France - Ces agriculteurs qui veulent cultiver du cannabis thérapeutique


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Sans attendre les autorisations, des agriculteurs de la Creuse se sont lancés dans la production de chanvre pour un usage médicinal.

 

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Marien, agriculteur à Evaux-les-Bains dans la Creuse, plante du chanvre depuis plusieurs années. LP/Olivier Corsan

 

Un champ qui s’étire en contrebas d’une ferme, jusqu’à une prairie bordée de chênes, d’aubépines et de frênes. C’est là, sur un hectare, au milieu de la Creuse, que pourrait voir le jour la première production de cannabis thérapeutique en France. « S’il pleut, dans quelques jours, les pousses sortiront, j’ai hâte », sourit Marien, solide gaillard de 30 ans au regard bleu transparent.

La variété qu’il vient de semer est la même que celle qu’il cultive d’habitude. Elle est quasiment sans THC, son principe actif du cannabis. D’ordinaire, il transforme les tiges en isolant thermique, les graines en huile alimentaire bio. Cette fois, il gardera seulement les fleurs, qui écloront cet été. Elles contiennent du CBD, substance utilisée dans la fabrication de médicaments vendus à l’étranger. Marien compte les vendre sous forme de tisane aux propriétés calmantes.

 

Pas question de louper le nouveau marché du «pétrole vert»

 

Est-ce bien légal alors que la Creuse n’a pas encore reçu l’autorisation de mener l’expérimentation ? Le garçon fait la moue, hésite. « La loi n’interdit pas le CBD, pour autant elle ne l’autorise pas, c’est flou. Ce qui serait bien, c’est qu’on obtienne vite cette dérogation. Le gouvernement devrait se bouger, le département attend, faisons sauter les barrières. » Lui a préféré lever la première. Pas question de louper le nouveau marché du « pétrole vert ». La demande est là. Il y a deux jours, des entrepreneurs suisses, intéressés, l’ont même contacté pour savoir s’il vendait des fleurs.

 

 

 

 

« Avec un hectare, on pourrait faire vivre une famille », calcule-t-il. Bien loin de la triste réalité actuelle. En 2012, l’agriculteur, dessinateur industriel de formation, a racheté ce corps de ferme au bout d’un chemin verdoyant. Quatre-vingts hectares de blé, tournesol, sarrasin et vingt-trois hectares de chanvre. Il en plante tous les ans depuis cinq ans. « Tu te tires un smic, toi ? », lance-t-il à Mathieu, son copain agriculteur et éleveur de volailles bio. « Pas encore », rétorque-t-il. « Moi non plus. »

Il reprend : « Aujourd’hui, nos cultures ne nous permettent pas de nous payer. » Plus frileux, Mathieu, lui, préfère avoir le feu vert de l’Etat avant de se lancer. « L’idée de remplacer des traitements lourds par du chanvre thérapeutique m’emballe aussi. » Alors il patientera, comme Théodore. C’est à une cinquantaine de kilomètres plus loin que l’on retrouve ce biochimiste de formation, 38 ans, devenu agriculteur et producteur de fromage de chèvres à Chavanat, sur ses terres natales.

 

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Théodore, agriculteur et producteur de fromage de chèvres à Chavanat, a déjà planté du chanvre alimentaire il y a quatre ans. LP/Olivier Corsan

 

En contrebas d’une route, comme oubliée des hommes, plusieurs granges surgissent au milieu de la végétation. Cet écologiste à la barbichette et cheveux ébouriffés a déjà planté du chanvre alimentaire il y a quatre ans. L’idée de faire du CBD le botte. « Le chanvre fait partie de la pharmacopée ancestrale, on a sûrement un savoir-faire à retrouver. » Mais à certaines conditions.

 

«Le chanvre fait partie de la pharmacopée ancestrale»

 

Théodore voudrait vendre ses fleurs sur un stand d’herboristerie au marché. Un plus avec le fromage de chèvres. Car pour lui, pas question d’enrichir les labos. « Si c’est pour qu’ils en fassent des médocs, ça ne me dit rien. »

Son voisin Johann, à dizaines de kilomètres de là, a moins de scrupules. Produire du CBD, cet ingénieur en technique végétale en rêve jour et nuit. « Il y a un hangar là-bas de 2000 m² que la mairie veut vendre. Je veux le louer et faire pousser à l’intérieur du cannabis thérapeutique si on a la dérogation ! Ça veut dire une production à l’année », s’enthousiasme le trentenaire, casquette noire vissée sur la tête, tatouage le long des bras. Dans son salon, entouré de ses deux chiens, il parle fort. S’en excuse : « Désolé, je suis à fond. Je veux que la Creuse devienne la vitrine du savoir faire français sur le chanvre thérapeutique. On est prêt. »

 

Par Elsa Mari, envoyée spéciale à Evaux-les-Bains (Creuse)

Source: leparisien.fr

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Hey

 

depuis ce matin je me demande quelles autorisations supplémentaires il aurait fallut puisque se sont déjà des chanvriers qui utilisent des variétés légales en France et les y font pousser pour de la fibre ou les graines ....

Ils ne vont pas prendre d'autre variétés que celle autorisées donc .... mais bon ....

 

Par contre vendre les fleurs sur le marché, même si c'est du chanvre légal c'est totalement interdit mais bon c'est un détail .....

 

Allez à plouche faut que je demande à mighty ce qu'il en pense on va avoir un débat la dessus .... :zzz:

 

:bye:

Modifié par UFCM-I Care
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Salut 

 

Je me disais la mémé chose pour les fleurs mais s'il les vend a des suisses qui les transforment ensuite dans leur pays ?

Je pose la question puisque en France on a le droit de produire par exemple des pesticides interdit a la vente/utilisation en France pour les exportaient vers l'Ukraine .

Meme Ukraine qui nous vend le blé derrière avec les pesticides interdits dedans bien entendu sans que personne ne disent rien .

 

Mais bon on sait bien comment ca va se finir , pour le moment un espace flou/vide juridique et puis l'etat va sévir comme d'habitude sans prévenir pour corriger son incompétence et sa lenteur incommensurable.

 

A++

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Hey

 

bah je leur souhaite bien du courage avec les suisses, vendre de la fedora sur un marché saturé avec des variétés bien plus intéressantes au niveau des terpènes ça va être coton (oui je sais elle était facile celle la ....)

 

@+

 

:bye:

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Salut 

 

Suffit que la demande explose , que la suisse ne puisse plus répondre a la demande des fabricants de produits contenant du chanvre .

En plus les terpènes sont pas forcement intéressant dans tous les produits dans l’état actuel des choses .

 

Je sais plus si la loi suisse autorise a utiliser les fleurs mais d’après plusieurs témoignages l'utilisation des fleurs est plutôt courante dans les procédés d'extraction .

Parce qu'en plus entre ce que dit la loi et ce qui se passe en vrai , y'a toujours une sacrée marge.

 

En tout cas a mon avis il risque gros le jeune homme , t'as le droit d'aller empoisonner la planète en fabricant puis en vendant des produits dangereux/mortels partout dans le monde , mais utiliser des fleurs séchées ca par contre .....

 

edit : Dans le lien de mrpolo ils le disent d'ailleurs que certains revendent les fleurs a des suisses qui transforment et revendent les produits en France.

Donc au final on pourrait tres bien le faire en France la transformation que ca ne changerait rien a part creer quelques emplois mais apparemment en France on a pas besoin de creer d'emploi faut croire....

 

A++

Modifié par Demourok
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A ce niveau là je tiens juste a ajouter qu'une réunion est tenu à gueret le mardi 22 mai 2018 au cinéma le senechal a partir de 19h pour débattre justement du sujet.  Avec le possible autorisation je ferai une vidéo pour ceux qui n'ont pas la possibilitéede venir.

En tout cas monsieur coreia le président de l'agglomérationde gueret et infirmier a l'hôpital de gueret soutient ce projet de tout son coeur et j'en ferai de même.

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Salut 

 

Ben ca va faire un peu loin pour moi , en plus j'vais devoir bosser.

 

Ils ont réussi a passer sur tf1 au 20H tout de même , ca va peut être réveillé un peu les gens .

 

edit: copiteur manu :mdr:

 

A++

Modifié par Demourok
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hey,

malheureusement oui, on voit là une volonté de l'état de laisser en place le monopole des industries pharmaceutiques au détriment du petit peuple...

"Israel 1er producteur mondial de cannabis thérapeutique"... ah faudrait faire attention à ne pas leur faire de l'ombre, c'est pas avec macron que ça va arriver.

 

++

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