« La guerre contre le cannabis est perdue. Essayons la paix ! »


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Le 15 juin 2011, Daniel Vaillant, député de Paris, présente à l’Assemblée Nationale un rapport préconisant une légalisation contrôlée du cannabis. Il se heurte alors au gouvernement Fillon et à certains socialistes. Avec l’arrivée au pouvoir du PS, le sujet redevient d’actualité. Le 7 mars, la Maison de Quartier de Bagatelle a organisé un débat en présence de Catherine Lemorton, députée socialiste, Nicolas Tissot, adjoint au Maire, Martine Audras, économiste, et Martine Lacoste de l’association Clémence Isaure.

« Les gens doivent prendre conscience que c’est d’abord un problème de santé publique. Puis un problème d’économie souterraine. Il faudra éviter que des familles entières tombent parce qu’elles vivent avec ça ». Catherine Lemorton, qui a travaillé sur le rapport Vaillant, sous-entend ici ce qu’un représentant d’Europe Ecologie les Verts présent dans l’assemblée explicite : « La légalisation n’est pas pour quelques hippies ! ».

Une légalisation entraînerait « une reconnaissance de l’usage thérapeutique du cannabis, explique Catherine Lemorton. Mais aussi la mise en place d’une politique de prévention, la légalisation de la consommation pour les majeurs avec contrôle de la production et de la vente et une répression plus sévère du trafic et de l’économie parallèle ». La députée de Haute-Garonne n’avait pourtant pas signé le rapport Vaillant à l’époque. Et ce « pour des raisons de stratégie politique », avoue-t-elle. La campagne pour les présidentielles approchait à grands pas. « Le risque que la droite s’engouffre dans ce débat et qu’il n’écrase les autres sujets était trop grand, ajoute-t-elle. Mais j’ai cru qu’après les élections, le débat s’ouvrirait. Pourtant, on n’avance pas… »

En la matière, la loi actuellement en vigueur date de 1970 et considère l’usager de drogues malade et délinquant. Une loiqui n’est « ni légitime, ni crédible », selon Martine Lacoste, fondatrice de Clémence Isaure, association de prévention et de soins de l’addiction. « Il n’y a jamais eu de sociétés sans drogue, il n’y en aura jamais. Cette loi [qui repose sur la prohibition] ne nous aide pas à avoir un dialogue franc et utile avec les jeunes. »

Ce que confirme Martine Audras, économiste. « La France est le pays le plus répressif et celui où il y a le plus de consommateurs, explique-t-elle. La guerre contre le cannabis est perdue. Essayons la paix ! »

Article de Joséphine Durand via Toulouse info

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