En ile-de-france, la police judiciaire se spécialise sur les cités pour démanteler réseaux et trafics


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Au commencement, les premiers policiers du "groupe cités" installés en Seine-Saint-Denis ont épluché les plaintes enregistrées dans les commissariats pour mieux cerner leurs cibles, les "caïds". Créé en mai 2008, ce nouveau service, qui comprend douze fonctionnaires recrutés dans les rangs de la police judiciaire (PJ), concentre exclusivement ses missions sur le démantèlement de trafics dans les cités "sensibles". Une démarche qui tranche avec l'accent mis sur la sécurité publique dans les banlieues.Avec la création, sous l'autorité du préfet de police, Michel Gaudin, de la grande police d'agglomération francilienne inaugurée, lundi 14 septembre, par le ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, les "groupes cités" vont désormais s'implanter dans le Val-de-Marne et les Hauts-de-Seine. Le but : "Appliquer nos méthodes de police judiciaire dans les cités, identifier les réseaux et mettre fin aux trafics qui les gangrènent", résume Christian Flaesch, directeur de la PJ de la préfecture de police de Paris.

 

En Seine-Saint-Denis, les pionniers des "groupes cités" opèrent en civil dans le cadre d'enquêtes préliminaires, en relation avec le GIR (groupement d'intervention régionale), créé par Nicolas Sarkozy en 2002 pour lutter contre l'économie souterraine.

 

"Nous travaillons systématiquement sur les individus, explique le commissaire divisionnaire Christophe Descoms, chef du service de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis. Avant, la PJ essayait de faire des “affaires”, intercepter des quantités de drogue, mais on avait du mal à démanteler complètement les réseaux."

 

CONSÉQUENCES INATTENDUES

 

Tout commence par un long travail sur les "caïds". Les enquêteurs n'ont pas recours aux traditionnels "indics" mais utilisent tous les moyens d'investigation à leur disposition : écoutes, filatures, recherches patrimoniales sur l'individu et sa famille. "Ça peut prendre six mois", convient M. Descoms. Chaque enquête est consignée dans un fichier des objectifs centralisé pour éviter les doublons.

 

Sur les 144 cités recensées en Seine Saint-Denis, le "groupe cités" a sélectionné "les plus chaudes". En un an, ses policiers ont interpellé et déféré huit "équipes", soit 84 trafiquants de drogue. Les prises apparaissent modestes (8,2 kg de cocaïne au total, 20 kg de cannabis, 350 gr de crack, 180 gr d'héroïne…) mais les véhicules et les biens immobiliers saisis ont porté de rudes coups.

 

Ainsi, dans la cité dite "la 7-7" à Epinay, où cinq individus ont été interpellés et une dizaine d'appartements saisis. Dans la cité Pont Yblon à Dugny, choisie au départ à cause d'un règlement de comptes qui avait fait un blessé par balles, douze personnes ont été déférées devant un juge, sept véhicules et 2,5 kg de cannabis saisis.

 

Cité Réchoissière à Aubervilliers, un réseau alimentait en cocaïne et en crack le 19e arrondissement de Paris mais, lors de l'interpellation d'une dizaine d'individus, les policiers ont aussi découvert cinq armes de poing, des explosifs, trois détonateurs et des billets provenant d'un hold-up dans le Val-d'Oise.

 

"Au niveau des plaintes des riverains, on note une différence mais nous manquons encore d'éléments pour dire si la vie des habitants s'est améliorée", relève avec franchise M. Descoms.

 

Parfois, ces opérations, en déstabilisant les réseaux, ont des conséquences inattendues et dramatiques. En janvier, une tête de réseau ayant été démantelée au Clos Saint-Lazare à Stains, les clients toxicomanes s'étaient rabattus sur la cité voisine des Poètes. Peu habitués à cet afflux, les trafiquants locaux avaient mélangé l'héroïne, provoquant 53 overdoses.

 

 

Par Isabelle Mandraud

 

Source: lemonde

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Merki ki?

 

CSY!!!;-)

 

je ne reprends que ça

Parfois' date=' ces opérations, en déstabilisant les réseaux, ont des conséquences inattendues et dramatiques.[/quote']

c'est là qu'ils se foutent le doigt dans l'oeil je pense, ils n'ont pas conscience des conséquences que ça va apporter.

tout comme la fin du tourisme du cannabis en hollande pour bientot, on déplace le problème et on l'aggrave même si je comprends la position de la hollande sur ce point.

 

pour en revenir à cette brigade (enfin je crois),

il me semble qu'il y a une emission "le droit de savoir" peu objective je pense, quoi que peut être mais ça donne une petite idée.

je vous file le lien : le droit de savoir: enquète sur la nouvelle guerre des stups

 

 

++

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Eh ben, qu'ils arretent les dealers et les braqueurs, c'est une bonne chose, ca change de la traque aux autoproducteurs :-)

 

 

Parfois' date=' ces opérations, en déstabilisant les réseaux, ont des conséquences inattendues et dramatiques.(...) Peu habitués à cet afflux, les trafiquants locaux avaient mélangé l'héroïne, provoquant 53 overdoses.

 

 

[i']Par Isabelle Mandraud[/i]

 

Oh tiens la prohibition aurait elle des consequences nefastes sur les consommateurs? ;-)

 

Paix à leurs ames, encore des victimes d'un marché incontrollé, grace à qui? ...

 

En tout cas Merci Capt'ain, toujours des infos pertinentes !

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Salut,

 

 

Moué... ils peuvent doubler, tripler, quintupler leur effectifs, multiplier les saisies par 30... ça changera keudal tant que le marché sera aussi vaste, ils ne font que favoriser la concurrence, pendant qu'un réseau tombe un autre récupère les parts de marché et ainsi de suite... c'est un cercle vicieux et la force n'y peut rien tant le rapport est déséquilibré, une poignée de fonctionnaires contre un marché qui regroupe des millions de consommateurs, on baigne dans l'utopie.

 

 

Ça me rappelle l'argument : "Mais si on légalise ils vont vendre quoi les dealer ?" qui ne raisonne qu'à court terme... Effectivement dans la perspective d'une légalisation il va y avoir des reconversions, sauf que c'est justement l'occasion qui fait le larron et ça fait déjà une occasion de moins, une grosse occasion quand on voit l'ampleur du marché du cannabis et rien que le nombre de consommateurs qui dealent par simple opportunité.

Autrement dit c'est bien de se soucier des dealers en place mais il faut aussi penser à ceux qui n'auront plus l'occasion de le devenir.

 

 

 

N'hésitez pas à me contredire, j'ai pas la science infuse, c'est juste mon ressenti !

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et mettre fin aux trafics qui les gangrènent

Alors là, j'ai hâte de voir les résultats dans 5 ans. Quel optimisme!

 

On ne parle pas d'aller faire chier un petit consommateur ou un pauvre cultivateur, mais de s'attaquer aux bandes organisées et à l'économie des quartiers les plus pauvres et stigmatisés de France.

ils ne font que favoriser la concurrence, pendant qu'un réseau tombe un autre récupère les parts de marché et ainsi de suite... c'est un cercle vicieux

C'est un peu comme l'histoire de l'hydre. On coupe une tête et aussitôt une autre renait ;-)

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N'hésitez pas à me contredire' date=' j'ai pas la science infuse, c'est juste mon ressenti ![/quote']

et bien j'hésite pas!^^

 

ma façon de voir les choses est presque la même quand tu parle "qu'il ne font qu'accenter le problème".

 

ce qui faut se dire c'est que avant même qu'un producteur (coca, canna, opium, D.synthèse) perde son client il a déjà pensé a trouver un autre client potentiel. pour les dealers c'est pareil!

c'est justement l'occasion qui fait le larron

 

on veut supprimer une drogue, une autre apparait.

on veut supprimer un revendeur, 2 autres apparaissent.

 

c'est un cercle vicieux perdu d'avance je pense.

il serait temps qu'il change de méthode et de discours.

 

on veut bien avouer que la drogue douce ou forte peut être mauvaise mais à eux de se dire que chacun est plus ou moins libre de ses choix tant qu'il n'entrave pas la liberté d'autrui!

et pour cela encadrer les drogues plutot que de les cacher serait peut être mieux.

 

donc je pense être d'accord avec toi Neg!;-)

 

 

++

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