Growshops : la Nature sous néons

Growshops : la Nature sous néons
Par mrpolo ,

Sur la route de Saint-Nauphary, une pancarte au bord de la route attire l'œil : les Jardins hydroponiques. À l'abri des regards, cette discrète boutique n'est connue que des connaisseurs.

 


Patrice Sanz de Alba a ouvert son local actuel, sur la route de Saint-Nauphary,


en 2011./ Photo DDM, M.B

 


En effet ce «growshop» (littéralement boutique de cultures) vend tout ce qu'il faut pour faire pousser des plantes en intérieur, le plus souvent tropicales. Mais aujourd'hui des petits plaisantins ont détourné les techniques d'hydroponie pour faire pousser du cannabis en toute quiétude.
Engrais, lampes, terreau et systèmes de ventilation servent donc aussi à des jardiniers d'un nouveau genre.

 

Mais attention le propriétaire, Patrice Sanz de Alba tient à préciser que son magasin ne s'adresse pas qu'aux cultivateurs de plantes illicites : «Je vends aussi du terreau ou des engrais à des passionnés d'orchidées ou de terrariums».
Un phénomène de société

 

Cependant de l'aveu même du chef d'entreprise, ses produits ne servent pas qu'à faire pousser les plantes décoratives : «Il ne faut pas se mentir, 80 % de se que l'on vend est malheureusement destiné à faire pousser du cannabis».

 

Le commerçant ne fait que répondre à une demande de plus en plus forte. D'ailleurs la cité d'Ingres compte déjà deux boutiques de ce type. Impossible de savoir combien de personnes cultivent leur propre plant, mais la police ou la gendarmerie ont vu leur saisie de plants chez les particuliers triplés entre 2010 et 2014. Les forces de l'ordre ont ainsi saisi plus de 158 000 plants cette année-là, un record.

 

Patrice précise qu'il «faut sortir des clichés. Les 3/4 de mes clients travaillent, certains sont au SMIC mais il y a également des cadres supérieurs ou des avocats.» Le gérant explique que la plupart d'entre eux veulent «pouvoir contrôler la qualité de leur production et éviter d'avoir à faire au marché noir. Ils préfèrent savoir que leur argent va à une boutique comme la nôtre plutôt qu'à des dealers.»

 

Pour autant Patrice n'est pour une légalisation totale : «le cannabis est devenu banal aujourd'hui en France, mais je ne veux pas d'un système comme en Hollande ou dans le Colorado. Mais il faut faire la part des choses et dépénaliser dans de petites quantités.» Avec un peu moins d'un million et demi de consommateurs réguliers sur le territoire national, la France est devenue le premier consommateur de cannabis en Europe devant la République Tchèque. Pourtant pour Patrice le constat reste un brin amer : «C'est passé dans les mœurs, mais on continue de stigmatiser notre commerce et les consommateurs»

 

Maxime Bonnet

 

Source: ladepeche.fr


  Signaler Article


Retour utilisateur


Il n’y a aucun commentaire à afficher.