France - La Principauté de Laàs veut cultiver du cannabis en Béarn des Gaves


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Le maire de Laas, Jacques Pédéhontaa, a envoyé au président de la République une demande d'autorisation pour expérimenter la culture et la commercialisation du cannabis dans le Béarn des gaves. Une mesure qui selon lui sauverait le monde rural. 

 

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Le Béarn des Gaves où cette culture pourrait être expérimentée / © Elixabete Gonzalez France 3 Pau Sud Aquitaine

 

Il a l'habitude de faire parler de lui, souvent de façon humoristique. Mais cette fois-ci, Jacques Pédéhontaa est très sérieux. Le maire de Laas a envoyé une lettre au président de la République lui demandant l'autorisation de cultiver et de commercialiser du cannabis dans le Béarn des Gaves

 

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Le maire de Laàs, Jacques Pédehontaà, lit la lettre adressée à Emmanuel Macron © Radio France - Axelle Labbé
 

 

Défense du monde rural


Jacques Pédéhontaa part de plusieurs constats: l'agriculture est en crise, les paysans ne peuvent plus vivre de leur travail, les bureaux de tabac et les pharmacies disparaissent en milieu rural. La France est l'un des pays les plus répressifs en matière de cannabis, et celui où le nombre de consommateurs est le plus élevé.

Il a donc décidé de lancer cette expérimentation sur 3 ans: le cannabis serait cultivé en plein champ ou sous serres, et transformé par les agriculteurs locaux. Les buralistes commercialiseraient l'herbe à visée récréative et les pharmaciens le chanvre à visée thérapeutique.
Les champs seraient étroitement surveillés par une société de sécurité, secondée par la gendarmerie. Toute cette économie serait contrôlée par la préfecture des Pyrénées-Atlantiques.

L'Etat percevrait des taxes qui, pour l'édile, devraient servir à la prévention à l'usage des stupéfiants à destination des écoliers, aux établissements pour personnes âgées et à l'agriculture biologique et de circuits courts. 

 

Cannabis bio

 Une vingtaine d'agriculteurs sont concernés, et l'expérimentation se ferait sur 10 à 20 hectares. Le cannabis cultivé serait bio, sans OGM et avec un taux de THC moindre que celui vendu actuellement par les dealers. Prenant exemple sur le Colorado et l'Uruguay où le cannabis est autorisé, Jacques Pédéhontaa estime qu'un hectare cultivé rapporterait 35 000 euros par an à l'agriculteur. La libéralisation de cette drogue créerait 30 000 emplois en France et mettrait fin au trafic et à l'économie souterraine.

Surtout, Jacques Pédéhontaa espère ainsi lancer le débat sur ce problème, véritable phénomène de société. 

 

De quoi doper l'économie nous selon le maire de Laàs, Jacques Pédéhontaa : "Nous, ce qu'on propose au président de la République, c'est de lui dire qu'on est prêt à maîtriser toute la filière et faire une expérimentation dans l'attente de la légalisation. Vous pourrez contrôler, mesurer l'efficience du dispositif et de l'expérimentation. Il y a un enjeu majeur en terme de fiscalité pour l'État à s'emparer de ce débat et à l'encadrer. Parce que ce sont des milliards de milliards de milliards d'une économie qui est aujourd'hui souterraine en France. Cette économie permettrait aux agriculteurs de mieux vivre, aux buralistes de mieux vivre, aux pharmaciens de mieux vivre, et surtout, l'argent perçu par l'État pourrait être réorienté vers l'école et la prévention, l'agriculture ou encore les EHPAD, le monde médical et la "silver économie". Il y a là une possibilité importante de réorienter et de redresser les choses". 

 

De l'herbe de cannabis vendue au bureau de tabac

Contrairement à la communauté d'agglomération du Grand Guéret, dans la Creuse, qui s'est positionnée en faveur de la culture du cannabis à usage thérapeutique, Jacques Pédehontaà lui mise aussi sur l'usage dit "récréatif". Cela dépend en fait du taux de THC, le principe actif du cannabis. La drogue serait vendue dans les bureaux de tabac. 

 

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Crédit photo : Jean-Marc Faure

 

Le président de la fédération des buralistes Béarn et Soule, Jérôme Récapet, buraliste à Navarrenx, est prêt à tenter l'aventure : "aujourd'hui, il y a de moins en moins de fumeurs. On sait très bien qu'il va falloir faire d'autres choses, être dynamiques, être de vrais commerçants et non plus seulement des débitants de tabac. Alors pourquoi pas le cannabis? C'est très avancé de vous dire ça, mais participer au projet, se poser les bonnes questions, oui. Après on verra ce qui peut être fait".

 

J'aurais préféré que ça reste thérapeutique parce que fumer du cannabis, ce n'est pas bon pour la santé, ce n'est pas bon pour nos jeunes - Jean-Marc Maisonnave, président de la FDSEA sur le canton de Sauveterre

 

Le maire de Laàs assure avoir obtenu l'accord d'une vingtaine d'agriculteurs, qui seraient prêts à cultiver et à transformer le cannabis en herbe. Jean-Marc Maisonnave, président de la FDSEA sur le canton de Sauveterre-de-Béarn et producteur de kiwis, est partant, mais avec quelques réserves : "on veut essayer de développer notre agriculture, mais franchement j'aurais préféré que ça reste thérapeutique parce que fumer du cannabis, ce n'est pas bon pour la santé, ce n'est pas bon pour nos jeunes. Mais ça se développe dans tous les pays, nous avons déjà fait de la culture de chanvre, qui était très encadrée".

Jacques Pédehontaà attend maintenant une réponse d'Emmanuel Macron. Il a prévu de transmettre son courrier aux parlementaires du département pour appuyer sa demande de rendez-vous à l'Elysée. 

 

 

Sources: france3-regions  &   FranceBleu.fr

 

 

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Plop.

 

Il s'en passe des chose en nouvelle aquitaine :D!!

 

Après les buralistes, il ne manquait plus que la FNSEA pour mettre son grain de sel la dedans. L'avantage avec eux, ils manifestent le matin, balancent du fumier dans la prefecture (des vrais black blocs ruraux ces gars là !!), sont reçus par le ministre l'après midi et ont gain de cause le lendemain ! Pour ce qui nous interresse, ça peut aller vite, par contre faudra pas s'attendre a un produit de qualité ( pesticides et engrais de mer...e de chez monsanto-bayer ) et pas cher, ils aiment beaucoup l'argent public.

 

Il y a 12 heures, mrpolo a dit:

un hectare cultivé rapporterait 35 000 euros par an à l'agriculteur.

Il a dû oublier un zero ou alors ils font de l'autoflo en guerrilla !!!

 

A+

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Invité JBdu14

Salutation a tous et toutes,

 

ça donne envie de se casser de son coin aussi paumé pour un coin paumé aussi mais tout a coup bien plus interessant agrairement parlant biensur ;-)

 

JB.

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