Nabih Berry : Le Liban pourrait légaliser le haschisch à usage médical


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La légalisation du cannabis à des fins médicales est, selon une source bien informée, une des propositions faites par le cabinet de conseil international McKinsey dans son plan pour réformer l’économie libanaise.

 

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Une plante de haschisch dans la Békaa. Photo Nour Braidy.

 

Le président de la Chambre des députés du Liban depuis 1992, ainsi que le chef du mouvement Amal , Nabih Berry a déclaré mercredi que le Liban pourrait légaliser la culture du haschisch et son utilisation à des fins médicales. Il s'agit là, a indiqué à L'Orient-Le Jour, une source bien informée, d'une des propositions faites par le cabinet de conseil international McKinsey dans son plan pour réformer l’économie libanaise.

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Nabih Berri
نبيه برّي

"Le Parlement libanais se prépare à étudier et approuver la législation nécessaire pour légaliser la culture du haschisch et sa production à des fins médicales à l'instar de nombreux pays européens et certains États américains", a déclaré M. Berry devant l'ambassadrice des États-Unis au Liban Elizabeth Richard.

Le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt avait déjà appelé à plusieurs reprises les autorités libanaises à la légalisation de la culture du haschich, affirmant que cela représente "une formule de relève économique pour la Békaa, pour Baalbeck et pour le Hermel" où le cannabis est largement cultivé.

L'ancien ministre libanais de la Santé, Waël Bou Faour, avait évoqué en 2016 les bienfaits thérapeutiques du cannabis, plus particulièrement l'huile du cannabis, affirmant que plusieurs pays ont légalisé le recours à cette plante pour des besoins de santé. Il avait également déclaré que, selon lui, le Liban "est en train de rater une opportunité" en raison de sa politique qui criminalise l'usage du cannabis, soulignant la nécessité d'adopter une approche scientifique et économique pour "encadrer et légaliser" la consommation de cette plante. 

 

En 2015, le chef de la brigade des stupéfiants au sein des Forces de sécurité intérieure, le général Ghassan Chamseddine, avait indiqué qu'environ 35 000 dounoums de haschich (3 500 hectares) sont plantés chaque année dans la Békaa centre et nord, dans les cazas de Baalbeck et Hermel, et dans une partie des cazas de Bécharré et Denniyé. "La production annuelle moyenne est d'une centaine de tonnes et le marché annuel de 60 millions de dollars environ", avait-il estimé.

 

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Le libanais rouge-Photo@purkif.com


Selon des cultivateurs de cannabis au Liban, le conflit en Syrie voisine a détourné l'attention de l’État et dopé le trafic avec une frontière devenue beaucoup moins contrôlée. L'armée détruisait auparavant chaque année quelques milliers d'hectares de cannabis dans la Békaa.

 

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Le libanais jaune-Photo@purkif.com


L’État avait mené des campagnes d'éradication, promettant des cultures alternatives. Mais depuis l'échec d'un programme de l'ONU, il y a plus de quinze ans, un bras de fer l'oppose aux cultivateurs qui réclament la légalisation de cette culture ancestrale. Selon les agriculteurs, la demande a augmenté de plus de 50% depuis 2012, et la majorité du haschich est écoulée vers la Syrie.    

Le plan du cabinet McKinsey pour diversifier l'économie préconise notamment de renforcer les secteurs de l'agriculture, de l'industrie, du tourisme et de la finance.

 

Source: lorientlejour.com

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Le Liban veut légaliser la culture du cannabis pour relancer son économie

 

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© Patrick Baz, AFP | La culture du haschish est illégale au Liban (ici dans la Bekaa), la loi punissant de prison le trafic de drogue.

Texte par Marc DAOU

Dernière modification : 20/07/2018

Connu pour être l'un des principaux pays producteur de haschich, où sa culture est pourtant illégale, le Liban s'apprête à revoir sa législation pour se lancer dans la course au cannabis thérapeutique, afin de relancer son économie.

Le président du Parlement libanais Nabih Berri a annoncé, le 18 juillet, que le Liban s'apprêtait à revoir sa législation pour autoriser la culture du cannabis à des fins thérapeutiques, et ce dans le but de booster une économie au ralenti depuis plusieurs années.

Au pays du Cèdre, décrit comme le 4e producteur mondial de haschich par l’Onu en 2017, cette culture est officiellement interdite, passible de peines de prison et d’amendes. Pourtant la production de cannabis y est largement répandue, à ciel ouvert, au vu et au su des autorités locales.

 

Une manne financière pour lutter contre la crise économique

 

L’annonce du président du Parlement fait suite à la proposition faite, dans un rapport, par le cabinet de conseil international McKinsey & Cie, chargé par le Liban de préparer un plan de relance économique pour le pays. Le rapport préconise notamment "l'instauration de régions pour la culture du cannabis à des fins médicales dans un cadre légal".

 

L’autorisation d’une telle culture pourrait rapporter plus de 500 millions de dollars par an selon le ministère de l’Économie, contacté par France 24. En mettant en place un mécanisme de contrôle, en instaurant une taxation de la production, le Liban, qui affiche une dette publique de 150 % du PIB, espère profiter du boom du cannabis thérapeutique en Amérique du Nord. Selon une étude du cabinet Arc View Market Research, le cannabis légal a engendré aux États-Unis un chiffre d’affaires de 6,9 milliards de dollars en 2016, 30 % de plus qu’en 2015, et pourrait rapporter 21,6 milliards de dollars d’ici 2021.

Interrogé par le quotidien arabophone Al Nahar, le ministre du Travail Mohamed Kabbara a déclaré que "l’autorisation de la culture du cannabis à des fins médicales est profitable pour la société et génèrera des revenus. Tant qu'il n'y a pas de mal, il n’y a pas de problème, et pour cela, l'agriculture doit être strictement limitée à des fins médicales".

 

En 2014, le leader druze et ancien seigneur de guerre Walid Joumblatt, plusieurs fois élu député et plusieurs fois ministre, avait appelé à autoriser la culture du cannabis, notamment via son compte Twitter. "Il est temps d'autoriser la culture du haschich et d'annuler les mandats d'arrêt contre les personnes recherchées dans ce domaine", avait-il écrit.

 

Des Ottomans aux milices armées

 

La culture du haschich, essentiellement concentrée dans la plaine aussi fertile que déshéritée de la Bekaa, qui s’étend du nord au sud sur 120 kilomètres dans l’est du pays, remonte à plusieurs siècles.

Au cours de la guerre du Liban (1975-1990), le haschich représentait une manne financière vitale pour les milices actives pendant le conflit, toutes confessions confondues. Au milieu des années 1980, les agences de renseignement occidentaux estimaient la production au Liban, devenu un des principaux centre de narcotrafic dans le monde, à plus de 1814 tonnes par an. Ce qui à l’époque, garantissait, en y ajoutant la production d’héroïne et de cocaïne, près de 4 milliards de dollars de profit annuel aux barons locaux de la drogue.

 

Tout au long de l’occupation syrienne du Liban (1976-2005), pendant laquelle une bonne partie des troupes de Damas étaient stationnées dans la plaine de la Bekaa, la culture et le trafic de haschich a franchi une étape supplémentaire. Dans une biographie de l’ancien président syrien Hafez al-Assad, le père et le prédécesseur de Bachar al-Assad, l’écrivain britannique Patrick Seale écrivait : "À partir de 1976, lorsque l’armée syrienne a pénétré au Liban, contrôlant les routes du trafic et mêmes des ports comme celui de Tripoli (…), le trafic était devenu presque institutionnalisé, avec l’armée syrienne elle-même impliquée dans le processus. Pour les militaires, des généraux aux sergents, un poste au Liban était une chance de faire fortune".

 

À partirdes années 2000, les différents gouvernements libanais ont lancé des opérations destinées à éradiquer la culture du haschich et du pavot, qui font vivre des familles entières. Celles-ci n’ont de cesse d'en réclamer la légalisation. Maisincapable de garantir un projet de développement alternatif global pour la région, ou de garantir une compensation pour la perte de revenus des planteurs, qui vendent leurs récoltes aux trafiquants locaux, Beyrouth n’a jamais pu faire cesser la production.

Au début des années 2010, deux hectares pouvaient rapporter plusieurs dizaines de milliers de dollars par an. Il y a quelques années, un trafiquant connu, qui ne se cache pas d’avoir fait fortune grâce au cannabis, avait mis publiquement au défi les autorités : "Si vous légalisez la marijuana pendant six mois, je paierai toutes les dettes du gouvernement ", avait-il déclaré.

 

Escarmouches et lance-roquettes

 

Les opérations de destruction de culture, menées chaque année sur quelques milliers d'hectares, ont parfois mené à des escarmouches armées avec plusieurs clans chiites, qui en contrôlent la production. En 2012, des bulldozers de l’armée libanaise, chargés de faucher des plants dans la Bekaa ont été attaqué au lance-roquettes.

En 2016, les Forces de sécurité intérieure (FSI, équivalent de la gendarmerie) ont saisi 7,5 tonnes de cannabis et arrêté plus de 540 personnes impliquées dans le trafic de drogue. Selon elles, près de 50 % de la production de cannabis est destinée au marché local, le reste à l'exportation vers l'Europe, et cela notamment à travers l'Égypte et la Libye.

À plusieurs reprises, ces dernières années, l’administration américaine a accusé le Hezbollah chiite de tirer un profit financier de la culture du haschich dans la Bekaa, l’une de ses principales zones d’influence.

 

Source: france24.com

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  • 2 semaines après ...

Possible légalisation du Cannabis au Liban

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Publié le Mercredi 01 Août 2018 à 10:05

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© AP Images / Hussein Malla

 

AFP - Près d'un barrage de l'armée dans l'est du Liban, les champs de cannabis s'étendent à perte de vue. Les autorités veulent légaliser cette culture à des fins thérapeutiques, mais l'initiative inquiète les producteurs qui craignent une baisse de leurs profits.

"Toutes ces maisons aux toits en tuiles autour de nous ont été construites avec l'argent du hachisch", lâche un agriculteur d'El-Yammouné s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, dans cette localité de la plaine de la Bekaa.

Depuis des décennies, la production de hachisch prospère dans cette région. La culture est illégale et la loi punit de prison le trafic de drogue, mais cette industrie rapporte toujours des millions de dollars, faisant du Liban le troisième producteur au monde selon l'ONU, derrière l'Afghanistan et le Maroc.

Confronté à une économie qui bat de l'aile, le Parlement envisage de légaliser la culture du cannabis à usage médical, suivant les recommandations du cabinet de conseil international McKinsey & Cie.
Mais dans la localité d'El-Yammouné, les responsables locaux ne cachent pas leur malaise, et disent attendre de voir ce qu'une telle mesure signifiera concrètement pour les producteurs.

"Nous n'avons pas de problème avec la légalisation, mais le premier bénéficiaire doit être l'agriculteur", lance avec prudence l'adjoint au maire, Hussein Chreif.
Quand le producteur de cannabis "vend sa production à un trafiquant, les bénéfices sont dix fois plus élevés que son coût de production", explique-t-il.
Selon lui, "si l'Etat est impliqué, les profits ne seront plus les mêmes".

Aucun autre type de culture ne permet d'engranger des bénéfices intéressants pour des coûts de production peu élevés dans le climat aride de la Bekaa, estiment les agriculteurs. Le hachisch "pousse dans les buissons, en bordure des routes et même parmi les ordures", explique l'agriculteur ne souhaitant pas dévoiler son identité.
Selon un autre agriculteur de la localité, le kilo de hachisch est vendu à 400 dollars, voire plus, en fonction de sa qualité. Les gros distributeurs eux le revendent encore plus cher aux consommateurs.
La production locale, réputée pour sa qualité, est principalement écoulée sur les marchés du Moyen-Orient, notamment en Syrie, Jordanie, Egypte, Israël, Turquie et à Chypre, d'après l'ONU.

Au lendemain de la guerre civile (1975-1990) qui avait vu la culture du hachisch et de l'opium prospérer, l'Etat avait lancé de vastes campagnes d'éradication.
Mais ni les raids des forces de sécurité, qui détruisent régulièrement des hectares entiers de cannabis, ni les programmes de cultures alternatives mis en place avec l'aide de l'ONU, n'ont porté leurs fruits.

"Si la culture du hachisch doit être légalisée, elle doit être autorisée uniquement dans les régions où elle existe déjà", plaide un autre responsable local, Jamal Chreif, craignant de voir la production se répandre à travers le pays et donc les profits dégringoler.
Plusieurs pays autorisent le commerce du cannabis à usage thérapeutique, y compris l'Allemagne, l'Italie, l'Argentine ou certains Etats américains.
Les médicaments contenant cette drogue sont utilisés pour soulager notamment les symptômes de l'épilepsie, les douleurs chroniques et la nausée chez des patients suivant un traitement contre le cancer.

Selon l'adjoint au maire, les habitants espèrent au moins qu'une légalisation va s'accompagner d'une "amnistie" pour les plus de 30.000 personnes recherchées par les autorités pour des affaires liées à des trafics de drogue.
En juillet, au moins huit personnes, dont un baron de la drogue, ont été tuées et une quarantaine arrêtées après des échanges de tirs avec des soldats lors d'une descente de l'armée dans la Bekaa.

Le raid intervenait quelques jours seulement après l'annonce du chef du Parlement libanais Nabih Berri assurant que les députés allaient "étudier et adopter les lois nécessaires pour légaliser la culture du hachisch et son exploitation à des fins médicales".
L'initiative pourrait aider les autorités à engranger des bénéfices, alors que ces trois dernières années la croissance a oscillé autour de 1% au Liban, troisième pays le plus endetté du monde.

"Si vous voulez vraiment légaliser (le hachisch), laissez-nous le cultiver et laissez-nous l'exporter", lâche l'adjoint au maire d'El-Yammouné.
"En un an, les trafiquants de drogue peuvent rembourser la dette publique", ironise-t-il.

Le Liban est aussi classé 143e parmi 180 pays en matière de corruption, selon l'ONG Transparency International, tandis que ses politiciens sont souvent accusés de népotisme et d'affairisme.
"Ils ont tout volé au Liban, il ne restait plus que le hachisch et ils veulent aussi le voler", déplore Jamal Chreif.

 

Source: gnet.tn

 

 

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Salut,

 

Citation

"suivant les recommandations du cabinet de conseil international McKinsey & Cie."

 

donc sur les conseils d'un cabinet americain, marrant

dans l'équipe de direction de McKinsey France, il y a Victor Fabius, fils de Laurent Fabius. Il pourrait pas faire le même lobbying en France ce petit escroc ? :D

 

En tout cas je souhaite la légalisation du cannabis médical au Liban et partout ailleurs. 

 

Cannabises

Modifié par penacho
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Yop

 

Il y a 3 heures, penacho a dit :

Salut,

 

 

donc sur les conseils d'un cabinet americain, marrant

dans l'équipe de direction de McKinsey France, il y a Victor Fabius, fils de Laurent Fabius. Il pourrait pas faire le même lobbying en France ce petit escroc ? :D

 

En tout cas je souhaite la légalisation du cannabis médical au Liban et partout ailleurs. 

 

Cannabises

McKinsey France et McKinsey & Cie sont la même société mais l’étude a été faite par la partie américaine de la société ( McKinsey & Cie )

V.Fabius étant lui associé pour la France.

 

Il y a 2 heures, FranckyVincent a dit :

Re,

 

Ouais... vivement qu'ils abandonnent leur variété locale cultivée depuis des décennies par de la Girl Scout Cookie...:yeah:

 

++

Tu veux un ban? ça va pas de dire des trucs pareils!!! Y en a qui pourrait vouloir le faire!

 

 

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Hey

 

abandonner leurs variétés "ancestrales" c'est déjà fait ........

la dernière fois que j'ai vu du vrai Libanais rouge c’était mi 70 depuis tout ce que j'ai vu appelé libanais rouge c’était juste une farce, et pas une bonne farce ni même un bon hash :boulet2: (en comparaisons au Libanais rouge d'origine ....)

j'espere quand à moi qu'ils recultivent leurs variétés et que l'on retrouve le meilleurs hachich du monde .....

Et puis ne pas conserver les landraces au profit de variétés type girl school etc est une erreur qu'on risque de payer cher, beaucoup de variétés qui etaient très bonnes ont disparu, et c'est bien dommage.

 

@+

 

:bye:

Modifié par UFCM-I Care
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Liban : Beyrouth se lance dans l’export de cannabis thérapeutique

 

Face à la crise économique palpable, le Liban a décidé de tirer profit de ses champs de cannabis.

 

Face au succès rencontré par le cannabis thérapeutique dans le monde, et particulièrement en Amérique du Nord, Beyrouth a décidé de légaliser la production de la plante sur son territoire. Ce dernier détient en effet la quatrième réserve de la planète.

Cette décision du gouvernement découle directement des difficultés rencontrées par le pays du Cèdre, dues notamment à l’afflux massif de réfugiés en provenance du voisin syrien; gangrené par la guerre civile depuis maintenant sept longues années. Un contingent représentant désormais un quart de la population et pesant de facto sur l’économie domestique.

 

Mais ce n’est pas tout, relaie France 24, puisque le cabinet de conseil international, McKinsey & Cie – chargé par le Liban de préparer un plan de relance économique – a également pesé sur ce revirement. Et cela, en préconisant, entre autres, l’instauration de régions dédiées à la culture de la substance à des fins médicales et dans un cadre légal.

 

 

Faire d’une pierre deux coups

Le président Aoun fait donc double recette dans ce dossier. Car le cannabis prohibé jusque-là par les textes, faisait le bonheur du commerce parallèle et des réseaux mafieux.

En conséquence, l’exploitation de ces champs extrêmement fertiles profiteront désormais aux caisses de l’Etat; une manne financière qui pourrait atteindre 500 milliards d’euros chaque année, estiment les experts. Ce qui n’est pas négligeable vous en conviendrez.

 

Source: lemonde-arabe.fr

 

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Invité JBdu14

Soir,

 

Et la je suis plié de rire, la 1ere image et la dernier ainsi qu'a de nombreux moment du reportage on voit quoi????

 

Plein de plants male deja en fleur lol

 

Comme quoi y a un grave manque aussi d'information, de formation, et d'investissement.

 

Dommage sinon j'image meme pas ce que serait le bon shit Albanais si il faisaient des boutures de PM femelle lol.

 

JB.

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Invité JBdu14

Cher @FranckyVincent

 

C'est bien ce que je dis donc un gros manque d'information et savoir concernant la plante. Tu sais c'est pas parce qu'on fait une chose depuis 1000 ans qu'elle est nécessairement bien faite ;-)

Si ils avaient le savoir ils aurait laissé en pot avant déclaration sexuel, puis sépare les mâles, plantés séparément quitte a faire une box , puis ils auraient choisit la plus belles de leur femelle et l'auraient fertilisée avec le pollen récolté du ou des mâles.

Cela leur auraient permis une beaucoup plus grosse production et ne pas se retrouver avec des graines partout et de plant chetif comme de bon mais impossible a savoir leur origine.

 

Voila comme quoi c'est pas en jardinant qu'on devient jardinier, on ne fait que choper des ampoules,  mais belle est bien en ouvrant des bouquins ;-) 

le Savoir n'est pas inné mais il s'acquiert.
Et le pire c'est qu'a leur d'aujourd’hui il est quasi gratuit et accessible a presque tous et que bien peut l'utilise, car j'ai rarement vue des paysans libanais sur notre forum sachant qu'il sont nombreux a parler Français aussi.

 

JB.

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Slt
 

Citation


Si ils avaient le savoir ils aurait laissé en pot avant déclaration sexuel, puis sépare les mâles, plantés séparément quitte a faire une box , puis ils auraient choisit la plus belles de leur femelle et l'auraient fertilisée avec le pollen récolté du ou des mâles.

 

 

Ça ça passe en box / 'petite culture' , quand tu vois les champs qu'ils ont, tu crois qu'ils vont se faire chier à séparer mâle/femelle.. Puis ça leur permet de récupérer les graines aussi pour l'année suivante ( je le vois mal acheter 100k de seed chez dinafem) pour les paysans.

 

Citation

et de plant chetif

 

Ça vient ptet de la date de plantation, de l'irrigation, y'a pas juste la présence de mâle qui joue sur la taille.

 

++

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Hey

 

Liban suite :mellow:

 

@+

 

:bye:

 

 

Raëd Khoury suggère la création d’une « régie » du cannabis

 

Entretien

Le ministre de l’Économie livre à « L’Orient-Le Jour » quelques pistes sur une potentielle légalisation de la culture du haschisch au Liban à des fins médicinales.

 

 

Le Liban pourrait légaliser la culture du haschisch et son utilisation à des fins médicinales. Le ministre sortant de l’Économie et du Commerce, Raëd Khoury, a confirmé hier dans un entretien accordé à « L’Orient-Le Jour » qu’il s’agit bien d’une des propositions émises par le cabinet de conseil international McKinsey dans son plan pour diversifier l’économie libanaise. McKinsey avait été mandaté en début d’année pour mener une étude sur la situation économique du pays et proposer une stratégie globale de relance.

 

Pourquoi maintenant ?
Le plan McKinsey, commandé par le gouvernement libanais en début d’année, propose des recommandations pour le développement des secteurs productifs et le renforcement du potentiel exportateur du pays. C’est l’un des quatre piliers de la Vision pour la stabilisation, la croissance et l’emploi, présentée par le gouvernement lors de la Conférence économique pour le développement par les réformes et avec les entreprises (Cedre), tenue le 6 avril dernier à Paris. « Le cannabis peut représenter une ressource importante pour le Liban, si nous développons une filière industrielle d’extraction de son huile. L’huile de cannabis est utilisée dans la production de médicaments, fréquemment prescrits à l’étranger pour des maladies infectieuses. Nous devons donc en profiter et légaliser la culture de cette plante », indique Raëd Khoury.

Que propose McKinsey ?
Le ministre de l’Économie affirme que le plan McKinsey inclut « une stratégie de développement claire sur : comment construire cette filière agricole ; comment déterminer ses normes et ses garde-fous ; qui sera autorisé à acheter cette marchandise auprès des agriculteurs, comment les licences seront attribuées... ». Raëd Khoury refuse toutefois d’en livrer les détails avant que le futur gouvernement n’approuve le plan McKinsey en Conseil des ministres.

 

Comment serait gérée cette filière ?
« Il y aura certainement un établissement, similaire au modèle de la Régie libanaise des tabacs et tombacs, qui sera responsable de la régulation et de la gestion de cette filière », indique M. Khoury, avant de souligner que ce point n’a pas encore été tranché.

Quel potentiel pour le Liban ?
« C’est une filière qui représentera des centaines de millions de dollars », assure le ministre de l’Économie. « Cela permettra aussi à la population de la région de la Békaa de vivre dans de meilleures conditions. C’est une région qui souffre aujourd’hui de beaucoup de problèmes économiques », note-t-il. Le cannabis est en effet largement cultivé dans la plaine de la Békaa. Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc), le Liban est le troisième plus grand exportateur de résine de cannabis au monde. Ainsi, l’équivalent de quelque 200 millions de dollars de cannabis serait annuellement exporté vers les pays du Golfe, l’Europe, l’Afrique et l’Amérique du Nord. M. Khoury ne confirme pas ces chiffres. Durant les années quatre-vingt-dix, le Liban, soutenu par les Nations unies, avait adopté un plan d’éradication de la culture du cannabis basé sur un programme de plantes de substitution pour les agriculteurs de la Békaa. Mais ce plan n’a jamais abouti.

 


Une amnistie pour les producteurs actuels illégaux serait-elle envisagée  ?
Le ministre explique dans un premier temps que « cette question sécuritaire n’a pas encore été abordée », avant d’estimer que cela dépendra de la nature des délits commis. « S’il y a des problèmes judiciaires avec des personnes données, on devra voir quelles seraient les solutions pour elles. Mais ça dépendra aussi de (leur) nature. Si l’État décide d’entreprendre de développer cette filière de manière légale, cela ne signifie pas qu’il y aura une amnistie sur des actions illégales commises par le passé : qu’il s’agisse du commerce intérieur ou à l’international ou encore de consommation à usage récréatif. On tranchera là-dessus au moment voulu », précise-t-il (voir page 3).
De son côté, le ministre sortant de l’Agriculture, Ghazi Zeaïter, affirme, dans un entretien au quotidien panarabe Acharq el-Awsat publié hier, que la légalisation du haschisch à usage médicinal au Liban permettrait de libérer les petits agriculteurs de l’emprise des barons de la drogue. Assurant au journal que « la légalisation du haschisch doit s’accompagner de sanctions sévères pour le trafic et la consommation de cette drogue en dehors de l’usage médicinal », Ghazi Zeaïter estime que « le contrôle (de la culture du haschisch à usage médicinal) n’est pas difficile ». Le ministre sortant souligne que « pas plus de 5 % des habitants de Baalbeck cultivent le haschisch, et ils étaient exploités la plupart du temps par les grands trafiquants ». Il estime ainsi que la légalisation du haschisch « va garantir les droits de ces agriculteurs et les libérer des trafiquants ».

 

Y a-t-il un consensus politique sur cette légalisation ?
Le ministre de l’Économie se veut confiant quant à l’existence d’un consensus politique dans le pays sur une légalisation de la culture du haschisch et son utilisation à des fins médicinales. « Des groupes politiques ont accueilli positivement cette proposition. Walid Joumblatt (PSP) l’a soutenue publiquement. Le président du Parlement, Nabih Berry (Amal), a demandé à ce que les travaux sur la législation encadrant cette filière débutent. C’est un dossier qui n’a pas encore été soumis au Conseil des ministres. Mais nous avons besoin de cette législation, que l’initiative émane du Parlement ou du gouvernement », déclare-t-il.

 

https://www.lorientlejour.com/article/1126576/raed-khoury-suggere-la-creation-dune-regie-du-cannabis.html

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  • 2 semaines après ...

Un feu vert américain pour la culture du cannabis au Liban ?

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Depuis des décennies, de manière plus ou moins ouverte, le cannabis est cultivé et vendu au Liban. Une déclaration du président du Parlement à la suite d’une visite de l’ambassadrice américaine a semblé ouvrir la voie à une légalisation partielle de cette culture.

 

Fin juin au Liban, la direction générale des forces de sécurité intérieures (FSI) publiait sur son site officiel une information selon laquelle elle avait arrêté trois adolescents en possession d’un joint de haschich et d’un morceau de résine de cannabis. Ce haut fait était illustré d’une photo de la fameuse « prise », à savoir le « missile » en question (terme d’argot libanais pour désigner un joint) du petit carré de résine d’à peine deux grammes, et d’un calepin de papier à cigarettes. Les réseaux sociaux s’en sont alors donné à cœur joie : les commentaires moqueurs sur le sujet arrivaient en tête sur Twitter, avec un hashtag sarcastique #maisoùestdonclebriquet, raillant la disproportion entre cette révélation et la réalité d’un pays célèbre pour la qualité de l’herbe qu’il exporte, de l’aveu du ministre de l’économie lui-même. Un pays où des princes saoudiens peuvent être arrêtés pour contrebande de comprimés de Captagon fabriqués sous la houlette d’hommes de religion, sans parler des artistes féminines arrêtées en possession de drogues autrement plus dangereuses, telles que la cocaïne. Un pays où des pressions sont également exercées sur les responsables pour obtenir la libération des détenus, comme ce fut le cas récemment d’une célèbre chanteuse syrienne arrêtée à l’aéroport international de Beyrouth.

 

L’information publiée par le site des FSI intervenait dans le cadre d’un plan global de sécurité1 entériné par le gouvernement juste avant qu’il n’entre dans sa période d’expédition des affaires courantes consécutive aux élections législatives du 6 mai 2018. L’ironie populaire s’est toutefois rapidement muée en colère face au dérapage sanglant auquel a donné lieu l’intervention musclée contre le village de Mahmoudiya, dans la plaine de la Bekaa, à l’est de Beyrouth, où l’un des plus grands trafiquants de drogue dénommé « l’Escobar du Liban » s’était barricadé. L’opération, qui intervenait après environ 3 000 mandats d’arrêt, s’était soldée par la mort du trafiquant, de sa femme, de sa mère, de ses proches, et d’un médecin en visite, dont le communiqué des FSI établissait par la suite « la complicité en matière de trafic de drogue », tout comme les huit autres personnes tombées dans l’assaut qu’elles auraient elles-mêmes lancé contre les forces de l’ordre, et au cours duquel elles auraient utilisé des armes lourdes et des obus. Ce qui avait nécessité l’intervention de l’armée libanaise, aviation à l’appui, toujours selon le communiqué.

Rivalités chez les chiites ?

Après l’ironie puis la colère vint la stupéfaction. À l’occasion d’une visite de l’ambassadrice des États-Unis à Beyrouth Elizabeth Richard, le président du Parlement Nabih Berri déclarait devant la presse que le Liban « a sérieusement entamé l’examen d’un projet de loi visant à légaliser la culture du haschish à des fins thérapeutiques ». La déclaration fit sensation : de quoi s’agissait-il ? Et pourquoi choisir un tel moment pour faire cette annonce alors même que le plan de sécurité était mis en œuvre et qu’on arrêtait de grands trafiquants ?

 

Il est vrai que le plan ne visait pas uniquement les trafiquants de drogue, mais également les preneurs d’otage contre rançon, les criminels en fuite, dont la plaine de Bekaa est régulièrement le théâtre d’opération ces dernières années. Mais pourquoi une telle déclaration à l’issue d’un entretien avec l’ambassadrice des États-Unis ? Et pourquoi Nabih Berri, l’avocat dont tout le monde connait l’habile rhétorique diplomatique, avait-il utilisé le mot « entamer » qui sous-entend habituellement la réponse à une attente, se sont demandé les observateurs.

 

Ceux parmi eux qui suivent de près la situation intérieure au Liban ont vu dans la déclaration de Berri, qui est également député du gouvernorat du Sud, une réaction à une autre déclaration, incendiaire, de son tout nouveau rival, candidat à sa succession au poste de président de l’Assemblée, le député de la Bekaa Jamil Al-Sayed. Cette déclaration pouvait se résumer ainsi : la communauté chiite a deux ailes, la première est celle de la résistance qui a protégé la Bekaa occidentale, et l’autre est au sud, mais ne s’intéresse pas aux chiites des autres régions.

À des fins thérapeutiques ?

D’autres observateurs pensent toutefois que l’affaire est plus complexe que cela. L’ambassadrice américaine n’est pas tout de suite apparue sur le devant de la scène dans cette affaire. C’est le cabinet de consultants Mac Kenzie and Company qui a été chargé depuis un an par le gouvernement libanais de trouver des solutions de nature à stimuler l’économie libanaise, économie qui mériterait d’être déclarée officiellement « au bord du précipice » tant les responsables politiques répètent cette expression en raison de la gravité de la situation, mais sans que le pays soit une seule fois tombé au fond du fameux précipice2 ni qu’il s’en soit définitivement éloigné. La chute comme le salut sont deux cas de figure qui ne semblent donc pas autorisés par les parrains régionaux ou internationaux.

 

La société McKinzey avait donc produit un rapport3 dans lequel elle préconisait, entre autres, la culture du haschich « à des fins thérapeutiques », ce qui assurerait au Liban près d’un milliard de dollars de revenus supplémentaires, dans un pays dont la dette publique atteint 150 % du PIB et dont le taux de croissance a régressé de 9 à 2 % et où le chômage déclaré atteint 20 %, selon le ministre de l’économie Raed Khoury, dans le rapport Bloomberg cité plus haut.

 

Le cannabis est cultivé au Liban dans de nombreuses régions autres que la Bekaa, comme la région de l’Akkar et les hauteurs des Jouroud (régions montagneuses à la frontière syrienne), mais c’est à la Bekaa que reviennent les honneurs de la « célébrité » quasi exclusive ; c’est cette région qui a eu les faveurs des caméras lors des campagnes régulières de destruction des récoltes de chanvre, depuis 1994, lancées par le ministère de l’intérieur (sous les gouvernements Hariri père et fils). Avec des mots d’ordre tels que « la volonté de la communauté internationale d’éradiquer la drogue », les États-Unis ont de notoriété publique contraint le Liban à ces campagnes de destruction pendant des décennies. Avant cela, la culture était très répandue dans les plaines, à perte de vue, visible de tous, surtout dans les gouvernorats de la Bekaa, de l’Akkar et des hauteurs des Jouroud, où vivent des communautés chrétiennes et musulmanes qui se partagent plantation et commercialisation (le haschich de Deir Al-Ahmar, Bécharré, Qobeiyat est par exemple très apprécié).

 

Le Liban s’en était tiré, à son habitude, par une formule de compromis. Ainsi les gouvernements successifs avaient-ils pris l’habitude, pour se conformer aux injonctions de la communauté internationale, d’une gesticulation saisonnière : les forces de sécurité accompagnées des caméras de la presse se livraient à la destruction spectaculaire des récoltes au moment de la cueillette du cannabis, puis tout ce beau monde s’en retournait vaquer à ses affaires : les forces de sécurité à Beyrouth, les planteurs et commerçants de cannabis à l’écoulement du reste de la récolte. C’était un secret de polichinelle pour les Libanais : la destruction d’une partie de la récolte était l’alibi médiatique indispensable pour préserver le reste. Au fil du temps, le haschish a acquis une sorte de « profil » chiite.

Approvisionner les GI en Irak

La culture du cannabis a prospéré au Liban, avec une communauté internationale qui a fermé l’œil sur les opérations de pseudo-destruction, tout particulièrement entre 2003 et 2011. Non pas tant par pitié pour les agriculteurs que pour fournir un réconfort aux soldats américains qui avaient occupé l’Irak, afin de leur rendre supportable l’enfer qu’ils avaient eux-mêmes créé. Pendant cette période les prix ont connu une hausse vertigineuse en raison de l’augmentation de la demande, mais avec la crise syrienne débutée en mars 2011, les prix ont de nouveau chuté, surtout après le retrait des troupes américaines de Bagdad le 19 décembre 2011. Le compromis en question a été nécessaire pour remédier à l’atonie de croissance économique dans ces régions démunies, délaissées par les autorités publiques, ce qui explique le nombre étonnant de citoyens déclarés hors-la-loi (pas moins de 42 000 mandats d’arrêt estimés en 2017).

 

Ces citoyens évitent donc de s’aventurer hors de leur région pour chercher du travail ou tenter d’émigrer, de peur d’être arrêtés et emprisonnés. Lors de la dernière campagne des législatives, leurs familles ont manifesté sur la voie publique, réclamant un engagement des candidats pour une amnistie générale en faveur de leurs enfants, en échange de leur vote pour tel ou tel candidat.

 

Tout cela est entendu. Mais pourquoi le Liban annonce-t-il, et en ce moment même, la légalisation de la culture du cannabis ? Et pourquoi un tel assentiment est-il déclaré en présence de l’ambassadrice américaine, alors même que de nombreux plans avaient déjà été produits dans ce sens, durant les deux dernières décennies, notamment celui de l’ex-ministre du tourisme Fady Abboud, et bien d’autres encore ? Une telle légalisation relève-t-elle du domaine de l’économie ou de la politique, ou des deux à la fois ? La géopolitique de la Bekaa orientale y joue-t-elle un rôle particulier ? En tant que quartier général du Hezbollah et de ses bases arrière en Syrie ? Sans doute un peu de tout cela. En tout état de cause, l’on ne peut tenter ici qu’une simple analyse.

Le silence du Hezbollah

Force est de constater qu’à ce jour, et malgré la déclaration — aussi explosive qu’un « missile » — de Nabih Berri, leader du mouvement Amal, qui est au Parlement comme au gouvernement l’allié du Hezbollah, ce dernier n’a pipé mot. Alors même que son secrétaire général avait déclaré à plus d’une reprise, en réaction à des accusations israéliennes ou internationales, que jamais le Hezbollah ne s’abaisserait à utiliser la drogue dans sa guerre ou comme source de revenus, et ce, pour des raisons à la fois de légalité et d’éthique.

 

Maintenant si la culture du cannabis devait être légalisée à des fins thérapeutiques, alors le Hezbollah ne s’y opposerait-il sans doute pas. Mais il ne le ferait probablement pas ouvertement, pour plusieurs considérations : une telle légalisation supposerait un encadrement rigoureux de cette culture et sa commercialisation par l’État libanais, via toutes ses institutions responsables de la sécurité de l’économie et de la justice. Mais comment un État aussi faible que l’État libanais pourrait-il contrôler la situation ?

 

L’économiste Kamal Hamdane , chef d’un centre de recherches et d’études libanais (« Consultation and Research Institute »), a exprimé un certain pessimisme à cet égard4 : « l’État libanais a échoué pendant vingt ans à réformer le secteur de l’électricité… On est en droit de douter de sa capacité à légaliser la culture du cannabis dans un cadre normatif bien défini, que ce soit à des fins industrielles ou autres, en vue de fournir des revenus additionnels pour le trésor public. »

Autre considération : comment l’État s’y prendrait-il pour organiser cette culture ? Quelle superficie serait-elle allouée à chaque agriculteur ? S’il devait procéder de la même manière que pour la culture du tabac, à savoir en achetant lui-même la récolte, qu’adviendrait-il alors des grands bénéficiaires actuels, négociants et intermédiaires ? Ne risque-t-on pas d’assister à des révoltes de certains clans locaux dans cette région sensible ? La récolte du cannabis est en effet leur unique source de revenus, dont vivraient entre 30 et 50 000 familles selon le site Havocscope 5 qui rend compte des activités considérées comme illégales dans le monde. Ensuite, à qui serait revendue la récolte ? Et à quel prix ? S’il y a commerce international légal du cannabis, alors les prix devraient s’y aligner, mais le Liban a-t-il procédé à une étude sur ce point, avant d’aller de l’avant ? Probablement pas.

 

Peut-être le Hezbollah presse-il les multiples facettes insoupçonnées d’une telle affaire. Ce moyen de relance économique pourrait en un instant se transformer en moyen de pression extérieure, notamment occidentale. Surtout si c’est l’Occident qui est l’acheteur. D’un instant à l’autre, la culture du cannabis, de légale et utile qu’elle serait devenue, pourrait de nouveau se transformer en une lourde charge et faire l’objet d’accusations, si elle devait contrevenir à certaines règles et lois. Nous avons contacté l’ex-ministre Hezbollah de l’agriculture, par ailleurs deux fois ministre de l’industrie, Hussein Al Hajj Hassan, pour connaître la position du parti sur la question. Il n’a pas souhaité réagir. Toutefois, un proche conseiller économique, qui n’a pas voulu révéler son identité, nous a répondu : « M. Hussein Al-Hajj Hassan a été ministre de l’agriculture et par deux fois ministre de l’industrie. À notre connaissance il n’a jamais interdit la fabrication du vin, ni sa consommation ni sa vente ! »

 

Cette réponse suppose-t-elle que la position du parti à l’égard du cannabis pourrait être la même ? Le Hezbollah pourrait donc consentir, mais laisserait son partenaire « civil » s’avancer sur le devant de la scène ? Mais peut-être aussi que le « missile » lancé par Nabih Berri n’est qu’un missile sol-sol, tiré en réaction aux déclarations du député Jamil Sayed. Ou pas. L’avenir seul nous le dira. Toujours est-il que le silence du Hezbollah est lourd de sous-entendus, pouvant à la fois signifier l’accord ou le désaccord. Pour le moment du moins, ce silence est d’or.

 

Notes:

1L’armée libanaise et les services de sécurité ont commencé le 25 juin dernier à mettre en œuvre un nouveau plan de sécurité dans la région de Baalbeck Al-Hermel, visant à contrôler la situation dans la région et à arrêter un certain nombre de criminels dangereux responsables de graves troubles à l’ordre public.

2La livre libanaise s’est effondrée face au dollar durant le mandat présidentiel d’Amine Gemayel, après l’invasion israélienne de Beyrouth. Avant 1948, la livre libanaise valait 3 dollars. Lors de la crise, un salaire de plusieurs centaines de livres ne valait plus que quelques dollars.

3Cette étude, qui a coûté un million et demi de dollars, n’est qu’une version recyclée d’une étude antérieure de la société Booz and Company. C’est ce qu’avouait le ministre de l’économie Raed Khoury à Al-Akhbar (22 janvier 2018), en parlant d’un « refresh » de l’étude antérieure. De sérieuses présomptions de corruption pèsent sur cette société. Elle a récemment contribué au plan saoudien « Vision 2030 » de relance de l’économie par le biais des privatisations et la recherche de nouvelles sources de revenus, plan qui a suscité de nombreuses critiques et soulevé des craintes. Le nom de la société a été également associé à des projets avortés, selon le livre de Duff McDonald The Firm, car ses conseils ont provoqué des faillites, comme celle des lignes aériennes suisses, d’Enzon et de General Motors, ou de la banque Morgan.

4« La culture du cannabis au Liban, un pétrole vert », article en arabe de Rasha Rizk, dans Al-Arabi Al-Jadeed, 23 juillet 2018.

5Le site indique que la culture mondiale du cannabis est estimée à 141 milliards 80 millions par an. Par ailleurs les chiffres de l’office des Nations unies contre la drogue et le crime indiquent que le Liban produisait durant la guerre civile près d’une tonne de cannabis par an, qui faisait l’objet d’une contrebande destinée principalement à l’Europe et l’Amérique du Nord. Certaines recherches indiquent que les recettes pour le Liban atteignaient un demi-milliard de dollars. Et chaque dounom (1000 m2) planté de cannabis produit entre 10 000 et 15 000 dollars. La superficie de cette culture au Liban serait entre 10 et 30 dounom.

 

Source: orientxxi.info

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