedbaddies sur Instagram

 


Si vous cherchez le hashtag #ganjagirls sur Instagram, vous allez vous retrouver avec plus d'un million de photos de femmes qui prennent des poses provocatrices avec de la weed. Ces photos vous offrent toute une gamme de bon goût, des photos de nu (avec quelques feuilles de marijuana bien placées) aux vidéos d'aquariums, en passant par les tutoriels de roulage de joints sur fond de musique électro.

 

Certaines mannequins font la promotion de leur propre herbe et produits dérivés, comme des bongs en verre ou des petits plats préparés au cannabis, tandis que d'autres s'enfument simplement en se la jouant aguichante et charmeuse. Personnellement, je n'ai jamais trouvé la weed très sexy. Je connais ses effets sur la libido, qu'elle est censée augmenter, mais je ne m'attends pas à trouver des sacs littéralement remplis de beuh dans un photoshoot glamour. Du coup, j'ai contacté certaines de ces « ganja girls » d'Instagram pour en savoir plus sur ce monde étrange (et potentiellement érotique).

 


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Sarah Jain. Photos via Instagram

 

Sarah Jain, 33 ans, San Francisco, Californie
@sarahjain420
33,8K followers

 

VICE : Quand as-tu commencé à fumer de l'herbe ?
Sarah Jain : Alors là, aucune idée … Probablement dès ma naissance ! Ma mère m'a raconté qu'à plusieurs reprises, elle avait surpris mon père et ses potes en train de me passer des joints quand j'étais très très jeune. Mais je crois que j'ai commencé à fumer régulièrement vers mes 11 ans.

 

Wow.
Mon père refusait d'admettre qu'il fumait, du coup, je lui piquais les 3/4 de sa réserve d'herbe : il ne pouvait pas être en colère car il ne voulait pas avouer que c'était la sienne ! Quand j'étais petite, ils ont passé leur temps à inventer des méthodes très créatives pour me punir. Puis, plus tard, mon père s'est excusé et on a commencé à fumer ensemble.

 

Comment t'es-tu lancée dans cette carrière de mannequin assez particulière ?
Ça a commencé il y a 10 ans, environ. J'étais mariée, je vivais dans cet État pourri qu'est le Texas. Il n'y avait pas encore Instagram à l'époque, mais il y avait MySpace. J'ai créé un portfolio sur MySpace où je faisais l'apologie de la weed. À l'époque, la crise économique pointait le bout de son nez et c'était la merde : j'ai perdu mon job. J'ai commencé à passer des castings pour être mannequin – je voulais mêler ma passion pour le mannequinat et la weed, mais ça ne se faisait pas trop à l'époque. J'ai eu mes premiers contrats, j'ai déménagé à Los Angeles, et j'ai eu beaucoup de chance. J'ai commencé à faire des shootings érotiques : je n'ai jamais fait du porno, juste des trucs en rapport avec le fétichisme. À chaque shooting, j'apportais ma weed et je leur demandais de me prendre en photo en train de fumer. Et bien entendu, comme on était en Californie, tout le monde a kiffé. Maintenant, les shootings en rapport avec le cannabis constituent la moitié de mes revenus.

 

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À ton avis, qu'est-ce qui plaît aux gens dans ce mélange femmes-herbe ?
Je pense que c'est la beauté, tout simplement. Ce sont des choses que les gens aiment, des choses qui les rendent heureux. Les gens aiment bien se représenter leur propre paradis, leur propre utopie, et si certains aiment la weed et d'autres les femmes, ces photos font la part belle aux deux.

 

Est-ce que ça t'arrive de recevoir des messages flippants de certains mecs ?
Je reçois énormément de commentaires bizarres, il faut apprendre à les gérer. Parfois, certains mecs vont m'envoyer en message privé : « Balance des photos de toi à poil ! » ; quand ça m'arrive, je cherche sur Google des images de bites ensanglantées et je leur envoie ça en réponse, à chaque fois. Il faut combattre le feu par le feu, sinon ils ne comprennent pas.

 

Est-ce qu'on t'offre de la weed ?
Oui, de l'herbe et du cannabis. Parfois, on me reconnaît dans la rue et on m'offre un joint. Mais j'essaye quand même de payer pour les trucs qu'on veut m'offrir, surtout si l'entreprise qui me l'offre est cool ou fait des bons produits ; malgré tout, j'ai des super promotions. Je ne m'attends pas à ce qu'on m'offre tout gratuitement car je ne travaille pas gratuitement, et je ne m'attends pas à ce que les autres le fassent pour moi.

 


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Clara Barber. Photos via Instagram

 

Clara Barber, 27 ans, Grand Junction, Colorado
@qeenbee66
10.9K followers

 

VICE : Il veut dire quoi ton pseudo ?
Clara Barber : J'étais apicultrice avant, c'est de là que m'est venue l'idée de la « queen bee » [reine des abeilles]. Pour moi, c'est une métaphore, un état d'esprit qui encourage les femmes à s'émanciper. Le 19 mai, j'ai posté ma première photo sur Instagram et j'ai commencé à me sentir bien ; je me suis dit que ce sentiment pourrait aider d'autres femmes, car je n'avais personnellement jamais pensé devenir mannequin avant. C'est absolument génial de pouvoir mettre en valeur des trucs que j'ai toujours adoré, comme le cannabis ou de magnifiques accessoires en verre que quelqu'un a pris le temps de souffler. C'est un super job, et je voulais sentir un lien personnel entre mon travail et moi-même : c'est de là qu'est venue cette idée de « reine des abeilles » et d'émancipation.

 

Quel message cherches-tu à faire passer ?
Presque tous les jours, je fais une session en direct où je fume, je finis défoncée et je me moque de moi-même en rigolant. Je parle à des gens tous les jours. Je me fous de savoir combien de followers j'amasse. En tant qu'autoentrepreneuse et en tant que femme, on peut très rapidement essayer de vous coller des étiquettes, et je ne voulais pas que cela m'arrive. Il y a tellement de clichés sur les fumeurs de joints... Personnellement, je fume des joints, je suis maman, j'ai deux enfants de cinq ans, je gère mon propre commerce, je suis fiancée, j'ai une vie en dehors du cannabis et pourtant je fume de la weed tous les jours.

 

Combien de joints fumes-tu par jour ?
Le matin, je me réveille et je prépare le repas des enfants, après je vais dans mon bureau et je fume une pipe, je regarde mes mails et parfois je fume un joint ou un blunt en plus : ça dépend de mon humeur. Je prends du cannabis thérapeutique, je fume pour calmer mes problèmes d'anxiété et mes problèmes de dos (j'ai eu une scoliose et un accident de voiture).

 

Quelles photos ont le plus de likes ?
Malheureusement, je me suis rendu compte que c'étaient les photos où j'étais le plus dénudée ; mais tout le monde en fait des comme ça, alors qu'est ce que j'essaye de prouver ? Que je suis comme tout le monde parce que j'ai besoin d'attention ? J'aime bien me sentir sexy, j'aime me la jouer un peu allumeuse, mais je refuse de me sexualiser complètement. Sur mon compte Instagram, j'essaye de faire un mélange à peu près égal entre Clara la fille rigolote et loin d'être parfaite, et Clara la fille sexy. Je veux être prise au sérieux.

 


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Courtney Weis. Photos via Instagram

 

Courtney Weis, 21 ans, Pueblo, Colorado
@misscannabiscourtney
25.5K followers

 

VICE : Comment t'es-tu lancée dans ce milieu ?
Courtney Weis : Je vivais dans le Wisconsin (c'est là où je suis née et où j'ai grandi), et je voulais prendre des photos de ma weed, ou de mes produits, ou de moi en train de fumer ; le problème, c'est que comme le cannabis est illégal dans le Wisconsin, les gens s'en foutaient complètement. Du coup, j'ai créé un compte Instagram privé pour y poster mes photos de drogue. Ça m'a saoulé au bout d'un moment et je l'ai fermé. Puis j'ai déménagé à Washington et je l'ai rouvert ; après, j'ai encore déménagé dans le Colorado et là, j'ai commencé à avoir beaucoup plus de visiteurs.

 

Pourquoi tu fais ça ?
En gros, je veux montrer aux gens qu'ils ont tort. Je veux que les gens reconnaissent les bienfaits thérapeutiques du cannabis. On ne devrait pas priver les gens d'un traitement en fonction de l'État dans lequel ils habitent, surtout lorsque ce traitement est si bénéfique [le cannabis est encore interdit dans 20 des 50 états américains]. Je veux aussi casser les clichés sur les fumeurs de joints : tous des losers paresseux, tu parles … Et je veux faire tout ça de manière professionnelle et classe. J'ai commencé à poster des photos de manière régulière et au bout d'un moment les gens m'ont demandé s'ils pouvaient m'envoyer du matos. Maintenant, six mois plus tard, j'en suis à 25 000 followers.

 

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Quelle est ton expérience personnelle avec le cannabis ?
Il y a trois ans, j'ai eu un accident de voiture ultra flippant. Avec des potes, on allait en Floride pour le Spring Break. J'ai été éjectée de la voiture et j'ai atterri au milieu de la route. Il a fallu m'emmener à l'hôpital en hélicoptère : j'y ai passé 18 jours. Les 14 premiers jours, je suis restée au lit sans bouger. J'avais des vertèbres fracturées et des broches dans la colonne. À l'époque, je ne fumais pas encore de weed, et c'est des amis qui m'ont dit que ça me ferait du bien, que ça atténuerait la douleur, et ça a marché. Un jour, j'ai fumé un joint et je n'ai plus du tout senti mon dos, j'étais épatée. Ils me donnaient plein de trucs à l'hôpital, de la morphine, de l'oxycodone, des pilules en tout genre ; seul le cannabis a marché.

 

J'ai remarqué que tes photos étaient plus recherchées que celles des autres comptes Instagram.
C'est parce que je suis photographe, du coup je suis à la fois devant et derrière l'objectif. J'aime bien prendre la nature en photo. Avec mon copain, on est partis pour six mois l'année dernière, on a visité 25 des 50 États du pays, on a fait pas mal de photos. Je me sens connectée à Mère Nature.

 

Quelle photo a été la plus likée ?
J'étais à la montagne, à un endroit qui s'appelle Royal George. C'était magnifique. Je fumais un joint roulé dans une feuille Shine (cette société qui fait du papier à rouler en or 24 carats), du coup c'était la grande classe. J'étais dans une zone vraiment magnifique. Mon pull tombait un peu sur l'épaule, c'était sexy sans être provocateur. J'aime bien être sexy et tout ça, mais je refuse de me mettre à poil devant le monde entier. Mais ouais, je crois que ça a été une des photos les plus appréciées, elle a dans les 1 600 likes.

 

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Makena Pederson, 18 ans, Maui, Hawaï
@ganjjagoddesss
2.7K followers

 

VICE : Pourquoi ce pseudo ?
Makena Pederson : Un de mes potes disait que je prenais des taffes de déesse quand je fumais, du coup j'ai décidé de m'appeler ganjjagoddess (« déesse de la ganja ») sur Instagram.

 

Comment en es-tu venue à cette forme de mannequinat particulière, qui mélange photos de femmes et photos de drogue ?
Mon père est photographe, et il me prenait tout le temps en photo. Quand j'ai commencé à fumer, j'ai continué à me prendre en photo parce que ça me paraissait normal, j'avais passé quasiment toute ma vie devant un objectif. J'ai juste décidé de rajouter un petit quelque chose à mes photos, pour les rendre uniques.

 

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Est-ce que tu penses que fumer de la weed, c'est sexy ?
Je pense pas que le fait de fumer soit sexy. Pour moi, ce qui est sexy c'est d'avoir la confiance en soi nécessaire pour faire ce que l'on aime, même s'il s'agit juste de fumer de la beuh !

 

Tu es assez jeune, tu n'as pas peur qu'on te colle une étiquette de camée qui te suivra toute ta vie ?
Je suis très jeune, c'est vrai, mais je n'ai pas peur des étiquettes. Ma mère m'a toujours dit qu'il fallait que je sois fière de qui je suis et de ce que je fais, et c'est ce que je suis aujourd'hui.

 

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Source: vice.com


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Salut.

 

Hum, je connaissait déja, j'suis pas un grand fan de ce genre de chose, j'verserait plutot dans le tatoo/piercing (Suicide Girl/Inked), mais je doit avour que certain cliché sont magnifique, Courtney Weiss sur son muret, ça c'est de la photo qui m'emballe, mais surtout la j'ai aimé;

 

Tu es assez jeune, tu n'as pas peur qu'on te colle une étiquette de camée qui te suivra toute ta vie ?
Je suis très jeune, c'est vrai, mais je n'ai pas peur des étiquettes. Ma mère m'a toujours dit qu'il fallait que je sois fière de qui je suis et de ce que je fais, et c'est ce que je suis aujourd'hui.

 

Ça concorde avec ma doctrine; Il vaut mieux être quelqu'un plutôt que tout le monde ;} (Dans le sens marginal )

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