[politique] Les élus ne rigolent pas avec “la qualité”


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La plupart des parlementaires réunionnais estiment que ce n’est pas la peine de dépénaliser le cannabis. Ils veulent, pêle-mêle, des emplois, la suppression des paradis fiscaux ou encore des campagnes d’information…

 

 

 

- Patrick Lebreton (PS) : “L’emploi plutôt que l’écran de fumée”

 

“Chez nous, on n’est pas égaux face au zamal. Certains, insérés socialement, consomment peut-être du cannabis de façon ludique et contrôlée. Mais combien de Réunionnais en situation sociale difficile s’enferment dans un cauchemar narcotique en croyant s’ « évader » ? Le fait est que le zamal, pour ceux qui sont privés de travail et de perspectives, accentue l’exclusion sociale. Comme l’alcool, il favorise la multiplication des comportements à risque. C’est contre cela qu’il faut lutter, sans faillir. Toutefois, le dispositif répressif actuel montre cruellement ses limites. Il ne parvient pas à empêcher les réseaux clandestins de production et de distribution. Il n’endigue en rien les pratiques de consommation, malgré les peines de prison encourues par les fumeurs. Au delà de la réflexion à mener sur la dépénalisation ou non du cannabis, je maintiens que la meilleure façon de lutter contre les ravages du zamal, c’est de permettre aux jeunes d’avoir un emploi et un avenir. Pour qu’ils ne soient plus tentés de mettre un écran de fumée entre eux et la réalité”.

 

- René-Paul Victoria (UMP) : “Je ne peux pas être pour la dépénalisation”

 

“Je suis profondément opposé à la dépénalisation des drogues. J’ai été jeune, issu d’un milieu très modeste. J’ai connu la misère et beaucoup de problèmes. Jamais, je n’ai touché à la drogue. J’ai passé beaucoup de mon temps avec les jeunes dans le domaine de l’éducation populaire. Beaucoup ont réussi leur vie sans avoir utilisé de la drogue. Aujourd’hui, législateur, garant d’un modèle de société basé sur la liberté, l’ordre et la responsabilité, je ne peux pas être pour la dépénalisation de l’utilisation des drogues.A -t-on pensé au montant qu’il faudra prévoir pour soigner les drogués .Qui paiera la facture ?”

 

- Gélita Hoarau (PCR) : “La dépénalisation doit s’accompagner d’un véritable débat sans tabou”

 

“Il est toujours difficile de se prononcer de façon catégorique (pour ou contre) sur le sujet polémique et délicat de la dépénalisation du cannabis. Toutefois, un constat est indéniable : malgré les lois françaises répressives en matière de drogue, la France est un des pays européens où la consommation de cannabis est la plus élevée. Il y a donc là un échec flagrant des politiques menées dans ce domaine. Il est vrai que la dépénalisation permettrait (…) de mettre en place de véritables campagnes d’informations sur cette substance qui reste tout de même une drogue, et dont la dangerosité est minimisée, voire ignorée par les utilisateurs. Pour aller plus loin, c’est aussi mettre un terme à un marché et une économie parallèles que les institutions ne maîtrisent pas et par là même réduire le pouvoir de ces réseaux criminels. Quoiqu’il en soit, la dépénalisation doit s’accompagner d’un véritable débat sans tabou, et surtout, d’une nouvelle politique contre les drogues considérant l’utilisateur comme un patient et qui cesse de le stigmatiser. Sur ce point, je rejoins les recommandations de la Commission citée précédemment”.

 

- Jacqueline Farreyrol (UMP) : “Aucune tolérance”

 

“Je suis opposée à la dépénalisation du cannabis. Là-dessus, je n’ai aucune tolérance. Je ne sais pas si c’est de l’hypocrisie, de la liberté ou de la tolérance, mais on laisse les paquets de cigarettes en vente libre avec ces mots “ Fumer tue” écrits dessus. Même si les gens sont des petits consommateurs de zamal, ils deviennent dépendants de cette drogue. Il faut maintenir l’interdiction des drogues”.

 

- Jean-Paul Virapoullé (UMP) : “Il faut commencer par enlever les paradis fiscaux”

 

“Il y a déjà suffisamment de drogues -l’alcool, le tabac, les médicaments- pour ne pas en rajouter (en plus le zamal) et rendre les jeunes addictifs. Aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe, le problème de la diffusion de la drogue sous toutes ses formes a atteint un niveau intolérable tant par les réactions sur la santé que par les quantités déversées sur le marché. Ce commerce entraîne des bandes mafieuses à se battre, avec des armes supérieures à celles de la police. Le cannabis est l’une des formes de drogues addictives la moins nocive nous dit-on mais qui, en chiffre d’affaire, est un marché considérable pour le réseau de mafieux. Pour juguler ce commerce illégale et ses conséquences, les Pays-Bas ont créé des coffee-shop où on peut acheter légalement sa drogue mais la consommation reste identique que dans les autres pays. Personne ne sait comment résoudre le problème de la diffusion mais le premier remède est de supprimer les paradis fiscaux, là où se réfugie l’argent de la drogue, de toutes les mafias. (…) Tant qu’on n’aura pas capté l’argent à la source, les discours des politiques seront creux. La loi doit confisquer ou vendre les biens des mafieux pour combattre le commerce de la drogue”.

 

 

 

 

 

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Source: Clicanoo (Journal de L'île - La réunion)

 

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