Un rapport américain pointe les nombreuses incertitudes entourant le cannabis

Un rapport américain pointe les nombreuses incertitudes entourant le cannabis
Par mrpolo ,

De nombreuses incertitudes subsistent quant aux effets et risques pour la santé liés à la consommation de cannabis et de ses dérivés, constate jeudi un vaste rapport d'experts sollicité par l'Académie américaine des sciences.

 

 

Le 5 janvier 2017, des membres de la DC Marijuana Coalition préparent 4.200 joints de cannabis cultive légalement et qu'ils distribueront le 20 janvier, jour de l'investiture de Donald Trump. (AFP/Paul J. Richards)

 

 

Ce comité de 17 scientifiques a analysé plus de 10.000 études, l'un des examens les plus exhaustifs de la littérature médicale sur ce sujet depuis 1999, dont il a tiré une centaine de conclusions.

 

Celles-ci portent sur les effets thérapeutiques du cannabis et des cannabinoïdes, ses dérivés, ainsi que sur les risques que cette drogue ne provoque certains cancers, des troubles cardiovasculaires, des maladies mentales ou des blessures.

 

"Ces dernières années, la situation quant à l'usage de la marijuana a changé rapidement avec un nombre grandissant d'États (américains) légalisant sa consommation pour traiter certaines conditions médicales, mais aussi pour un usage récréatif", relève la Dr Marie McCormick, professeure de pédiatrie à la faculté de médecine de Harvard, qui préside ce comité d'experts de l'Académie des sciences.

"Le manque d'une synthèse de l'ensemble des connaissances scientifiques sur les effets du cannabis sur la santé a créé une incertitude quant à ses bienfaits et ses méfaits. Notre analyse vise à faire la lumière sur ces interrogations et à déterminer les points sur lesquels il faut faire davantage de recherches", ajoute la professeure.

 

Actuellement le cannabis est la drogue illégale la plus populaire aux États-Unis. Une récente enquête nationale indique que 22,2 millions d'Américains de 12 ans et plus ont utilisé cette drogue dans les 30 derniers jours.

 

Cette étude montre également que 90% des adultes consommant du cannabis aux Etats-Unis le font à titre récréatif; 10% l'utilisent pour des raisons médicales.

Le rapport conclut que le cannabis à usage thérapeutique est efficace pour réduire la douleur chronique chez les adultes atteints de sclérose en plaques qui provoque des spasmes musculaires. Il s'agit ici de cannabinoïdes pris par voie orale pendant de courtes périodes.

Ces mêmes substances sont aussi efficaces contre les nausées et les vomissements provoqués par la chimiothérapie pour les cancéreux.

Et les experts n'ont pas trouvé, dans toutes ces études, de lien entre le fait de fumer du cannabis et un risque accru de cancer comme c'est le cas avec le tabac.

 

- Risque accru de schizophrénie -

Le rapport estime également que davantage de recherches sont nécessaires pour déterminer comment la consommation de cannabis pourrait entraîner des problèmes cardiovasculaires ou du diabète: certaines indications suggèrent en effet que fumer de la marijuana peut provoquer une crise cardiaque.

Les experts soulignent que certaines études laissent penser que le cannabis accroît probablement le risque de développer la schizophrénie et d'autres psychoses ainsi que des troubles d'anxiété et, dans une moindre mesure, de la dépression.

 

En revanche, chez les personnes qui sont schizophrènes ou atteintes d'autres maladies mentales, consommer du cannabis peut apparemment améliorer leurs capacités d'apprentissage et leur mémoire.

Le rapport relève en outre qu'une forte consommation de cannabis comporte un risque élevé de développer des pensées suicidaires.

 

Mais il y a peu d'indications que le fait de fumer de la marijuana accroîtrait l'usage d'autres drogues ou contribue à créer une dépendance à l'alcool et à d'autres drogues illégales.

Même si les capacités intellectuelles (concentration et mémoire) sont diminuées momentanément juste après avoir consommé du cannabis, ces scientifiques n'ont pas trouvé d'indices dans la littérature médicale indiquant que cette drogue affecte les performances académiques ou les relations sociales.

Certaines de ces études indiquent que fumer du cannabis pendant la grossesse peut entraîner un poids plus faible du nouveau-né. Mais à ce stade des connaissances, les liens entre grossesse et le développement de l'enfant restent peu clairs.

 

Avec la légalisation du cannabis dans une grande partie des Etats-Unis, les autorités ont constaté une forte augmentation des accidents chez les enfants, dont le plus fréquent est l'ingestion de la drogue qui compte pour 78% des cas.

Sans surprise, le rapport relève enfin que fumer de la marijuana avant de conduire accroît le risque d'accident.

 

AFP

 

Source: leparisien.fr


  Signaler Article


Retour utilisateur


Il n’y a aucun commentaire à afficher.