Une solution économique alternative - Le cannabis Made in France

Une solution économique alternative - Le cannabis Made in France
Par mrpolo ,

Une solution économique alternative

Alors que la France connait depuis plusieurs années un état de crise profond et durable, que les gouvernements successifs tentent en vain de réanimer un système atteint d’une obsolescence incurable et que les Français voient inlassablement au fil des mandats présidentiels qu’ils rechignent à voter, s’évaporer leurs rêves de véritable changement. Un phénomène de société relativement récent, souffrant à l’heure actuelle de la qualification juridique de « licite », pourrait contre toute attente s’avérer finalement être une alternative économique solide et viable. Souvent diabolisé, assimilé au phénomène dit de banlieue (insécurité) et donc soumis à une vision policière et conflictuelle de la chose. Nous tenterons dans cet article d’aborder la légalisation du cannabis d’un point de vue pragmatiquement économique et politique.

 

 

 

 

Cela fait maintenant de longues années que les instances politiques de notre pays, conscientes des enjeux économiques d’un tel basculement, tentent maladroitement d’appréhender les mots ô combien sulfureux de « légalisation » et de « dépénalisation », en ce qui concerne le cannabis. Le dernier exemple en date étant la sortie médiatique de Vincent Peillon alors qu’il occupait les fonctions de ministre de l’éducation, en octobre 2012.

 

Lors de laquelle il se déclara en être en faveur d’un débat sur la dépénalisation du cannabis, en ajoutant qu’il s’agissait selon lui d’un sujet majeur. Ces déclarations déclencheront une vive polémique au sein de l’opinion publique et des médias. Le ministre de l’éducation sera lui, publiquement recadré par le 1er ministre Jean-Marc Ayrault à travers un cinglant désaveu émanant d’une froide dépêche AFP. Il perdra partiellement ce jour là, sa crédibilité en tant que ministre. Cet épisode tentant à prouver la dimension hautement sensible de ce sujet, au sein de la classe politique française.

 

Alors que les médias évoquent régulièrement l’économie « parallèle » lors de nombreux reportages sensés informer la population des dangers gangrenant la périphérie des grandes villes de l’hexagone et que la France se trouve paradoxalement être, le pays dénombrant le plus grands nombres de consommateurs de cannabis d’Europe. En ces temps de crises et après les multiples mesures de rigueur inquiétantes de contre productivité de la droite comme de la gauche, l’hypothèse d’une alternative économique étant encore hier qualifié d’inenvisageable, pourrait demain s’avérait être une presque obligation.

 

Une industrie difficilement quantifiable !

 

On dénombre en France à l’heure actuelle des centaines de points de ventes de drogues, procédant à des dizaines de transactions journalières de jour comme de nuit. Car aussi impensable que cela puisse paraitre, les gentils mégots parfumés des soixante-huitards ont laissé place en France lors de ces quarante derniers années, à une industrie nationale impliquant toutes les classes sociales de notre pays et générant une manne financière ainsi qu’un flux de numéraires colossal, continue et plus ou moins régulier.

 

Afin de prendre la réelle mesure économique d’un tel phénomène, nous allons nous intéresser à cette économie souterraine dans son état actuel et nous concentrer dans un premier temps sur un seul département. En l’occurrence l’un des plus actifs en ce qui concerne le commerce de produits stupéfiants, à savoir le département de la Seine Saint-Denis. Le département (93) compte en son territoire une cinquantaine de points de vente en activité, générant chacun d’après les saisies policières et les nombreuses estimations journalistiques, un chiffre d’affaires journalier allant de 6500€ à 12 000€.

 

Sans tenir compte des éventuels pertes des trafiquants liés à la politique de répression, ces commerces génèrent chacun un CA mensuel d’un montant pouvant aller de 195K€ à 360K€. Soit à l’échelle du département un transit mensuel et en cash (cash-flow) d’un montant pouvant aller de 9 millions d’euros à 18 millions d’euros. Soit une manne financière avoisinant les 200 millions d’euros annuel pour le seul département du 93, échappant totalement aux services fiscaux de l’Etat et ne bénéficiant donc pas à la communauté dans son ensemble.

 

Ce calcul d’une fiabilité somme toute limitée, ne peut bien entendue s’appliquer de manière linéaire à l’ensemble du territoire français. Cependant, aussi surprenant que cela puisse paraitre, il suffirait que cinq départements soit aussi productifs que le 93 pour que le montant généré par cette industrie à l’échelle nationale atteigne le milliard d’euros mensuel. Et il semble de toute évidence que ces montants soient effectivement générés par l’économie parallèle sur le territoire français aux moments ou vous lisez ces lignes.

 

Ce phénomène, qui ne cesse de s’accroitre depuis ces dernières décennies, est en France la cause d’une hypocrisie sociétale ainsi que du cuisant échec de la politique répressive menée à outrance par l’état français par le passé. La preuve ultime de cette pathétique hypocrisie sociétale étant la croissance des bénéfices des entreprises françaises vendant légalement des ustensiles destinés à consommer un produit prohibé (ex :ocb, Bolloré). Les buralistes jouissant d’un statut de témoins privilégiés de ce phénomène, se trouvent donc être pleinement conscients de l’importance de cette industrie et se disent donc officieusement favorable à une légalisation, leur permettant un jour de vendre légalement du cannabis via leur bureau de tabac et donc d’accroitre leurs bénéfices.

 

Dans la lignée du Made in France…

 

Alors que 13 millions de Français déclarent avoir déjà fumés du cannabis, la légalisation, l’industrialisation et la taxation de la commercialisation par l’état français du cannabis, pourrait rapporter au pays en seulement une poignée d’années, des dizaines de milliards d’euros… Cela même lui faisant grandement défaut à l’heure actuelle !

 

L’industrialisation qui a pour vertu d’optimiser les rendements commerciaux, de créer des emplois sur le sol français ainsi que de diversifier une agriculture hexagonale, est à l’heure actuelle maintenue en soin palliatif par les drastiques et inéquitables règles de la mondialisation. En définissant un système de subvention de la culture de cannabis français par des agriculteurs français, on pourrait observer la mise en place d’une filière de cannabis « Made in France » destinée en premier temps à une vente à l’échelle national mais pouvant éventuellement dans un second temps, être exporté dans les pays ayant adoptés une politique de commercialisation légale de cette substance.

 

La régularisation et la maitrise de la commercialisation du cannabis au même titre que le tabac ou l’alcool ayant pour objectif, en plus de renflouer les caisses trop longtemps trouées de l’état, de diminuer la criminalité et l’insécurité liée au trafic de drogue. La légalisation associée à la déjudiciarisation, aurait pour vertu de diminuer les frais judiciaires de l’état. Le tout permettant in fine de diminuer le montant des impôts des français, ou du moins de ne pas les augmenter d’avantage, ainsi que d’éviter la mise en place future d’un énième plan de rigueur qui sera certainement aussi fantasmatique qu’il n‘est réalisable.

 

Le pragmatisme économique !

 

Cet outil économique se trouve être potentiellement viable à condition que celui-ci s’imbrique dans un processus de changement global, impliquant principalement les secteurs de l’économie, du social, de la justice et de l’agriculture. Celui-ci pouvant donc, sous couvert de conditions optimales, s’imposer à moyen-long termes comme un véritable outil économique alternatif.

 

A l’heure ou le dédale du blanchiment trouve naissance dans la périphérie de nos villes pour finir sa longue course dans la verdure des pâturages du système bancaire suisse en passant par les montagnes sinueuses du Maroc ; que les différents plans de rigueur mis en place cette dernière décennie et présentés par nos politiques comme des solutions ultimes de sauvetage, s’avèrent être en réalité de pitoyables économies « bout de chandelle ». Au sacrifice de quelques valeurs morales dépassées n’ayant plus à l’heure actuelle de réelle légitimité, face aux analyses prévisionnelles déconcertantes d’alarmisme de certains experts, ne serait-il donc pas temps que la France se résigne enfin à apporter au système qui est le sien, les modifications nécessaires à un redressement économique durable ?

 

Ce nouvel outil économique pourrait une fois maitrisé, optimisé, régulé et associé à une politique de prévention de grande ampleur, générer des revenus d’une importance considérable, sans pour autant détériorer la qualité de vie des français.

 

Dans la difficile cruauté du monde capitaliste et consumériste qui est le notre, qu’elle pourrait être la justification du rejet d’un revenu annuel futur se chiffrant en milliard d’euros, émanant d’un état dont le modèle économique est présentement en grande difficulté ? En me basant sur l’analyse de Marie France Garaud dans l’article « la France a perdu son indépendance » dans lequel elle écrit « Il faut essayer de voir le monde tel qu’il est et non pas comme on aimerait qu’il soit. », la France devra un jour se résoudre à enfin faire preuve de pragmatisme et à quérir l’argent là ou il est et non pas là ou elle souhaite le prendre… Et où elle a déjà trop pris !

 

par Frédéric Meurle

 

Source: agoravox.fr


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