420 (Four Twenty) : la fête du cannabis fait son retour
Par mrpolo, dans Ce que nous avons retenu...,

Le 20 avril est un jour férié pour les amateurs de marijuana ; il donne lieu à des offres spéciales dans les dispensaires et à des festivals.

 
Retour sur l'origine absolument inattendue et totalement sauvage du 420
 
Qu'ont en commun le phare de Point Reyes, le chimiste français Louis Pasteur et le groupe Grateful Dead ? Eh bien, ils font tous partie de l'histoire de l'origine du 420, qui est passé méthodiquement d'un code secret au jargon de l'herbe.
 
En 1971, cinq étudiants du lycée de San Rafael en avaient assez des matchs de football du vendredi soir et cherchaient à faire la fête. Les cinq étudiants se sont appelés les "Waldos", en référence au mur sur lequel ils s'asseyaient dans leur école. Le mur, situé dans la cour principale devant la cafétéria, était l'endroit idéal pour que les Waldos travaillent sur les impressions de leurs camarades de classe et des enseignants.
 
Ils ont commencé à occuper leur temps avec des aventures appelées "safaris", après que Steve Capper les ait emmenés dans ce qui est maintenant la Silicon Valley à la recherche d'une ville holographique dont il avait entendu parler dans Rolling Stone. Les safaris étaient un moyen pour les Waldo de se mettre au défi de trouver quelque chose d'original à faire. La plupart ont lieu dans la région de la baie de San Francisco, mais il arrive qu'ils se déplacent plus loin en Californie. Il y avait deux règles aux safaris : Ils devaient aller dans un endroit nouveau, et les participants devaient être défoncés.
 
Un jour, les Waldo se sont retrouvés à 16 h 20 pour un "safari" et ont fumé toute la Panama Red et l'Acapulco Gold - des variétés de marijuana populaires à l'époque pour leur puissance et leurs qualités énergisantes - qu'ils pouvaient se procurer. La mission de ce safari particulier était de trouver une parcelle d'herbe abandonnée. L'heure de la rencontre est restée dans les mémoires, tout comme le choix de l'herbe et leur bande-son constante composée de New Riders of the Purple Sage, Grateful Dead et Santana. Finalement, "420" est devenu le code secret des Waldo quand ils voulaient fumer.
 
Le 420, qui n'est plus un secret, est devenu une représentation de la culture du cannabis - qu'on l'aime ou qu'on le déteste - et un jour et une heure observés par les amateurs de cannabis du monde entier. C'était même un récent indice de "Jeopardy !
Les Waldo sont Capper, Dave Reddix, Jeffrey Noel, Larry Schwartz et Mark Gravitch. Ils ont soigneusement documenté les origines du terme avec des lettres portant le cachet de la poste, des coupures de journaux de lycée et des dossiers de l'armée américaine pour corroborer leur premier safari de 16h20.
 

Dave Reddix
(Alanna Hale / Pour le Times)
 
En 2002, Capper et Noel ont parlé au Times du rôle qu'ils ont joué dans la création du célèbre argot de la weed, mais ils n'ont pas voulu révéler leurs noms dans la presse en raison de la stigmatisation du cannabis à l'époque. Vingt ans plus tard, les Waldo ne sont plus anonymes dans le Times, alors que la légalisation du cannabis gagne le pays au niveau des États (le cannabis est toujours illégal au niveau fédéral). Capper et Reddix, qui n'ont pas hésité à parler du 420 ces dernières années, se sont entretenus par téléphone pour expliquer comment ils ont vécu le fait de voir le terme prendre une vie propre et leur point de vue sur l'avenir de la weed. Cette conversation a été modifiée pour des raisons de longueur et de clarté.
 
Quel était le premier safari de 16h20 ?
 
Capper : Un jour, on était tous les cinq assis sur le mur et un copain est arrivé et a dit que son frère était dans les garde-côtes, et qu'un groupe de gars des garde-côtes faisait pousser du cannabis sur la péninsule de Point Reyes. Ces gars pensaient que leur commandant était sur leur trace et qu'ils allaient se faire arrêter. Alors, ils ont décidé d'abandonner ce projet de culture d'herbe. Et ils ont dit [à mon ami], "Hé, si toi et tes amis voulez aller la cueillir, voici une carte."
Donc, [mon ami] est venu me voir et m'a dit, "Hey, voici cette carte avec de l'herbe gratuite à cueillir."
Reddix : C'était une évidence. Nous devions le faire, non ?
 

 La Chevy Impala 1966 de Steve Capper.
(Steve Capper)
 
Capper : Jeff et Larry avaient un entraînement de football après l'école. L'entraînement de football durait environ une heure, juste le temps pour eux de se doucher, de s'habiller et de nous rejoindre. Nous nous sommes rencontrés devant une statue de Louis Pasteur, un chimiste, sur le campus.
Reddix : Nous avons décidé de nous y retrouver à 16h20. Nous nous sommes défoncés devant la statue, puis nous avons sauté dans la Chevy Impala 66 de Steve, et nous sommes partis à la recherche de ce patch, en nous défonçant tout le long du chemin. Et peut-être que c'est la raison pour laquelle nous ne l'avons pas trouvé.
Capper : On se rappelait les uns aux autres dans les couloirs pendant la journée, "420 Louis".
 
Reddix : Après ça, on a réalisé que c'était un code secret qu'on pouvait utiliser. On a laissé tomber la partie "Louis". On pouvait l'utiliser devant nos parents, nos professeurs, les flics, nos amis, n'importe quoi, et ils ne savaient jamais de quoi on parlait.
Comment avez-vous eu accès à l'herbe à l'époque ?
Reddix : Nos frères en avaient généralement, ou des amis. Et, au début, l'herbe n'était pas aussi bonne que maintenant. C'était de l'herbe brune et sale. Vous achetiez un sac d'herbe à quelqu'un pour 50 dollars. Ils appellent ça un sac de quatre ou cinq doigts. Il n'était même pas pesé. Vous leviez vos doigts pour voir à quelle profondeur il était, et il était généralement rempli de tiges et de graines.
 
Le bouchon : Les gens sont prompts à oublier cela à cause de l'environnement actuel. La marijuana était certainement illégale. Les conséquences étaient bien réelles. La fumer, la transporter, la vendre, l'acheter, tout était secret et nécessitait beaucoup d'énergie. Vous pouviez aller en prison pendant 10 ans pour un joint. C'était tout simplement ridicule. Mais je pense qu'étant donné ce danger et le fait de s'en sortir ensemble, il y avait comme une fraternité de hors-la-loi du cannabis.
 
Quand avez-vous réalisé que 420 était plus qu'une blague entre vous ?
 
Reddix : Nous avons consommé du 420 pendant plusieurs années, et en 1975, lorsque le Grateful Dead a fait une pause dans ses tournées, mon frère était très ami avec Phil Lesh (le bassiste du Grateful Dead) et Phil a demandé à Patrick (le frère de Reddix) s'il voulait gérer quelques uns de ses groupes.
 
Il m'a engagé comme roadie et nous fumions de l'herbe dans les coulisses avec Phil Lesh, David Crosby, Terry Haggerty, et je consommais du 420. Ça a filtré à travers les gens des coulisses et ça a filtré dans la communauté Grateful Dead. Et c'est comme ça que ça a commencé à entrer dans le lexique de la communauté Dead.
 
Steve, étiez-vous au courant que le 420 était utilisé par la communauté Grateful Dead ?
 
Capper : Eh bien, Waldo Mark, son père s'occupait des besoins immobiliers des Grateful Dead. Ils avaient besoin d'endroits pour répéter, d'endroits pour stocker leur matériel. Ils avaient toute une organisation à soutenir, et ils avaient besoin de bureaux. Ils achetaient des maisons dans les collines du comté de Marin. Le père de Mark disait : "Hé, ils partent en tournée. Ils ont besoin de quelqu'un pour garder leur maison et s'occuper de leurs animaux."
Le père de Mark nous mettait sur la liste des invités, on était dans les coulisses avec eux et on utilisait ce terme. On leur passait un joint et on utilisait le terme "420".

High Times Magazine a écrit sur le 420 en 1991. Comment cela s'est-il produit ?
 
Capper : Les célébrations du 420 ont eu lieu pendant des années à un niveau plus petit ici dans le comté de Marin.
Reddix : Et c'est devenu public parce que l'un des rédacteurs de High Times, en 1991, était à un concert de Grateful Dead, et il a vu un prospectus qui disait, "Retrouvez-nous pour célébrer le 420 le 20 avril au sommet du Mont Tamalpais sur Bolinas Ridge."
Ils ont fait un petit article là-dessus. Et puis ils ont commencé à utiliser 420 dans leurs articles et à y faire référence.
 

"Les gens sont prompts à oublier cela à cause de l'environnement actuel. La marijuana était certainement illégale. Les conséquences étaient très réelles", se souvient Steve Capper.
(Alanna Hale / Pour le Times)

Comment avez-vous ressenti les célébrations du 420 ?
 
Capper : [Les célébrations] ont été en quelque sorte le point de départ de la légalisation de la marijuana. C'était le début de l'activisme [de la marijuana] et de la riposte. Les médias ont commencé à rendre compte de ces rassemblements et, soudain, le 20 avril est devenu une sorte de forum dans les médias pour discuter de la suppression des drogues et de la légalisation de la marijuana.
Reddix : Et [un exemple précoce] de légalisation de la marijuana en Californie était le SB 420.
Capper : Donc, à cet égard, 420 a certainement été un catalyseur pour la légalisation et la réforme.

Vous avez écrit une lettre à High Times ?
 
Reddix : Nous avons contacté Steven Hager de High Times en 1998. Il est venu ici et nous a rendu visite. Nous l'avons emmené dans tous les endroits où nous aimions aller. Et puis il est revenu et a écrit cet article, et puis il est allé à la télévision avec ABC News, et il a dit, "J'ai trouvé les gars qui ont commencé."
 
Et en [2002], quand le L.A. Times a fait un article sur nous, c'était déjà semi-connu. Mais encore, beaucoup de gens ne savent pas qui a commencé.
Capper : Je lui ai écrit une lettre qui disait, "Hey, tout le monde pense que ce truc de 420 est un code de police. C'est des conneries. Ce n'est pas le moment où Jerry Garcia est mort. Ce n'est pas le nombre de composés chimiques dans la marijuana. Et nous avons des preuves physiques, des preuves, qui remontent aux années 1970."
 
Reddix : Nous lui avons montré ces lettres. Une lettre que j'ai écrite à Steve au début des années 70, quand il était à San Diego State. Je lui ai raconté comment j'ai eu ce job avec le groupe de Phil Lesh et que je me défonçais avec David Crosby. J'ai roulé un joint et je l'ai écrasé. Je l'ai mis dans l'enveloppe et j'ai dit à la fin de la lettre : "Un petit 420 pour ton week-end."
 

Une lettre du début des années 70 écrite par Dave Reddix à Steve Capper après que ce dernier ait quitté San Rafael pour l'université d'État de San Diego. La lettre comprenait un joint et un post-scriptum disant : "Un petit 420 ci-joint pour votre week-end."
(Steve Capper)
 
Comment les gens ont-ils essayé de faire des trous dans votre histoire ?
 
Capper : Nous n'avions jamais rencontré les gardes-côtes qui cultivaient l'herbe et les gens ont commencé à dire qu'il n'y avait pas de gardes-côtes.
Nous avons passé six ans à essayer de trouver [le frère de mon ami qui lui a donné la carte], à essayer de le retrouver. Et après six ans [en 2016], nous l'avons retrouvé. Il vivait sans abri dans les rues de San José. Nous l'avons retrouvé dans un rayon d'environ 5 km. Alors, j'ai engagé cette détective privée pour aller là-bas et voir si elle pouvait le trouver, et elle y est arrivée.
 
Le Super Bowl se déroulait à [Santa Clara cette année-là], et ils voulaient chasser tous les sans-abri de San Jose pour que la ville ait l'air propre. J'ai trouvé une boîte postale qu'il avait, et nous avons écrit à la boîte postale et dit, "Hey, nous savons que vous n'allez pas avoir un endroit où rester. Ils veulent expulser tous les sans-abri de la ville. Nous pouvons vous loger dans un hôtel pendant une semaine si vous voulez bien nous rencontrer et nous raconter votre version de l'histoire et ce dont vous vous souvenez."
 
Reddix : Nous avons pris contact avec [lui] et il nous a raconté son histoire. Il a dit qu'à l'époque, il travaillait dans un ranch tout près du phare.
Capper : Il a rejoint la réserve des garde-côtes.
Reddix : Et c'est pourquoi il voulait se débarrasser de cet écusson parce qu'il pensait qu'il serait arrêté ou renvoyé de la réserve.
Capper : L'un des principaux objectifs, parce que les gens doutaient de notre histoire, était d'obtenir ses dossiers de garde-côtes, et il l'a autorisé. Nous avons donc 166 pages de dossiers des garde-côtes américains prouvant qu'il était dans les garde-côtes en 1971 à cet endroit.
 
Y a-t-il eu un moment où vous avez senti que vous ne vouliez pas être associé au 420 ?
 
Reddix : Au tout début, aucun d'entre nous ne le voulait. Mais ensuite Steve et moi avons décidé de dire : "Hé, c'est à nous, nous devons le garder. Nous devrions le revendiquer."
Mais les trois autres Waldo, ils avaient des enfants à l'école, et ils ne voulaient pas être stigmatisés comme parents de marijuana. Alors, ils se sont tus jusqu'en 2012.

Qu'avez-vous prévu pour le 420 cette année ?
 
Capper : Il y a un artiste rock très célèbre. Son nom est Stanley Mouse. Il a fait toutes ces affiches du Fillmore dans les années 60. Il a fait une grande partie du travail artistique de Grateful Dead. C'est un ami de Larry, et il a fait une œuvre d'art que nous allons publier en tant que NFT le 4/20.
Reddix : Lorsque Larry a demandé à [Mouse], "Voulez-vous faire un NFT pour nous ?" Il a répondu : "Bon, d'accord, je pourrais le faire. Mais voici ce que je pense des NFT. Ça veut dire 'rien du tout'."
Capper : De plus, nous avons été occupés à essayer d'entrer en contact avec des cinéastes qui partageraient la vision de notre histoire, l'histoire de fond étendue et ses effets sociologiques.

Fumez-vous encore ?
 
Reddix : Nous fumons tous, mais pas quotidiennement.
 
Est-ce que les Waldo se réunissent pour le 420 ?
 
Reddix : Nous nous réunissons habituellement et parfois nous allons à la brasserie Lagunitas (Lagunitas-Heineken sort une ale spéciale Waldos pour le 4/20). Mais l'année dernière, pendant la pandémie, nous ne pouvions pas nous voir. Waldo, Larry et moi avons virtuellement fumé un joint ensemble sur FaceTime.
 
Que pensez-vous de la culture du cannabis en Californie en ce moment ?
 
Reddix : Eh bien, je pense que nous devons l'embrasser, mais ce n'est plus comme avant. Il n'y a pas la même ambiance que lorsque nous le faisions, mais il y a toujours une ambiance de communauté et de camaraderie.
Capper : Habituellement, il y a un bon esprit dans les dispensaires. Mais dans la mesure où il s'agit d'un simple magasin de détail, avec du marketing et des transactions financières, je préférerais que l'ambiance aille dans un de ces endroits qui ont le sentiment de recharge des années 70. La bonne volonté, la convivialité, la gentillesse, la tolérance. J'espère que ce genre d'esprit continuera à animer le secteur.

Vous vous réunissez souvent ?
 
Reddix : Nous nous parlons tous les jours ou tous les deux jours, et nous partons encore en safari de temps en temps.
Capper : Nous avons assisté aux mariages des uns et des autres, aux remises de diplômes de nos enfants, aux bat mitzvahs. C'est certainement une famille. Toute cette histoire montre que 420 n'est que la partie émergée de l'iceberg de l'histoire et de la culture Waldo.

 Dave Reddix, Steve Capper et les autres Waldo restent des amis qui se parlent tous les jours ou tous les deux jours.
(Alanna Hale / Pour le Times)
 
Source: latimes.com
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Bilan Macron. Cannabis : une dépénalisation douce, une répression forte
Par lifeisorganic,
Salut
 
Un petit article qui parle de notre chère plante sorti hier sur Médiapart (ici pour les abonné-es)
 
Pour les autres, abonnez vous, c'est un journal qui n'est acheté que par ses lecteurs !
 
 
Bilan Macron. Cannabis : une dépénalisation douce, une répression forte
En 2017, Emmanuel Macron jouait encore sur deux tableaux concernant le cannabis, tantôt favorable à la dépénalisation, tantôt conservateur. Une deuxième tendance qui s’est vérifiée tout au long de son quinquennat, en effaçant la première.
James Gregoire
3 mars 2022 à 20h16
    Environ 18 millions de personnes, soit 44,8 % de la population adulte en France, ont consommé, au moins une fois dans leur vie, du cannabis, selon une étude de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) de 2017. En 2020, toujours selon l’OFDT, 11 % des personnes interrogées, âgées de 18 à 64 ans, ont déclaré avoir consommé du cannabis au cours de l’année. Si la France reste la championne européenne de la consommation de cannabis, le bilan d’Emmanuel Macron sur la question est en revanche ambigu.
En 2016, dans son livre programmatique Révolution (Éditions XO), le futur président de la République affirmait que « la légalisation du cannabis a des intérêts, une forme d’efficacité ». « Il est vain de pénaliser systématiquement la consommation de cannabis », estimait-il à l’époque. Une formule répétée à l’identique sur France Inter. Et amendée, dès février 2017, dans les colonnes du Figaro : « Je ne crois pas à la dépénalisation des “petites doses” ni aux peines symboliques. Cela ne règle rien. »
 
(Note de LiO : je ne sais pas intégré la vidéo au post, mais je vous mets un lien, y a rien de très intéressant de toute façon, il a fait le contraire ...)
https://www.youtube.com/embed/p-4TiULPcPQ
 
Emmanuel Macron : « Cannabis : je crois que la légalisation a une forme d'efficacité. » #QuestionsPol © France Inter
 
D’abord effective dans quelques villes, fin 2018, une solution mixte a été retenue et étendue à l’ensemble du territoire en septembre 2020 : l’amende forfaitaire délictuelle. La consommation de cannabis est désormais punie de 150 euros à 450 euros d’amende, avec inscription au casier judiciaire. En un an, environ 100 000 amendes ont été distribuées, selon le ministère de l’intérieur. Signe que la consommation n’est pas en baisse, malgré un durcissement de la politique institutionnelle.
En 2015, Christophe Castaner, aujourd’hui patron des député·es La République en marche (LREM), se demandait pourtant si « une organisation de la vente médicale en pharmacie, pour la culture personnelle de chacun chez soi, ne permettrait pas de casser cette spirale “délinquantielle” que l’on connaît dans nos quartiers ». Spirale contre laquelle il a souhaité renforcer la lutte en 2019.
Devenu ministre de l’intérieur, il avait présenté, lors d’un déplacement à Marseille (Bouches-du-Rhône), 55 mesures pour lutter contre le trafic, de « l’international à la cage d’escalier ». Sa propositions phare ? La création de l’Office anti-stupéfiants (Ofast), composé de 150 enquêteurs et 16 antennes territoriales. « Si je l’ai lancé à Marseille, c’est parce que je savais que c’était la mère des batailles que nous devions conduire », soulignait-il alors.
Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur
Gérald Darmanin durcit encore le ton à son entrée Place Beauvau, en juillet 2020. Ce proche de Nicolas Sarkozy se veut extrêmement clair sur le sujet. « La loi de la République, c’est l’interdiction des drogues », affirmait-il sans sourciller à L’Union en septembre 2020. Dans la même interview, il déclarait aussi : « Je ne peux pas, en tant que ministre de l’intérieur, dire […] que l’on va légaliser cette merde. Et je dis bien “cette merde”. »
Le bilan d’Emmanuel Macron sur la question du cannabis reste ambigu. © Photo Romain Longieras / Hans Lucas via AFP
 
Emmanuel Macron saluera d’ailleurs son bilan en la matière à l’issue du Beauvau de la sécurité en septembre 2021 : « Rien que pour le premier semestre de cette année, c’est 37 % de saisies de cannabis, 91 % de saisies de cocaïne et 60 % de saisies d’héroïne en plus par rapport à 2020 », s’était ainsi félicité le chef de l’État, estimant que « les consommateurs de drogue sont des complices de fait » des trafiquants. Des propos qui faisaient écho à un entretien accordé au Figaro quelques mois plus tôt : « On se roule un joint dans son salon et, à la fin, on alimente la plus importante des sources d’insécurité… »
 
En ce qui concerne le trafic, on ne voit pas de nette évolution entre 2016 et 2021. © SSMSI - Ministère de l'intérieur
 
Le chef de l’État souhaitait faire de la lutte contre les trafics sa priorité. Les derniers chiffres publiés par le ministère de l’intérieur semblent toutefois ne pas aller dans ce sens. Le nombre de mis·es en cause pour trafic de stupéfiants en 2021 est en effet en hausse de 13 % par rapport à 2020 et en baisse de « seulement » 2 % par rapport à 2019. On retrouve le même niveau qu’en 2018. Même tendance du côté des usagers et usagères : la nouvelle amende forfaitaire représente plus de 50 % des procédures, signe d’une simplification administrative.
 
Plus récemment, la question du CBD (cannabidiol) a crispé l’exécutif. Ce dérivé du cannabis, contenant moins de 0,3 % de THC, est produit et commercialisé en France depuis 2018 sous forme d’infusions, de gâteaux ou encore d’huiles. Des commerces ont commencé à fleurir un peu partout dans le pays, la France maintenant toutefois l’interdiction de vendre des feuilles de chanvre.
 
La jurisprudence européenne étant plutôt progressiste sur ce sujet, Paris a été condamné par la Cour de justice de l’Union européenne en novembre 2020. Par un arrêté du 30 décembre 2021, le gouvernement a fini par encadrer la production des fleurs et feuilles de chanvre, tout en en interdisant la vente au grand public. Cette interdiction a été suspendue fin janvier par le Conseil d’État,au grand regret de Gérald Darmanin, qui a déclaré sur France Inter : « On n’a pas augmenté le prix du tabac à 10 euros pour qu’on accepte la légalisation, la dépénalisation du cannabis. »
 
Fin janvier, aux balbutiements de la campagne du chef de l’État-presque-candidat, les Jeunes avec Macron (JAM) avaient déjà leur avis sur la question : « Légalisons le cannabis afin de mieux protéger les Français. » Rien, dans les récentes prises de position du président de la République, ne laisse penser qu’il suivra cette ligne.
 
James Gregoire
 
 
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À New York, le joyeux bordel de la légalisation du cannabis
Par mrpolo,
La marijuana est légalisée, mais les licences tardent: idéal pour un Far West de la weed.

Un homme célèbre la légalisation du cannabis à New York, le premier mai 2021. | Angela Weiss / AFP
 
Le 30 mars 2021, New York est devenu le quinzième État des États-Unis à autoriser l'achat, la possession et la culture du cannabis pour l'ensemble des citoyens de plus de 21 ans. Pourtant, près d'un an plus tard, les autorités n'ont pas attribué une seule licence autorisant officiellement le commerce récréatif de la plante.
Bien entendu, cela n'a pas empêché certains entrepreneurs de démarrer leur business, créant de fait un immense «marché gris». Des dizaines de dispensaires vendent leur produit dans un flou juridique complet alors que les autorités menacent de sanctions, mais que la police n'intervient pas.
Pour nombre d'entre eux, le jeu en vaut la chandelle. Le marché new-yorkais pourrait peser jusqu'à 4,2 milliards de dollars (3,71 milliards d'euros) d'ici cinq ans, estime Forbes.
 
Et, pour l'instant, la semi-légalité de l'industrie locale garde les géants du secteur comme Curaleaf et Green Thumb (respectivement 889 et 650 millions d'euros de revenus lors des trois premiers trimestres 2021) dans l'expectative.
«On a vu, État après État, où les gros poissons arrivent et accaparent tout le marché et où les petits se font avoir à chaque fois», argumente Lenore Elfland, qui tient Empire Cannabis Club, un dispensaire situé à Manhattan. Mieux vaut occuper le terrain dès maintenant, quitte à prendre de sérieux risques.
Techniques de vente créatives
En théorie, la vente de cannabis sans licence n'est pas légale. «Les contrevenants doivent arrêter leurs activités immédiatement ou faire face aux conséquences», insiste Tremaine Wright, le directeur du Cannabis Control Board.
Afin d'éviter la fermeture, certains dispensaires se montrent créatifs. Chez Empire, la clientèle doit acheter une carte de membre d'une durée de 24 heures, qui leur offre l'accès à un catalogue de marijuana. Chez Uncle Budd, il est possible d'effectuer un don et de recevoir, en échange, du cannabis en cadeau.
 
Le Cannabis Control Board ne l'entend pas de cette oreille. En février, il a distribué les mises en demeure prévenant que les contrevenants risquaient au mieux de se voir interdits de licence lorsqu'elles seront distribuées et, au pire, de s'exposer à des poursuites pénales. Mais les dealers semi-légaux ne comptent pas se laisser faire, et prendre leur part du space cake.
 
Source: korii.slate.fr
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François Hollande favorable à la légalisation du cannabis pour « éradiquer le trafic »
Par Boogerman,
https://www.ouest-france.fr/politique/francois-hollande/francois-hollande-favorable-a-la-legalisation-du-cannabis-pour-eradiquer-le-trafic-9317fdc6-5831-11ec-a1c3-ccfd47f2face
François Hollande favorable à la légalisation du cannabis pour « éradiquer le trafic »
Dans une interview à Konbini, l’ancien président de la République se dit favorable à la légalisation du cannabis. Selon François Hollande, cela permettrait de « mieux le contrôler » et d’« éradiquer le trafic ».
      Ouest-France Publié le 08/12/2021 à 15h30     L’ancien président François Hollande se dit mercredi 8 décembre favorable à la légalisation du cannabis, dans une interview au média Konbini. S’il n’est pas favorable à la consommation de cannabis, l’ancien chef de l’État en est cependant arrivé à la conclusion qu’il faut légaliser ce commerce-là pour mieux le contrôler, pour assurer la santé publique et finalement éradiquer le trafic.
L’ancien chef de l’État (2012-2017) souligne que la consommation de cannabis introduit depuis des années un commerce, un trafic illégal, qui a gangrené des quartiers et largement perturbé la vie des habitants.
La solution peut être policière, essayer de démanteler point de vente par point de vente, (mais) ça ne peut pas être une solution durable, ajoute François Hollande.
Pas une « incitation » à la consommation
Il note qu'en Allemagne la coalition gouvernementale va proposer la légalisation du cannabis. Il est important qu’on puisse en Europe conjuguer nos efforts pour aboutir aux mêmes solutions.
  Selon lui, la dépénalisation, sans la légalisation n’a pas beaucoup de sens. Dès lors que c’est légalisé, il n’y a plus de raison de pénaliser, sauf ceux qui pourraient conduire en ayant fumé ou ceux qui nuisent à leur santé et à la santé des autres en surconsommant, précise-t-il.
L’ancien président ne veut surtout pas […] qu’il y ait un encouragement, une incitation à cette consommation, mais il juge qu'il vaut mieux régler la question du besoin plutôt que de bâtir une situation qui a tous les défauts d’aujourd’hui.
    Si Emmanuel Macron a proposé mi-avril de lancer un grand débat sur la consommation de drogue, l’exécutif se montre opposé à toute légalisation.
               
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Cannabis médical : vers une légalisation ? (reportage video public-senat)
Par Boogerman,
https://www.publicsenat.fr/emission/un-monde-en-docs/cannabis-medical-vers-une-legalisation-190843
 
Cannabis médical : vers une légalisation ?
Un monde en docs ÉMISSION DIFFUSÉE LE 30 OCT 2021 35min Cannabis médical : vers une légalisation ? - Un monde en docs (30/10/2021) 34:41   En France, des milliers de patients se soignent illégalement avec du cannabis pour soulager les douleurs liées à leurs maladies. Alors qu’il est autorisé dans la plupart des pays européens, et que la culture de chanvre est déjà très développée dans l’hexagone, la France fait figure de retardataire et n’en est qu’au stade de l’expérimentation.

Pourquoi le cannabis thérapeutique n’est-il toujours pas légalisé en France ? Allons-nous assez vite ? Quelles maladies seraient concernées et comment former les médecins ? Passe-t-on à côté d’une manne financière en interdisant le commerce de la fleur de cannabis ? Rebecca Fitoussi et ses invités ouvrent le débat.
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Gard. Un producteur de cannabis met une pancarte devant son champ : il demande aux gendarmes de ne rien détruire
Par Boogerman,
https://www.lagazettedenimes.fr/live/6160594773021e4bb889dc87/gard-un-producteur-de-cannabis-demande-aux-gendarmes-de-ne-rien-detruire-s-ils-trouvent-son-champ
 
(dommage il aura essayé mais bon...)
 
Gard. Un producteur de cannabis met une pancarte devant son champ : il demande aux gendarmes de ne rien détruire
Publié le vendredi 8 octobre 2021 16:42 - Caroline SOLANO
©GN30 Un cultivateur de cannabis plein d'humour. En septembre, les gendarmes du Gard découvrent une parcelle de terre cultivée de pieds de cannabis à Aiguèze.

Mais à leur arrivée, les gendarmes tombent sur une pancarte pour le moins originale. Un message leur est adressé dans lequel le cultivateur leur demande de ne rien détruire : "Bonjour messieurs/ dames les gendarmes, Les chiens ne mordent pas,  Ils se contentent d'aboyer, Je coopère, assume et ne cherche pas à fuir, Merci de tout laisser en état correct". 
 
GN30


Le cultivateur est arrêté par les gendarmes. Comme il l'avait lui-même indiqué, il reconnaît les faits. Il sera convoqué par la justice ultérieurement . Les 63 pieds de cannabis ont quant à eux été arrachés et détruits.
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Le CBD peut-il réellement atténuer la douleur ?
Par Boogerman,
https://fr.vapingpost.com/le-cbd-peut-il-reellement-attenuer-la-douleur/
 
Le CBD peut-il réellement atténuer la douleur ?
  Par La Rédaction, le 4/10/2021 à 11h40   Effet placebo ou réel impact sur notre système nerveux ? Des chercheurs américains se sont penchés sur cette question et leurs conclusions ne sont pas si évidentes.
La réponse des chercheurs

On vante souvent l’efficacité du CBD dans le soulagement de la douleur, mais il n’y a eu jusqu’à présent que peu de recherches expérimentales sur l’homme.
“Pour la science et le grand public, la question demeure : le soulagement de la douleur que les utilisateurs de CBD prétendent éprouver est-il dû à des effets pharmacologiques ou à des effets placebo ?”, explique Martin De Vita, chercheur au département de psychologie du College of Arts and Sciences (Syracuse University, dans l’État de New York). “C’est une question pertinente car nous savons que le simple fait de dire à quelqu’un qu’une substance a la capacité de soulager sa douleur peut, en fait, provoquer des changements notables dans sa perception de la douleur. C’est ce qu’on appelle les effets d’attente.”
Les chercheurs ont utilisé un équipement qui induit en toute sécurité une douleur thermique aux sujets, ce qui leur permet de mesurer comment le système nerveux du receveur y réagit et y répond. “Ensuite, nous administrons un médicament, comme du CBD pur, ou un placebo, puis nous réévaluons leurs réponses à la douleur et voyons comment elles changent en fonction de la substance administrée”, explique Martin De Vita.
Les chercheurs sont ensuite allés plus loin en manipulant les informations données aux participants sur les substances qu’ils recevaient. Dans certains cas, ils ont dit aux participants qu’ils avaient reçu du CBD alors qu’ils avaient reçu un placebo, ou qu’ils avaient reçu un placebo alors qu’ils avaient reçu du CBD.
“Nous avons émis l’hypothèse que nous détecterions principalement l’analgésie placebo induite par l’attente (soulagement de la douleur), détaille l’équipe de chercheurs. Or, après avoir mesuré plusieurs paramètres de la douleur, nous avons constaté qu’il s’agissait en fait un peu des deux. C’est-à-dire que nous avons trouvé des améliorations dans les mesures de la douleur causées par les effets pharmacologiques du CBD et par les effets psychologiques de la simple attente d’en recevoiravoir reçu dude la CBD. C’était assez remarquable et surprenant.”
Selon Martin De Vita, “les données sont passionnantes mais assez complexes dans la mesure où différentes mesures de la douleur ont répondu différemment à l’effet du médicament, à l’attente, ou à la fois au médicament et à l’attente combinés.”
L’intensité de la douleur reflète une dimension “sensorielle”, le caractère désagréable représente un aspect “affectif”, ou émotionnel. “Si l’on considère la douleur comme le bruit nocif provenant d’une radio, le volume peut représenter l’intensité de la douleur, tandis que la station peut en représenter la qualité”, explique Martin De Vita.
Les résultats d’une précédente étude avaient montré que si les médicaments cannabinoïdes ne réduisaient pas le volume de la douleur, ils “changeaient de chaîne, la rendant un peu moins désagréable, précise le chercheur. Nous avons reproduit ce phénomène dans cette étude et constaté que le CBD et l’attente que l’on peut en avoir ne réduisaient pas de manière significative le volume de la douleur, mais qu’ils la rendent moins désagréable, plus acceptable”.
 
 
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La ferme bio de Pigerolles : l’agriculture libertaire
Par Boogerman,
https://fr.vapingpost.com/la-ferme-bio-de-pigerolles-lagriculture-libertaire/
 
La ferme bio de Pigerolles : l’agriculture libertaire
Par La Rédaction, le 4/10/2021 à 14h27   Alors que la culture de la plante pour sa fleur et son extraction sont toujours interdites en France, des agriculteurs français persévèrent à faire reconnaître, sur le terrain, que la fleur de chanvre peut être cultivée sur notre territoire et dans les règles de l’art. Rencontre avec des paysans engagés.

La ferme de Pigerolles, implantée au cœur de la Creuse, est une exploitation tournée historiquement vers l’élevage de bétail et la culture de céréales. Tenue depuis plusieurs générations, c’est Jouany Chatoux qui en est aujourd’hui le gérant, et il mène, avec son coéquipier Jérémy Gaillard, l’ensemble de cette entreprise “bio haut de gamme” résolument tournée vers les circuits courts et le développement durable. 
 
Un enjeu économique énorme
C’est en répondant à l’appel d’Eric Correia, président de la Communauté d’Agglomération du Grand Guéret, qui défend corps et âme la filière chanvre sur son territoire, que ces agriculteurs ont décidé, il y a quelques années maintenant, d’élargir leurs compétences et de se lancer dans l’expérimentation de cette nouvelle culture. Loin de ses itinéraires industriels habituels et en dehors des sentiers réglementaires, le chanvre bien-être représente pourtant un enjeu économique énorme pour la région. Il demande aussi une certaine audace que tous ne sont pas encore prêts à avoir.
Prouver que la France peut s’engager dans une filière vertueuse, montrer que l’agriculture de notre pays saura répondre aux besoins du marché, si tant est que celui-ci veuille bien se structurer légalement, ce sont ces idées fortes qui animent encore aujourd’hui les deux exploitants. Mais quand on évoque avec eux ce nouveau pan de leur activité, l’enthousiasme se transforme parfois en agacement. Déjà, en juin 2019, leurs élus locaux présentaient la filière creusoise à l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) avec pour objectif de présenter l’intérêt et la pertinence de la culture du cannabis thérapeutique en Creuse. Mais les chemins politiques sont sinueux et le sujet n’est pas très attractif pour les politiques, sans doute encore trop proche, dans les représentations sociales, du cannabis récréatif. Depuis, c’est une attente interminable qui les ronge.

L’expérimentation de ce cannabis thérapeutique a bien démarré (timidement) en France, mais les agriculteurs de la Creuse n’ont pas été sollicités. Les produits au CBD commercialisés aujourd’hui sur le territoire ne sont pas non plus issus de notre agriculture, “alors que l’on a tout pour le faire, on marche sur la tête”, se lamente Jérémy Gaillard. Ce désarroi n’arrête pas pour autant les deux agriculteurs creusois, qui ont tout de même décidé de n’en faire qu’à leur tête et de continuer cette culture, un peu rebelle il faut bien le dire, sur le plateau de Millevaches.
“Nous avons mis en place des structures qui nous permettent de démarrer une sélection en intérieur”, explique Jérémy Gaillard, qui conduit ensuite le reste de la culture directement en plein champ, de mai à septembre. La ferme de Pigerolles développe également son activité avec un laboratoire de transformation, initialement utilisé pour la viande, et qui a été réhabilité pour la transformation de produits à base de chanvre. Au final, c’est tout un circuit qui est en train d’être mis en place, le tout dans un flou juridique qui en devient presque artistique.
À la trentaine de revendeurs qui font d’ores et déjà partie du portefeuille client sur le territoire, vient s’ajouter une clientèle qui se déplace directement à la ferme, “même si cela reste encore marginal, précise l’agriculteur. Nos revendeurs viennent nous chercher, car ils en ont marre d’acheter des produits étrangers de très mauvaise qualité, et veulent désormais des produits bio, français, avec une traçabilité complète comme nous le proposons.”

Une centaine de cultivateurs déjà regroupés dans une nouvelle association
Le mouvement Pigerolles, s’il fallait le nommer ainsi, inspire aussi d’autres agriculteurs qui se sont regroupés dans une association, l’AFPC, pour Association Française des Producteurs de Cannabinoïdes en mai 2020. “Nous avons déjà 130 adhérents, aux profils différents. Alors que certains se lancent pour la première fois cette année sur de petites surfaces, d’autres sont plus aguerris, et nous avons même des anciens cultivateurs de tabac qui se reconvertissent”, précise Jérémy Gaillard.
Cet engouement pour la fleur de chanvre n’a pas attendu l’affaire Kanavape. “En France, il y a eu une explosion pour le CBD dès 2017, l’État français a essayé de la ralentir comme elle le pouvait, mais ils n’y sont pas arrivés. Le jugement européen sur le cas Kanavape a finalement donné aux plus frileux l’élan nécessaire pour se lancer.”

Le problème reste une absence totale de reconnaissance de cette filière qui avance de force dans l’ombre, voire dans la crainte. Positivant, l’association entend constituer d’elle-même un savoir réel sur la plante, ses itinéraires culturaux et proposer un accompagnement à la création d’entreprises spécialisées. “Les chambres d’agriculture ne s’étant pas encore penchées sur le CBD du fait de son cadre juridique, aucune mise en contact avec les dérivés actuels de chanvre n’est possible pour eux”, explique l’organisme, dont les membres se voient contraints, pour les plus disciplinés d’entre eux, de produire à perte, puisque l’exploitation de la fleur reste interdite. “Le problème aujourd’hui, c’est que l’on préfère interdire la filière, plutôt que de la réglementer et de la structurer. La législation est complètement absurde, on ne nous laisse pas travailler”, déplore Jérémy Gaillard. 
En attendant que le gouvernement se penche sérieusement sur la question, des pays limitrophes s’en donnent à cœur joie en inondant le marché français, “avec des produits parfois douteux”, alerte le Creusois, qui rêve d’un feu vert gouvernemental pour officialiser une production française plus qualitative. L’agriculteur met en garde les consommateurs sur certaines fleurs provenant de l’étranger : “Les taux de THC sont plus élevés dans certaines productions étrangères, par conséquent les producteurs n’hésitent pas à utiliser des techniques pour faire baisser artificiellement ce taux à 0,2 %, notamment à l’aide de solvants, avant d’exporter en France, dont on retrouve des traces dans les produits finis, ce qui détériore par la même occasion la qualité de la fleur, privée de ses autres cannabinoïdes et des saveurs naturellement présents. Certains producteurs étrangers n’hésitent pas à pulvériser ensuite sur cette fleur de l’isolat de CBD, du CBD synthétique ou des terpènes dont on n’a aucune traçabilité. Le consommateur final n’a aucune idée de la manière dont ces produits ont été travaillés.”
“Nous défendons une filière de petits producteurs, des produits de qualité qui ne soient pas de l’isolat, mais bel et bien full spectrum, avec tous les bénéfices que comporte la plante.”
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Du cannabis thérapeutique cultivé en Creuse d’ici 2023 ?
Par Boogerman,
https://www.ouest-france.fr/nouvelle-aquitaine/creuse/du-cannabis-therapeutique-cultive-en-creuse-d-ici-2023-7452016
 
Du cannabis thérapeutique cultivé en Creuse d’ici 2023 ?
L’Agence nationale de sécurité du médicament réfléchit à la création d’une filière française de culture du cannabis thérapeutique. Le pôle d’excellence Cannapole 23, installé dans la Creuse, aimerait en constituer un maillon.
L’Agence nationale de sécurité du médicament vient de créer un comité scientifique temporaire chargé de la création d'une filière française de culture du cannabis thérapeutique. Photo d'illustration. | ARCHIVES REUTERS     L’Agence nationale de sécurité du médicament a récemment créé un comité scientifique temporaire chargé de la création d’une filière française de culture du cannabis thérapeutique. Dans la Creuse, le pôle d’excellence Cannapole 23 aimerait y être intégré. « Nous travaillons sur ce projet depuis un an et demi. Nous avons réuni une belle équipe composée par onze entreprises venues de plusieurs régions de la France », aexpliqué Bertrand Pélissier, administrateur du pôle, à La Montagne, samedi 2 octobre.
 
Un feu vert espéré pour début 2022
L’ensemble de ces acteurs couvre l’ensemble de la chaîne de production : ADN du chanvre, reproduction in vitro, extraction, analyse, jusqu’aux produits finis et à la communication. Le tout sur le site de Féniers, dans une ancienne station militaire louée par la Communauté de communes de Haute-Corrèze. « Notre projet est inédit : il est animé par un esprit coopératif et nous disposons déjà d’un lieu », ajoute Bertrand Pélissier au quotidien régional.
 
La production pourrait être utilisée pour fabriquer des médicaments pour les personnes souffrant par exemple de douleurs neuropathiques ou de spasticité douloureuse de la sclérose en plaques. L’équipe espère obtenir un feu vert début 2022. « Les premières fleurs de qualité sortiraient du bunker pour le premier semestre 2023 », a affirmé Jouany Chatoux, un cultivateur creusois enthousiaste.
Pour en savoir plus : lire l’article de La Montagne.
 
 
 
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Cette maman fume de l’herbe après que les enfants se soient endormis, remet en question l’humiliation du cannabis
Par Boogerman,
https://news-24.fr/cette-maman-fume-de-lherbe-apres-que-les-enfants-se-soient-endormis-remet-en-question-lhumiliation-du-cannabis/
 
Cette maman fume de l’herbe après que les enfants se soient endormis, remet en question l’humiliation du cannabis
Une Américaine a révélé sur Instagram qu’elle fumait de la marijuana après que ses enfants se soient endormis. La mère de deux enfants basée en Floride a déclaré que c’était sa façon de se détendre après une longue journée difficile, ajoutant que c’était un choix individuel. Contrecarrant les critiques, Nicole a déclaré que les gens sont d’accord avec la «culture du vin de maman» mais qu’ils ont honte de la consommation de cannabis. « Quand quelqu’un fait la promotion de la culture du vin de maman mais fait honte à la consommation de cannabis », a-t-elle déclaré dans une vidéo Instagram.
Le cannabis peut être consommé légalement dans divers États des États-Unis, bien qu’il y ait eu de plus en plus de demandes pour une approbation à l’échelle nationale de son utilisation. En Inde, le cannabis continue d’être une drogue réglementée et est interdit dans tout le pays à des fins récréatives. Cependant, certains États autorisent la culture du chanvre à des fins médicinales et industrielles.
 
 
Dans son récent article, Nicole a déclaré que trop peu de mères sur les réseaux sociaux normalisaient la consommation de cannabis. Son message a suscité un débat avec de nombreux utilisateurs la défendant dans la section commentaires. « Je suis une maman sur les réseaux sociaux qui normalise la consommation de cannabis », a déclaré un utilisateur. Un autre a ajouté: «Je viens de commencer cette année. Aide avec mon insomnie, mon anxiété et mon TDAH.
« La maman dont le monde a besoin mais ne la mérite pas », a déclaré une troisième.
 
 
La mère d’Instagram a également affirmé qu’il était presque impossible de faire une overdose de marijuana. Elle a déclaré que des études montrent que la dose mortelle de THC (tétrahydrocannabinol) se situe entre 15 et 70 grammes, ajoutant qu’il faudrait « fumer entre 238 et 1 113 joints par jour pour faire une overdose de marijuana ».
 
 
« Je ne sais pas pour vous, mais je n’ai jamais entendu parler d’une overdose de cannabis », a-t-elle déclaré.
Nicole a déclaré que les femmes sont déjà suffisamment jugées pour chaque décision qu’elles prennent en tant que mères, et a demandé la fin du dénigrement de quelque chose qui est « légalisé dans plus de la moitié du pays ».
Nicole compte plus de 28 000 abonnés sur Instagram où elle fait la promotion d’une parentalité positive, d’aliments biologiques, d’un mode de vie sain, entre autres.
 
 
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