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Plan antidrogue : « On a tout essayé », une expérience aux effets limités à Marseille
Par Invité,

STUPEFIANTS Quatre ministres présentaient ce mardi à Marseille le plan antistupéfiant du gouvernement, mais il ne devrait pas révolutionner la lutte contre les trafics à Marseille
Parmi les mesures annoncées lors de la présentation du plan antidrogue, certaines sont déjà testées à Marseille depuis 2015. Pour de nombreux observateurs de cette problématique des trafics, la méthode du tout répressif n’est pas efficace pour combattre ce fléau.  
 
Un plan national de lutte contre les stupéfiants annoncé à Marseille, mais qui ne devrait pas changer grand-chose localement. Le gouvernement a sorti l’artillerie lourde ce mardi matin pour présenter son plan antidrogue, avec la présence dans la deuxième ville de France du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, de son secrétaire d’Etat et ancien préfet de police des Bouches-du-Rhône Laurent Nunez, de la ministre de la Justice Nicole Belloubet, et du ministre des Comptes publics Gérald Darmanin.
 
Suppression de l’Octris (Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants) au profit de l’Ofast (Office antistupéfiant) « sur le modèle de la DGSI en matière de lutte contre le terrorisme », développement des cellules du renseignement opérationnel sur les stupéfiants (CROSS), création d’une plateforme d’appel pour signaler les points de vente, ou encore mise en place d’une amende de 200 euros pour tous consommateurs de produits stupéfiants en 2020 font partie des 55 mesures annoncées par les ministres.
 
« Marseille, laboratoire de la lutte contre les stup' »
Alors que trois règlements de comptes en trois semaines viennent de s’ajouter aux six personnes déjà tuées dans les Bouches-du-Rhône depuis le début de l’année en lien avec des trafics de stupéfiants, aucune des annonces ne semble pouvoir inverser la tendance à Marseille. Les CROSS y sont déjà expérimentés depuis 2015, à travers la méthode dite du « pilotage renforcé », où différents services de police, de gendarmerie ou de douanes, collaborent. « Marseille est un laboratoire des initiatives pour la lutte contre les stupéfiants », a d’ailleurs souligné Christophe Castaner.
 
Avec des résultats statistiques probants puisque en 2018, 68 réseaux ont été démantelés, contre 18 en 2015. Le nombre de personnes écrouées a bondi de 71 à 177 sur la même période, quand les saisies de cannabis sont passées de 147 kg en 2015 à plus de 4.500 kg en 2018.
 
« On a tout essayé »
Mais les statistiques ne traduisent pas toujours la réalité, et pour beaucoup de points de deal démantelés, une guerre de succession s’engage, quand la police estime leur nombre à plus de 110 rien qu’à Marseille. Malgré cette politique du tout répressif, dénoncée par un avocat pénaliste du barreau de Marseille, la situation ne semble pas s’améliorer : « On a tout essayé, notamment avec l’exécution du tout répressif au niveau judiciaire mais ça ne marche pas. Il faut trouver autre chose, réclame-t-il. Un gamin a pris 18 mois de prison pour quatre pochons de cocaïne alors qu’il y avait encore quelque chose à faire : le sortir du quartier avec une domiciliation chez sa tante et des obligations de soin. »
 
Samia Ghali, sénatrice des quartiers Nord, réclame depuis des mois plus de moyens. Selon elle, ce ne sont pas ces plateformes d’appels qui devraient changer grand-chose. « Nous passons notre temps à donner ce genre d’information à la police, mais rien ne change », regrette-t-elle. C’est pourquoi elle souhaite également plus de prévention. « Il faut apporter une réponse sociétale et sociale. Ces gamins ne partent pas en colonie, et les dealers deviennent bien souvent les animateurs sociaux en leur offrant des piscines. Ce plan anti stup' est une approche nationale, nous avons désormais besoin d’une approche globale au niveau local », estime-t-elle.
 
Laurent Nunez s’est engagé à revenir rapidement à Marseille pour apporter des réponses, même si Christophe Castaner estime que « Marseille est loin de l’image que l’on veut lui
donner ».
 
https://www.20minutes.fr/societe/2606403-20190917-plan-antidrogue-tout-essaye-experience-effets-limites-marseille
 
 
 

 
Peace
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Par mrpolo,
D’après une nouvelle étude française, les effets du cannabis sur la conduite sont plus importants et durent plus longtemps chez les fumeurs occasionnels que chez les fumeurs quotidiens.

En France, depuis 2010, quelque 500 personnes sont tuées chaque année dans un accident de la route avec stupéfiants (cannabis ou autres). 102201531/beeboys - stock.adobe.com
Ils ont fumé des joints, mais pour la science, avec de l’herbe fournie par la police: une étude présentée mercredi évalue les effets de la consommation occasionnelle et chronique de cannabis sur la conduite, en se basant, fait rare, sur ce qui se passe quand on fume vraiment. En France, depuis 2010, quelque 500 personnes sont tuées chaque année dans un accident de la route avec stupéfiants (cannabis ou autres), selon les chiffres officiels.
«Pour la plupart des études, on utilise des sprays ou des décoctions. Là, on montre réellement ce qui se passe dans la vraie vie, avec du cannabis fumé, ce qui est important du point de vue médical», explique à l’AFP l’un des auteurs, Jean-Claude Alvarez, spécialiste de pharmacologie et toxicologie à l’Inserm. Le Pr Alvarez a présenté cette étude baptisée Vigicann mercredi à Paris devant l’Académie nationale de pharmacie.
 
Simulateur de conduite
Le premier volet a été publié en mars dans la revue médicale américaine Clinical Chemistry. Il montre que les effets du cannabis sur la conduite sont plus importants et durent plus longtemps chez les fumeurs occasionnels (un ou deux joints par semaine) que chez les fumeurs chroniques (un ou deux joints par jour). Si la drogue était bien réelle, l’expérience n’a bien sûr pas été menée sur la route: les fumeurs ont pris le volant d’un simulateur de conduite.
L’étude a été menée en 2017-2018 par des chercheurs des hôpitaux Raymond Poincaré à Garches (AP-HP) et Sainte-Marguerite à Marseille. Ils ont recruté 30 fumeurs de cannabis, rémunérés, des hommes de 20 à 34 ans dont une moitié était des fumeurs occasionnels et l’autre des fumeurs chroniques. Le recrutement s’est fait par voie d’affichage dans «des facs de médecine et de droit», explique le Pr Martinez.
 
Dosage précis
L’expérience s’est déroulée durant trois sessions de 26 heures. Le cannabis utilisé était de l’herbe - «de qualité» selon les chercheurs - qui provenait des saisies policières, après le feu vert des autorités judiciaires. L’herbe a été mélangée à un gramme de tabac pour obtenir des joints contenant 10 et 30 milligrammes de THC, principe actif du cannabis. Pour pouvoir comparer, certains joints étaient des placebos: ils contenaient du chanvre sans THC et une quantité minime de vieux cannabis (faiblement dosé), pour reproduire l’odeur d’un vrai joint. Tous les joints, vrais ou placebos, étaient roulés avec du tabac très odorant, de l’Amsterdamer, pour qu’il soit difficile de les différencier.
 
Les joints étaient fumés selon un protocole précis: une inhalation de 2 secondes toutes les 40 secondes pendant dix minutes, soit 15 bouffées. Ensuite, les fumeurs passaient au simulateur de conduite qui reproduisait la circulation sur une autoroute, avec des rafales de vent déviant les trajectoires. Le processus s’accompagnait de prises de sang et de tests salivaires.
 
Temps de réaction allongé
Résultat sans surprise: la consommation de cannabis entraîne une augmentation rapide du THC dans le sang, ce qui allonge le temps de réaction. Mais cet allongement est plus marqué chez les fumeurs occasionnels, sur qui, en outre, l’effet dure plus longtemps (13 heures contre 8 pour les chroniques). Cela s’explique par «une tolérance plus grande» aux effets de la drogue chez ceux qui fument le plus. À l’inverse, le THC reste détectable dans le sang plus longtemps chez les fumeurs chroniques.
 
Enfin, l’étude révèle des différences dans la façon même de fumer: «Les chroniques tirent davantage sur les joints, car cela leur fait moins d’effet et ils ont besoin d’une dose supérieure», selon le Pr Alvarez. Le second volet de l’étude doit être publié prochainement et portera sur les tests salivaires utilisés par la police dans les contrôles routiers.
 
L’expérience a valu aux chercheurs français des critiques de collègues américains, heurtés par le fait qu’on utilise de vrais joints, dit le Pr Alvarez. «Bien entendu, nous n’avons initié personne, les sujets étaient tous consommateurs», insiste-t-il.
 
Source: lefigaro.fr
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Par mrpolo,
En 2013, l’Uruguay est le premier pays à légaliser la consommation récréative de cannabis. Ce précurseur a été rapidement suivi par de nombreux pays au cours de ces six dernières années, comme le Canada ou plusieurs États américains. Dans certaines régions du globe, on a fait le choix de la dépénalisation. C’est notamment le cas en Europe. Face à cet élan de légalisation à travers le monde qu’attend la France pour se lancer ? Le business du cannabis est-il vraiment rentable ? Éléments de réponse.
 

 
Les profits générés par la légalisation
Les premières études qui ressortent sur la légalisation du cannabis à usage récréatif démontrent une manne financière monstrueuse. En 2016, aux États-Unis, l’industrie a permis aux États du Colorado et de Washington de récolter entre 200 et 300 millions de dollars en taxes et impôts. Cette même année, les Américains auraient déboursé environ 6,7 milliards de dollars pour se procurer du cannabis de manière légale, selon Arcview Market Research.
Toujours au Colorado, dans les trois premières années de mise en place de la nouvelle législation, près de 18 000 emplois nets ont été créés. Un chiffre impressionnant quand on sait que l’État abrite une population de seulement 5,5 millions d’habitants.
 
Le tourisme du cannabis
Si cette industrie est aussi lucrative, c’est parce qu’elle donne la possibilité aux États d’empocher trois fois plus de taxes que l’alcool. Au total, pour le Colorado, ce serait presque 500 millions de dollars récoltés entre 2014 et 2017. Une manne qui aura tout de même permis à l’État d’investir dans l’éducation et dans des programmes de sensibilisation contre les drogues.
Cette légalisation a ouvert la voie au tourisme de masse. En effet, le Colorado se retrouve isolé, au milieu d’États qui n’ont pas légalisé le cannabis à usage récréatif. Ainsi, il attire de nombreux frontaliers qui souhaitent se procurer ce produit en respectant la loi. Ce phénomène se retrouve dans de nombreux pays en Europe.
 
Le cannabis dans l’Union européenne
Sur notre continent, la majorité des pays ont fait le choix de la dépénalisation. La consommation est autorisée, dès lors que la loi est respectée. Ainsi, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la Suisse, les Pays-Bas, l’Autriche, la Norvège, l’Estonie, la Moldavie, la République tchèque, la Slovénie et la Croatie ont décidé de ne plus condamner les consommateurs. En Allemagne et en Pologne, le cannabis à usage récréatif est toujours illégal, mais toléré.
Concrètement, la dépénalisation autorise une consommation très encadrée. Aux Pays-Bas par exemple, le cannabis à usage récréatif peut être consommé uniquement dans les coffee shops et à son domicile. Il est interdit dans la rue. Dans les faits, les Amstellodamois fument très régulièrement dans la ville sans être verbalisés. Ce business et ce « laxisme » à l’égard des fumeurs fonctionnent plutôt bien pour les Pays-Bas. Un peu trop bien.
De ce fait, la hausse du tourisme est devenue beaucoup trop importante pour Amsterdam et d’autres zones du pays. Certaines villes ont pris des mesures fortes. En 2010, un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne permet à Maastricht d’interdire l’accès de ses coffee shops aux touristes. Amsterdam a, par exemple, stoppé la publicité faisant la promotion de la ville. Face à l’afflux massif de touristes du cannabis, La Haye (capitale économique du pays) est devenue la première ville des Pays-Bas à interdire cette substance dans son centre-ville.
 

 
Ne pas devenir le nouvel Amsterdam
Observant les problématiques rencontrées par les Pays-Bas, le Luxembourg a pris des mesures radicalement différentes. Le pays est sur le point d’être le premier État européen à pleinement légaliser la consommation du cannabis à usage récréatif. Pour autant, le Premier ministre a déjà annoncé qu’il ne voulait pas devenir « le nouvel Amsterdam ».
Ainsi, le Luxembourg n’autorisera que les résidents du pays à se procurer du cannabis. Étienne Schneider, ministre de la Santé, est très ferme et refuse toute vente aux frontaliers. L’objectif du pays n’est pas de générer du business autour de la légalisation, mais bien de contrer le marché noir. Comme l’expliquait Étienne Schneider, l’interdiction ne fait que nourrir le circuit parallèle.
En légalisant le cannabis à usage récréatif, le Luxembourg souhaite avant tout permettre de réglementer ce business. L’objectif ? Fournir à ses habitants des produits de meilleure qualité. Le projet de loi n’autorisera la consommation que dans le cadre privé. Elle sera interdite dans la rue et dans les cafés. L’intégralité des revenus n’ira pas dans la poche de l’État, mais sera dédiée à un fonds de prévention très actif dans la prévention de nombreux dangers comme la toxicomanie.
 
Cannabis et marché noir, une grande histoire d’amour
Au Colorado, comme au Luxembourg, l’idée de départ était de reprendre la main sur un trafic illégal qui générait des milliards de dollars. Problème : dans certains pays ayant légalisé l’usage récréatif du cannabis, le marché noir grossit.
Pourquoi ? Premièrement parce que les taxes sont trop élevées. Au Colorado, celles-ci s’élèvent à 29,9 %. Une augmentation qui rend les consommateurs frileux quant à l’achat de cannabis en toute légalité, d’autant plus que l’État américain a aussi autorisé la pousse de ses propres plants de cannabis. Une décision qui a participé à la hausse du marché noir.
En effet, le Colorado est isolé au milieu d’États qui n’ont pas légalisé l’usage récréatif de cette substance. Ainsi, les différents acteurs du marché noir n’hésitent plus à faire pousser leurs plants dans cette zone où c’est légal, avant de les revendre aux consommateurs qui vivent dans les régions frontalières.
Depuis 2014, la DEA, l’agence chargée de la lutte contre le trafic de drogues, estime qu’elle dédie 15 % de son temps au cannabis. Un chiffre qui a triplé par rapport à la période qui a précédé la légalisation. Près de dix États autour du Colorado sont ainsi abreuvés par le cannabis produit au Colorado.
 
L’échec de la légalisation : le cas canadien
Au nord des États-Unis, la situation n’est pas bien glorieuse non plus. Certains experts ont avancé l’hypothèse que la légalisation n’entraînerait pas une hausse du nombre de consommateurs. Au premier trimestre 2019, le Canada a vu l’arrivée de 646 000 nouveaux clients.
Cette hausse significative a eu un réel impact sur les stocks de cannabis au Canada. Légalisé le 17 octobre 2018, l’État était déjà à court de marchandise 10 jours plus tard. Résultat, les magasins ont dû réduire les heures d’ouverture, n’ouvrant que quatre jours par semaine. Alors que le gouvernement avait prévu l’installation de 50 points de vente avant la fin décembre, seuls 12 ont ouvert leurs portes. Conséquence : une fois encore le marché noir s’est enflammé.
 
Le cannabis en France
Fin 2018, l’Observatoire des drogues et des toxicomanies indiquait que la consommation de cannabis dans notre pays avait atteint son plus haut niveau depuis 25 ans. Si la France a une des politiques les plus répressives en la matière en Europe, c’est aussi le pays qui possède le plus haut taux d’expérimentation. En 2016, en France, 41,4 % des 15-64 ans avaient consommé du cannabis au moins une fois dans leur vie, contre en moyenne 18,9 % en Europe.
Mi-2019, le Conseil d’analyse économique (CAE) a dressé un état des lieux sur la consommation de cette substance en France. L’étude met notamment en avant le fait que le nombre d’affaires liées au cannabis est si important que la justice ne peut pas toutes les saisir. Certaines solutions sont mises en place pour désengorger les tribunaux, allant du simple rappel à la loi à une amende de 200 €. Malgré tout, la police et la justice y dédient une importante partie de leur temps et de leurs ressources.
Pour lutter contre la consommation du cannabis, le budget estimé serait de 568 millions d’euros. « Si on rajoute les pertes de revenus, de production et de prélèvements obli­gatoires liées à l’emprisonnement, le coût social du cannabis serait supérieur de 40 %, soit 919 millions d’euros », expliquent les experts du CAE. Près d’un milliard d’euros seraient déboursés par l’État pour un business clandestin qui ne rapporte donc rien. Qu’attend donc le gouvernement pour se décider ?
 
La drogue à travers les âges
Avant de comprendre pourquoi la France ne légalise pas le cannabis à usage récréatif, il est important de savoir comment les drogues ont été interdites. Au XIXe siècle, leur consommation était très répandue. De nombreuses personnes à travers le monde étaient adeptes de l’opium, par exemple. On comptait environ 25 millions de consommateurs réguliers au début des années 1900. Cela représentait environ 1,5 % de la population mondiale de l’époque.
Ce n’est qu’au début du XXe siècle que la guerre contre la drogue est déclarée. En 1961, les Nations Unies prennent le problème en main en ratifiant la Convention unique sur les stupéfiants. Ce texte n’autorisait la production et l’utilisation de drogues que dans un objectif médical ou scientifique.
Aux États-Unis, Richard Nixon fait de ce combat une cause nationale, pour sa réélection en 1971. En réalité, son mantra, War on Drugs, n’était qu’une tentative de discréditer ses deux ennemis, les Afro-Américains et les hippies en leur associant une image de drogués.
Après plusieurs années de lutte contre la drogue, plusieurs prix Nobel signent le rapport Ending the Drug Wars, en 2014. Cette tribune démontre les effets négatifs d’une politique répressive contre les consommateurs de drogue.
Aujourd’hui, certains chiffres du rapport mondial sur la consommation des drogues démontrent un potentiel business important. Près de 3,9 % de la population mondiale aurait consommé du cannabis au moins une fois dans sa vie, soit 192 millions de personnes environ, selon l’étude de 2016. Des consommateurs qui n’ont pas la possibilité de se fournir légalement.
 
Quand la France va-t-elle légaliser le cannabis ?
Le CAE met en avant une donnée importante : de manière générale, dans les pays qui dépénalisent le cannabis, la criminalité a tendance à baisser. Son rapport indique également que la France pourrait grandement bénéficier d’une légalisation du cannabis. En effet, cette décision permettrait au pays de réaliser une économie significative sur les frais déboursés pour lutter contre cette substance. De plus, l’impôt et les taxes générés par la vente légale du cannabis représentent une manne financière importante pour l’État.
Cependant, la France se montre très réticente à une telle légalisation. Entre 2018 et 2019, de nombreux coffee shops ont ouvert leurs portes, vendant des produits contenant du cannabidiol à très faible quantité. Le gouvernement les a fait fermer dans leur grande majorité.
En août 2019, Édouard Philippe s’est exprimé sur la possibilité de légaliser le cannabis à usage thérapeutique. Même si le gouvernement étudiait prochainement cette piste, le Premier ministre a affirmé que cette décision n’ouvrirait pas la voie à la dépénalisation du cannabis. Dans les prochains mois, le Luxembourg servira de zone test pour l’Europe. S’il arrive à maîtriser ce business, le pays pourrait être un modèle pour de nombreux autres États dans l’UE.
 
Les effets du cannabis sur la santé
Il s’agit bien sûr du gros point noir qui inquiète les autorités publiques et ralentit la légalisation du cannabis en France. Aux États-Unis, le bilan est mitigé. Les hôpitaux ont enregistré une baisse de 5 % de la fréquentation pour des douleurs chroniques. Mais la consommation de cannabis aurait augmenté de 10 % le nombre d’accidents de la route selon le British Medical Journal.
Cependant, le CAE, qui met en avant de nombreuses études de 2017 sur les risques pour la santé de ce produit, affirme que les effets chez l’homme sont minimes. « De fait, le cannabis est une drogue particulière, car, à l’inverse de l’héroïne, de la cocaïne ou même de l’alcool, il est presque impossible de faire une overdose. De plus, le cannabis est beaucoup moins addictif que les autres substances légales (alcool, tabac). »
 
Des diplômes en cannabis
Le business du cannabis s’étend aussi au secteur de l’éducation. En effet, face au succès de la légalisation de cette substance outre-Atlantique, de nombreuses universités ont développé des cursus dédiés au cannabis. Certaines études prédisent que ce marché aura créé 467 000 emplois aux États-Unis d’ici 2022.
Ainsi, de prestigieux établissements américains et canadiens comme The University of Washington, UCLA ou encore Northern Michigan University délivrent un diplôme reconnu par l’État. Les cours abordent tout le spectre du cannabis, de la biologie au médical en passant par l’impact économique. De quoi susciter des vocations outre-Atlantique.
 
Source: business-cool.com
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Par mrpolo,
Aux origines de son interdiction, une association stigmatisante entre musulmans, haschisch et criminalité.

La prohibition du cannabis en France a une histoire teintée de racisme et de ségrégation. | Francois Nascimbeni / AFP
 
L'été 2019 aura été particulièrement fécond en réflexions et rebondissements autour de la modeste Marie-Jeanne, plus connue sous le nom de cannabis. Son statut juridique a suscité les passions en France, pays d'Europe où elle est par ailleurs particulièrement consommée malgré son illégalité.
Ainsi, le 19 juin, soixante-dix personnalités –économistes, médecins et élu·es– ont publié une lettre ouverte dans L'Obs appelant à sa légalisation. Y était notamment dénoncé l'échec des politiques prohibitionnistes.
Quelques jours après, des économistes conseillant le Premier ministre publiaient un vademecum intitulé «Cannabis: comment reprendre le contrôle?».
 
Allant dans le même sens que la lettre ouverte, ce document soutient que la politique de la France en la matière a été un échec et appelle l'État à créer un «monopole public de production et de distribution du cannabis».
 
En juillet, c'était au tour de l'Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) de s'exprimer. Elle a ainsi approuvé le lancement d'essais médicaux sur le cannabis en France –réclamés depuis 2013 par de nombreux médecins et activistes.
Ce mouvement fait écho à celui qui, aux États-Unis, a finalement conduit une douzaine d'États à légaliser et réglementer le cannabis depuis 2014.
Mais en France, les responsables politiques comme les intellectuel·les ont, à mon sens, éludé du débat l'histoire coloniale du cannabis, en omettant de se pencher sur les raisons politiques –et racistes– de son interdiction, et donc de réfléchir aux stigmatisations qui continuent de l'entourer.
Hashischins
Comme je le soutiens dans ma thèse de doctorat ainsi que dans mon livre à paraître en avril 2020 sur l'histoire du haschisch en France, les Français du XIXe siècle croyaient que le cannabis, plus précisément le haschisch, sa résine, engendrait la folie, la violence et la criminalité chez les Maghrébins musulmans (les sources ne font pas spécifiquement mention de son usage parmi les populations juives et chrétiennes).
Au début des années 1800, le célèbre érudit français Antoine-Isaac Silvestre de Sacy a popularisé l'idée que le mot «assassin» dérivait du mot arabe haschisch et que les deux termes étaient liés à une secte musulmane appelée «Assassins d'Alamut», qui opérait pendant les croisades.
 

La secte des Assassin d'Alamut a nourri de nombreuses productions culturelles, comme la série de jeux vidéo Assassin's Creed (Ubisoft). | BagoGames via Flickr
Décrits pour la première fois en 1298 dans le Devisement du monde, récit des voyages de Marco Polo, les Assassins d'Alamut auraient utilisé une potion intoxicante pour duper les fidèles en Irak et en Syrie afin qu'ils deviennent assassins à leur tour.
Sacy croyait que la potion était faite de haschisch, citant une référence arabe contemporaine à la secte comme al-Hashishiyya, «mangeurs de haschisch», écrit par le savant syrien Abu Shama Shihab al-Din (1203-1268).
 
Ces assassins, soutenait Sacy, «ont été spécifiquement entraînés pour tuer» par leur chef, connu sous le nom du Vieux de la Montagne à qui ils se soumettaient sans condition, drogués au hashish.
Bien qu'il s'agisse en grande partie d'une fiction, les dires de Sacy sur ces assassins musulmans consommateurs de cannabis ont fait des émules en France, en particulier dans le milieu médical.
Ce récit ignore pourtant le fait que la consommation de haschisch était loin d'être aussi généralisée parmi les populations du monde arabe. Ainsi, certaines communautés aux pratiques confessionnelles et culturelles très variées condamnaient la prise de substances au même titre que l'alcool. D'autres, bien que musulmanes, se l'appropriaient dans des rituels ou traditions précises.
Un fantasme orientaliste
Mes recherches historiques montrent que des dizaines de médecins contemporains de Sacy se sont appuyés sur ses thèses. Ils croyaient que la science pharmaceutique occidentale pourrait apprivoiser le haschisch –curieux intoxicant venu d'Orient– afin d'en faire une substance médicinale pour traiter des maladies aussi redoutables que la folie, la peste et le choléra.
Le haschisch médical, principalement utilisé sous forme de teinture-mère ou alcoolature, s'est ainsi répandu en France entre 1830 et 1840.
 
Le plus célèbre aliéniste et homéopathe, le savant Jacques-Joseph Moreau de Tours, croyait par exemple que l'intoxication au haschisch reproduisait la folie, offrant ainsi un moyen d'étudier et de traiter les maladies mentales.
Son usage récréatif a quant à lui été particulièrement développé grâce aux activités du club des Hashischins, organisé par Moreau à l'Hôtel de Lauzun à Paris. Ses membres renommés comptaient notamment Théophile Gautier, qui a relaté ses expériences dans plusieurs récits, ou Charles Baudelaire. Ces intellectuels se réunissaient régulièrement pour prendre du haschich et «jouer aux Orientaux» sur les bords de Seine.
 

Hotel de Lauzun, à Paris (1892). | Paul Robert via Wikimedia Commons
Un échec médicamenteux
Mais les scientifiques de l'époque –et les patient·es– n'ont pas tardé à être désabusés par ce médicament miracle. Le cannabis, nous le savons maintenant, atténuaient bien les symptômes de certaines maladies, comme la peste, le choléra, et la folie. Mais il ne pouvait guérir du choléra, particulièrement fatal en cette fin de XIXe siècle.
 
Au début du XXe siècle, les échecs successifs des différentes tentatives de traitements, l'abandon également de certaines philosophies scientifiques –comme l'anticontagionisme, qui légitimaient ces recherches –ont peu à peu conduit à l'arrêt total des essais médicinaux à base de cannabis.
En 1953, un arrêté rend illégal le haschisch médicinal. La substance est ensuite classée dans la catégorie des stupéfiants, entrant dans la liste des produits illégaux à la fin de 1970. Plus de trente ans plus tard, circulation, consommation, vente et détention de cannabis demeurent prohibées, en dépit d'une évolution de la législation.
La folie haschischique
Officiellement, le cannabis est banni. A-t-il pour autant été effacé des consciences? Mes recherches montrent qu'au contraire, son association avec le monde arabe et nord-africain, par extension monde musulman, perçu comme violent –nous sommes alors en pleine ébullition décoloniale– est demeurée bien ancrée dans l'imaginaire collectif. Ce dernier a ainsi continué d'influencer les politiques publiques en France pendant des décennies et jusqu'à nos jours.
Dès le début du XIXe, les officiels et médecins œuvrant en Algérie coloniale française considéraient l'usage du haschisch comme une cause de folie et de criminalité violente.
 
Vers la fin du XIXe siècle, les hôpitaux psychiatriques en Algérie française se remplissent d'Algériens musulmans censés souffrir de «folie haschischique». Comme l'a écrit un médecin français en poste à Alger en 1855, «les Arabes sont en état de dégradation morale et physique… le vol et le meurtre infestent l'ordre moral, la syphilis et la gale l'ordre matériel… Ces effets produits par l'utilisation du haschisch sont vraiment désastreux».
Ces raisonnements ont nourri la création en 1875 du Code de l'indigénat, une loi institutionnalisant le racisme et l'apartheid en Afrique du Nord française, désignant officiellement les Maghrébins comme sujets plutôt que citoyens.
 

«Note sur la folie haschischique. À propos de quelques arabes aliénés par le haschisch», Nouvelle Iconographie de la Salpêtière, Tome XX (Paris, 1907), 252. | Auguste Marie de Villejuif
Ces individus étaient alors soumis à des codes juridiques distincts et inégaux qui favorisaient la ségrégation, le travail forcé et les restrictions des droits civils. L'association stigmatisante entre musulmans, haschisch et criminalité a ensuite persisté jusqu'après la fin de l'Empire colonial français en 1968.
Cette idée a aussi suivi les Maghrébins immigrés en France. Ces derniers étaient considérés comme plus vulnérables à la violence et à la délinquance que d'autres et, à ce titre, soumis à une surveillance excessive de la police.
Au niveau du gouvernement, cette peur s'est traduite par une criminalisation du cannabis à la fin des années 1960. Un membre de l'Assemblée nationale française a même, en octobre 1969, cité Sacy en se référant à la supposée secte des Assassins.
Les parlementaires ont alors décrit la consommation de drogue, à la hausse dans les années 1960, comme un «fléau étranger» qui se propageait à cause des trafiquants maghrébins.
 
Toutefois, comme indiqué dans le livre récent d'Alexandre Marchant, un grand nombre de ces trafiquants étaient des jeunes Français, qui passaient clandestinement du hachisch et d'autres drogues à leur retour de leurs tournées en Orient.
Beaucoup se réjouiront certainement d'une prochaine dépénalisation, voire d'une légalisation du cannabis. Mais il faudrait aussi se rappeler pourquoi, en premier lieu, le cannabis a été interdit et comment il a conduit à la stigmatisation de nombreux jeunes Français d'origine nord-africaine.

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l'article original.
 
David A Guba, Jr.
 
Source: slate.fr
 
 
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Par mrpolo,
MARSEILLE EN QUESTION Un pied sur le quai de la gare Saint Charles suffit pour sentir les effluves de cannabis en arrivant à Marseille

Une manifestation pour la légalisation du cannabis, à Marseille. — ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
La rédaction marseillaise de « 20 Minutes » répond, tout au long de cet été, aux grandes questions que les touristes se posent en arrivant à Marseille. Beaucoup de touristes s’étonnent de sentir aussi souvent le cannabis en se promenant dans les rues de Marseille. Histoire de Marseille et de son port, offre très large et mentalité peuvent expliquer pourquoi à Marseille, plus qu’ailleurs, on fume librement dans les rues.  
Ils cherchent l’ombre et la « Bonne Mère », s’entassent par centaines dans le petit train sur le Vieux-Port et se posent des dizaines de questions. Chaque année, sept millions de touristes visitent Marseille, selon un comptage, optimiste, de la mairie. Tout au long de cet été 2019, la rédaction marseillaise leur simplifie la vie, en répondant à quelques interrogations, majeures ou anecdotiques. Ce vendredi, on se demande pourquoi est ce que ça sent si souvent l’odeur de beuh, ou de shit dans les rues de Marseille ?
« Je venais à peine de descendre du train que déjà sur les quais de la gare Saint-Charles ça sentait le shit et la beuh de partout. » La réaction typique lorsque des amis viennent te rendre visite pour la première fois à Marseille. La première bouffée d’oxygène dans les narines de non initiés peut surprendre lorsque l’on met les pieds dans la seconde ville de France. Bédo en attendant le métro, bédo sur les plages du Prado, bédo au bistrot, et, bien sûr, bédo au Vélodrome. « On se croirait plus à un concert de Bob Marley qu’à un match de foot », en sourit Karine, qui squatte de temps à autre le virage sud.
Une réalité que souligne le rapport du dispositif Tendances récentes et nouvelles drogues (TREND) réalisé par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) : « Il est quotidien de sentir l’odeur de cannabis dans la rue, au café, dans le bus, au stade vélodrome, à la plage… et de croiser une très grande diversité de consommateurs, un peu tout le temps, y compris aux alentours des points de vente : des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux, des riches, des pauvres, des solitaires, des groupes d’amis, des familles au complet… ce qui ne manque pas d’étonner les touristes ou les visiteurs de passage, même connaisseurs. »
 
Usage régulier du cannabis plus important
On ne va pas se mentir, dans d’autres villes de France aussi, on peut se laisser porter par un effluve de cannabis. Mais pas autant qu’à Marseille. Selon l’enquête ESCAPD réalisée en 2017 par l’OFDT sur la consommation de drogue chez les 17 ans, « la région Provence-Alpes-Côte D’Azur (41,2 %) présente les niveaux d’expérimentation parmi les plus élevés de France ». Le niveau d’usage régulier de cannabis, au moins dix usages dans le mois, est également légèrement supérieur en région Paca (7.9 %), que la moyenne nationale de 7.2 %. Voilà pour les stats.
 
 
L’histoire de Marseille et de son port n’y est pas étrangère. Devenu récemment premier port de France, celui de Marseille commerce énormément avec ceux du Maghreb, l’un des principaux fournisseurs de haschich. L’émergence des quartiers Nord, composés essentiellement d’ouvriers, y a aussi joué un rôle. Depuis que les industries sont parties, le taux de chômage y est très important. On se débrouille alors comme on peut pour survivre, grâce au trafic de drogue notamment.
 
Trois euros le gramme de shit
« Certaines personnes, des jeunes, comme des adultes, ferment les yeux sur le trafic pour leur propre tranquillité mais aussi pour acheter de la nourriture, payer les loyers. Chacun se débrouille comme il peut », confie un policier originaire des quartiers Nord. Selon un décompte non officiel de la police, il existerait plus d’une centaine de réseaux de revente de drogue à Marseille. Dont les plus gros, comme celui de la Castellane rapporteraient pas moins de 50.000 euros quotidiennement. Résultat, il n’est pas compliqué de trouver une barrette de shit de 15g, d’une qualité très correcte, à 50 euros. Soit 3 euros le gramme.
 

 
Face à cette situation, la police peut sembler dépassée. Mais surtout occupée à fouetter d’autres chats. « On n’est même pas sûr que le parquet engage des poursuites, et s’il le fait dans combien de temps la personne sera jugée ? On la recroisera le lendemain dans la rue, avec un joint à la bouche », regrette cette source policière. Quand aux procédures simplifiées qui permettent désormais d’infliger une amende au contrevenant ? « Si on interpelle quelqu’un simplement parce qu’il est en train de fumer, on risque de provoquer des soucis sur la voie publique. Les gens vont nous dire " mais pourquoi vous l’arrêtez, il était juste en train de fumer, il n’a rien fait " », ajoute-t-il.
 
Une certaine forme de liberté
Autant d’éléments qui tendent à banaliser la consommation de cannabis, comme le soulève le rapport du dispositif Tendances récentes et nouvelles drogues (TREND) réalisé par l’OFDT. « Certains éléments de langage ou de pratique à Marseille inquiètent les intervenants en prévention ou en réduction des risques quant à la banalisation des produits et de leurs usages. De plus en plus de jeunes, tous milieux sociaux confondus, emploient le terme positif de « bio » pour désigner l’herbe ; et nombre d’entre eux fument avec leurs parents. Au sortir d’un match de l’OM au stade vélodrome, un père et ses deux fils, joint entre les doigts, précisent : " Chez nous, pas d’alcool, c’est interdit ; et pas de cigarettes, c’est pas bon pour la santé. Mais le chichon, c’est traditionnel, ça fait pas mal " ».
Tradition pour certains, donc, mais surtout un désir de liberté, et de singularité par rapport au reste de la France, pour beaucoup d’autres. Avec ses bons, et ses mauvais côtés comme l’illustrent différents articles de cette série. Par exemple, cette liberté qui permet à chaque Marseillais de se sentir libre de porter un maillot de l’OM en toutes circonstances. Mais aussi cette volonté de s’affranchir de certaines règles, comme celles du Code de la route. A Marseille, on ne fait pas les choses comme ailleurs. Ce qui fait tout son charme.
 
Adrien Max
 
Source: 20minutes.fr
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Par mrpolo,
Entre un feu vert de l’agence du médicament (juillet) et le lancement d’une mission parlementaire (rentrée), les deux élus creusois en pointe sur le cannabis thérapeutique, Jean-Baptiste Moreau et Éric Correia, se sont retrouvés samedi à Saint-Marc pour faire le point sur leur combat.
J.-B. Moreau et Eric Correia accueillis samedi 3 août à Saint-Marc-à-Loubaud par J.-Luc Léger. © Floris Bressy   Malgré le beau temps, il y avait plus de monde dans la salle de la mairie que sur les plages de Lavaud-Gelade juste à côté. Samedi après-midi, la 13e édition du festival du film paysan de Saint-Marc-à-Loubaud connaissait un temps fort entre deux projections : un échange sur le cannabis thérapeutique, en présence d’Éric Correia (conseiller régional) et de Jean-Baptiste Moreau (député).
Se poser les bonnes questions 
C’était l’une des premières fois que les deux principaux promoteurs de cette légalisation se livraient, ensemble, à un exposé public aussi complet sur le projet, dans lequel tous espèrent que la Creuse tire de précieux bénéfices.
En effet, ainsi que devait le rappeler en introduction Jean-Luc Léger, maire et initiateur du festival, le cannabis thérapeutique est non seulement porteur d’espoirs en matière médicale mais représente aussi un enjeu agricole et donc économique pour tout le département.
Le festival du film paysan de Saint-Marc-à-Loubaud
Un chiffre, marquant, a d’ailleurs été avancé par le député Moreau pour illustrer cet aspect : « la marge du producteur sur un hectare de chanvre – le nom usuel du cannabis N.D.L.R. – pourrait être dix fois supérieure à celle réalisée sur un hectare de blé, c’est-à-dire qu’elle passe d’environ 300 euros à près de 2.000 euros ».
Et d’estimer que « l’agriculture creusoise, très spécialisée dans l’élevage bovin, en est beaucoup trop dépendante d’autant qu’il est frappé par une crise structurelle depuis des années. Il faut donc se poser les bonnes questions. Quand vous parlez de certaines diversifications, au départ on se moque de vous. Mais quand vous annoncez ce chiffre sur le cannabis, tout de suite ça commence à causer ! »
La profession, avec laquelle le député-paysan ne file pas toujours (et surtout en ce moment) le parfait amour, accueillerait-elle la “perspective cannabis” avec trop de tiédeur ?
Faire bouger les mentalités
« Il est en tout cas souhaitable que la Chambre d’agriculture se penche sur le sujet, confie Jean-Baptiste Moreau. Je constate d’ailleurs qu’il y a dans chacun de mes déplacements désormais, un ou deux agriculteurs qui me posent des questions sur cette culture… »
C’est peut-être l’expérience professionnelle qui parle : le député entrevoit notamment des formes coopératives pour permettre les investissements nécessaires (en outil de production, en matériel de récolte…) ou pour commercialiser la production.
Éric Correia devait rappeler de son côté que la culture du chanvre fut jadis très présente dans le département pour des usages industriels, et cela jusqu’à récemment.
  Une culture traditionnelle qui a été diabolisée
« Le problème est qu’on a fini par diaboliser cette plante pour ses effets psychotropes », a regretté l’élu régional avant d’évoquer, lui aussi, les freins institutionnels rencontrés depuis qu’il a lancé l’idée de la légalisation, à l’automne 2017.
Depuis, l’infirmier anesthésiste de profession a pesé de toutes ses connaissances scientifiques pour faire bouger les lignes culturelles. En résumé : la molécule qui est plébiscitée quand on roule un joint n’est pas celle qui sert pour faire le médicament.
Considérer que la légalisation du thérapeutique serait la porte ouverte à celle du récréatif est donc un « non-sens ». Et aussi un paradoxe, puisque la France produit déjà de l’opium pour la plupart de ses antidouleurs…
Éric Correia
« Il ne s’agit pas d’opposer les médicaments mais de faire comprendre qu’ils sont complémentaires. Certains patients ont plutôt besoin du cannabis, qui est plus doux. D’autres ne tolèrent même pas l’opium », schématisait Éric Correia.
Des points que Jean-Baptiste Moreau a bien l’intention de faire ressortir dans la mission d’information qu’il va conduire à l’Assemblée dès la rentrée.
« Tout remettre à plat, démythifier » : c’est le seul moyen, estime-t-il, pour lever les réticences qui subsistent pour l’usage thérapeutique.
Expérimentation du cannabis thérapeutique par les patients, la Creuse est prête à produire (juin 2019)
Mais à supposer que le combat aboutisse, reste à savoir si la Creuse sera, vraiment, la première à bénéficier de cette petite révolution verte. Par exemple, ne se fera-t-elle pas souffler la priorité par d’autres régions où l’appareil productif en maraîchage est mieux développé ?
La Creuse peut-elle avoir l’exclusivité ?
J.-Luc Léger questionnait lui-même : « pourrait-on empêcher d’une façon ou d’une autre la production et la transformation ailleurs qu’en Creuse ? » En législateur, Jean-Baptiste Moreau devait répondre que « cela semble compliqué »… Avant de confier que le contexte du PPC doit aider à favoriser les projets creusois avant les autres.
D’ailleurs, c’est aux deux élus creusois que de grandes entreprises pharmaceutiques se sont adressées pour venir travailler en France…
Et le député de dégainer un dernier chiffre : « En générant 20 à 30 milliards d’euros, cette nouvelle filière serait équivalente à celle du tournesol… Il y aurait donc largement de la place pour les agriculteurs creusois. »
Floris Bressy
 
Source: lamontagne.fr
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Par mrpolo,
La consommation régulière de cannabis peut entraîner une dépendance à la substance, une dépendance qui semble naître "sous le joug de l’habitude", suggère cette équipe internationale qui révèle par neuroimagerie la formation -avec une consommation quotidienne- de réseaux neuronaux, typiques de la dépendance chez les "gros" consommateurs de cannabis.
 

 
L’étude, présentée dans la revue Biological Psychiatry : Cognitive Neuroscience and Neuroimaging contribue à expliquer comment le cerveau de l'habitude passe à l'addiction et pourquoi tous les consommateurs de cannabis ne développent pas cette dépendance, même avec un usage régulier à long terme.
 
Les chercheurs de l'Université des sciences et technologies électroniques de Chine et de l'Université de Bonn (Allemagne), utilisent l'imagerie cérébrale pour surveiller l'activité neurale lorsque les consommateurs de cannabis visionnaient des images (ou stimuli) associées à la consommation de cannabis. Bien que tous les usagers de cannabis participant à l'étude aient signalé une consommation importante, seuls quelques participants s’avèrent réellement dépendants. Si tous les consommateurs de cannabis, dépendants et non dépendants, présentent des réponses exacerbées dans une zone de la récompense, le striatum ventral, seuls les utilisateurs dépendants présentent aussi des réponses plus importantes dans la zone du cerveau qui forme les habitudes, le striatum dorsal.
La dépendance sous l’emprise de l’habitude plus que de la récompense 
Ainsi, la consommation importante de cannabis est d'abord favorisée par des modifications du système de récompense du cerveau. Cependant, ces modifications ne suffisent pas à expliquer le passage vers la dépendance. La dépendance semble « plutôt provoquée par des modifications des systèmes cérébraux qui favorisent les comportements habituels ou automatiques », écrivent les chercheurs. Et cela peut aussi expliquer pourquoi certains consommateurs continuent à consommer malgré l’atténuation voire l'absence d'effets gratifiants de la drogue : leur comportement est désormais sous le l'emprise de « l’habitude » plutôt que de la récompense.
Cependant, l’imagerie cérébrale révèle aussi d'autres zones suractivées dont celles qui « attribuent une importance aux choses », ici aux stimuli de la substance. Cela suggère que le développement de la dépendance au cannabis intègre d'autres zones du cerveau, vouées à la récompense, et susceptibles de renforcer le désir de substance.
 
 
Il s'agit donc de lutter contre l’habitude : face à une libéralisation croissante du cannabis, ces données qui permettent de mieux comprendre pourquoi certaines personnes risquent davantage de devenir dépendantes au cannabis sont cruciales : différencier les circuits cérébraux uniques sous-jacents à la dépendance va permettre de mieux lutter contre le trouble de la dépendance au cannabis mais aussi de mieux détecter le passage au stade problématique de la dépendance.
L'identification du striatum dorsal et du comportement répétitif en tant que facteur de dépendance inspire notamment des interventions bien spécifiques visant à lutter contre l’habitude et à accroître ainsi les chances de succès du traitement.
 
Source: santelog.com
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Par mrpolo,
En matière de consommation de cannabis, les Français sont les champions européens incontestés. Pourtant la France est l’un des pays les plus répressifs en matière de drogues. Réformer l'encadrement de cette consommation qui pèse sur les dépenses publiques et alimente le crime organisé est un enjeu de taille. La légalisation est la solution le plus souvent avancée. Quels en seraient les effets ?
  En 2016, 42% des Français âgés entre 15 et 64 ans disaient avoir déjà consommé du cannabis. Le nombre de fumeurs réguliers avoisine le million. La légalisation est souvent présentée comme une solution pour encadrer la forte consommation de la substance. 

Cela permettrait à l’État d’encadrer la composition du produit et de le labelliser, tout en fixant des prix et une taxation, au même titre que celle sur l’alcool ou encore les cigarettes. Les revenus dégagés par l’État seraient conséquents, selon Emmanuelle Auriol, professeure à la Toulouse School of Economics et membre du Conseil d’Analyse Economique (CAE). La consommation annuelle est estimée à 500 tonnes et le prix de vente actuel du cannabis illégal est de 11 euros par gramme selon l’OFDT. Avec la TVA et le droit d’accise, le prix TTC du cannabis légal se situerait à 9 euros le gramme. Les recettes fiscales s'élèveraient donc à 2 milliards d’euros pour l’État chaque année.
 
Une source d’emploi
L’encadrement et la vente du cannabis par l’État permettrait également la création d’emplois, à l’image de l’État du Colorado aux Etats-Unis. La vente de cannabis par l’État fédéral y avait engendré la création de 18 000 emplois en 2016, deux ans après sa légalisation. Emmanuelle Auriol, dans sa note du CAE intitulée "Cannabis, comment reprendre le contrôle?" évalue entre 27 500 et 57 000 le nombre d’emplois créés si l’État légalisait la substance. Des chiffres issus de données probablement sous-évaluées, qui pourraient donc s’avérer bien supérieurs et grimper jusqu’à 80 000 emplois, selon la même étude.
Le business du cannabis fonctionne comme une PME
Sébastien Piffeteau, procureur au tribunal de Bobigny
 
La mise à mal d’un grand marché parallèle
Le cannabis génère la moitié du chiffre d'affaires des drogues en France. Cela représentait en 2016 plus d'un milliard d'euros, selon un rapport pour la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites Addictives (MILDECA).

Le commerce de l'herbe constitue un véritable marché parallèle dans les cités. Le crime organisé autour de sa vente fournit des milliers d’emplois clandestins en région parisienne. 

"Le business du cannabis fonctionne comme une PME. Un point de vente fait bosser vingt personnes et il y a plusieurs points de ventes par cités. Si on fait le calcul, cela fait plusieurs milliers de travailleurs. Cela représente quelques centaines de petits boulots en Val-de-Marne et plusieurs milliers en Seine-Saint-Denis » , explique Sébastien Piffeteau, procureur au tribunal de Bobigny.  

Dans son rapport, l'économiste Emmanuelle Auriol estime à 200 000 le nombre de personnes travaillant dans la revente de cannabis en France métropolitaine. Une manne d'emploi et de gros profits que les trafiquants ne lâcheront pas facilement si la légalisation est mise en place. 
 
Depuis une petite dizaine d’années, j’ai vu évoluer une substance de plus en plus titrée en THC
Sébastien Piffeteau, procureur au tribunal de Bobigny
 
Concurrence entre l’État et le crime organisé
"Ils livreront une bataille sans prix pour essayer de conserver leur part du marché", reconnait Emmanuelle Auriol. Quand bien même l’assèchement du trafic de cannabis effectif, grâce notamment au prix concurrentiel fixé par l’État, les craintes subsistent, pour le procureur Sébastien Piffeteau.

La légalisation construirait, selon ce dernier, un front concurrentiel entre les trafiquants qui sont dans une logique de bénéfice et l’État qui est dans une logique de santé publique et d’encadrement.

Les trafiquants ne voulant pas perdre les richesses qu’ils y gagnent, s'adapteraient et développeraient une technique commerciale plus offensive. Une politique commerciale qui jouerait sur la quantité de produit que le consommateur peut acheter, et une politique de qualité, qui proposerait, à la vente, un produit plus fort que ce que l’État peut lui-même soumettre.

"Depuis une petite dizaine d’années, j’ai vu évoluer une substance de plus en plus titrée en THC, qui est la substance active et aussi celle qui va créer l’addiction. Et je ne sais pas si les autorités sanitaires pourraient commercialiser une substance aussi élevée en THC que celle qu’il y a actuellement", témoigne le procureur.

Selon l'OFDT, l'Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies, le taux de THC a doublé en dix ans. 
 
Les combats de l'Uruguay, du Canada et des États-Unis 
Comment cela s'est-il passé ailleurs ? L'Uruguay est le premier pays au monde à avoir légalisé la consommation et la culture du cannabis, en 2013. Il a tenté d'éradiquer le marché noir en s'alignant sur son prix de vente de 1,30 dollar américain le gramme d’herbe. Cependant, l'État n'a pas assez anticipé les quantités. En 2017, seuls deux revendeurs avait été agréés pour fournir une tonne de produit par an alors que la consommation nationale atteignait les 40 tonnes.

L'hostilité des pharmaciens à l'égard de la vente du cannabis et l'autoculture de la plante trop limitée et encadrée par l'État n'a pas palié l'insuffisante production. Cinq ans après la légalisation, les consommateurs uruguayiens continuent toujours de se tourner vers le marché noir. 

L'État du Colorado aux États-Unis n'est pas non plus parvenu à assécher le crime organisé depuis la fin de la prohibition de la plante en 2013. Si un nouveau secteur d'activité légal et privé a vu le jour, avec un chiffre d'affaires estimé à un milliard de dollars par an, les taxes trop élevées ont conduit à un prix de revente légèrement plus cher que celui du cannabis illégal. Le marché noir y représente toujours 50% des ventes.

Au Canada, deuxième pays au monde à avoir autorisé l'usage récréatif du cannabis pour tarir le crime organisé, le constat est encore peu encourageant. En 2018, le marché noir continuait de se tailler la part du lion. Son marché représentait 80% des ventes du pays, avec un chiffre d'affaires d' 1,2 milliards de dollars. Les ventes légales ne représentaient que 21% des parts de marché pour un chiffre d'affaires de 307 millions de dollars.

Un échec qui s'explique par la pénurie d'herbe dans le pays, notamment due à la difficulté d'obtention des licences de production. Le prix de la substance légale reste très élevé. En moyenne, le consommateur paiera 57% plus cher son gramme d'herbe s'il provient du marché légal.

Au Québec, les autorités espèrent récupérer 30% des parts des trafiquants d'ici à octobre 2019 en développant la production. 
 
Je pense que celui qui est déjà consommateur ne trouvera pas son compte dans le produit légal.
Sébastien Piffeteau, procureur au tribunal de Bobigny
Un consommateur décomplexé
La légalisation induirait d'autres risques potentiels. Celui de la reconversion des trafiquants seraient l'un d'eux.

"Je vois comment fonctionnent les cités. Les trafiquants accepteront-ils qu’on leur retire ce revenu-là ? Si c’est le cas, n’y aura-t-il pas report sur un autre type de délinquance ? Il va bien falloir qu’ils mangent", concède Sébastien Piffeteau.

Un autre doute subsiste. La légalisation parviendrait-elle à attirer le consommateur actuel ? Pour Sébastien Piffeteau, le consommateur régulier ne serait pas forcément amené à se tourner vers une consommation légale. Elle séduirait plutôt l'individu curieux.

"Ce n’est pas compliqué de trouver de la résine dans les cités. Et en plus on peut se faire livrer. La consommation est déjà totalement décomplexée. Je pense que la légalisation va s’adresser à des gens qui n’ont pas osé franchir ce cap-là avant et que le consommateur habituel ne trouvera pas son compte dans le produit qu’il peut avoir légalement ».

Si la plupart des études n'avancent pas de lien direct entre la consommation de cannabis et le passage à d'autres drogues, certaines craintes émises de la part d'addictologues soulèvent malgré tout le risque d'un effet passerelle. Le consommateur d'herbe franchirait plus facilement le pas vers la consommation de drogues dures, une fois introduit au cannabis.

"Tous les consommateurs de cocaïne étaient d'abord des fumeurs de joints", affirme de son côté Sébastien Piffeteau, procureur au tribunal de Bobigny.  
Légaliser  :  quel impact sur la santé ?
Vapotage, huile à base d'essence de la plante sont autant de modes de consommation qui seraient encouragés par l'État... Ils permettraient de diminuer l'impact sur la santé du joint classique. Dans une étude menée par l’Institut de recherche médicale de Nouvelle-Zélande, des chercheurs estiment que fumer un joint équivaudrait à fumer cinq cigarettes. Un effet négatif au niveau des bronches et des poumons décuplé qui s'explique notamment par le fait que la plupart des fumeurs d'herbe n'utilisent souvent pas de filtres. Dans l’État du Colorado, la consommation de produits cannabiques qui ne se fument pas a augmenté de 33,9 à 45,9  % entre  2014 et  2017. Cependant, la teneur en THC qui déclenche les effets psychotropes de la substance est beaucoup plus importante dans l'huile de cannabis (50%) que dans sa version sèche (<10%) et dans la résine (20%). 
 
Les jeunes : population à risque 
Si le cannabis sous toutes ses formes est considéré comme une drogue sans effet nocif sérieux chez l'adulte qui le consomme de manière modérée, chez le jeune de 25 ans et moins, la substance présente néanmoins un risque accru de développement d'une schizophrénie ou un autre trouble psychotique, lorsqu'il y a consommation régulière. 
 
Source: tv5monde.com
 
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Par Yoweedo,
NOUVEAUX MARCHÉS ET EUPHORIE BOURSIÈRE : LE CANNABIS FAIT PLANER LES INVESTISSEURS
Aujourd'hui à 12:00     (BFM Bourse) - Le marché du cannabis et son énorme potentiel -sa taille pourrait décupler dans les dix années qui viennent- attirent de plus en plus d'investisseurs, qui y voient désormais un produit de consommation comme un autre. Si l'évolution des législations nationales sera déterminante, les industriels sont déjà à l'affût.
Fini le temps des jardiniers amateurs s'exerçant en cachette au fond du potager ? Avec sa légalisation progressive dans de nombreux pays, le cannabis aiguise l'appétit des investisseurs et des courtiers, qui voient dans la culture de cette plante psychoactive une juteuse source de placement. "Perspectives d'expansion", "opportunités de croissance", "chaîne de valeur"... Pour le gestionnaire d'actifs britannique Schroders, la culture de la marijuana est bel et bien passée du statut de "divertissement réservé aux seuls initiés" à celui de "produit d'investissement" prisé par les milieux d'affaires.
"Un produit de consommation comme un autre"
  À LIRE AUSSI Marché : Kroger se lance à son tour dans la vente de produits à base de cannabis "Depuis deux ans, le cannabis est devenu une cible de plus en plus importante pour les investisseurs, en raison principalement de l'évolution rapide de la législation et de l'opinion mondiale", explique à l'AFP Andrew Howard, directeur de la recherche durable au sein du gestionnaire de fonds britannique. "Même si l'on manque de visibilité" sur le cadre juridique, "le potentiel de croissance est considérable", ajoute l'analyste, qui revendique une approche pragmatique vis-à-vis de cette drogue dite douce. D'un point de vue économique, "le cannabis est un produit de consommation comme un autre", insiste-t-il.
À l'heure actuelle, 25 pays, dont l'Australie, le Canada, l'Uruguay, le Mexique, l'Afrique du Sud, la Suisse, Israël et la Turquie, ont légalisé tout ou partie du marché, pour des usages récréatifs ou médicaux. Et la liste devrait s'allonger au cours des prochaines années.
Un marché potentiellement colossal
"Pour l'instant, le marché est surtout centré sur les Etats-Unis et le Canada, mais même en Europe, ça commence à bouger", souligne Nikolaas Faes, analyste chez Bryan Garnier. "Au niveau mondial, les montants sont encore faibles, mais c'est forcément amené à augmenter." Selon la banque d'affaires franco-britannique, le marché mondial légalisé du cannabis pourrait atteindre 145 milliards de dollars à l'horizon 2028, contre 12 milliards l'an dernier. D'après Schroders, le marché pourrait s'élever à 130 milliards de dollars dans dix ans.
"Il y a beaucoup d'argent en jeu. Ça aiguise les appétits", confirme Emmanuelle Auriol, professeure à la Toulouse School of Economics (TSE), pour qui un "tabou est tombé". "Au début, les investisseurs avaient peur pour leur réputation. Aujourd'hui, l'opinion publique a basculé."
Cigarettiers et géants des boissons alcoolisées entrent dans la danse
Depuis 2017, plusieurs géants de l'alcool ont ainsi sauté le pas, à l'image de Constellation Brands, maison mère des bières Corona, qui a investi quatre milliards de dollars dans une entreprise canadienne spécialisée dans la production de cannabis, Canopy Growth. "Nous étudions les données (...) Il faut se donner 12 à 18 mois pour bien apprécier" la situation, a indiqué de son côté le PDG de Pernod Ricard, Alexandre Ricard, lors de l'assemblée générale du groupe français de spiritueux fin novembre.
Les cigarettiers eux aussi sont entrés dans la danse. Le groupe Altria, fabricant de l'emblématique Marlboro, a ainsi pris une part de 1,9 milliard de dollars dans le groupe canadien Cronos. Imperial Brands a investi de son côté dans la biotech britannique Oxford Cannabinoid technologies (OCT).
"Pour les fabricants d'alcool ou les cigarettiers", qui craignent de voir leur marché "cannibalisé" par l'industrie de la marijuana, "les enjeux sont importants". "Mais le cannabis intéresse aussi le secteur pharmaceutique, voire des multinationales comme Coca Cola", observe Emmanuelle Auriol. Pour Andrew Howard, "deux types d'entreprises investissent dans l'industrie du cannabis: les jeunes sociétés spécialisées sur ce marché et, de plus en plus, les grandes entreprises de biens de consommation", qui souhaitent "diversifier leurs portefeuilles de produits".
 
Les incertitudes sur l'évolution des législations engendrent de la volatilité
À Wall Street, cet intérêt croissant pour l'industrie de la marijuana a provoqué des mouvements spectaculaires ces derniers mois pour les jeunes pousses du secteur, à l'image de Tilray ou de Canopy Growth, dont le titre a flambé avant de redescendre fortement début 2019. "On est sur des marchés très jeunes et donc très volatils", explique Nikolaas Faes, de Bryan Garnier. "Pour les investisseurs, c'est un secteur avec un risque plus élevé que la moyenne", en raison notamment des "incertitudes" qui pèsent sur les évolutions juridiques dans plusieurs pays, ajoute-t-il.  
De quoi craindre une "bulle", susceptible de partir en fumée ? Le marché "a le potentiel pour croître rapidement" mais son avenir dépendra en grande partie des "orientations prises par les décideurs politiques", tranche Andrew Howard, qui juge nécessaire d'"opérer un tri" entre les sociétés les "mieux placées" pour s'adapter aux changements et celles qui sont "moins préparées".
(avec AFP)
Quentin Soubranne - ©2019 BFM Bourse Source: BFM Bourse
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Par mrpolo,
L’usage du cannabis se répand dans le monde de la beauté et de l’alimentation, alors que les États réfléchissent à son autorisation sous forme thérapeutique.
 

©Bloomberg
 
Le cannabis, un nouvel eldorado pour les investisseurs? Les sociétés productrices de cannabis, comme les canadiennes Tilray, Aurora Cannabis et Canopy Growth, offrent des perspectives prometteuses. Tilray a signé un partenariat avec AB InBev pour commercialiser des boissons infusées au cannabis. Canopy Growth a attiré Constellation Brands, qui produit la bière Corona, dans son capital. Une autre société canadienne, Cronos, a elle vu arriver comme actionnaire Altria, le fabricant de cigarettes. Aurora Cannabis mise, comme ses concurrents, sur son développement international.
 
Toutes ces sociétés profitent du climat positif pour le cannabis depuis que deux pays, l’Urugay puis le Canada, ont légalisé l’usage de cette drogue. Le Mexique est sur les rangs pour légaliser également l’utilisation récréationnelle du cannabis, après avoir autorisé son usage médical en 2017. Les Etats-Unis n’ont pas donné leur feu vert, mais de plus en plus d’États américains autorisent son utilisation, médicale et/ou récréationnelle. La firme de recherche BDS Analytics estime que lorsque les Etats-Unis auront levé leur interdiction fédérale sur le cannabis, les ventes vont doubler d’ici 2022, à 32,2 milliards de dollars, contre 12,9 milliards en 2018. Au Canada, le feu vert donné le 17 octobre 2018 a provoqué une remontée rapide des ventes de cannabis, a noté la firme. La firme estime que l’Europe peut mener le reste de l’augmentation mondiale de l’usage du cannabis. Actuellement, 11 des 28 pays de l’Union européenne ont autorisé l’usage médical du cannabis.
 
Le Danemark et le Luxembourg ont donné leur accord pour des programmes pilotes sur plusieurs années avant une autorisation permanente. La France examine quant à elle une expérimentation thérapeutique. L’Agence du médicament s’est prononcée en décembre 2018 en faveur du cannabis thérapeutique pour les douleurs non soulagées par d’autres médicaments, les épilepsies résistantes aux traitements, les effets des chimiothérapies, les contractions incontrôlées de la sclérose en plaques et les soins palliatifs. L’expérimentation devrait avoir lieu à la fin de l’année.
 
Aurora Cannabis, Canopy Growth et Tilray ont été auditionnés par le comité d’experts chargés de la future expérimentation, aux côtés de la société néerlandaise Bedrocan, l’américaine Columbia Care, la colombienne Clever Leaveset la britannique Emmac Life Sciences. De plus, des députés ont annoncé récemment la création d’une mission d’information parlementaire sur les usages du cannabis, afin d’"éclairer le débat public dans un temps long", alors que la question de la légalisation est régulièrement sujette à polémique. La mission, qui sera lancée en septembre, est commune à quatre commissions de l’Assemblée nationale française: la commission des Lois, la commission du Développement durable, celle des Affaires sociales et celle des Affaires économiques.
 
En Belgique, les partis du gouvernement en affaires courantes (MR, CD&V et Open Vld) ont déposé en février en séance plénière de la Chambre une proposition de loi visant à créer une sorte d’agence gouvernementale pour encadrer le cannabis médical.
 
Boom mexicain
L’usage médical du cannabis, en pleine expansion, profite beaucoup à des sociétés comme Aurora Cannabis. Lors de la présentation de ses résultats du premier trimestre, l’entreprise a indiqué une hausse de 40% de ses ventes de cannabis médical à l’international d’un trimestre à l’autre, alors que sur la même période, ses ventes de cannabis récréationnel ont grimpé de 37%. La société s’est positionnée pour l’ouverture du marché mexicain, en rachetant en 2018 Farmacias Magistrales, devenant grâce à cette acquisition le premier détenteur étranger d’une licence d’importation de cannabis médical. BDS Analytics estime que le nombre de Mexicains utilisant le cannabis thérapeutique pourrait grimper de 60% par an d’ici 2022.
 
Usage large
Canopy Growth s’est lancé dans un autre terrain que le cannabis médical. En mai, la société a acquis la compagnie This Works, qui fabrique des produits de beauté, pour 73,8 millions de dollars canadiens. La société britannique, fondée en 2003 par une ancienne rédactrice en chef du magazine Vogue UK, fabrique notamment des crèmes anti-rides et pour le corps. Canopy Growth estime que cette acquisition va lui permettre de s’étendre mondialement, et de développer des produits infusés au cannabidiol (CBD).
 
En février, l’entreprise s’est adjoint Martha Stewart, la prêtresse du lifestyle aux Etats-Unis, nommée conseillère, pour l’aider à développer une ligne de produits au CBD pour les être humains et les animaux. Aux Etats-Unis, la chaîne de magasins Sephora vend depuis 2018 des produits infusés au CBD et Ulta Beauty a développé des produits à base de chanvre, et depuis récemment des produits contenant du CBD. Le courtier Jefferies estime que le marché de la beauté lié au cannabidiol pourrait atteindre 25 milliards de dollars d’ici dix ans, représentant 10 à 15% des ventes globales de produits de beauté.
Le secteur de la beauté n’est pas le seul à voir arriver une telle transformation. Le secteur de l’alimentation voit aussi se développer les produits liés au cannabis. AB InBev veut lancer des boissons infusées, tout comme Constellation Brands, déjà sur le marché.
 
Potentiel
BDS Analytics souligne que les dépenses globales pour les produits liés au cannabis légal pourraient grimper de 22% par an d’ici 2022. Le marché global du cannabis est estimé à 150 milliards de dollars, mais seulement 13 milliards de dollars se trouvent actuellement dans les canaux légaux. De plus, aux Etats-Unis, le sentiment négatif envers les opïoïdes, qui ont provoqué une vague de décès importante, pourrait tourner en faveur du cannabis thérapeutique. Une étude a démontré que le CBD permet de calmer les tremblements et les désagréments liés au sevrage des opïoïdes. "Si vous étiez dans l’industrie du cannabis il y a dix ans, vous étiez clairement dans l’illégalité. Mais l’industrie est arrivée à maturité très rapidement", constate Dan Daviau, PDG de Cannacord Genuity Group, une banque canadienne. Mais l’industrie est aussi composée de sociétés au stade de start-up. Certaines sociétés se démarquent en s’entourant de conseillers stratégiques. "Je ne dis pas que vous ne verrez pas de compagnies bizarres qui vont se prendre les pieds dans le tapis, mais la propension à une telle tendance disparaît rapidement", nuance Dan Daviau.
 
Bourse | Des valeurs très chères, très risquées
Miser sur le cannabis comme investissement du futur ne signifie pas acheter les sociétés productrices de cannabis. En effet, la grande majorité des entreprises actives dans ce secteur ne génèrent pas de bénéfices, et pourtant, leur cours en Bourse est élevé. L’exemple de Tilray a lui seul résume la situation avec les valeurs liées au cannabis. Introduit en Bourse au mois de juillet 2018, le titre a vu son cours s’envoler rapidement, touchant même un record de 100,15 dollars en janvier de cette année, alors qu’il avait débuté à 17 dollars. Mais depuis le sommet de janvier, le titre a rétrogradé à 43 dollars. En cause, une marge bénéficiaire en recul en 2018 et encore cette année. Le bénéfice par action de Tilray en 2018 s’élevait à -0,82 dollar et est attendu pour cette année à -0,98 dollar. La société espère dégager du bénéfice d’ici deux ans. Une société sort toutefois du lot chez les analystes. Il s’agit du producteur américain de cannabis Charlotte’s Web.
 
Pour cette année, la société a dégagé un bénéfice par action de 0,05 dollar au deuxième trimestre et de 0,08 dollar attendu au troisième trimestre. Tilray rencontre en outre des problèmes de production depuis que le Canada a autorisé l’usage du cannabis, et se retrouve à devoir dépenser pour augmenter ses lignes de production. Toutefois, la société séduit les analystes en raison de son positionnement sur le cannabis médical et de ses partenariats avec les sociétés pharmaceutiques, les groupes brassicoles et d’autres marques. Chez Alliance Global Partners, l’analyste Aaron Grey estime cependant qu’à 43 dollars, le titre Tilray est correctement valorisé. Mais il souligne un risque pour le producteur, celui de la concurrence. Car de multiples producteurs de cannabis existent. Aux côtés de Tilray, d’autres noms se démarquent comme Canopy Growth et Aurora Cannabis, ou Cronos, qui a signé récemment un partenariat avec Altria, le producteur de cigarettes. Mais le marché est fort concurrentiel. Et seules quelques sociétés sortiront du lot d’ici quelques années. Un peu comme Amazon après la bulle internet.
 
Jennifer Nille,
Source: lecho.be
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Par mrpolo,
Alors que le cannabis fait en ce moment débat, un homme a interpellé Emmanuel macron et lui a juste demandé de légaliser la drogue !
  C’est bien connu, le cannabis détend. Et peut-être que le monsieur face à Emmanuel Macron était très détendu. Et pour cause, ce dernier n’a pas hésité à lui demander de légaliser la drogue. Cela en plein bain de foule ! Il n’a pas eu froid aux yeux.
En effet, le cannabis est en ce moment un sujet plutôt tabou. Voire frileux. Quoi que l’État pense de plus en plus à sa légalisation. En tout cas le sujet est abordé. En juin dernier, une proposition de loi pour la légalisation a reçu le soutien de plusieurs députés. Et ces derniers sont de partis politiques bien différents !
Mais cela coince encore. Car l’opinion publique est très divisée sur le cannabis. Néanmoins, une étude de l’Ifop dévoile que seuls 44% des sondés sont favorables. Mais sous certaines conditions. Que cela soit pour un usage thérapeutique par exemple.
 
Cannabis: Un homme va directement voir le président !
Vrai débat sociétal, le cannabis agite les passions. Et certains sont prêts à tout pour se faire entendre. Même à interpeller le président. Alors que ce dernier fait son Tour de France à lui, il s’est improvisé un bain de foule.
Et cette fois-ci c’était Bagnères-de-Bigorre, ville étape de la compétition. Suivi par les caméras de C News, ces derniers ont assisté à un débat étonnant. Un jeune homme s’est dirigé vers le président. Et c’est à voix basse, qu’il a demandé la légalisation du cannabis. Ce à quoi Emmanuel Macron a répondu: « Vous êtes pour, vous ? » « Je serais pour parce que ça ferait plus de boulot pour les gens ».
Macron acquiesce mais n’hésite pas à rectifier tout de même. « C’est vrai… mais je ne vais pas vous mentir, si on légalisait le cannabis, ça ne va pas créer des centaines de milliers d’emplois ».
Il lui a ainsi proposé d’autres alternatives que de vendre du cannabis !
 
Source: mcetv.fr
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Par manuel valls,
Hypothèses sur l’origine géographique de la plante Cannabis sativa L

Par Antoine Carrot
via blog cannabis
                      
                      Selon un rapport scientifique, la source originale de la plante de cannabis a été trouvée
 

Les scientifiques viennent peut-être de trouver d’où vient le cannabis. On sait depuis longtemps que les plantes de cannabis sont indigènes à l’Asie centrale, mais une étude récente fournit une nouvelle perspective sur l’endroit exact où ce genre pourrait avoir évolué pour la première fois il y a des millions d’années.
Des documents datant du Moyen Âge montrent que l’homme a toujours émis des hypothèses sur l’origine géographique du cannabis. Depuis plus de mille ans, le célèbre polymathe Ibn Wahshiyya avait suggéré l’Inde et peut-être la Chine dès 930 de notre ère.
La rareté des fossiles d’estampes (impressions de feuilles faites sur d’autres objets) dans les archives historiques a rendu difficile pour la communauté des chercheurs d’identifier quoi que ce soit de plus spécifique que l’Asie centrale, malgré la popularité croissante du cannabis actuellement en cours dans de nombreux domaines de recherche universitaire et scientifique.
Macrofossiles identifiés comme étant du cannabis Etudes sur le pollen fossile
“En dépit d’une abondante littérature qui a émergé au cours des trois dernières décennies, la classification du cannabis et de son centre d’origine fait toujours l’objet d’un débat “, explique une équipe dirigée par l’auteur et chercheur médical John McPartland de l’Université du Vermont dans un nouvel article.
Pour pallier le manque de fossiles imprimés, les scientifiques se sont tournés vers le pollen de plantes du genre Cannabaceae ; ces pollens ont été étudiés pour la première fois dans les années 30 pour aider à retracer la longue histoire de la plante.
De nombreuses études sur le pollen fossile ont été menées, ce qui a permis d’identifier d’anciens signalements de la plante en Asie et ailleurs, notamment là où elle pousse le mieux.
“Le cannabis s’épanouit dans la steppe : un habitat ouvert et sans arbres”, écrivent les chercheurs.
Dans cette nouvelle étude, McPartland et son équipe ont passé au crible 155 études existantes sur les pollens fossiles en Asie. L’une des difficultés que posent les données est que bon nombre de ces études regroupent les grains de pollen de cannabis avec ceux de plantes du genre Humulus. Ils se ressemblent, étant donné que les deux plantes divergeaient l’une de l’autre il y a environ 28 millions d’années.
 
                                                                                                          Artemisia annua

  Pour contourner les problèmes d’identification, les chercheurs ont utilisé une technique statistique faisant appel à des ” approximations écologiques “, dans laquelle ils ont différencié de façon probabiliste les pollens à partir d’autres plantes communes dans la région, y compris celles appartenant au genre Artemisia.
Le centre d’origine et la culture précoce du cannabis en Asie est basé sur une synthèse du pollen subfossile et des études archéobotaniques
D’après les preuves que nous avons, les résultats suggèrent quelle est l’origine géographique la plus probable du cannabis, même si c’est une hypothèse qui pourrait être impossible à prouver.
“Ces données convergent vers le plateau tibétain du nord-est que nous déduisons comme centre d’origine du cannabis, dans les environs du lac Qinghai à environ 3700 mètres au-dessus du niveau de la mer.” L’équipe pense que le cannabis s’est répandu vers l’ouest, atteignant la Russie et l’Europe il y a environ 6 millions d’années et vers l’est, pour atteindre la Chine orientale il y a 1,2 million d’années.
Ceci co-localise avec la première communauté de steppe qui a évolué en Asie. De là, le cannabis s’est d’abord dispersé vers l’ouest (Europe) puis vers l’est (Chine). Le pollen de cannabis en Inde est apparu il y a 32000 ans. Les premiers vestiges archéologiques ont été trouvés au Japon, 10000 avant Jésus-Christ, suivi de la Chine.

 
                                                                                             lac Qinghai. Cette dissémination a rendu diverses plantes de cannabis facilement disponibles pour la culture humaine dans toute l’Eurasie. Ce n’est pas étonnant que nous ayons rapidement compris les diverses propriétés du chanvre : des médicaments psychotropes aux fibres pour les cordes et les vêtements.
Palynologie et Systèmes d’énergie fossile
La science qui étudie les palynomorphes fossiles est la paléopalynologie. Les biogéographes attribuent le centre d’origine du cannabis à “l’Asie centrale”, principalement sur la base de données de la répartition des plantes sauvages. De nombreux systèmes d’énergie fossile attribuent du pollen de cannabis ou de houblon (C-H) à des noms collectifs (Cannabis/Humulus ou Cannabaceae).
Les courbes de pollen C-H qui se sont développées en même temps que le pollen de culture ont été identifiées comme étant du chanvre cultivé. Les graines sous-fossiles (fruits) sur les sites archéologiques ont également servi de preuve de culture.
En utilisant un modèle statistique, les auteurs de l’étude ont estimé que des millions d’années plus tard, l’assemblage de plantes à cet endroit (y compris Artemisia) était associé à du cannabis , il était probable que le cannabis était également présent dans cet écosystème de haute altitude.
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Par mrpolo,
[Tribune] Et si les Lime, Bird et autres Bolt aidaient à légaliser les Haze, Kush et autres Skunk?
 

La Prévention routière réclame une formation pour les plus jeunes, qui pourrait être un module à ajouter au brevet de sécurité routière (BSR). | Marek Rucinski via Unsplash
 
L'ubérisation de la mobilité douce est en pleine explosion. Mais si le vélo en libre-service ne posait pas de problème outre mesure, 98% des Français adultes sachant faire du vélo et sa pratique répondant au code de la route, il n'en est pas de même pour la dernière arrivée: la trottinette électrique.
Est-elle tout d'abord autorisée? Il semblerait que le législateur n'ait pas pensé à elle lors de la rédaction des différents codes. Considérée comme un équipement de déplacement personnel (EDP) à assistance électrique, elle:
 
Est interdite de circulation sur la voie publique. Le code de la route n'autorise la circulation qu'aux véhicules définis à l'article R311-1. Or les EDP ne figurent pas dans la nomenclature du code. La trottinette électrique ne serait reléguée qu'aux espaces privés et aux espaces publics autres que ceux de la voirie.  
N'est pas pas considérée comme un piéton, et donc interdite de circulation sur les trottoirs, l'article R 412-34 du code de la route recensant de manière explicite ce qui peut être assimilé à un piéton. La directive européenne 2002/24/CE du 18 mars 2002, relative aux véhicules à moteur à deux ou trois roues sous-entend néanmoins que les engins «conduits par des piétons» ne dépassant pas une vitesse maximale par construction de 6 km/h pouvaient être assimilables à des piétons, restreinte par une question ministérielle en 2010 qui la limitait aux cas des personnes à mobilité réduite.  
Le développement des trottinettes électriques se fait donc hors cadre juridique et uniquement sous la pression des applis de trottinettes. Comme souvent, le marché devance la loi.
 
Des risques quotidiens
Autre facteur à charge: la dangerosité de la trottinette. Lancée à 30 km/h parmi la circulation automobile, parfois sur le trottoir au milieu des passants, sans protections appropriées et sans carrosserie, le conducteur de trottinette est à la merci des autres usagers de la route.
 
Malheureusement, le premier mort a été annoncé le 11 juin dernier. Un refus de priorité et un camion n'ont jamais font bon ménage, même à faible vitesse, et surtout sans carrosserie. Une personne âgée est aussi décédée à Levallois-Perret, fauchée par une trottinette électrique. Le conducteur de l'engin sera jugé pour homicide involontaire. On a aussi pu voir une pianiste de l'Opéra de Paris renversée et ne pas savoir si elle pourra rejouer ou une trottinette se bloquer seule.
 
En réponse à ces accidents, qui font partie des risques quotidiens de la route, la Prévention routière réclame une formation pour les plus jeunes, qui pourrait être un module à ajouter au brevet de sécurité routière (BSR). Et la Mairie de Paris a demandé aux fabricants de limiter la vitesse des trottinettes à 20 km/h.
Dans la foulée, le gouvernement a annoncé préparer un décret pour prendre en compte ces engins et définir leur usage sur la voie publique. Il se calquera sur les règles applicables aux cyclistes, avec quelques spécificités (circulation interdite sur la chaussée hors agglomération, par exemple).
 
À l'arrivée d'un nouveau véhicule, avec un cadre juridique incertain et une demande existante malgré la potentielle dangerosité de l'activité, le gouvernement a donc décidé de créer un cadre régulatoire pour les trottinettes électriques.
Quel rapport avec le cannabis? Il est pourtant assez limpide. Le cannabis est potentiellement dangereux, largement démocratisé, avec un marché existant, comme la trottinette électrique.
Le cannabis, toujours interdit
Le cannabis est aujourd'hui expérimenté par dix-sept millions de Français, consommé chaque année par cinq millions et quotidiennement par près d'un million.
La consommation de cannabis n'est pas sans risque, mais moins dangereuse que celle de l'alcool ou de la cigarette, deux produits légaux. La surconsommation de cannabis n'est pas létale, contrairement à l'alcool, et les conséquences d'une consommation saine sont moindres pour une personne adulte.
Selon les estimations qui circulent, le cannabis est cultivé par quelque 200.000 Français et en fait vivre autant, pour un chiffre d'affaires de plus d'un milliard d'euros par an.
 
Malgré cette pénétration dans la société, le cannabis est toujours interdit. Ses consommateurs risquent un an de prison et 3.750 d'euros d'amende, en plus d'une récente amende de 200 euros en cas d'infraction à l'usage simple sur la voie publique, alors que ses autocultivateurs risquent vingt ans de prison et 7,5 millions d'euros d'amende.
 
Comment comprendre alors qu'on réglemente une activité dangereuse et potentiellement mortelle comme la trottinette électrique, et qu'on continue à interdire le cannabis, laissé de fait entre les mains du marché noir, qui en récolte tous les bénéfices sans souci pour la sécurité ou la santé publique?
Comment expliquer encore une fois ce deux poids, deux mesures?
Le think tank Terra Nova avait procédé à une réflexion similaire il y a quelques années, en proposant une légalisation contrôlée du cannabis sur le modèle de la régulation des jeux en lignes, là aussi un marché contesté, émergent et présentant un risque d'abus.
 
Et plus encore, repensez aux magasins de CBD à l'été 2018. Ceux-là mêmes qui vendaient de la fleur de chanvre à moins de 0,2% de THC, extrêmement loin des doses stupéfiantes du cannabis dit «de rue», mais chargées en cannabidiol (CBD), l'une des molécules apaisantes du cannabis. Ceux-là mêmes qui se basent sur une directive européenne qui autorise l'utilisation de toutes les parties du chanvre et sur la loi française qui ne restreint pas la présence de THC dans le produit fini tant qu'elle est sous les 0,2%.
 
Face à ce «cannabis light», la réaction a tenu en deux mots: prohibition et perquisitions. Perquisitions pour des fleurs de chanvre, mais aussi pour de simples produits au CBD. Les entrepreneurs les plus chanceux n'ont fait que de la garde à vue, là où certains ont pris des peines de prison ferme.
Comment expliquer encore une fois ce deux poids, deux mesures? Certainement pas par des arguments rationnels.
Mais si l'on peut légaliser les trottinettes électriques, on doit aussi pouvoir légaliser le cannabis.
 
Aurélien Bernard
 
Source: slate.fr
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Par mrpolo,
Les naturels participent souvent à la constitution de remèdes ou de substances bien utiles. Malgré les grandes capacités thérapeutiques de ces extraits, certains demeurent prohibés en raison de divers effets secondaires qu’ils peuvent avoir. Ainsi, les drogues sont des substances nuisibles disposant toutefois d’impressionnantes propriétés curatives.
 
Le CBD est un extrait du cannabis qui connaît aujourd’hui un grand intérêt à l’échelle internationale. Il a d’ailleurs considérablement boosté le marché boursier du cannabis. Comment expliquer ce brusque changement ?
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Présentation du CBD
Le chanvre, encore appelé cannabis, est une variété de plantes annuelles de la famille des Cannabaceae avec une certaine teneur en THC (tétrahydrocannabinol). Cette plante offre de nombreuses utilisations, notamment pour la construction, les cosmétiques, l’isolation phonique, l’alimentation ou encore la médecine. Les propriétés psychotropes du chanvre font toutefois son interdiction progressive dans les États du monde. Par ailleurs, il faut bien noter qu’à contrario certains États rendent son utilisation plus fréquente. Le CBD, abréviation de cannabidiol, est une molécule composant les nombreux cannabinoïdes présents dans le chanvre. Au détriment du composé le plus actif du chanvre, le delta-9-THC, le CBD est une molécule sans effet stupéfiant.
 
Ainsi, les variétés de cannabis contiennent diverses teneurs en CBD et en THC. Alors que certaines ont une plus forte composition en CBD, d’autres contiennent plus de THC. Il est important de notifier que le cannabis est illicite lorsque sa contenance atteint 15 % de THC. Découvert depuis les années 1963, ce n’est que récemment que le CBD a commencé à connaître une véritable expansion grâce à sa composition et à sa souplesse. En France notamment, un intervalle de dix mois en 2018 a suffi pour retrouver plusieurs boutiques qui proposent d’excellents services de produits dérivés du CBD. En effet, cet état de choses a été favorisé par la possibilité de disposer d’une substance avec une contenance très faible en THC et une forte concentration en cannabidiol. Vous pouvez suivre les actualités du CBD en France sur CBD Nation.
 
Ainsi, le CBD s’est grandement généralisé à plusieurs États du monde, suscitant un intérêt en constante évolution. Ce grand mouvement a entraîné l’activation et de grands mouvements du marché boursier sur cette substance. Le CBD se présente en effet aujourd’hui sous diverses formes, notamment celle d’huile, de fleur ou encore de produits alimentaires. Toutefois, l’utilisation du CBD continue de nourrir une certaine ambiguïté pour certaines raisons. Cette ambiguïté constitue jusqu’alors un facteur considérable dans l’état actuel de ce marché pourtant déjà bien ouvert. Les effets du CBD sont-ils positifs pour la santé de ceux qui en consomment ?
 
Les effets du CBD sur les consommateurs
La première des choses à savoir, c’est que, quelle que soit la forme sous laquelle se présente le CBD, il n’a aucun effet stupéfiant pour la santé. Avec cette substance, il n’y a pas de risque de psychotrope ou de se défoncer. Cette donnée capitale élimine ainsi toutes les affres ou conséquences que pourrait entraîner la consommation d’une véritable drogue. Par ailleurs, le CBD a bien certaines actions sur l’organisme. La molécule permet notamment de bloquer les effets addictifs de certaines drogues d’abus. De même, selon certaines études, elle permet de réduire des réponses au stress et de moduler les niveaux d’anxiété. Ces effets constituent à coup sûr de véritables atouts pour diverses personnes nerveuses, anxieuses ou exposées au risque d’addiction aux drogues.
 
 
Néanmoins, selon certains spécialistes, l’ensemble des effets de la molécule CBD ne serait pas entièrement cerné, notamment dans le secteur du système dopaminergique. En effet, le CBD favorise la production de dopamine qui est un neurotransmetteur favorisant la communication au niveau du système nerveux et influençant le comportement. La dopamine est indispensable pour les individus et permet notamment de renforcer des plaisirs abstraits comme écouter la musique. Elle joue également un rôle conséquent dans la motivation et la prise de risque. L’élargissement de connaissances psychoactives sur la dopamine pourrait révéler qu’elle crée des risques de psychoses et faire ainsi du CBD une substance à risque.
 
Aspects légaux du CBD dans certains états, notamment la France
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De nombreux États interdisent la vente de drogues ou de produits stupéfiants présentant de véritables risques pour la santé et l’intégrité morale des personnes. Ainsi, l’usage, la vente, la culture et la possession de drogue comme le cannabis sont illégaux dans plusieurs pays et états. Le cannabis est classé comme drogue de niveau 1, ce qui représente une drogue à fort potentiel d’abus et sans usage médical reconnu. Toutefois, la principale raison d’interdiction du cannabis, c’est sa teneur en tétrahydrocannabinol qui est une substance hautement stupéfiante avec un effet psychoactif. En France également, c’est la consommation de THC qui est prohibée. Ainsi, les autres substances dérivées du cannabis peuvent bien être autorisées dans des domaines d’applications spécifiques. 
 
De même, le droit n’interdit pas le CDB et réglemente plutôt le chanvre, la plante dont il est issu. Le statut judiciaire du CDB n’est pas le même selon les pays. Comme la morphine qui est aussi un stupéfiant, la loi propose dans de nombreux états diverses situations qui rendent possible l’utilisation du chanvre. C’est le cas notamment des utilisations agricoles, commerciales ou industrielles. Pour exemple, la culture de chanvre est autorisée en France, pour des variétés de cette plante dont la teneur ne dépasse pas les 0,2 %. De plus, de nouvelles utilisations récréatives du chanvre voient le jour pour permettre de bénéficier d’atouts spécifiques. L’essentiel demeure d’éviter le THC qui est la substance fortement prohibée sur laquelle il n’y a presque pas de concession.
 
Les usages de la substance
Les domaines d’utilisation du cannabidiol étaient autrefois grandement restreints en raison de la nature de sa source. En effet, très peu de manipulation pouvait se faire sur cette substance. Le cannabidiol est aujourd’hui utilisé dans plusieurs domaines et revêt une grande utilité. Cette substance a connu un réel boom grâce à son utilisation de plus en plus récurrente dans différents composés médicaux. Ainsi, le CDB, d’après certaines recherches, serait très utile pour soigner des troubles comme :
 
 l’Alzheimer ;  l’épilepsie ;  le manque d’appétit ;  le Gulumate ;  les AVC ;  la maladie de parkinson ;  la dépression ;  la sclérose ;  des troubles neurologiques.  
Les usages du cannabidiol s’étendent progressivement à de nouvelles fins bien utiles. Ne présentant à nos jours aucune limite pour la santé, l’utilisation du CDB se généralise de plus en plus dans plusieurs pays d’Europe, mais également aux États unis pour leur utilisation très importante. Le marché financier du CDB a ainsi connu sur un laps de temps récent de grandes fluctuations avec des possibilités d’enregistrer de considérables gains pour les acteurs du marché. En outre, certains pays ou États légalisent même la consommation récréative du CDB pour son caractère inoffensif.
 
Le chanvre et le CDB bénéficient ainsi d’une plus grande tolérance générale avec leur présence dans plusieurs nouveaux produits apportant des solutions efficaces à des troubles ou à des maux. Les bienfaits pour la santé proposés par ces nouveaux produits sont tout simplement efficaces, et la population en tient davantage compte. Par ailleurs, la disponibilité de technologies et d’outils encore plus performants permet d’assurer une terrible efficacité pour les séparations. Les nouveaux produits obtenus sont alors totalement respectueux des règles en vigueur dans les États spécifiques. L’huile de CDB produite lors de l’extraction du cannabidiol de la feuille de chanvre est un cannabinoïde utilisable dans divers procédés.
Les cours de la bourse sur le CDB
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Le marché du cannabis légal a connu une véritable métamorphose, notamment en bourse. Cet état de choses a été favorisé par l’utilisation massive du cannabidiol CDB qui est une substance extraite de cette plante et qui, selon l’OMS, ne présente pas de problème pour la santé à contrario d’autres substances dérivées du cannabis. Ce produit a mis les poudres aux marchés avec sa fulgurante évolution en un brin de temps. Ainsi, selon les statistiques, le marché financier du cannabis représentait déjà en 2018 près de 40 milliards de dollars. Plusieurs entreprises et sociétés ont tiré un maximum de bénéfice de l’expansion de ce marché avec des profits atteignant d’incroyables proportions. Une société canadienne possédant 25 millions de chiffre d’affaires s’est introduite en bourse avec seulement 17 dollars et a aujourd’hui son cours d’action à plus de 25 milliards de dollars.
 
Ainsi, les particuliers, les entreprises et les sociétés qui ont rejoint ce marché ont pu se faire de véritables profits. Les retombées hallucinantes de ce marché se sont fortement répercutées sur différents États. Cela aurait d’ailleurs favorisé des décisions stratégiques de ces États pour faire évoluer le marché du cannabis légal. Le nombre de boutiques et de magasins spécialisés dans la vente de produits contenant le CDB a brutalement évolué. De même, les ventes de ces produits se font de plus en plus régulières et attirent davantage de monde. Cette situation laisse bien voir l’existence d’un super marché qui n’a nullement atteint sa limite. Le marché du cannabis légal présage en effet une évolution constante et progressive dans quelques années.
 
La situation de ce marché est bien intéressante et suscite un véritable intérêt des différents investisseurs qui toutefois peuvent encore émettre certaines réserves. Le cannabidiol, par ses nombreux atouts et ses utilisations, détermine un potentiel de développement énorme pour ce marché. Les perspectives d’avenir sur ce dernier sont en outre très intéressantes et représentent des données capitales aux investisseurs.
Les perspectives du marché du CDB en France
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Une stabilité fragile  
Si le marché du cannabis légal s’est fortement développé avec un réseau prenant de plus en plus d’ampleur et des ventes grandissantes, l’état de ce marché ne dispose pas pour autant de véritables garanties. En France notamment, diverses publications et décisions du gouvernement ont freiné l’ardeur des consommateurs qui, au début du mouvement, n’hésitaient pas à se mettre dans d’interminables listes pour s’arracher des produits spécifiques. En effet, divers produits supposés exempts ou respectant les proportions règlementaires en THC ayant fait l’objet de contrôle ont révélé des irrégularités. Ainsi, le cannabis à fumer même sous forme de CDB est interdit en France. L’impossibilité sans matériel performant et indiqué de révéler la véritable teneur en THC de ces produits pose un véritable problème.
 
Ceci constitue un facteur de doute aussi bien pour les consommateurs que pour les différents états. Les peines encourues pour non-respect de ces normes, bien qu’elles soient bien exécutées, ne règlent pas entièrement le problème. De même, le CDB, à priori inoffensif, continue de faire l’objet de divers tests qui pourraient en dernier recours révéler certaines limites. Ainsi, le marché du cannabis légal nourrit à juste auprès des différents acteurs une véritable instabilité. Ce marché demeure également sous le joug de décisions politiques et d’une législation du CDB qui pourraient avoir un effet dévastateur sur les ventes.
 
Un marché prometteur  
Le potentiel du marché du CDB demeure certain avec d’incroyables bénéfices si ce dernier continue son expansion. Le CDB connaît en effet un intérêt colossal d’entreprises de divers secteurs afin d’améliorer et de faciliter des productions. En effet, le CDB pourrait intégrer de nombreux composés ou produits existants pour apporter des avantages nouveaux en matière d’efficacité, de sécurité ou encore de rentabilité économique. Le CDB tend ainsi à intégrer divers composés, divers produits pharmaceutiques de même que des produits commerciaux alimentaires ou industriels.
 
Cette substance peut également intégrer des produits comme le vin, les gâteaux, les jus, les biscuits ou encore la bière. Elle aurait un apport qualitatif et représenterait un véritable trésor pour les amateurs de cannabis. Par ailleurs, ce marché possède déjà de véritables franchises bien structurées et faisant d’excellentes opérations financières.
La bourse aux États-Unis dans le secteur du cannabis
http://www.indicerh.net/wp-content/uploads/2019/07/1bf06532c4ae2be35366723c9cbb5ddf-2.jpe
Les entreprises cotées en bourse, les investisseurs et les différents acteurs du marché boursier étudient en permanence les principaux marchés pour identifier les plus stables et les plus intéressants sur des périodes données. Depuis quelques mois, le marché boursier dans le secteur de la vente de cannabis légal a entamé une impressionnante ascension ayant fait le bonheur de plusieurs entreprises de divers continents. Les entreprises spécialisées dans le secteur du cannabis ont profité de l’état du marché animé par les spéculations boursières des investisseurs guidés d’une part par l’intérêt se faisant de plus en plus considérable pour la plante et d’autre part par les nombreux doutes planant dans ce domaine. Tilray, une entreprise canadienne cotée à New York a ainsi gagné jusqu’à 93 % en cours de séance.
 
En une journée, cette entreprise valant aujourd’hui près de 20 milliards de dollars a pu atteindre la capitalisation boursière de Renault au cours d’une journée. La spéculation effrénée n’a donc pas atteint sa limite, notamment dans ce nouveau secteur qui présage de très belles opérations. Une autre société canadienne, Cronos, a gagné 9,78 % sur ce marché. Les entreprises spécialisées dans le secteur du cannabis attirent ainsi de plus en plus d’investisseurs grâce à l’existence d’une réelle opportunité pouvant permettre de faire des bénéfices presque utopiques. De même, le marché du cannabidiol et du cannabis en général attire les investisseurs et les acteurs d’autres marchés avec qui il a des liens.
 
Le marché des boissons alcooliques, des laboratoires pharmaceutiques, des produits pharmaceutiques, des industries et bien d’autres encore peut également tirer d’excellents atouts des fluctuations dessinées, mais imprévisibles sur le marché du cannabis légal. Ces appels ne sont pas restés sans effet avec des géants de la production de boissons alcooliques qui investissent dans des entreprises spécialisées dans le cannabis. Constellation Brands qui vend les bières Modelo a notamment investi 4 milliards de dollars dans Canopy Growth. Le brasseur Moslon Coors s’est également impliqué dans ce marché. De même, certains géants de la production de boissons pensent s’inscrire dans ce marché en étudiant les possibilités d’introduire le CDB dans certains de leurs produits.
 
par Kévin
Source: indicerh.net
 
perfect-time
 
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Par mrpolo,
Une étude de la Western University de London, en Ontario, a démonté comment la consommation de cannabis pourraient produire des effets «radicalement différents» sur le cerveau, ce qui peut expliquer pourquoi les gens peuvent aussi bien planer que de passer un très mauvais moment.
 

 
«Jusqu'à présent, on ne savait pas, quelles régions spécifiques du cerveau étaient responsables de ces effets très divergents de la marijuana», a déclaré par communiqué l’auteur principal de l'étude, Steven Laviolette, professeur d’anatomie et biologie cellulaire.
 
L'étude, faite sur des rats et publiée dans la revue «Scientific Reports», révèle que les effets du tétrahydrocannabinol (THC), le principal composé psychoactif du cannabis, pouvaient produire des effets «extrêmement importants» dans la région du cerveau appelée noyau accumbens, qui joue un rôle important d’un part dans le système de récompense, du plaisir, du rire, mais d’autre part, de la dépendance et de la peur.
 
Les effets positifs ou «hédoniques» du cannabis sur le noyau accumbens n’ont été constatés que sur les parties avant de la zone. En revanche, le THC dans la région postérieure de cette région du cerveau a produit «des effets hautement répulsifs», notamment une «augmentation des symptômes cognitifs et émotionnels liés à la schizophrénie».
  «Ces résultats sont importants, car ils suggèrent pourquoi certaines personnes ont une expérience très positive du cannabis, alors que d'autres ont une expérience très négative», a déclaré Christopher Norris, postdoctorant à l’École Schulich de médecine et dentisterie de London et participant à l’étude, dans un communiqué de presse.
 
Les chercheurs ont déclaré que les différences entre les réponses individuelles à la marijuana sont probablement dues à la génétique, car cela peut déterminer en quoi les différentes parties du noyau accumbens sont plus sensibles que les autres.
 
Source: tvanouvelles.ca
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Par mrpolo,
Les conseillers de Paris débattront la semaine prochaine sur cette proposition portée par le groupe Radicaux de gauche, centre et Indépendants.

Le groupe Radicaux de Gauche Centre et Indépendants (RGCI) souhaite que la Ville de Paris propose au gouvernement de « faire de Paris un territoire d’expérimentation de la légalisation du cannabis récréatif ». (Illustration). LP/Jean Nicholas Guillo
 
Et si demain on pouvait fumer « un joint » en toute légalité à Paris ? Sujet déjà d'actualité en 1986 au cinéma avec Les frères pétard interprété par Gérard Lanvin et Jacques Villeret et en ce moment même avec la série Netflix Family Business et sa désormais célèbre « Beucherie » portée par Jonathan Cohen et Gérard Darmon. La question sera débattue au Conseil de Paris des 8, 9, 10 et 11 juillet, sur proposition du groupe Radicaux de Gauche Centre et Indépendants (RGCI). Sa présidente, Laurence Goldgrab, souhaite que la Ville de Paris propose au gouvernement de « faire de Paris un territoire d'expérimentation de la légalisation du cannabis récréatif pour les personnes majeures en veillant à son encadrement strict ».
Un rapport du Conseil d'analyse économique y est favorable
Cette proposition intervient après la publication par le Nouvel Observateur (19 juin 2019) d'une tribune appelant à la légalisation du cannabis signée par des médecins, élus et économistes désireux « en finir avec le statu quo ». Les maires de Saint-Ouen et de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) figurent parmi les signataires. Un rapport du Conseil d'analyse économique (CAE) dévoilé en juin, un think-tank indépendant sous l'autorité du Premier ministre, préconise également dans une note de légaliser le cannabis en France. Cela pourrait rapporter 2 Mds€ à l'Etat en recettes fiscales.
« Actuellement, la France a le système le plus répressif d'Europe et pourtant, nous sommes aussi le pays où la consommation explose, en particulier chez les mineurs. Le constat est sans appel : 50 ans de répression inefficace et coûteuse », a regretté ce jeudi matin la conseillère de Paris (PRG) du IIIe arrondissement.
Selon l'observatoire français des drogues et toxicomanie, en 2014, 1 mineur sur 2 avait déjà fumé du cannabis et 10 % étaient des consommateurs réguliers.
Lutter contre le crime organisé
« Quand on regarde ce qui se passe chez nos voisins, on constate qu'avec une législation encadrée, il y a une hausse chez les consommateurs réguliers mais une diminution de la consommation chez les jeunes quand l'interdit de la vente aux mineurs est respecté et elle s'accompagne d'une baisse de la criminalité », argumente la patronne du groupe RGCI. « Cette expérimentation permettrait de lutter plus efficacement contre le crime organisé et de mieux protéger les mineurs », enchaîne-t-elle.
Des maires d'arrondissement sont pour
Daniel Vaillant, l'ancien ministre de l'Intérieur de Lionel Jospin et ex-maire du XVIIIe fait partie des 70 cosignataires de l'appel publié dans le Nouvel Observateur. Le 27 juin dernier François Dagnaud (PS), maire du XIXe a emboîté le pas aux partisans de la légalisation. Jacques Boutault, le maire EELV du IIe, lui, défend cette position depuis de nombreuses années.
« Consommé sur le mode récréatif, le cannabis ne pose pas plus de problème qu'un verre de vin partagé entre amis. C'est parce que cette drogue est interdite en France que les mafias se sont emparées de ce commerce très lucratif », lance l'élu écologiste du IIe favorable à une expérimentation dans la capitale. « Les mentalités évoluent et le cannabis aura bientôt le même statut que le tabac ou l'alcool », assure le maire du IIe.
Un mauvais signal pour les jeunes ?
Ce n'est pas l'avis de Geoffroy Boulard, le maire (LR) du XVIIe. « C'est un très mauvais signal envoyé aux jeunes car la drogue fait des ravages chez les adolescents. Et limiter cette expérimentation à Paris est irresponsable », s'agace l'élu de droite qui dénonce « une communication démagogique à l'approche des élections municipales ».
Pas sûr pourtant que l'exécutif vote ce vœu. S'il se dit « favorable à une évolution de la législation sur le sujet », Rémi Féraud, le président de groupe PS et apparentés se montre néanmoins sceptique « la méthode » et craint les « effets pervers » d'un test mené à l'échelle d'un territoire.
La décision appartient à l'Etat
Le Conseil de Paris fera-t-il un pas vers la légalisation ? Même si d'aventure le vœu devait être voté la semaine prochaine, le cannabis ne sera pas pour autant légalisé dans la capitale car le sujet ne relève pas des compétences de la Ville mais du gouvernement. « Ce vœu a pour objectif d'interpeller l'Etat et de montrer qu'à l'échelle locale, nous sommes prêts », concède Laurence Goldgrab.
Ce que dit la loi
Actuellement posséder du cannabis, même en faible quantité, est un délit. Les sanctions peuvent aller jusqu’à 1 an d’emprisonnement et/ou 3 750 € d’amende (article 3421-1 du Code de la santé publique). Si vous revendez du cannabis ou même si vous en donnez à un ami, vous serez considéré au regard de la loi comme un trafiquant. À ce titre vous encourrez une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 7 500 000 € d’amende (article 222-37 du Code Pénal). Ces peines sont doublées lorsque le cannabis est vendu à des mineurs.
 
Par Christine Henry
 
 
Source: leparisien.fr
 
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Par Invité,
Alors qu'un rapport du Conseil d'analyse économique préconise de modifier la législation sur le cannabis, les pionniers de Chanvr'Bio Détente développent fortement leur activité dans l'Aveyron et misent sur l'avenir d'une véritable filière agricole. Retour chez CBD, à la ville et au champ, un an après…
 
 
Il a les cheveux blancs et porte des lunettes strictes. «Ce serait pour ma maman…», commence Patrice, 57 ans. Ton timide de celui qui s'étonne presque d'être là, au 15 de la rue du Bal, à Rodez : il est entré pour se renseigner sur l'huile CBD. CBD pour cannabidiol, la molécule relaxante du cannabis, légale en France. «Ma mère a 85 ans et elle est en soins palliatifs», précise Patrice… «Elle souffre et ne supporte pas la morphine ni les autres antalgiques. Concernant cet usage du cannabis, j'avais lu l'article dans La Dépêche et comme son médecin traitant m'a dit qu'on pouvait essayer…»
 
Formule obligée
Face à lui, Max Terrien répond par la phrase consacrée du magasin. «Nous ne sommes ni médecin, ni pharmacien, nous proposons des compléments alimentaires et du bien être…» Mais de chaque côté du comptoir, chacun mesure «l'hypocrisie» d'une formule déminant toute éventuelle accusation de «pratique illégale» ou vente de «cannabis thérapeutique», la France n'en étant pas encore là, à l'inverse d'un nombre croissants d'états américains, du Canada, de l'Uruguay.
  Pour autant ? La majorité des clients de Chanvr'Bio Détente – acronyme CBD, évidemment – viennent pour cette huile qui leur apporte détente et… soulagement, raportent «Monsieur et Madame tout le monde». En l'occurrence les habitués du lieu, souvent frappés de «scléroses en plaques, parkinson, mal de dos ou spondylarthrite ankylosante», énumère Théo Giacomotto l'un des trois associés de CBD, qui lui, souffre de cette dernière maladie.  
Cannabis garanti avec moins de 0,2 % de THC, donc non stupéfiant, donc autorisé, mais dont le cannabidiol et les terpènes relaxent… L'an dernier lorsqu'on les avait rencontrés, Max, Théo et Gwenael Albinet, troisième associé, venaient de se lancer avec l'énergie de la vingtaine. Pour vendre, mais aussi produire sur 1,7 ha avec en ligne de mire une véritable filière, à terme, «car les usages du chanvre sont multiples dans l'alimentaire, le textile, l'isolation, les bio-carburants». Et leur croissance semble vouloir répondre à leur intuition.
 
Cet été 2019 ? Entre Ségala et Causses, Thierry Grès, 58 ans, a contractualisé avec eux 9 ha de plantation de chanvre «CBD» sur la ferme familiale et cet après-midi, ils arpentent les rangs de la vaste parcelle avec son fils Renaud. «ça pousse superbien» : constat partagé devant des pieds qui vont encore tripler. «Les sommités serviront aux huiles, aux baumes, aux infusions et pour la tige, outre les qualités d'isolant, notre objectif c'est de développer de l'emballage biodégradable», précise Max. Tandis que pour Thierry et Renaud, «il est urgent d'innover».
 
La plante ? Thierry la connaît très bien : «j'ai récolté 1 500 ha de chanvre textile pendant dix ans. C'est une plante utile, tout est utilisable dedans. Là, je ne sais pas ce que ça donnera, mais je sais ce qu'on ne veut plus…» 70 ha de fourrage, de céréales : «fini la course aux rendements qui empoisonne les sols. Pour le chanvre, aucun pesticide et il nous permet de préserver et dépolluer nos terres», résume Thierry. Renaud soutient à fond. Père et fils savent que «les regards changeront après les premiers résultats, comme toujours». À la maison, le grand-père a jaugé en Saint-Thomas : arthrose des doigts, il a mis de l'huile… «et ça va mieux», assure Thierry. «Moi, c'est pour les épaules…», ajoute cette carrure racontant 40 ans de travaux de force.
 
20 hectares cultivés dans l'Aveyron
Un peu plus d'un an après sa création CBD déménage de… 20 mètres, pour presque tripler sa surface commerciale, à Rodez mais séduit aussi les professionnels en quête de diversification avec la culture de chanvre bio. Passant de 1,7 ha à 3,2 ha de plantations propres, les trois associés ont également contractualisé d'autres plantations avec 5 agriculteurs aveyronnais et creusois pour une surface totale de 20 ha.
 
Pierre Challier
 
Source: ladepeche.fr
 
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Par mrpolo,
La proposition de loi pour la légalisation du cannabis fait replonger la France dans un débat qui n’en finit pas de reculer devant l’inéluctable : la légalisation du cannabis. En attendant, nous sont servis dans les médias, les invités les plus rétrogrades, parmi lesquels nos soi-disant élites, qui nous récitent leur litanie de poncifs les plus stupides.
 
 
Photo: Professeur Jean Costentin  dans « Salut les terriens »
 
En voici quelques exemples :
- « Légaliser le cannabis, c’est bientôt légaliser le krak et l’héroïne »
- « La consommation de cannabis va décupler... »
- « On a déjà l’alcool et le tabac, pourquoi une autre drogue ? »
- « Si les dealers n’ont plus d’herbe à vendre, ils vont vendre des drogues plus dures... »
- « Les jeunes vont mélanger l’alcool et le cannabis et ça va être pire... »
- « On va avoir une jeunesse ramollie du cerveau... »
- « Si on peut en acheter facilement, tout le monde va se mettre à se droguer... »
Etc., etc., etc.

 
Là-dessus, on ressort des médecins qui alertent sur les dangers du cannabis sans jamais les comparer à ceux de l’alcool, du tabac, d’autres psychotropes, des opiacés ou même du sucre ou du café. Ils ne diront jamais, bien sûr, que personne n’est jamais mort juste à cause de la consommation de cannabis mais toujours par des causes indirectes dans une moindre mesure que celles provoquées par l’alcool. C’est ainsi que sur des sites qui se veulent sérieux, est affirmé que le cannabis est cancérigène alors que c’est le tabac fumé dans les joints qui l’est.
 
Et peu importe ce qu’ils racontent car il en restera bien quelque chose étant donné que les esprits sont déjà préparés depuis des lustres sur les pseudos réalités de la dangerosité du cannabis quand on se donne la peine de faire les comparaisons.
Nous sommes toujours sous le régime de la Loi du 31 décembre 1970, relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie, et à la répression du trafic et de l’usage illicite des substances vénéneuses. Rappelons deux ou trois petites choses à propos de celle-ci.
 
Elle ne fait aucune différence entre drogues douces et drogues dures laissant ainsi se développer la fausse information. Elle criminalise le consommateur alors que d’autres pays le traitent comme un malade et peuvent ainsi mettre en place une vraie politique sanitaire. Quant à la répression qu’elle organise, on voit bien son efficacité. Et le pire, c’est qu’elle écarte de sa liste de stupéfiants, des drogues très dures comme l’alcool et le tabac qui sont responsables de dizaines de milliers de morts en France chaque année alors que le cannabis n’en tue aucun directement.
 
Un peu d’histoire

 
La propagande anti cannabis s’est développée aux États-Unis à partir de 1933, après l’abolition de la prohibition de l’alcool. Le gouvernement pensait retrouver les mêmes recettes provenant des taxes sur l’alcool. Mais, à force de boire de l’alcool frelaté qui a fait des milliers de morts, beaucoup de gens s’étaient tournés vers la marihuana mexicaine et n’avaient, finalement, plus très envie de l’échanger contre de l’alcool. Ce qui, pour le gouvernement était insupportable car, l’Amérique sortait difficilement de la crise financière de 1929 et avait un besoin vital de trouver des recettes.
 
A partir de là, a été mise en place une véritable machine de guerre anti marihuana où tous les coups étaient permis. Hollywood s’y est mise ; les médecins et les laboratoires ont été mis à contribution pour fabriquer un discours scientifique, et c’est comme cela que le mensonge infernal s’est répandu aux États-Unis mais aussi en Europe.
 
Voici quelques exemples de ce qu’on pouvait entendre et qui n’a peut-être pas fini d’être relayé encore aujourd’hui :
 
« Prions pour les enfants contre la Nouvelle ‘Herbe tueuse »,
« Il n’y a qu’une fin pour le fumeur de marihuana confirmé, et c’est la folie ! »
« marihuana – assassin de la jeunesse, »
« Dans au moins deux douzaines d’affaires relativement récente des cas d’ assassinats ou d’agressions sexuelles graves, la marijuana s’est avéré être une des causes … Il doit y avoir application constante et d’éducation permanente contre cet ennemi, qui a dans des futurs dossiers judiciaires, connaîtrons la terreur en traversant les siècles. »
« Marihuana - l’herbe du diable, »
« Dans le passé, plusieurs meurtres, dont les jeunes ont été impliqués, ont été associés à ce médicament [marijuana]. »
Un médecin spécialiste en toxicologie, le Dr V.H. Vogel, prévenait que, sans exception tous les toxicomanes adolescents ont commencés a fumer de la marijuana avant de commencer à l’héroïne. Conclusion : la marijuana n’est pas un narcotique léger innocent, mais un cercle vicieux, ainsi qu’une drogue dangereuse !
 
Dans les années 30, 40, on n’hésitait pas à comparer l’héroïne et le cannabis avec des affiches anti-marihuana où l’on voyait quelqu’un se piquer avec une seringue. Saura-t-on un jour combien de gens sont passés aux drogues dures en constatant qu’on leur avait menti sur la dangerosité du cannabis ?
La bêtise est rendue à ce point qu’en France on se demande encore de l’opportunité d’utiliser le cannabis à des fins médicales alors même qu’on utilise les opiacés qui sont bien plus dangereux et même le curare pour les anesthésies générales !
 
Interview de Raphaël Mechoulam
 

Capture extraite du documentaire ‘The scientist’ @Youtube
 
A l’heure où la question de la légalisation du cannabis de loisirs se pose, il est cocasse de savoir que l’État français a produit et commercialisé l’opium jusqu’en 1959.
Je reproduis ici, l’extrait d’une interview de Raphaël Mechoulam, le père de la science médicale du cannabis (in Le cannabiste, le média qui vous veut du bien https://lecannabiste.com/cannabis-vrai-faux-avec-raphael-mechoulam/ ).
 
Affirmation 1 : Le Cannabis rend les gens idiots
R.M : A l’heure actuelle aucune preuve scientifique ne montre que le Cannabis affecte le QI des individus, d’une façon ou d’une autre, et ce de quelque manière que ce soit. 
 
Affirmation 2 : Le Cannabis donne le cancer
R.M : Cette supposition n’est étayée par aucun argument scientifique. Il n’a jamais été démontré nulle part que le Cannabis avait le moindre pouvoir cancérigène. Pour moi c’est non, catégoriquement.
 
Affirmation 3 : Le Cannabis dérègle le fonctionnement du corps 
R.M : Toutes les drogues affectent l’équilibre biochimique et physiologique des organismes. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on les utilise n’est-ce pas ? Le Cannabis qui est un médicament, n’échappe pas à cette règle commune et fondamentale. Il faut donc le traiter comme tel.
 
 Affirmation 4 : Le Cannabis conduit à consommer alcool et drogues
R.M : Encore une fois, il n’existe aucune donnée scientifique qui puisse étayer cette affirmation. Rien de ceci n’est prouvé. Et d’après ce que je connais sur la science des Cannabinoïdes, je dirais : probablement que c’est faux. Donc à mon avis la réponse est non.
 
#Affirmation 5 : Le Cannabis est un faux médicament
R.M : Un certain nombre de Cannabinoïdes ont démontré leur efficacité au cours d’essais cliniques validés par la communauté internationale. Le CBD qui soigne les cas d’épilepsie et de schizophrénie de manière très évidente. Mais aussi le THC a été étudié dans de nombreux cas de traitements de chocs post-traumatiques et la prise en charge de la douleur.
Le Cannabis est employé pour soulager et pour guérir comme médicament d’une manière très étendue et souvent très efficace. Il vous appartient d’en juger.
 
Affirmation 6 : Le Cannabis médical est une vue de l’esprit 
R.M :  ????
 
Affirmation 7 : Les fleurs de Cannabis ne sont pas un médicament. Il faut d’abord en faire des pilules des sprays etc…
R.M : En Israël les patients utilisent les fleurs vaporisées par inhalation. Certains les mangent dans des gâteaux. D’autres personnes préfèrent utiliser des extraits concentrés de Cannabis en gélule ou même sous la forme d’huile cela dépend.
D’ailleurs au moment où je vous parle 35 000 patients reçoivent quotidiennement du Cannabis en Israël, sous la forme de fleurs ou autres concentrés. Tout ceci fait l’objet d’un encadrement officiel et de prescriptions qui sont validées par le Ministère de la Santé Israélien. 
Je dirais que manifestement la fleur de Cannabis brute et tous ses dérivés constituent bien un médicament. Pour moi il n’y a pas l’ombre d’un doute là dessus.
 
Mes conclusions
 
Je ne vais pas refaire le rapport des parlementaires qui prône la légalisation du cannabis médical et récréatif,
Je dis simplement ceci :
1) De tout temps, les humains ont eu recours aux psychotropes pour diverses raisons : médicales, religieuses, récréatives… Pourquoi laisser libre des drogues dures comme l’alcool et le tabac et interdire une drogue douce,
2) La prohibition de produits a toujours développé un marché noir de produits frelatés mortels et généré une délinquance importante.
3) L’encadrement d’une drogue libre permet de mettre en place une politique sanitaire efficace et réduit aussi l’activité policière qui peut ainsi se reporter sur d’autres secteurs.
"L’ignorance est mère de tous les maux." François Rabelais
 
par Jean-Luc Picard-Bachelerie
 
Source: agoravox.fr
 
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Par R4ptoR,
Le cannabis compte parmi les plus anciennes plantes cultivées. Et des chercheurs nous apprennent aujourd'hui que certains peuples fumaient déjà du cannabis - à des fins rituelles - il y a au moins 2.500 ans.
 
Les peuples d'Asie de l'Est cultivent le cannabis pour ses graines et ses fibres depuis au moins 4.000 ans. À en croire un texte d'Hérodote, la consommation de cannabis - que ce soit pour ses propriétés psychoactives ou médicinales - aurait débuté bien plus tard. Et aujourd'hui, des chercheurs de l'Institut Max-Planck (Allemagne) ont enfin mis la main sur un indice concret. Des traces de composés psychoactifs dans des brûleurs d'encens funéraires vieux de 2.500 ans et découverts à l'est du Pamir, une chaîne de montagnes d'Asie centrale.
Les chercheurs ont analysé les anciens brûleurs en bois grâce à la technique dite de chromatographie en phase gazeuse - qui permet de séparer les composées de l'échantillon - couplée à la spectrométrie de masse qui elle, permet de les identifier. Pas de doute possible : la signature chimique des composés isolés est celle du cannabis. Mais elle révèle un niveau de THC supérieur à celui que l'on trouve habituellement dans les plants de cannabis sauvages.
Cette étude se présente comme la preuve la plus ancienne et la plus solide à ce jour d'une sélection par les peuples anciens de plantes de cannabis destinées à des rituels mortuaires plus riches en THC que les autres. « Nos résultats corroborent l'idée que c'est dans les régions montagneuses que le cannabis a d'abord été utilisé pour ses composés psychoactifs », note Nicole Boivin, directrice de l'Institut Max-Planck. D'autres traces avaient déjà été découvertes plus au nord et en Russie, dans les montagnes de l'Altaï.
  Photo: L’un des brûleurs contenant des résidus de cannabis trouvés dans le cimetière de Jirzankal. © Xinhua Wu, Académie des sciences sociales chinoise 
Du cannabis sur la Route de la soie
Par ailleurs, les objets et les ossements également trouvés sur place concordent avec l'idée selon laquelle les cols de haute altitude de l'Asie centrale et orientale ont joué un rôle clé dans les premiers échanges transeurasiens. Ainsi « la connaissance et la consommation de cannabis riche en THC ont pu faire partie des traditions culturelles qui se sont propagées le long de la Route de la soie », explique Robert Spengler, archéobotaniste.
Il reste toutefois difficile de savoir si les peuples du Pamir avaient appris à cultiver du cannabis plus riche en substances psychoactives ou s'ils recherchaient simplement parmi le cannabis sauvage, celui qui contenait le plus de THC. Les chercheurs suggèrent que les plantes de cannabis produisent plus de substances psychoactives lorsqu'elles sont plus exposées aux rayonnements UV ou à d'autres facteurs de stress. Ce qui est le cas en altitude. Ainsi, les peuples de haute montagne auraient pu découvrir du cannabis sauvage plus riche en THC.
“ Les propriétés psychoactives du cannabis sont recherchées par l’Homme depuis des millénaires Les chercheurs imaginent que leurs travaux pourraient venir éclairer d'un jour nouveau certaines décisions politiques. « Les perspectives modernes sur le cannabis varient énormément selon les cultures, mais il apparaît aujourd'hui plus que jamais clair que la plante est utilisée par l'Homme depuis des millénaires à des fins médicinales, rituelles et récréatives », conclut Nicole Boivin.
 
Source:Futura Science
 
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Par mrpolo,
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Des agriculteurs et élus locaux misent sur le chanvre pour relancer l’économie du département.
Photo: Dans la ferme de Jouany Chatoux, à Pigerolles,
on se prépare à la légalisation de certains usages du cannabis. Des plants sont sélectionnés dans un conteneur. Photo Julie Hascoët pour Libération Située à 900 mètres d’altitude dans le sud de la Creuse, la ferme de Jouany Chatoux, basée à Pigerolles, développe depuis quelques mois une nouvelle activité. Outre les vaches limousines, les porcs cul noir et les brebis, on y trouve désormais du cannabis. Cet agriculteur de 42 ans, favorable à sa légalisation, a spécialement aménagé un conteneur pour étudier les plants, sélectionner les pieds mères et les boutures qui pourront survivre à l’air libre.
 
Alors que ses bovins paissent l’herbe grasse du plateau de Millevaches, il désire montrer que le département est crédible pour la culture de cannabis, ou «cochon vert» comme on l’appelle sur le plateau : «Le conteneur nous a permis de nous positionner. C’est aussi pour montrer qu’on peut très bien faire ce que prévoient déjà les grosses multinationales canadiennes.» Depuis des mois, la Creuse attire les investisseurs étrangers, curieux de voir comment pourrait s’y développer la filière française. Moins de deux ans après la fermeture de l’usine automobile GM&S, l’Etat s’est en effet engagé à faire de ce département un laboratoire d’expérimentation territoriale des politiques publiques, notamment en «accompagnant la création et le développement d’une filière intégrée autour du cannabis à vocation thérapeutique».
Mentalités
Gilet sans manches élimé sur le dos, Jouany Chatoux, 42 ans, arrose avec minutie les dizaines de plants et les sélectionne progressivement. «La force du projet creusois réside dans le fait que sur un périmètre de 60 km, nous pourrons avoir la production, la transformation et la fabrication de médicaments. En termes logistiques, ça minimise les circulations de denrées encore considérées comme des produits stupéfiants», explique l’agriculteur. Pour lui, un hectare de cannabis thérapeutique représenterait entre 30 000 et 100 000 euros de chiffre d’affaires, pour un investissement frisant 1 million d’euros les 1 000 m2. A l’abri des regards indiscrets, sa production de cannabis grandit petit à petit. Et déjà, dans son champ, les premiers plants ont remplacé les épis de blé noir.
 
En un an, les mentalités ont évolué au pays des tourbières. Entre nécessité médicale et opportunité économique, le cannabis thérapeutique creusois a fait du chemin dans l’opinion publique. «Cette idée vient de Creuse et doit y rester», plaide Eric Correia, président de l’agglomération du grand Guéret. A l’origine du débat autour du cannabis dans le département, l’élu a lutté pour faire accepter son projet. «Lorsque j’ai eu l’idée d’inscrire le cannabis thérapeutique dans le plan de redynamisation du territoire, on m’a dit que j’étais fou et que je pouvais oublier les municipales de 2020.» Anesthésiste de formation, il a fait du cannabis à visée médicale son cheval de bataille pour l’intérêt des patients et la sauvegarde de son territoire. «A Guéret, un laboratoire pharmaceutique a suivi le projet et a embauché un biochimiste, un consultant spécialisé dans le cannabis et une pharmacienne, qui travaille uniquement sur cette question. Nous avons une offre complète en Creuse et nous sommes prêts.»
 
A la terrasse du Grand Café de Guéret, Vincent Turpinat, maire de Jarnages, une commune toute proche, et suppléant du député Jean-Baptiste Moreau (LREM), plaide aussi pour que le projet de culture du cannabis thérapeutique n’échappe pas à la Creuse. Avec l’espoir, également, qu’il serve à attirer de nouveaux habitants : avec moins de 120 000 personnes, le département possède une des plus faibles densités de population de l’Europe de l’Ouest. «Au niveau du thérapeutique, des industriels et des investisseurs pourront s’installer sur le territoire et créer de l’emploi dans les serres, dans les structures de transformation et dans le secteur tertiaire», déroule cet addictologue de formation.
«Bien-être»
Mais alors même que la légalisation du cannabis thérapeutique doit encore être actée par l’Etat, élus et agriculteurs creusois rêvent déjà d’une ouverture vers sa variante dite de «bien-être», moins dosée que le «récréatif». Soit des produits à moins de 0,2 % de THC (tétrahydrocannabinol, la substance qui déclenche les effets psychotropes) contribuant à une réduction du stress ou à l’amélioration du sommeil. Pour le député Jean-Baptiste Moreau, l’autorisation et la mise en place d’une filière bien-être pourrait être rapide et les retombées considérables pour les cultivateurs français. «Le thérapeutique ne concernera qu’un nombre réduit d’agriculteurs. Mais le bien-être permettrait une rotation intéressante dans la perspective d’une transition vers une agriculture plus durable et protectrice de l’environnement.»
 
L’ancien agriculteur, qui souhaite la mise en place d’une filière française, est à l’origine d’une mission d’information déposée en mars autour de cette culture, arguant des débouchés considérables pour son territoire. «Peu gourmand en eau et en engrais, le chanvre est un bon couvert végétal pour les sols. Cette culture rapporterait dix fois plus que la céréale. En termes de création d’emplois, de volumes de production et de revenus, les retombées seraient multipliées par 1 000 par rapport à la culture de cannabis thérapeutique.»
 
Non loin de la rivière de la Gioune, des traces d’une présence ancienne du chanvre sont encore visibles. A quelques mètres de l’exploitation de Pascal Lerousseau, président de la chambre d’agriculture du département, une parcelle de terrain porte le nom évocateur de la Chenevière. «Il y a quatre-vingts ans, le chanvre poussait comme du chiendent en Creuse. Il était partout. Aujourd’hui, notre terre est à 95 % consacrée à de l’élevage. Mais la consommation de viande baisse partout. Ce qui était notre force est devenu notre handicap. Il est temps de s’ouvrir. Ou bien on peut continuer à pleurer.»
 
Charles Delouche (dans la Creuse)
 
Source: liberation.fr
 
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Par killkut,
Sur les routes de Lozère, une présomption d’innocence en ligne discontinue
 
 
 
 
Un lecteur de lundimatin nous a fait parvenir cette longue enquête à propos de la lutte contre la conduite après avoir fait usage de stupéfiants en Lozère. L’auteur est allé à la rencontre d’habitants et d’élus très critiques quant aux conséquences pratiques des tests salivaires. A cela s’ajoutent de nombreux témoignages de faux positifs et de conducteurs qui finissent sur le bord de la route : une punition vécue comme une injustice et qui ne semble pas ennuyer les pouvoirs publics.
 
Le 27 Décembre 2018, la Gendarmerie de Florac dans les Cévennes (Sud Lozère) avertissait par son compte facebook :  »Conduites sous stupéfiants : le contrôle positif à un test entraine la rétention immédiate du permis de conduire grâce à des moyens de dépistage plus simples à utiliser, plus efficaces  ». La procédure fait désormais appel à deux tests salivaires : un premier dépistage si il est positif entraine la réalisation d’un second test de confirmation dont le résultat doit être rendu dans les trois jours. Auparavant, la confirmation nécessitait une prise de sang avec déplacement auprès d’un professionnel de santé. Un gendarme témoigne : « là où avant il nous fallait prendre une demi journée et deux hommes pour effectuer un contrôle, là on peut tout faire en trente minutes sur le bord de la route juste avec de la salive ».
 
Des contrôles massifs et réguliers ont alors lieu, avec comme cible principale le cannabis. En cas de positivité au premier test de dépistage, le permis est immédiatement retiré, sans attendre le résultat de la confirmation. Artisans en plein travail, parents sur le chemin de l’école, habitants se rendant à la déchetterie ou au marché hebdomadaire, les heures et lieux de contrôle sont d’une efficacité remarquable.
Aude est agricultrice . « Malgré mes protestations concernant ce premier test salivaire positif dont j’étais sûr que c’était une erreur, je suis restée avec mon fils malade d’une infection du poumon, frissonnant à 40°c sur le bord de la route en plein hiver avec -4°C dehors. En pleine naissance des agneaux et travail intense à la ferme et une fille de 12 ans à accompagner tout les jours au bus du collège,mes parents sont venus d’Ardèche en renfort car il a fallu 5 jours pour que je puisse récupérer mon permis, après que le test de contrôle soit revenu négatif. « Dans une lettre adressée il y a 3 mois à la Préfete de Lozère, au Défenseur des Droits et à son élue départementale, elle s’indigne « j’ai été considérée comme coupable jusqu’à ce que la preuve soit faite de mon innocence » et estime donc que le principe de présomption d’innocence a été bafoué.
 
François est comptable à la retraite. Chaque matin, il va chercher son pain à 10 kilomètres de chez lui, à Florac. A 9h il est contrôlé par la brigade motorisée et c’est abasourdi qu’il apprend que le test salivaire est positif aux amphétamines. Le gendarme effectue trois tests parce que lui-même n’en croit pas ses yeux. Un test ne réagit pas et part à la poubelle, deux sont faiblement positifs aux amphétamines. Le gendarme se dit « bien obligé d’en tenir compte », et retire le permis de cet homme de 72 ans qui vit dans un hameau isolé. « C’est les gendarmes, on a la trouille » explique t il. Il récupèrera son permis trois jours plus tard une fois le test de contrôle revenu négatif.
 
Marion est à quelques jours d’un rendez vous pour un emploi de service civique, elle est arrêtée sur le bord de la route et dépistée positif à la cocaïne. Impossible de convaincre les gendarmes que cela n’est pas possible, ils lui suggèrent qu’elle a pu être droguée à son insu. Le test de contrôle revient négatif. Comme le prévoit la procédure, elle peut aller récupérer son permis mais on lui annonce qu’on veut l’interroger avant.Les gendarmes n’en démordent pas : ce premier test positif est suspect. Elle sera interrogée au sujet des lieux et les personnes qu’elle fréquente. En dehors de toute procédure. «  Je voulais qu’ils me rendent mon permis et partir le plus vite possible » .
 
Dimitri est apiculteur. Avec ses 300 ruches à gérer réparties sur le territoire cévenol, il est souvent pressé, c’est lorsqu’il accompagne son deuxième enfant à la crèche qu’il se fait arrêter. Le test est positif à la cocaïne, il n’en a jamais pris. Grand gaillard sûr de lui et aimant être à l’heure quand il a rendez vous avec ses abeilles, il perd patience. Les gendarmes convaincus, n’enverront pas le deuxième test de contrôle et le laisseront partir.
 
Bruno est pompier professionnel. Il est contrôlé positif au cannabis et à la cocaïne un samedi matin à 9h. Son véhicule reste sur le bord de la route. Il proteste mais on lui dit « dans le coin tout le monde fume, çà serait pas normal que vous ne fumiez pas  ». C’est la boule au ventre qu’il commence une journée prévue pour le saut en parapente. Il fait beau mais l’anxiété l’envahit, il ne supporte pas de se sentir coupable alors qu’il n’a rien fait. Ses amis le dissuaderont de prendre le vol car il rate deux « vérifs de prévol ». Il ne comprend pas qu’il soit « présumé coupable » jusqu’à la preuve de son innocence. Il récupèrera son permis cinq jours plus tard, le test de confirmation revenu négatif. « J’ai pas eu envie de faire le fanfaron, ils te traquent une fois qu’ils te connaissent. T’auras toujours un truc qui va pas, un pneu ou autres, je sens çà comme une oppression alors qu’ils devraient être là pour notre bien  ».
 
Mélodie est assistante maternelle en crèche, elle est contrôlée positif à la cocaine mais arrive à faire douter le gendarme qui accepte d’utiliser un deuxième test qui se révèle négatif.Il n’y aura pas de test de contrôle. 

Baptiste rentre de vacances avec sa famille, il est dépisté positif à toutes les substances. « J’ai jamais vu ça, c’est joli » dit le gendarme. Le permis est retiré, la famille reste sur le bas côté de la route. Ils attendront plusieurs heures que quelqu’un les ramène chez eux. Quand il récupèrera son permis quatre jours plus tard car le test de confirmation est négatif, on lui affirmera que ça n’arrive jamais, que le test est fiable.
 
Sébastien gère une agence de voyage et organise des trekkings dans les gorges du Tarn. On est en plein mois d’Août, la saison d’accueil des vacanciers est pour lui à son maximum. Une voiture est contrôlée devant lui, le dépistage des stupéfiants semble être positif à de nombreux produits. Le gendarme revient vers lui « et vous , vous êtes positif à quoi ? » . Le test revient positif au cannabis. En pleine saison de travail, il reste sur le bord de la route. Quand on lui rend son permis trois jours plus tard car le test de contrôle est négatif, il est longuement interrogé sur ses habitudes de vie et supposées de consommation de produits stupéfiants. L’enthousiasme de ce jeune entrepreneur est ébranlée : « La triste réalité c’est que j’ai peur maintenant »
 
Les témoignages n’en finissent plus de faux positifs lors de ces premiers tests de dépistages qui entrainent pourtant un retrait immédiat du permis. En zone rurale où il n’y a pas de transports en commun,un permis retiré même quelques jours a des conséquences majeures sur la vie sociale et professionnelle. 
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Un rapport Belge de 2010 indiquait que la première version du test de dépistage, « le test Drugwipe 5 S, s’avèrerait performant avec les substances type amphétamines mais décevant avec les autres substances dont le cannabis. Un test positif ne peut être pris comme preuve que la drogue est présente car ces tests manque de spécificité, sont sujets à des réactions croisées (médicaments…) et peuvent produire des faux positifs. […] si ces tests étaient pratiqués de manière systématique sur le modèle de l’alcootest une partie trop importante des conducteurs se verraient injustement privés du droit de conduire et verraient leur liberté limitée en attendant les résultats de confirmation qui les innocenterait. « Contacté en Avril 2019, Michaël Hogge, l’un des rédacteurs de ce rapport ,précise que « l’essentiel de notre propos reste toujours d’actualité » et que « l’outil de dépistage dont nous parlions dans ce rapport est le DrugWipe 5+. Le DrugWipe 5S [maintenant utilisé en France] est plus récent mais n’a pas encore fait l’objet de beaucoup d’évaluation. 
 
Ce qui est clair c’est que les promesses de la société qui le commercialise ne sont pas totalement tenues » avec un manque de sensibilité pour le cannabis et plusieurs types de faux positifs. Ainsi, une étude montrait que des tests sont positifs avec une concentration sanguine de THC < 0,1 ng/mL chez des occasionnels alors qu’ils peuvent être négatifs avec des concentrations > 5 ng/mL chez des chroniques.
 
En juin 2018, un travail fait sur près de 2000 tests de dépistages envoyés par les services de polices dans les laboratoires de Bordeaux, Lille et Lyon montre que « 14.1% des contrôles ne confirment pas le test de dépistage positif  » . Les auteurs de cette communication présentée au congrès de la société française de toxicologie en 2018 notent : « de tels résultats discordants entre dépistage et confirmation peuvent avoir différentes origines : aléas au niveau de la réalisation du test de dépistage incluant une mauvaise manipulation du dispositif, erreurs d’interprétation/lecture » et ajoutent que « ces résultats soulignent les limites de la procédure en place ». 
 
Contacté, l’auteur de cette communication rappelle qu’  » un test de dépistage doit par définition être confirmé. « . En 2010, une communication du Dr P.Mura, du service de toxicologie du CHU de Poitiers et membre correspondant de l’académie nationale de pharmacie était intitulée « Dépistage salivaire et urinaire des stupéfiants : les aspects scientifiques doivent prévaloir ».
 
Elle concluait que « avant de mettre des dispositifs de dépistage des stupéfiants entre les mains de non professionnels de la santé, un avis devrait être sollicité auprès des instances médicales et scientifiques et en l’occurrence dans ce domaine, les Académies Nationales de Pharmacie et de Médecine ainsi que les sociétés savantes concernées, la Société Française de Toxicologie Analytique(SFTA) et la Société Française d’Addictologie’. Contacté par téléphone, ce spécialiste nous confirme que les Académies ainsi que la SFTA n’ont pas été consultées avant la mise sur le marché du test de dépistage Drugwipe5S.
 
Mais il nous précise aussi que « notre expérience révèle que plus de 99% des cas positifs (au test de dépistage) sont confirmés positifs à l’analyse « de contrôle posant la question de l’explication des nombreux faux positifs relevés sur le terrain.
 
La présomption d’innocence est le principe selon lequel toute personne, qui se voit reprocher une infraction, est réputée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été légalement démontrée. C’est donc bien ce principe qui est atteint lorsque l’on suspend le permis d’une personne dépistée positive sans attendre le résultat du test de confirmation. Mais peut être que la présomption d’innocence, dans les Cévennes, n’est pas à quelques jours près ?
LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE, ALIBI POUR LA CHASSE AUX FUMEURS DE CANNABIS 
Lorsque le dépistage positif est confirmé par le deuxième test, plus précis, effectué en laboratoire, le retrait de permis est prolongé. « Alors que en Loire Atlantique tu prends 3 mois pour avoir fumé un joint, en Lozère tu prends 6 mois alors que tu n’as pas de transport en commun. « résume cet ancien Nantais, électricien resté sur le bord d’une nationale de Lozère pour un joint partagé la veille au soir. Le procureur de Lozère Xavier Sicot s’explique : ’Il ne peut être admis à mon sens que pour un plaisir personnel qui reste par ailleurs totalement illégal, soit mise en jeu la vie de personnes qui elles n’ont rien demandé. Malgré le fait d’avoir pu entendre ici et là quelques récriminations à l’encontre de la politique pénale menée à ce sujet par mon parquet, je le répète solennellement en ce lieu, il n’y aura pas d’indulgence vis-à-vis des délinquants routiers, et je souhaite que les contrôles déjà nombreux sur le territoire soient au moins maintenus au niveau actuel.(Midi Libre, 01/2019) ’ 
Et pourtant on cherche les chiffres qui pourraient justifier une telle entreprise répressive.
 
En Lozère, accidentologie stable mais dépistages en hausse - Le Document Général d’Orientations de la Lozère –Sécurité Routière 2018-2022, note des chiffres annuels stables d’accidents corporels, autour d’une soixantaine par an et précise que « le nombre d’accidents avec conducteurs ayant été confirmés positifs aux stupéfiants pour au moins un produit n’ont pas suivi de tendance particulière durant ces 5 dernières années ». Les effectifs sont minimes : il s’agit de 23 accidents sur une période de 5 ans dont la moitié était aussi avec une alcoolémie >0.5 g/l et un tiers n’était pas responsable de l’accident.
 
En outre, la moitié des accidents se concentrent sur les périodes estivales, donc en période d’afflux touristique. Enfin, les témoignages de pompiers et d’élus ruraux ne font pas état d’un surcroit d’accidents dans les 5 années passées. La conclusion de ce rapport est étrange : « L’alcool n’est plus un enjeu pour le département de la Lozère. Par contre la problématique stupéfiant est à considérer dans notre département. En effet les dépistages et contrôles deviennent plus faciles et plus fiables : c’est pour cette raison que les chiffres augmentent. Les stupéfiants sont un enjeu à surveiller. » L’alcool dont la gravité en terme de sécurité routière est solidement démontrée ne serait plus un problème en Lozère mais le cannabis le serait en raison de dépistages plus faciles indépendamment de toute considération de sécurité routière ? 

En France, « il est aujourd’hui impossible de parvenir à des conclusions prouvant que l’usage du cannabis est facteur d’accidents d’ampleur significative (INSERM) »
 
- {}Pourtant on peut lire sur le Facebook de la Préfecture de Lozère que, en France : « en 2016, 22% des personnes décédées sur les routes l’ont été dans un accident impliquant un conducteur sous l’emprise de stupéfiant  ». La Société Française de Statistique écrivait « la communication publique sur la sécurité routière est exagérément simplificatrice », le fichier national des accidents n’est pas adapté pour déterminer la responsabilité des conducteurs dans les accidents et finalement « tout cela constitue une lourde machine statistique qui court, année après année, sur son erre et donne lieu à des analyses sans recul.
 
Les journalistes reprennent les discours officiels sans développer une pensée autonome sur le sujet. « Un rapport de l’Organisme de gestion de la sécurité des autoroutes des Etats Unis compile les données et études disponibles et affirme : 
 aucune étude ne permet d’établir formellement une relation entre la concentration sanguine de THC (produit actif du cannabis) et la performance de conduite 
 le risque plus élevé d’accidents de conducteurs positifs au THC serait le même que celui des conducteurs avec alcoolémie entre 0.01 et 0.05 g/l d’alcool dans le sang soit dix à cinquante fois moins que l’alcoolémie limite autorisée pour circuler en France 
 la conduite sous effet du THC se fait en dessous des limitations de vitesse, avec une propension à suivre plutôt qu’à doubler la voiture qui précède, et la tenue de distances de sécurité plus grandes
 
Ce rapport américain insiste sur l’importance de comprendre que, contrairement à l’alcool, en moins d’une heure après la dernière prise, la quasi-totalité du THC a été éliminée. Un taux de THC minime, résiduel, peut ainsi être détecté de nombreux jours après sa dernière prise alors que son effet est quant à lui court. Un usager régulier pourra être dépisté positif au test salivaire jusqu’à 8 jours après sa dernière prise alors qu’il n’est plus sous l’effet du cannabis et n’est dangereux pour personne. La gendarmerie de Florac (48) l’écrivait sur son Facebook : «  Le dépistage peut être positif jusqu’à plusieurs jours après la prise » .
 
En ruralité, des existences mises en danger par le retrait de permis -
 
Emmanuel est un jeune agriculteur. Eleveur, il vend des plats cuisinés. Il est 20h30 quand il revient de sa permanence en boutique paysanne quand il est contrôlé. Il a fumé il y a près de 24h et est confiant quand au test, prêt à repartir s’occuper de ses bêtes qui l’attendent. Mais il restera sur le bord de la route. Il faudra que son père vienne le chercher. Le test de confirmation reviendra lui aussi positif. C’est sa sœur au chômage qui viendra l’aider jusqu’à ce qu’il passe en procès. Elle prendra 4 heures par semaine pour l’accompagner à ses permanences en boutique paysanne et aider aux livraisons. « J’étais en pleine période de travail, je faisais 350 heures par mois entre le soin aux animaux et les transformations en atelier ».
Avec 30 000 euros de crédit qu’il doit rembourser pour sa jeune ferme, « si ma sœur et mon père n’avaient pas été là, je mettais la clef sous la porte ». Il est convoqué au tribunal car il est considéré en récidive en rapport avec une procédure pour avoir conduit avec 0.8 g d’alcoolémie deux ans plus tôt. Au Tribunal tout le monde est convoqué à la même heure, 13h30. Emmanuel attendra près de 9 heures son audience qui durera 10 minutes : 2 mois de prison avec sursis.
 
Grégoire est contrôlé positif au opiacés et au cannabis mais selon lui « Ils étaient pas sûrs de leur machin ». Son fils de 8 ans est dans la voiture, le contrôle a lieu à une centaine de mètres de l’école primaire. Il convainc les fonctionnaires de le laisser accompagner son fils à l’école. A son retour, un nouveau test est alors positif seulement au cannabis . Quand il demande à voir les résultats la gendarme lui affirme « ne pas être censée les communiquer  ». Il avait fumé du cannabis trois jours avant, le test de contrôle reviendra positif.
La procédure pour « conduite après avoir fait usage de stupéfiants » est enclenchée. Il est dépité : « Je comprends qu’on punisse quelqu’un qui est dangereux pour les autres, parce qu’il sous l’emprise d’une drogue ou d’alcool, mais quand tu as fumé un joint quelques jours plus tôt…  ».
 
Jean est artisan charpentier. Il est fumeur régulier de cannabis, essentiellement le soir, une ou deux cigarettes. « J’ai peur tout le temps alors que je n’ai jamais conduit ou travaillé après avoir fumé, alors j’organise mes chantiers en fonction des lieux de contrôles possibles « Habitué des travaux difficiles et en hauteur il dit refuser les chantiers « trop risqués… d’être contrôlé  ».
 
Thomas est étudiant en agronomie, il est contrôlé négatif au cannabis mais positif à la cocaïne, alors qu’il n’en a jamais consommé, et fait l’objet d’un test de contrôle qui reviendra négatif à la cocaïne mais… positif au cannabis. Il ne fume pas mais a passé une soirée dans une pièce enfumée trois jours avant. Une procédure est enclenchée, son permis ne sera pas rendu à ce père de famille très actif. « Parmi la trentaine d’amis que nous sommes à l’école d’agro il y en a près de 20 qui se sont déjà faits retirés le permis , c’est complètement fou, c’est invivable  ».
 
Elodie est mère isolée avec son enfant de 7 ans, elle perdra son permis pour sa consommation de cannabis. Pour elle, il s’agit d’une «  atteinte à sa liberté de circuler  » alors qu’elle se sait « dangereuse pour personne ». Elle s’effondre en larmes quand elle évoque ces trajets faits dans la nuit en plein hiver à rester sur le bord de la route avec son petit garçon qui revenait de voir son père et attendant qu’un véhicule les prennent en stop. « Je n’en peux plus, ils disent qu’ils font çà pour ma sécurité mais c’est eux qui me mettent en danger ».
 
Marine est infirmière, elle est à quelques mois de signer un CDI mais on lui demandera son casier judiciaire avant. Elle a été contrôlée positive au cannabis pour un joint fumé à une soirée avec des amis la veille. L’usage de stupéfiants est inscrite au casier judiciaire, sauf si un juge en a décidé autrement, lui faisant peser le risque de ne pas pouvoir exercer sa profession.
 
Edith est contrôlée un après midi, elle se doute que cela sera positif pour ce joint fumé le matin, même si il ne fait plus effet depuis longtemps. Mais elle n’imagine pas qu’elle restera sur le bord de la route nationale avec son nourrisson de un an et sa fille de 13 ans revenant de son internat avec ses bagages. Cette artisane, élue municipale, décide d’assumer le fait de fumer depuis longtemps et se défendra sans avocat au tribunal. Le procureur lui assène un « vous êtes une toxicomane », et pointe du doigt le « mauvais exemple qu’elle est pour ses enfants ».
Le retrait de permis sonne la fin de la crèche pour son petit qui restera à la maison pendant un an. Elle se désole : « Il est devenu un vrai sauvageon » . Et chaque semaine, elle lutte pour que sa fille n’arrête pas le collège spécialisé en équitation situé à deux heures de route.
 
Kristell est artisane, la saison démarre quand elle est arrêtée sur le bord de la route. Le véhicule est contrôlé en règle. Le gendarme le plus jeune trépigne « on lui fait !  » , son collègue plus âgé lui demande « Tu es sûr ? » et ajoute « je vois bien que vous êtes clean » . Mais l’impatience du jeune fonctionnaire fera dégainer le test qui sera difficilement positif. « Sous le choc, j’étais entrain de perdre mon permis en pleine saison de boulot » et signera le papier déclarant qu’elle refuse la prise de sang de contrôle, sans le lire. Elle a recours à un prêt pour acheter un camion sans permis, « sinon je ratais la saison ».
 
Franck est paysan, ses proches l’appellent « SAM » car, c’est lui qui raccompagne les gens après une soirée trop arrosée. Mais il se fait contrôler deux jours après avoir fumé un joint. Retrait de permis et la procédure est enclenchée. Il est excédé » ici on a déjà rien, les services publics foutent le camp, tu as vu un transport collectif toi quelque part  ? » . «  Je laisse tomber, maintenant j’irai à cheval et tant pis pour les copains qu’il faut raccompagner après une soirée » . Il fera l’objet d’un post sur le compte facebook de la gendarmerie de Florac avec sous la photo de son cheval un texte « Cévenol typique venant chercher son permis ». Il préfère en rire : « Je suis de Marseille et j’ai jamais récupéré mon permis « .
 
Alex est un grand gaillard touche à tout. Il est autant habitué des chantiers que des tâches ménagères. Ce papa-poule au rire tonitruant perd sa bonne humeur quand il raconte comment il a perdu son permis. Il habite dans une maison isolée avec sa compagne et trois enfants. Il a dû arrêter de fumer, car sans permis c’est le naufrage de toute la famille. « J’ai des douleurs articulaires depuis longtemps, j’en avais assez des antiinflammatoires. Quand je tire les bois dans les vignes, mes doigts deviennent tout gonflés. Les radios ont montré un mélange d’arthrites et d’arthrose. Le cannabis me calmait les douleurs. Depuis que j’ai dû arrêter de fumer j’ai triplé ma consommation d’alcool et j’ai repris l’antiinflammatoire. Leur répression, c’est ni pour la sécurité, ni pour ma santé. Ils m’ont rendu alcoolique. »
 
Pierre est maçon à la retraite » Je n’ai plus de permis depuis leurs nouveaux tests. Ca fait des dizaines d’années que je fume du cannabis comme on boit un petit verre le soir, ça ne m’a jamais empêché de travailler ou de conduire. C’est devenu une « tolérance moins que 0 vu qu’on nous punit alors qu’on conduit sans être sous l’effet du produit.  » Il écrira une lettre au Canard Enchaîné où il explique qu’ « il est révolté pour tous ces gens qui sont encore dans la vie active et qui perdent tout pour un joint fumé la veille » , alors que lui est passé « du statut de retraité paisible à celui de délinquant ».
 
La répression au-delà de la raison - L’association de réduction des risques ASUD consacrait un journal entier au sujet en Octobre 2017 : « En sanctionnant l’usage et non l’abus, cette loi perd toute crédibilité et sera logiquement rejetée par les personnes concernées, contrairement à celle sur l’alcool qui sanctionne l’abus et non l’usage et qui est globalement bien acceptée, une condition importante de sa réussite…Les autorités ont un moyen de réprimer l’usage de drogues : interdire à ceux qui en usent de conduire, donc de se déplacer librement. Avec des conséquences dramatiques pour certains : perte d’emploi, perte d’autonomie, et pour ceux qui vivent dans des campagnes sans transports en commun, c’est carrément une mesure d’élimination. Impossible d’emmener ses enfants à l’école, d’aller faire ses courses, chez le médecin, de rendre visite à ses amis ou à sa famille, bref, plus aucune vie sociale ou possibilité de subvenir aux besoins les plus essentiels. « 
Une enseignante en école primaire témoigne que « les parents s’organisent tant bien que mal mais avec la honte on n’en parle pas. On entend juste que lorsque un gamin fête son anniversaire il y a toujours une copine ou un copain qui dit qu’il ne pourra pas venir parce que il y a un problème de voiture » . Des commerçants voyant leurs villages se vider s’en inquiètent. Des élus font remonter la problématique jusqu’au « grand débat national » en demandant à ce que « l’action de la police contribue à la sécurité de la population et non à sa stigmatisation «  et note que « le nombre de contrôles et de permis supprimés est sans rapport avec le nombre d’accidents et démesuré par rapport au nombre d’habitants » . 
 
Un rapport français écrivait « il nous semble que pour être efficace en termes de sécurité routière , le législateur aurait pu prévoir des seuils de dangerosité des drogues légales (benziodazépines notamment ) et illégales en terme de conduite, et exonérer le cannabisme passif, pour peu qu’il donne lieu à des taux se révélant en dessous du seuil de dangerosité prédéfini. En l’absence d’une telle option on ne peut donc imaginer le gain pour la sécurité routière que comme très marginal puisque l’implication des drogues illicites dans les accidents de la route est elle-même très marginale par rapport à l’alcool. « C’est ainsi que l’étude européenne DUIC proposait aux états européens de se baser sur des études scientifiques, sur le modèle de l’alcool, pour établir pour chaque drogue des seuils au-delà desquels conduire un véhicule entraîne un risque avéré de causer un accident. Passé ces seuils, la loi interdirait de conduire.
EN LOZÈRE, CULTURE DU CHIFFRE CONTRE CULTURE DU DROIT ?
« On reçoit des tests, on les utilise, et on voit bien que dans votre région çà marche bien. C’est comme à la pêche, quand un pêcheur a un bon coin il y revient  » ironise un gendarme alors qu’une mère de famille s’indignait que l’on contrôle juste à l’heure de l’entrée des classes.
 
« Comme toute infraction, celle concernant l’usage illicite de produits stupéfiants est examinée au cas par cas par les Procureurs de la République chargés des poursuites. C’est ce que l’on appelle le principe de l’opportunité des poursuites. Ce principe permet une intervention souple, adaptée à chaque situation individuelle et aux spécificités locales et explique également la diversité des pratiques pénales selon les tribunaux. «  A son arrivée en 2017, le procureur de Lozère promettait : «  je serai dans l’écoute attentive et le respect de l’individu”.
 
Cette « intervention souple au cas par cas » qui devrait être celle du parquet ou cette « écoute attentive » que promettait le procureur sont encore espérées sur le terrain : le nombre et la durée des retraits de permis en Lozère semblent particulièrement importants alors que les conséquences sociales y sont bien plus graves qu’en zone urbaine. 

« Le problème c’est que il s’agit de jeunes, de gens en âge de travailler ou qui ont des enfants qui sont ainsi contrôlé et ne peuvent plus bouger. Pour des territoire déjà sinistrés comme les nôtres, que l’on a du mal à repeupler, c’est grave, et tout çà sans que je ne vois d’éléments sur une vague d’accidents qui pourraient être dûe au cannabis au volant » se plaint Jean Hannart, maire de Sainte Croix Vallée Française. 

Annie Goiset est maire de Molezon. Elle ne comprend pas que l’on ait « une peine avant la peine  » et assure que les conséquences du moindre retrait de permis sont « épouvantables en zone très rurale » . Elle dit avoir perçu un fort sentiment d’injustice car dans une zone facile à contrôlée «  il n’y qu’une route : on contrôle à un point, on prend tout le monde. Dans une ville , boucler tout un quartier, ils ne pourraient pas. « Cette élue se désespère de voir ces « punitions plus faciles à distribuer qu’ailleurs , aux conséquences plus graves qu’ailleurs ».
 
La préfète de Lozère Me Christine WILS-MOREL déclarait pourtant comme priorité , lors de sa prise de fonction le 20/11/2017, « celle du développement économique et de l’emploi » car « les équilibres économiques peuvent être fragiles  » et « la lutte contre toutes les fractures qu’elles soient sociales, car personne ne mérite d’être laissé au bord du chemin. » Permis retiré, c’est pourtant bien sur le bord des routes que sont laissés des hommes et des femmes de Lozère avec des procédures perçues comme injustes et expéditives pour une efficacité en terme de sécurité routière qui peine à convaincre. Certains fonctionnaires de police doutent : « Ces lois sont injustes « , « On en a marre d’arrêter des gens qui n’ont pas le profil de délinquants  » , « on voit bien que vous êtes en état de conduire » , « on fait ce qu’on nous demande, mais bon…  » , des petites phrases qui percent comme autant de fausses notes dans le concert de la soumission à la politique du chiffre. 

Dans le documentaire « Dans la tête d’un flic « réalisé par F.Chilowicz en 2017, un policier se désespère : « en contrôlant cette personne qui est habillée ou se coiffe comme çà on va trouver quelquechose, un joint ou quelques grammes de shit. C’est un peu police business. Et après on ne comprend plus à quoi on sert , les gens n’ont plus confiance en nous. »
Tout comme la sécurité ou la santé publique , la sécurité routière devient un alibi à la répression des fumeurs de cannabis : la Mission Interministérielle de lutte contre les Drogues précise ainsi qu’ « il convient simplement d’établir si le conducteur a fait usage de produits stupéfiants et non qu’il se trouvait sous l’influence de stupéfiants ». On sanctionne bien l’usage et non l’abus, l’illégalité et non la dangerosité au volant.
 
Et pourtant des solutions existent. Au Canada par exemple, les fonctionnaires de police effectuent sur le bord de la route un « Test de Sobriété Normalisé ». C’est une démarche simple et rapide en trois étapes : test oculaire, marcher/se retourner et se tenir sur un pied. Avec ce test, le fonctionnaire peut poser le diagnostic de « Conduite à facultés affaiblies » . Les tests salivaires et sanguins viennent dans un second temps objectiver la substance incriminée et la peine prononcée dépend du taux sanguin retrouvé. Cette procédure objective et nuancée en fonction de chaque situation nécessite des fonctionnaires formés à la subtilité et au dialogue avec les citoyens, source de respect mutuel. 

Mais en France, en préférant la politique du chiffre à la raison, c’est la confiance en l’état de droit qui vacille.
____________________
Charles Hambourg
 
Source : lundi.am
 
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Par mrpolo,
Le gouvernement a une nouvelle fois fermé la porte à toute évolution de la législation sur le cannabis, malgré le constat d’échec unanime sur la politique répressive en place depuis cinquante ans
Illustration © Kak
Le gouvernement a exclu jeudi toute légalisation du cannabis à usage récréatif, une piste avancée notamment par le Conseil d’analyse économique, un think tank rattaché à Matignon, dans un rapport tirant les conséquences de « l’échec de la prohibition » qui n’est jamais parvenue à enrayer la consommation, l’une des plus élevées d’Europe. Une vingtaine de députés, dont certains appartenant à la majorité, ont pour leur part déposé une proposition de loi ouvrant la voie à une « légalisation contrôlée » similaire à celle sur le tabac et l’alcool.
A peine entrevue, la perspective d’une légalisation du cannabis est aussitôt partie en fumée. « La position du gouvernement est claire : nous sommes contre la légalisation à usage ludique », a balayé jeudi sur LCI la ministre des Transports Elisabeth Borne. Enième clap de fin pour l’un des plus vieux serpents de mer de la politique française. Les lignes semblaient pourtant avoir bougé avec la publication, le matin même, d’une note du Conseil d’analyse économique (CAE), un organisme de réflexion placé auprès du Premier ministre. Deux chercheurs, Emmanuelle Auriol et Pierre-Yves Geoffard, défendent dans ce document l’idée d’une légalisation « strictement encadrée » de la consommation afin de « reprendre le contrôle » du marché et tirer les leçons de l’échec de la prohibition mise en place depuis maintenant près de cinquante ans.
 
La sortie de ce rapport s’est doublée d’une offensive législative, puisqu’une proposition de loi en ce sens a été déposée jeudi par le député François-Michel Lambert (Libertés et territoires) avec le soutien d’une vingtaine de ses collègues. La veille, près de 70 médecins, économistes et personnalités politiques (dont plusieurs maires de banlieue) ont réclamé à leur tour une légalisation complète dans une tribune publiée par l’Obs. Tous dénoncent « l’impasse » de la situation actuelle et appellent à en finir avec le statu quo, dans un contexte marqué par une évolution de la législation dans de nombreux pays ces dernières années, à l’image du Canada, des Etats-Unis ou de l’Uruguay.
 
Depuis des années, études, rapports et analyses s’empilent. Chaque fois, le même constat est porté : la politique de prohibition appliquée depuis une loi de 1970 ne fonctionne pas. Pire, le nombre des consommateurs français est non seulement l’un des plus élevés de l’Union européenne, mais aussi significativement plus important que dans des pays où la détention et la consommation de cannabis pour un usage personnel ont été dépénalisées. En 2017, on comptait ainsi environ 5 millions de consommateurs dans l’Hexagone, dont 700 000 usagers quotidiens, selon un baromètre de Santé publique France conduit avec l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).
 
Loi archaïque. « Le système de prohibition français est à la fois coûteux et inefficace », notent d’ailleurs les deux rapporteurs du CAE. Et pour cause. Alors que la plupart des études scientifiques concluent à la nocivité du cannabis pour le développement cérébral des adolescents, « la France affiche un des plus forts taux d’expérimentation du cannabis au monde, en particulier chez les jeunes de moins de 17 ans (50 % en 2014) », relèvent Emmanuelle Auriol et Pierre-Yves Geoffard. Un rapport parlementaire rédigé en 2014 par les députés Anne-Yvonne Le Dain (PS) et Laurent Marcangeli (ex-LR) était arrivé à la même conclusion, à savoir « l’indispensable révision de la loi de 1970. »
 
Ce texte, qui punit théoriquement le fait de fumer un joint d’un an d’emprisonnement et d’une amende de 3 570 euros, est au cœur du problème. Le cannabis y est considéré comme n’importe quel autre produit stupéfiant, au même titre que des substances comme la cocaïne et l’héroïne, alors même que « sa dangerosité́ semble plus faible que celles de l’alcool et du tabac » dont la vente, la production et la consommation sont pourtant tolérées, comme le notait déjà le rapport parlementaire de 2014. Cette situation a un impact critique sur le travail de la police et de la justice : près de « 100 000 interpellations par an pour simple usage, correspondant à plus d’un million d’heures de travail des forces de l’ordre », d’après le rapport du CAE !
 
« En privé, la plupart des policiers affirment qu’ils ont autre chose à faire, notamment par rapport au trafic et à la consommation de crack qui sont un gros problème à Paris », assure Ingrid Metton, avocate pénaliste spécialiste du sujet. « En comparution immédiate, on voit tout le temps des gamins qui viennent de villes ou de quartiers défavorisés où ils n’ont pas accès à l’emploi ni à des formations valables. Ils se retrouvent pris dans des réseaux de trafiquants avant de se voir condamner à un, voire deux ans de prison. On brise des vies et c’est dramatique », poursuit-elle.
 
Le système prohibitionniste apparaît donc comme particulièrement archaïque, incapable de protéger la santé des plus jeunes tout en mobilisant d’énormes moyens pour réprimer un usage qui touche désormais toutes les classes d’âge (en 2017, la prévalence était de 9,4 % chez les 35-44 ans et 5,7 % pour les 45-54 ans selon les statistiques de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies). « On est face à des idées préconçues, notamment le mythe selon lequel le cannabis est un stupéfiant puisqu’il a été classé comme tel, malgré ses vertus thérapeutiques et l’existence de variétés non psychotropes », explique Ingrid Metton.
 
Manne financière. Personne, au demeurant, ne préconise une légalisation sauvage mais bien un alignement sur l’alcool et le tabac. « La consommation est monstrueuse, la législation n’est pas adaptée au terrain et n’est jamais appliquée à la lettre. On nage en plein déni français », regrette le maire d’Ajaccio Laurent Marcangeli, dont le rapport avait été rejeté à l’époque par la ministre de la Santé Marisol Touraine. Si l’élu corse est opposé à toute forme de légalisation car « l’interdit doit demeurer », il s’était cependant prononcé pour une contraventionnalisation du délit de consommation afin d’en finir avec les procédures judiciaires à répétition.
 
Cinq ans plus tard, il estime que « rien n’a changé » malgré un constat d’échec unanimement partagé.
L’opinion publique a elle aussi évolué sur cette question, bien que timidement. Une enquête de l’Ifop pour Terra Nova et ECHO Citoyen publiée le 10 juin 2019 indiquait ainsi que 51 % des personnes interrogées se prononçaient pour une « régulation et un encadrement du cannabis » avec des règles strictes et un maintien de l’interdiction pour les mineurs et la conduite.
 
Un chiffre finalement assez faible, qui explique sans doute en partie la réticence des responsables politiques à s’engager sur ce terrain, malgré l’évolution du contexte international. Si les expériences de légalisation à l’étranger ont montré certaines limites, elles permettent également de se faire une idée de l’impact économique éventuel d’une telle réforme en France.
« Suivant deux scénarios de consommation, le nombre d’emplois créés pourrait varier de 27 000 à 80 000 et les recettes fiscales aller de 2 à 2,8 milliards d’euros », note le rapport du CAE. Une manne financière qui permettrait de financer une politique de prévention plus efficace et de mieux faire respecter l’interdiction imposée aux mineurs.
 
Si la légalisation du cannabis n’est pas la panacée, notamment si elle est mise en place dans un seul pays, la société semble évoluer bien plus vite que ses représentants sur ce sujet. « On est dans un mouvement global et il n’y aura pas de retour en arrière possible », avertit l’avocate Ingrid Metton. Après cinquante ans de prohibition, les graines de la libéralisation ont bien germé.
 
Par Raphaël Proust
Source: lopinion.fr
 
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Par mrpolo,
Mercredi, une proposition de loi pour légaliser le cannabis recevait le soutien de plusieurs députés de différents bords politiques. Jeudi, L’Obs relayait un appel de 70 personnalités sur le même sujet. Si le débat revient constamment, la France reste invariablement campée sur ses positions. Pour quelles raisons?
Photo: La légalisation du cannabis fait débat en France. (Sipa)    
 
Mercredi, le Comité scientifique spécialisé temporaire, dans son avis public, recommandait d’autoriser l’usage thérapeutique du cannabis pour soulager certaines douleurs. Ce jeudi matin, le conseil d’analyse économique enfonce le clou en conseillant à l’exécutif de légaliser cette drogue douce et de réinvestir les profits dans la prévention. La réponse ne se fait pas attendre : "Le gouvernement reste clairement opposé à la légalisation du cannabis", confirme une source de Matignon à BFMTV. Sur la matinale de LCI, Elisabeth Borne, ministre des transports, réaffirme : "La position du gouvernement est très claire : il n’y aura pas de légalisation du cannabis, une réflexion est en cours sur l’usage thérapeutique."
Voici toutes les raisons pour lesquelles ça coince.
 
L'opinion publique est partagée
Selon une enquête réalisée fin 2018 auprès d’un public adulte par l’observatoire français des drogues et de la toxicomanie (OFDT), 54% des sondés déclarent être opposés à la légalisation du cannabis. En juin 2018, une autre enquête de l’Ifop réalisée pour ECHO Citoyen et Terra Nova, dévoile que seuls 44% des sondés sont favorables à son autorisation sous certaines conditions.
Et si 51% des Français seraient favorables à une régulation et un encadrement du cannabis par l’Etat, ils sont 53% à penser que cela favoriserait les addictions. 43% estiment même que cette régulation pourrait contribuer à la perte de valeurs morales.
 
On craint que le nombre de consommateurs augmente
Les Français sont déjà sur la première marche du podium, puisque ce sont les plus gros consommateurs en Europe. "On a très peur que si le cannabis est légalisé, ce soit une incitation à consommer", confiait Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, en janvier 2017 au magazine Le Bonbon. Selon l’analyse comparée des expériences de régularisation du cannabis menée par l’OFDT en 2017, les résultats sont partagés.
 
Dans les Etats de Washington et du Colorado, aucune hausse de consommation n’est observée chez les mineurs. A la différence de l’Uruguay où tous les indicateurs annoncent une hausse de la consommation généralisée.
Rien à voir avec les résultats des Pays-Bas qui ont opté pour une tolérance des drogues douces dès 1976. La consommation des adultes, une des plus basse d’Europe, s’est depuis stabilisée et celle des jeunes scolarisés est même en recul selon les constatations de l’observatoire des drogues néerlandais en 2007.
 
Le cannabis est dangereux pour la santé, surtout des plus jeunes
On le sait depuis longtemps, fumer est dangereux pour la santé, que ce soit du cannabis ou du tabac. La fumée contient comme des produits néfastes et, pour certains, cancérigènes. Elle peut compliquer des maladies respiratoires et même favoriser leur apparition. Surtout, en augmentant la fréquence cardiaque, fumer favorise la haute pression artérielle et la survenue d'infarctus. En tant que psychotique, le cannabis augmente le risque de psychose, avec des hallucinations, des idées paranoïdes. Il peut aussi provoquer chez des consommateurs réguliers, des symptômes dépressifs, de l’agitation, de l’irritation…
 
Selon l’OFDT, l’adolescence est la principale période d’initiation au cannabis. "Les premiers usages interviennent dès le collège et tendent à s’installer et à se diversifier au fil des années", note le rapport "Drogues et addictions – données essentielles" de 2019. Avec des conséquences plus néfastes que chez l’adulte.
"Les processus de maturation cérébrale (qui se poursuivent jusqu’à environ 25 ans) entraînent une vulnérabilité exacerbée de l’adolescent vis-à-vis de la neurotoxicité des substances psychoactives en général. Une zone du cerveau, le cortex préfrontal, qui permet la prise de décision, l’adaptation du comportement à la situation, est plus particulièrement concernée par cette maturation à l’adolescence", explique les chercheurs de l’INSERM dans leur expertise collective, "Conduite addictive chez les adolescents", menée en 2014.
 
Le marché des spiritueux pourrait être menacé
Ce n’est pas pour rien que les géants de l’alcool s’intéressent de près au marché du cannabis et qu’en août 2018, Constellation Brands (bières Corona, vodka Svedka) a investi 4 milliards de dollars dans une entreprise canadienne spécialisée dans cette drogue douce, comme le dévoilait le magazine Sciences et Avenir.
Des chercheurs de l’université du Connecticut et de Géorgie ont constaté une baisse de 12,4% de la vente d’alcool dans les comtés américains ayant autorisé le cannabis thérapeutique. Si les professionnels du secteur, aux Etats-Unis, démentent cette tendance, estimant qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions, le risque continue de planer au-dessus du marché des spiritueux.
 
On manque de connaissances sur le cannabis thérapeutique
Selon l’enquête Ifop réalisée pour ECHO Citoyen et Terra Nova, 82% des Français sont favorables à un usage médical encadré du cannabis. Le gouvernement a annoncé y réfléchir mais des freins restent encore à lever. En décembre dernier, le professeur Axel Kahn, président du comité éthique et cancer, sollicité par une malade sur l’usage du cannabis thérapeutique, déclarait à Libération que "la littérature scientifique sur les effets thérapeutiques du cannabis restait insuffisamment concluante, notamment en raison de défauts méthodologiques des études jusqu’à présent réalisées."
 
"Il existe des médicaments à base de cannabis, c’est du cannabis médical sous forme de gélules, ces médicaments sont autorisés mais ils sont en négociation de prix. Lorsque le prix sera fixé, des personnes vont avoir accès à ces médicaments", déclarait en juillet dernier Agnès Buzyn au micro de RMC.
 
 A l’heure actuelle, il n’existe que deux médicaments autorisés en France : Le Marinol et le Sativex. Le premier, destiné au traitement de douleurs neurologiques, est accessible seulement à partir d’une autorisation temporaire d’utilisation nominative et seulement en pharmacie hospitalière. Le second, utilisé pour le traitement de la sclérose en plaques, a reçu l’autorisation de mise sur le marché, mais n’est toujours pas disponible en pharmacie. 
 
Par Elise Forestier
Source: lejdd.fr
 
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Par mrpolo,
Explosif ! Un think tank rattaché à Matignon défend les mérites d’une légalisation, en créant un monopole public de la production et de la vente de cannabis. Mais Emmanuel Macron y est plutôt hostile.
 
Photo: Ouverture de Cofyshop, à Paris, en juin 2018. La boutique, censée vendre un dérivé légal de cannabis, a vite été fermée par la police.  Ip3 Press/Maxppp
 
C’est un pavé dans la mare que devrait lancer le 20 juin Conseil d’analyse économique (CAE). Ce très sérieux aréopage d’économistes, rattaché à Matignon et dirigé par Philippe Martin, un proche d’Emmanuel Macron, doit publier une note pour défendre la légalisation du cannabis. Ses auteurs, Emmanuelle Auriol et Pierre-Yves Geoffard, issus des prestigieuses écoles d’économie de Toulouse et de Paris, estiment qu’elle permettrait "à la fois de lutter contre le crime organisé, de restreindre l’accès au produit pour les plus jeunes et de développer un secteur économique, créateur d’emplois et de recettes fiscales".
 
La proposition est d’autant plus audacieuse que le chef de l’Etat s’est, jusqu’à présent, montré plutôt frileux sur le sujet. Certes, le gouvernement s’est dit récemment ouvert à une expérimentation du cannabis thérapeutique et il a fait un petit pas vers la dépénalisation de l’usage récréatif, en instaurant une amende forfaitaire de 200 euros pour les petits consommateurs. Mais pas question, pour l’instant, d’aller vers une légalisation complète, comme c’est le cas au Canada et dans onze Etats américains. La note du CAE pourrait- elle infléchir sa position ?
 
Des boutiques agréées
Les économistes partent d’un constat d’échec bien connu : la France est l’un des pays les plus répressifs en matière de lutte contre le cannabis, elle y consacre beaucoup d’argent et, pourtant, elle fait figure de champion européen en matière de consommation, en particulier chez les jeunes. Or, les études universitaires montrent que les effets nocifs du cannabis sur la santé sont plus prononcés chez les adolescents que chez les adultes, pour lesquels une consommation modérée est relativement indolore.
 
C’est pourquoi la note prône une légalisation du marché, assortie d’une interdiction de vente aux mineurs. Pour contrôler la consommation des jeunes, les auteurs plaident pour une gestion étatique centralisée, comme en Uruguay ou au Québec, plutôt qu’un marché privé régulé, en place dans d’autres provinces canadiennes et certains Etats américains. "Il est préférable, pour les protéger, d’avoir la mainmise sur l’organisation du secteur et son fonctionnement plutôt que de subir les mécanismes du marché. "
 
L’Etat exercerait son monopole en octroyant des licences à des producteurs agréés et à des boutiques spécialisées ne vendant que du cannabis. Les économistes recommandent de créer une autorité administrative indépendante pour gérer ces licences et réguler le marché. "Cette solution aurait l’avantage de limiter l’appétence des pouvoirs publics pour les rentrées fiscales liées au cannabis et leur capture par les lobbys du secteur qui ne manqueront pas de se former." L’autorité devra veiller à ce que la production soit assez importante et de bonne qualité, et les prix suffisamment attractifs, pour détourner les consommateurs du marché noir et affaiblir les organisations criminelles.
 
Emplois et impôts
Actuellement, le prix de vente du cannabis illégal se situe autour de 11 euros le gramme, pour un coût de production de seulement 1 euro. Selon le CAE, un prix de vente au détail, hors taxes, de 5 euros serait suffisant pour rémunérer correctement producteurs et distributeurs. En y ajoutant la TVA et un droit d’accise de 50 %, on aboutit à un prix final de 9 euros. "Un tel prix permettrait à la fois de lutter contre le marché illégal en ayant un niveau de taxation similaire à celui du tabac." Dans un premier temps, il pourrait même être fixé à un niveau inférieur pour assécher le marché criminel, avant que l’Etat monte progressivement le niveau des taxes afin de limiter la consommation. Une solution également défendue par l’économiste Christian Ben Lakhdar, dont les travaux ont, en partie, inspiré la note.
 
Enfin, le CAE a tenté de mesurer les effets économiques de cette légalisation. Pour cela, il a retenu deux scénarios de consommation annuelle de cannabis, de l’ordre de 500 ou 700 tonnes pour toute la France. En se basant sur les exemples de la Californie et du Colorado, les économistes estiment le nombre d’emplois créés par tonne de cannabis entre 55 et 114. Soit, à l’échelle du pays, de l’ordre de 27 500 à 80 000 postes, selon les scénarios retenus.

Quant aux recettes fiscales récoltées par l’Etat, elles seraient comprises entre 2 et 2,8 milliards d’euros. Les auteurs suggèrent d’utiliser cette manne en renforçant les politiques de prévention, notoirement insuffisantes, et les moyens policiers pour faire respecter l’interdiction de vente aux mineurs et lutter contre les gros trafiquants. "Ainsi, bien qu’on les oppose généralement, légalisation et répression sont des politiques publiques complémentaires."
 
Pas sûr toutefois que cela suffise à emporter l’adhésion des policiers, qui restent pour le moins réticents. "La légalisation est une voie très incertaine, il faut attendre d’avoir plus de recul sur les expériences étrangères », plaide Vincent Le Beguec, patron de l’Office central de lutte contre le trafic de stupéfiants. Ce dernier craint que les réseaux criminels ne reportent leurs efforts sur d’autres drogues, notamment la cocaïne. « Or, sur ce marché, la hausse de l’offre entraîne celle de la demande."
 
Un coût social très élevé : Le cannabis coûterait 919 millions d’euros par an à la collectivité. Cette estimation approximative, reprise par le CAE, a été calculée par l’économiste Christian Ben Lakhdar dans de précédents travaux. Sur ce total, 568 millions d’euros sont des dépenses publiques stricto sensu. La plus grande part (523 millions) est consacrée aux moyens de police, de gendarmerie et de douanes affectés à la lutte contre le trafic de cannabis (saisies, interpellation des usagers, arrestations des trafiquants) ainsi qu’aux services judiciaires et pénitentiaires. A peine moins de 45 millions sont réservés à la prévention, clairement le parent pauvre du budget, et aux soins hospitaliers des pathologies dues au cannabis. Enfin, l’économiste évalue à 351 millions d’euros les pertes de revenus, de production et de prélèvements obligatoires, liées au décès ou à l’emprisonnement des usagers et des trafiquants.Malgré une des législations les plus strictes en la matière, la France ne parvient pas à endiguer la consommation de cannabis chez les jeunes.
 
Source: challenges.fr
 
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Par mrpolo,
La guerre contre la drogue est un cercle vicieux : elle crée plus de violence et augmente le bénéfice des dealers.
 
Photo: Marijuana Chihuahua Dog by Chris Yarzab (CC BY 2.0) — Chris Yarzab, CC-BY
 
La guerre contre la drogue est une mauvaise chose. Non pas que chacun devrait en  consommer, mais plutôt parce que la prohibition nuit davantage à la société qu’elle ne l’améliore.
Plus encore, bien que je sois personnellement contre sa consommation, je défends le principe libertarien selon lequel chaque individu devrait être libre de disposer de son corps comme il l’entend, même pour des choses idiotes.
 
Les dernières recherches
Pour défendre cela d’un point de vue pragmatique, nous nous appuierons aujourd’hui sur une récente étude tout à faire surprenante, réalisée par Evelina Gavrilova, Takuma Kamada, et Floris Zoutman (respectivement deux économistes et un criminologue), dont voici le résumé :
 
En un mot comme en cent : dépénalisez l’usage des drogues, et le nombre de crimes diminue.
Voici pour ceux qui souhaitent un exemple pertinent issu de l’analyse économique de l’étude :
 
 
Ci-dessous, le graphique montre comment la légalisation entraîne des pertes importantes pour les dealers.

On pourrait assimiler la zone grisée en une perte sèche comme lors de la mise en place d’une taxe. Il faut néanmoins garder en tête que les pertes subies par les trafiquants de drogue sont bénéfiques pour la société, à l’inverse des pertes dues à une mauvaise politique fiscale.
 
L’esprit de la guerre contre la drogue
Après le volet économique, basculons du côté administratif pour saisir l’esprit de la guerre contre la drogue à partir d’un fait réel :
 
 
Oui. Vous avez bien lu. Ceux qui font la guerre à la drogue menacent de tuer leurs chiens si jamais le cannabis est légalisé. (Note : après de sévères critiques, le chef du département de police en question a formellement nié que cela arriverait.)
Pas besoin de dire qu’il s’agit d’une version tordue des manigances du Washington Monument1. Comme cela s’est passé dans le Massachusetts il y a quelques années.
Terminons enfin par un regard malin, et à la fois précis, du système actuel :
 

 
J’aime particulièrement le dernier cycle, celui qui montre que la violence engendre toujours plus de violence, bien qu’il aurait aussi pu afficher que cela entrainait aussi des profits encore plus grands pour les dealers.
La bonne nouvelle est que nous sommes en train de remporter cette bataille. De plus en plus d’États légalisent, et de plus en plus de personnalités nous soutiennent ( aussi bien des libertariens tels que John Stossel and Gary Johnson, mais aussi des sceptiques classiques comme  Pat Robertson, Cory Booker, Mona Charen, John McCain, ou encore Branson).
PS : le seul inconvénient lié à la légalisation est qu’elle devient pour les politiciens une nouvelle source de recette fiscale.

Traduction pour Contrepoints de How Marijuana Legalization Reduces Violent Crime and Puts Drug Smugglers out of Work.
Cet article a été publié une première fois en 2018
  Washington Monument Ploy, tactique politique consistant à couper les services publics les plus visibles, les plus populaires et/ou les plus utiles tout en ne touchant pas aux services publics les moins importants. Cela afin de faire pression sur le législateur.  
Par Daniel J. Mitchell.
Source: contrepoints.org
 
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