France - Cannabis : que risquera-t-on demain pour avoir fumé un joint ?

France - Cannabis : que risquera-t-on demain pour avoir fumé un joint ?
Par mrpolo ,

Alors que des amendes pour simple usage d’herbe ou de résine sont à l’étude, un think tank a analysé l’impact concret de trois scénarios.

 


Image@moreas.blog.lemonde.fr

 

 

 

Que risquera-t-on demain pour avoir fumé un joint ou avoir été interpellé avec quelques grammes de cannabis dans la poche ? Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron s’était engagé à réformer la politique pénale pour sanctionner la consommation de stupéfiants par une simple amende. Une réforme dont le but est d’alléger le travail des forces de l’ordre et de désengorger la justice, face à un contentieux de masse qui, dans les faits, se solde majoritairement par des rappels à la loi.

 


Si beaucoup y avaient vu une promesse de dépénalisation de l’usage de stupéfiant, aujourd’hui théoriquement passible d’un an de prison et de 3 750 euros d’amende, c’est une réforme plus limitée qui a aujourd’hui les faveurs du gouvernement. Celui-ci veut proposer un système d’amende forfaitaire tout en maintenant le délit pénal d’usage, afin de préserver les pouvoirs de coercition qui lui sont associés, comme le placement en garde à vue.

 

Une mission d’information parlementaire a mené des auditions durant l’automne sur la base de ce scénario et remettra ses conclusions début décembre. Un projet de loi gouvernemental devrait voir le jour au premier semestre 2018. Il s’inscrira dans un chantier plus global de simplification de la procédure pénale, au travers duquel d’autres contentieux de masse, comme le vol à l’étalage ou la vente à la sauvette, pourraient être également sanctionnés par une amende.
Sous l’égide du Jour d’après, un think tank bipartisan revendiquant un « soutien constructif » au chef de l’Etat, plusieurs spécialistes de la question des drogues veulent encore croire qu’une réforme plus ambitieuse de la loi de 1970 sur les stupéfiants est possible.

 

« La réforme vers laquelle on s’achemine serait un retour en arrière par rapport à la promesse d’Emmanuel Macron », estime ainsi l’économiste Romain Perez.

 

Plaidant pour la mise en place de contraventions et la dépénalisation du simple usage, ces experts, parmi lesquels figurent Danièle Jourdain-Menninger, l’ancienne présidente de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, Jean-Michel Costes, l’ex-président de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, ou Thierry Clair, l’un des secrétaires nationaux du syndicat UNSA-police, se sont livrés, dans un document que s’est procuré Le Monde, à une étude d’impact de trois différents scénarios.

  • La « forfaitisation délictuelle »

 

C’est la réforme défendue par le ministère de l’intérieur. Gendarmes et policiers pourraient infliger aux consommateurs de plus de 18 ans une « amende forfaitaire », que l’étude a imaginée à hauteur de 320 euros. Mais lorsqu’elles le souhaitent, les forces de l’ordre auraient toujours la possibilité de recourir à la procédure pénale actuelle, qui prévoit notamment le placement en garde à vue d’usagers. Cela leur permettrait par exemple de faire « tomber les réseaux de vente » en demandant aux consommateurs de fournir des informations lors de leur audition.

 

Une telle réforme « aura des effets incertains, liés à l’interprétation que feront la police et la gendarmerie de la loi », juge le think tank. Cela aura une « incidence négligeable » sur le travail de la justice, « le nombre d’usagers poursuivis n’évoluant pas ». L’allégement de la procédure permettrait toutefois de baisser le nombre d’heures consacrées aux interpellations de près de moitié (– 53 %), générant des économies d’environ 226 millions d’euros.

  • La « contraventionnalisation partielle »

 

Une contravention de cinquième classe de 320 euros sanctionnerait le seul premier usage de stupéfiant. En cas de récidive, la procédure pénale classique serait automatiquement déclenchée. Les économies générées seraient du même ordre qu’avec la « forfaitisation délictuelle », soit 226 millions d’euros.

  • La contravention de 4e classe

 

Dans ce scénario, les simples consommateurs de cannabis (en possession de moins de dix grammes d’herbe ou de résine) s’exposeraient, y compris en cas de récidive, à une contravention de 100 euros. La somme serait ramenée à 33 euros en cas de suivi d’un parcours « informations, prévention et soins ».

 

C’est le scénario défendu par Le Jour d’Après, le seul en mesure, selon lui, de mettre fin à la « complexité » et à l’« illisibilité » de l’actuelle législation. « L’usager n’est plus considéré comme un délinquant par principe, et son infraction ne ferait l’objet d’aucune inscription au casier judiciaire. »

 

Cette réforme entraînerait une baisse de 76 % du temps consacré par les forces de gendarmerie et de police à l’interpellation des usagers et libérerait « la totalité de ressources judiciaires » consacrées à ce type de procédure. La détention de stupéfiants, par exemple au-delà d’un seuil de cinq grammes, resterait un délit et permettrait de conserver le pouvoir de placement en garde à vue. L’économie générée serait de 380 millions d’euros, qui pourraient ainsi être alloués à une politique de prévention plus ambitieuse.

 

Par François Béguin et Julia Pascual
Source: lemonde.fr


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Yo

  micron, qui a autant de parole qu'un alcoolique en pleine crise de délirium trémens  c'est la politique, ni de gauche, ni de gauche, même si fillon avait été élu , ça n'aurait pas été pire  -_-
 Quand je vais en soirée ou en festoche , je pars souvent  avec plus de 5 g , grâce à ce mange mort , je deviens automatiquement un dealer ....
 " Ceux qui ne sont rien" , sont bien pratiques pour allonger la monnaie et financer le système pourri de cette raclure de bidet.

 tchooss !

 

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Bonjour,

 

Comme je l'avais présumé et écrit ici, la police ne va se priver d'une garde à vue afin d'obtenir des informations sur la provenance du produit incriminé. Par contre ça permettra aux enfants de nos politiques qui se feront choper d'échapper à toutes poursuites... les autres auront le droit au traitement habituel : perquisition, fouille, garde à vue, soins forcés, jugement et amendes.

Et pendant que la plupart des pays reviennent sur la prohibition, la France campe sur sa position absurde... et se prive d'une manne financière qui serait bien utile.

Bref, c'est pas demain que le consommateur de cannabis sera traité comme un citoyen normal dans notre pays.

 

Bonne journée à toutes et tous,

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Hello toutes et tous,

 

320 boules pour avoir fumé un joint, ce n'est pas réaliste. Comme le dit niaouli, cela entraînerai une trop grande distorsion entre les différentes classes de la société. Je pense qu'il ne serait pas exclu que cela provoque un débat et remette le couvert dans les médias, ce qui n'est clairement pas le but du président qui avance masqué sur ce sujet. Une telle amende engendrerai des problèmes terribles pour les personnes qui n'ont pas les moyens et qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts à la fin du mois. Maintenant, tout est possible, mais c'est vrai qu'à ce prix là, tu serres les fesses quand tu fumes ton joint. Si par malheur, tu te fais attraper, tu vas t'en souvenir pour longtemps. Le suspense et l'incertitude provoqués sont à leur comble. Jamais vu une telle indécision. C'est pire qu'avant en fait.

 

@+

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Salut

 

En même temps on te l'avait bien dit liloute et comme la plupart du temps encore une fois les sceptique avaient raison de l'être (malheureusement , j'aurais tellement aimé avait tort)

 

On est très loin dans la dépénalisation que tu espérais .Ils ont fait que rajouter une étape facultative sur la route du tribunal pour s'en mettre plein les poches a moindre frais.

 

En plus comme tu le soulignes 320 euros quand t'as déjà du mal a joindre les 2 bouts ca te met dans le rouge.

 

Je pense que maintenant tu comprend mieux le point de vue que j'avais y'a quelques mois ?

 

A++

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