France - Un groupe de travail interministériel préconise la « contraventionnalisation » du cannabis

France - Un groupe de travail interministériel préconise la « contraventionnalisation » du cannabis
Par mrpolo ,

Manuel Valls osera-t-il reprendre à son compte les conclusions du rapport sur « l’efficacité de la réponse pénale appliquée aux usagers de stupéfiants » qu’il avait lui-même commandé en juillet 2015 ? Réunis sous l’égide de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), des représentants des ministères de la justice, de l’intérieur, des finances et de la santé sont arrivés à la conclusion qu’il serait pertinent de faire évoluer la loi de 1970 réprimant – notamment – la consommation de cannabis.

 

Sortie d'un conseil des ministres. - P.KOVARIK / AFP

 

Constatant l’inefficacité de la législation actuelle, ils se sont prononcés à l’unanimité en faveur de la suppression de la peine d’un an de prison pour simple usage de drogue et pour la mise en place d’une contravention de 5e classe pour usage de stupéfiant, avec une amende forfaitaire dont le montant pourrait être de l’ordre de 300 euros. Le groupe de travail a fait le choix de ne pas distinguer le cannabis - 90% des interpellations pour usage -, des autres stupéfiants, dans le but de ne pas le « banaliser ».

 

Le rapport, que le Monde s’est procuré, est sur le bureau du premier ministre depuis le 30 octobre 2015. Depuis, rien n’a bougé. Comme si, à quelques mois de la fin du quinquennat, réformer – ou même simplement toiletter – la loi de 1970 sur les stupéfiants était politiquement trop risqué pour l’exécutif. Nulle part pourtant, le rapport du groupe de travail ne propose une quelconque légalisation ou dépénalisation du cannabis, des sujets beaucoup plus polémiques.

 

Interrogée par Le Monde, la chancellerie dit avoir « conscience du problème soulevé » par le rapport mais assure qu’« il n’y a pas de volonté de modifier la législation à court terme, sous pression médiatique ». Les préconisations des spécialistes devraient donc rester lettre morte d’ici à la fin du mandat de François Hollande.

« Effet dissuasif limité »

 

Le constat des experts des ministères est sévère. Si la loi prévoit en théorie une sanction d’un an de prison et 3 750 euros d’amende pour un usager de drogues, rares sont les consommateurs qui sont finalement condamnés à une telle peine au regard du nombre de délits relevés.

 

En 2014, plus de 170 000 personnes ont été interpellées pour usage de stupéfiants, ce que les auteurs du rapport qualifient de « contentieux de masse ». Dans la plupart des cas, elles détenaient sur elles des quantités « modestes » de cannabis qui ne permettaient pas aux forces de l’ordre de les poursuivre pour « détention de stupéfiant », un délit plus grave, passible de dix ans de prison et 7 500 euros d’amende, qui concerne les personnes soupçonnées de trafic.

 

Sur les 100 000 faits d’usage ensuite traités par les tribunaux, les deux tiers ont fait l’objet d’alternatives aux poursuites (dont près de 41 000 rappels à la loi). Au final, seules 1 426 personnes ont été condamnées à de l’emprisonnement ferme. Et seules 150 personnes – récidivistes – purgent actuellement une peine d’emprisonnement pour la seule infraction d’usage de stupéfiants.

 

De fait, l’usage du cannabis semble s’être banalisé en France. Près de 700 000 Français fument chaque jour des joints. En 2014, 11 % des Français âgés entre 18 et 64 ans ont consommé du cannabis au moins une fois dans les douze mois précédents, selon une étude de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes, aujourd’hui Santé publique France) parue en avril 2015. Face à ces mauvais chiffres, en hausse, Danièle Jourdain-Ménninger, la présidente de la Mildeca, expliquait en octobre 2015 étudier « plusieurs pistes pour déterminer ce qui serait le plus efficace pour faire baisser les consommations ».

« Puisque les peines d’emprisonnement ferme sont rarement prononcées et encore plus rarement mises à exécution, l’effet dissuasif est limité », jugent les auteurs du rapport. « Un nombre important d’infractions constatées ne fait l’objet d’aucune procédure », constatent-ils également, estimant que cela contribue au « renforcement du sentiment d’impunité des usagers ».

 

Si la contraventionnalisation proposée permettrait une plus grande lisibilité de la réponse pénale aux yeux des consommateurs, elle permettrait également de dégager du temps aux policiers, gendarmes et magistrats submergés par le traitement de ces petits délits. Les forces de l’ordre consacreraient ainsi plus d’un million d’heures chaque année à traiter ces procédures pour usage de drogues et seraient même « contraintes », pour assurer ces tâches, « de se détourner fréquemment des missions et des secteurs initialement assignés », fait valoir le groupe de travail.

 

La mise en place d’une telle amende viendrait par ailleurs confirmer un mouvement de fond. En 2013, il y a déjà eu 21 159 condamnations à une peine d’amende pour usage de stupéfiants, un nombre multiplié par deux entre 2007 et 2012. « L’usage de stupéfiants est de plus en plus massivement traité par des peines d’amende », soulignait l’Observatoire français des drogues et toxicomanie (OFDT) en 2015.

Frilosité de la gauche

 

Les auteurs du rapport laissent cependant au législateur le soin de fixer le nombre de fois à partir duquel le recours au timbre-amende ne serait plus possible, entraînant le retour à une procédure de droit commun. En cas de récidive, synonyme de « consommation problématique », il faudrait par exemple pouvoir orienter l’usager vers une structure de soin adaptée. Un seuil en termes de quantité de drogue détenue devrait également sans doute être défini.

 

En dehors de ces deux points, et sous réserve que le montant de l’amende ne soit pas « prohibitif », car celle-ci risquerait de ne pas être acquittée, « une pré-étude d’impact de la faisabilité juridique d’une telle évolution révèle l’absence de difficulté majeure de mise en œuvre », font valoir les différents représentants des ministères.

 

Lors de l’examen de la loi santé en deuxième lecture à l’Assemblée nationale, le 27 novembre 2015, alors même que le rapport avait été rendu à Matignon un mois plus tôt, la ministre de la santé Marisol Touraine s’était opposée à une telle mesure, défendue par des élus de l’opposition, en expliquant que « le gouvernement souhait[ait] attendre les propositions de la Mildeca » pour se prononcer. Deux mois plus tôt, elle avait rejeté l’idée, estimant que la contraventionnalisation « serait un mauvais signal à adresser ».

 

Face à la frilosité de la gauche, la droite pourrait finalement reprendre à son compte une telle mesure. Alain Juppé a inscrit dans son programme son souhait d’infliger une amende « d’une centaine d’euros, payable sur-le-champ, avec information de la famille » aux consommateurs de cannabis.

 

Nicolas Sarkozy, lui, avait déjà préconisé cette mesure en 2003, avant de faire marche arrière, critiquant sévèrement durant la campagne pour la présidentielle de 2012 François Rebsamen, le maire PS de Dijon alors pressenti pour le ministère de l’intérieur, lorsqu’il avait proposé une telle contraventionnalisation. A moins que la droite ne recule au dernier moment, comme le premier ministre Jean-Pierre Raffarin en 2004, déjà par peur du signal donné.

 

« C’est un débat inflammable qui peut être détourné de son objectif, à gauche comme à droite, estime Laurent Marcangeli, député LR de Corse-du-Sud et corapporteur en 2014 d’un comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques consacré à ce sujet. Certains ont le sentiment que contraventionnaliser, c’est descendre dans l’échelle de la peine, alors qu’en réalité, c’est garantir son effectivité. »

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Journaliste au Monde

Source: lemonde.fr

 


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Hello,

 

Moi je dis non à la contraventionnalisation. On ne peut pas coller une amende pour consommation de cannabis en France quand on voit qu'aux États unis et au Canada, on a droit à la légalisation. Ce rapport de la mildeca est déjà obsolète: "poubelle !!"

 

Legalize it !!!

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ploup,

 

exactement, mais qu'es ce que l'on vas faire de François ?

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salut salut

 

les RADARS ne rapport plus assez rentables faut qu'ils trouve un nouveaux filon et c'est nous.

 

Ils sont dépasser par tout sa, et il savent très bien aussi que si ils légalize c'est fini pour eux ils ne pourront plus revenir en arrière. Et ils me font rire avec leurs chiffre 700 000 consommateurs mais sérieux mème jah lui même ne c'est pas combien de personne consomme en France.

 

il devrait au moin légalizer pour le médical ceux qui en n'ont un véritable besoins réelle, après perso pour le reste j'en n'ai rien à foutre vive l'auto prod et qu'il aille bien se faire m...... ces petites s...... d'hypocrites. ils savent que leurs heures sont compté et qu'une odeur de sapin flotte dans les airs. 

 

peace les copains  

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hello , donc si je comprends bien, avant on se faisait juste confisquer notre weed, et maintenant il faudra en plus s'acquitter de 300 balles d'amende  -_- , en gros il pénalisent encore plus.
 Tout le monde avance  , bah nan, nous on va dans le mur. Gouvernement de bras cassés !
Et ouai +1 Farouche, pendant ce temps la des gens souffrent en silence, gavés d'antalgiques et tan d'autres pathologies imposées aux malades sous prétexte que des hippies fument ces même médicaments -_-

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hello , donc si je comprends bien, avant on se faisait juste confisquer notre weed, et maintenant il faudra en plus s'acquitter de 300 balles d'amende  -_- , en gros il pénalisent encore plus.

 

Tu as raison. C'est encore et toujours du répressif. Certes on ne va plus en prison pour du jah, mais on s'attaque au porte monnaie des usagers tout en conservant la même vision des choses. Enfin bon, je dis vision des choses, mais on ne sais plus si on est des malades, des délinquants, des drogués ou des paumés. Je ne suis pas certains qu'ils sachent eux même ce que nous sommes.

Toujours est il que les usagers sont si nombreux aujourd'hui qu'ils admettent eux même que la justice et les forces de l'ordre ne savent plus quoi faire. Tout le monde a compris l'échec de la prohibition mais aucune solution n'est envisagée pour le moment. Est ce par ce que la légalisation est la seule réponse possible ?!

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Bonjour à toutes et tous...

 

Moi consommateur de cannabis, je travaille,

Moi consommateur de cannabis, je paie des impôts,

Moi consommateur de cannabis, je suis parfaitement intégré à la société,

Moi consommateur de cannabis, je suis un honnête citoyen,

Moi consommateur de cannabis, je vote... Et ma voix n'ira plus jamais à un candidat qui ne me respecte pas, me considère comme un malade, un délinquant, voir un criminel. Ras le bol de cette prohibition absurde.

Nous sommes des centaines de milliers en France et peut être bien plus à consommer régulièrement du cannabis. Tout ne tourne pas autour de l'herbe mais un candidat qui refuse de changer la législation en vigueur est un candidat qui ne pense qu'à sa ré élection et ne veut pas voir la vérité en face. S'il en est ainsi pour l'herbe il en sera de même pour les autres problèmes à traiter.

Nous représentons un poids électoral important, nos voix comptent. Je crois qu'ils commencent à le comprendre à en juger les derniers propos de sarkozy... Nous ne pouvons pas faire grand chose face à cette prohibition mais au moins abstenons de nous de voter pour ces escrocs qui nous méprisent et faisons en sorte qu'ils le sachent !

 

Salutations cannabiques

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Je suis d'accord avec toi niaouli. La grande majorité des consommateurs de ganja sont des gens normaux qui ont une vie tout ce qu'il y a de plus normale. On retrouve ainsi des usagers de tout age et de toute profession. Il faut sans cesse le rappeler aux prohibitionnistes qui veulent laisser croire qu'il s'agit de personnes qui ont quelque chose à se reprocher. C'est la grande bataille qui nous oppose. Ça se joue sur l'image du consommateur.

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yo, "  Est ce par ce que la légalisation est la seule réponse possible ?!" bah ouai  Liloutedebordeaux, je pense bien que c'est ça, le politicien qui met ça sur la table est forcement catalogué, par une bonne moitié de l'électorat qui ne veut pas du canna.
et ouai +1 avec Niaouli même si je paye pas encore beaucoup d'impôts -_- , je pense tout pareil, sauf pour le vote. Je ne laisserais jamais voter les autres à ma place, tan pis si je doit choisir le moins pire, mais bon c'est toujours ça, en démocratie on peut élire un/une dictateur/trice mais le retour en arrière est souvent plus compliqué. Regardez en Turquie, même si je suis contre les prise de pouvoir armées, la purge qui est en cours est un signe bien triste et tellement significatif d'un peuple ou les bonnes personnes laissent les urnes aux cons. 
 Liberté, égalité, fraternité, dépénaliser et votez !!!

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 Je ne laisserais jamais voter les autres à ma place, tan pis si je doit choisir le moins pire, mais bon c'est toujours ça, en démocratie on peut élire un/une dictateur/trice mais le retour en arrière est souvent plus compliqué.

 

Eh ben dis donc , si tout le monde raisonne comme toi on est pas sorti de l'auberge....

Votez pour le moins pire ca veut dire quoi ?Que tu es d'accord avec le système mis en place , en gros tu choisis quelque chose que tu n'aimes pas toi même et en plus tu veux l'imposer aux autres qui ont décidé de ne plus participer a ce système corrompu , incapables de faire avancer les choses.

 

Tu votes donc tu es d'accord .Moi je préfère ne pas voter parce que pour moi l'abstentionnisme est encore le meilleur moyen de montrer son mécontentement .

Si tous les gens mécontents arrêter de voter , il n'y aurait plus de quoi atteindre la majorité absolu et on s'apercevrait que en fait ce système la ne plait a personne .

 

Pour finir , je connais plein de gens , qui ne sont pas racistes , qui ont voté a gauche puis a droite ou bien le contraire.

Ils ont été déçus et votent maintenant FN même s'ils ne sont pas d'accord avec les principes de se parti en se disant que ce sera toujours mieux que les 2 autres partis qui n'ont pas su leur donner satisfaction.

Au lieu de rejeter le système en entier.

Et c'est en faisant comme toi qu'on se retrouve avec des gouvernement d’extrême droite .

 

 

C'est a cause des gens comme ca qui vote pour des candidats en lesquels il ne croient pas du tout que ce système continu de nous asservir .

Tu as peut être l'illusion que ton vote sert a quelque chose d'autre qu' a soutenir tous ces politiciens assoiffés de pouvoir prêt a tuer s'il le faut mais ca n'aide pas a s'en sortir.

 

Donc voila en gros c'est sympa de ta part de soutenir la dictature dans laquelle nous vivons...

 

Toute façon en Turquie , s'il y a eu une tentative coup d'état , c'est bien parce que la voix des urnes était déjà bouché par le système en place un peu comme chez nous.

 

Tu peux bien voter tant que tu veux , on te laisse pas le choix puisque tu dois choisir parmi les candidats que l'on nous impose.

 

La peste ou choléra ?J'attend ta réponse , moi je choisis ni l'un ni l'autre.

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Plop !

 

Merci pour l'article, ça fait plaisir d'avoir les chiffres qui appuient à quel point c'est un gaspillage de fonctionnaires de polices / gendarmes / justice

 

 

 

Tu votes donc tu es d'accord .Moi je veux préfère ne pas voter parce que pour moi l'abstentionnisme est encore le meilleur moyen de montrer son mécontentement .

 

Haaa... :)  

Hélas on a du mal à faire comprendre ça à certaines personnes, mais je suis content de lire ça :)

 

Je pense qu'en France, les politiciens be se mouillent pas sur le sujet de peur de ternir leur carrière. (#jaipasfaitlenpourrien)

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