OCRTIS, Douane et beauté.


Invité cheezo

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Invité cheezo

Ola

 

Si vous avez loupez cela, un nouveau feuilleton s'ouvre dans la gueguerre Douane/ OCRTIS. Et tout ceci est riche en révélation sur le fonctionnement de ces institutions.

Je vais donc procéder à un petit récap, avec des liens menant à des articles externe si vous le souhaiter. Mais avant toute chose, un jolie schéma pour comprendre la hiérarchie auquel chaque service est rattaché.

 

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Tout commence donc avec l'interception de 7T de H à Paris par les douanes, salué par François Holland imself. L'enquête qui s'en suit met en cause les services de l'OCRTIS. On avait pas mal commenté l'affaire à sa sortie. Tout ceci aboutie sur la mise en cause de deux de ses agents, dont son directeur qui mené une véritable histoire d'amour avec un super trafiquant.

 

https://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/saisie-de-cannabis-l-ex-patron-des-stups-en-garde-a-vue_1890799.html

https://www.lesinrocks.com/2017/08/28/actualite/gloire-et-chute-de-francois-thierry-ancien-patron-de-la-lutte-antidrogue-11977669/

http://www.lepoint.fr/justice/francois-thierry-l-ex-patron-des-stups-finalement-sanctionne-10-10-2017-2163526_2386.php

http://www.liberation.fr/france/2018/03/06/stups-trois-tonnes-qui-plombent-la-defense-du-commissaire-thierry_1634277

https://www.marianne.net/societe/trafic-de-drogue-lindic-qui-revait-davoir-une-carte-tricolore

 

Ses collègues furent solidaire, ne vous inquiétez pas!

 

https://www.juriguide.com/faits-divers/fronde-inedite-a-brigade-stups/

 

 

Donc le scandale aurait put s’arrêter là. Mais non!

 

Le pôle financier ouvre une enquête sur les douanes (par vengeance? Sûrement) sur une importation suspect de café qui aboutie sur la saisie de 800.000€ au bureau des douanes et au suicide d'un douanier.

 

http://www.leparisien.fr/faits-divers/le-havre-800-000-euros-saisis-chez-les-douaniers-un-agent-se-suicide-05-01-2017-6529410.php

http://www.liberation.fr/france/2016/11/29/douanes-stups-36-la-guerre-fratricide-des-services_1531825

 

L'affaire en été resté là durant un bon bout de temps. Or, il y a quelque jours, Libération publié un article sur les douanes. Et leurs super informateur qu'ils ont positionnés en situation de monopole pour facilité les saisie. Ça ne vous rappel rien? Moi si!

 

 

Contrebande : les coups fumeux des douanes

 

«Libération» révèle comment la haute hiérarchie des douanes a utilisé les services d’un trafiquant pour importer des centaines de tonnes de cigarettes de contrebande afin de gonfler ses chiffres de saisie.

 

Pendant des années, il a permis à la douane de réaliser ses plus belles affaires. Surnommé tour à tour Alex, Carmen, Youri ou simplement «Z», Zoran P., 52 ans, est considéré comme un des meilleurs «aviseurs» (indicateurs) de l’histoire de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED). Grâce à lui, le service rattaché à Bercy a saisi des dizaines de tonnes de contrefaçons, médicaments, café, armes et surtout cigarettes, marché sur lequel «Z» exerçait une situation de quasi-monopole. Une quarantaine de dossiers pour lesquels il a été officiellement rémunéré 392 000 euros par l’administration.

 

Mais l’indic ne se contentait pas de refiler des tuyaux aux douaniers pour leur permettre d’afficher de belles saisies, il importait lui-même la marchandise prohibée dont il gérait le stockage et le transport. En contrepartie, il était autorisé à faire passer ses propres cargaisons sans jamais être inquiété : pour un conteneur intercepté par les douanes, au moins un autre passait entre les mailles du filet, parfois deux ou trois. Un système couvert et encouragé par la plus haute hiérarchie du renseignement douanier, comme le montrent de nouveaux éléments révélés par Libération. «Nos investigations font ressortir, pour chaque affaire douanière, une implication incriminante de l’aviseur, et matérialisent une complicité du commandement de la Direction des opérations douanières dans les schémas d’importation de marchandise de fraude», notent les deux juges d’instruction Aude Buresi et Clément Herbo dans un rapport de synthèse d’octobre 2017, tout en soulignant «la participation active de Zoran P. à de multiples trafics». Très loin, donc, des «dysfonctionnements localisés» avancés au début de l’enquête ouverte au pôle financier de Paris, à la suite d’une saisie particulièrement suspecte en juillet 2015. Dans le cadre de cette procédure, un document classé «secret défense» a même été caviardé pour dissimuler à la justice le véritable statut du trafiquant indicateur.

 

Suspicions

 

Ancien parachutiste de l’armée serbe reconverti dans l’import-export, Zoran P. a été condamné plusieurs fois pour vols et séjours irréguliers depuis son arrivée en France, en 1992. «Tamponné» par la Brigade de répression du banditisme à la fin des années 90, il collabore ensuite avec plusieurs services de police et de renseignements, très intéressés par sa connaissance du milieu yougoslave et ses connexions dans les Balkans. En novembre 2008, par l’intermédiaire d’un autre informateur, le Serbe est approché par Vincent Sauvalère, qui vient de prendre la tête de la Direction des opérations douanières (DOD), la principale division opérationnelle de la DNRED. D’abord affecté au groupe «stups», Zoran P. permet d’initier un premier dossier portant sur un chargement de 700 kilos de cocaïne, mais l’affaire périclite rapidement. Peu de temps après, son nom est associé à une autre affaire de drogue, baptisée «Hard Rock Cafe», qui lui vaudra d’être mis en examen pour «trafic de stupéfiants». Lors d’une réunion au parquet de Paris, la vice-procureure de la République, Véronique Degermann, exprime son «ras-le-bol» mais accepte que la DNRED continue à travailler avec Zoran P., à condition qu’il oublie les stups.

 

Toujours cornaqué par Vincent Sauvalère, l’aviseur se rapproche alors du groupe «cigarettes», dont il était jusqu’ici un objectif important en raison de sa proximité avec un des principaux réseaux chinois de contrebande. «Là, Sauvalère nous dit que Zoran est quelqu’un d’envergure, et que nous avons tout intérêt à en faire un aviseur plutôt qu’une cible», a expliqué l’ancien responsable du service aux magistrats. Une importante affaire de cigarettes est alors réalisée avec le parquet du Havre mais, à nouveau, des doutes apparaissent sur les véritables intentions de l’indic. «Je sentais qu’il y avait des choses bizarres qui se passaient autour de cette source sans pour autant les identifier précisément», confiera Roger Combes, alors chef de la DOD de Paris, tout en précisant avoir eu pour «ordre» de travailler avec le Serbe en dépit de ses suspicions. Peu de temps après, des menaces de mort proférées par l’aviseur contre l’un de ses agents traitants vont finalement conduire le service à s’en séparer. «Je crois vraiment que nous avons tout intérêt à nous débarrasser, une fois pour toutes, d’un partenaire devenu bien trop instable», écrit Roger Combes dans un mail d’octobre 2009.

 

Officiellement, «Z» est blacklisté dans la base centrale des sources, comme le veut la procédure. Ce qui ne va pas empêcher Vincent Sauvalère de continuer à le faire travailler en s’affranchissant de toutes les règles d’usage. Rattaché successivement aux antennes de Bordeaux et de La Rochelle afin de diversifier les juridictions référentes, Zoran P. est finalement positionné à l’antenne du Havre. Il a désormais deux agents traitants : le nouveau patron de la DOD du Havre, Pascal Schmidt, et l’inévitable Vincent Sauvalère dont l’adjointe, Magalie Noël, est également dans la boucle. Tout comme le grand patron de la DNRED, Jean-Paul Garcia, qui aurait eu une «connaissance exhaustive» de tous les dossiers réalisés grâce à Zoran P.

 

Pour mieux brouiller les pistes, quatre nouvelles immatriculations sont attribuées à l’aviseur, créées sur la base de vrais faux papiers d’identité dont l’enquête n’a pas encore permis de déterminer l’origine. Une de ces identités est exclusivement utilisée pour les affaires de contrefaçons, une autre pour les cigarettes et une troisième pour les armes. Pendant au moins six ans, le Serbe va ainsi servir de pivot aux principales affaires douanières. Pour la seule année 2013, sur 181 tonnes de cigarettes saisies par les douanes, plus de 105 tonnes sont passées par le port du Havre. Le reste se répartit principalement entre les antennes de Bordeaux et de La Rochelle, elles aussi rencardées par le célèbre aviseur.

 

Un business parfaitement rodé. «Mon rôle était toujours le même,raconte le Serbe en garde à vue. Je devais assurer l’entrée de la marchandise sur le territoire et l’emmener jusque dans l’entrepôt situé au Havre. Tout cela a été fait sous le contrôle des douaniers, du début à la fin.» A chaque fois, le modus operandi est identique : un nom de société existante est pris au hasard et désigné comme destinataire de la marchandise. Une fois la marchandise arrivée au port du Havre, les cargaisons transitent ensuite par des entrepôts contrôlés par la DNRED. L’antenne du Havre avait «la maîtrise totale de la logistique»,insiste l’aviseur. Selon nos informations, des équipes de douaniers étaient régulièrement réquisitionnées pour escorter les cargaisons du Serbe jusqu’à leur destination finale. Au cours de ces opérations clandestines, les agents avaient ordre de leur hiérarchie de couper leurs portables et d’utiliser des téléphones d’emprunt, comme de vulgaires dealers.

«En toute amitié»

Pour chaque conteneur saisi, Zoran P. était rémunéré au moins 20 000 euros par l’administration douanière. Mais les véritables bénéfices étaient réalisés sur la marchandise qu’il importait par ailleurs en toute tranquillité. Des dizaines de tonnes de cigarettes de contrebande ont ainsi inondé le marché sans être saisies, en dépit de nombreuses alertes. En février 2015, les autorités américaines avertissent leurs homologues français de l’arrivée de plusieurs conteneurs de cigarettes. Trois mois plus tard, c’est l’attaché douanier à Dubaï qui signale la présence d’un conteneur. Aucun n’est contrôlé. Mais régulièrement, en vertu du deal avec la DNRED, ces livraisons donnent lieu à une saisie spectaculaire. Comme ce 20 juillet 2015, dans l’Aisne, lorsque les douaniers de Laon interceptent plus de 9 tonnes de cigarettes de marque Che et Richman dans un poids lourd immatriculé en Croatie. Le communiqué triomphal est encore visible sur le site des douanes. «Cette nouvelle saisie est le résultat d’une stratégie globale de protection de l’espace national», s’y félicitent les gabelous.

 

Mais le système va finir par dérailler. Le 3 juillet 2015, la DNRED réalise une saisie record : 43,3 tonnes de café contrefait découvert dans un semi-remorque et un entrepôt à Argenteuil (Val-d’Oise). En une seule prise, les douaniers sont passés de 30 % à 45 % de leurs objectifs annuels. Mais là encore, l’affaire a été montée de toutes pièces par «Z» qui, en contrepartie, a bénéficié de l’absence de contrôle par les douaniers du Havre de six conteneurs de cigarettes de contrebande, soit environ 70 tonnes. «Le café n’était qu’un leurre permettant à la DNRED d’afficher une belle saisie en volume de marchandise contrefaite alors qu’elle n’était que la contrepartie d’une absence de contrôle des importations réalisées et organisées par Zoran P.» soulignent les magistrats. En décembre 2016, lors d’une perquisition à l’antenne du Havre, les gendarmes découvrent près de 800 000 euros en espèces dans le bureau de Pascal Schmidt, un de ses agents traitants. Le parfum de corruption est d’autant plus tenace que les enquêteurs mettent aussi la main sur une montre Chopard au domicile du douanier. En garde à vue, «Z» fini par reconnaître que la tocante venait bien de lui. «Le fait d’offrir une montre à Pascal Schmidt, ce n’est pas de la corruption pour moi, s’est-il justifié. C’est un cadeau en toute amitié.»

 

Jusqu’où la haute hiérarchie douanière a-t-elle couvert les trafics de sa poule aux œufs d’or ? Interrogés plusieurs fois, les principaux responsables se sont renvoyés la balle, mettant en avant les objectifs chiffrés et la pression du résultat. «Nous étions d’accord pour dire que ces objectifs quantitatifs étaient déconnectés de la réalité du trafic de cigarettes sur le territoire national, et que de fait ils nous obligeaient à orienter nos sources sur le trafic de cigarettes», a expliqué Magalie Noël, évoquant les «pressions de la Direction générale». «Les objectifs contrefaçons et cigarettes étaient en augmentation constante et ne pouvaient pas être atteints sans une saisie de conteneurs», a abondé Vincent Sauvalère. Soupçonnés d’avoir couvert les activités de «Z» pendant des années, ils ont été mis en examen, entre autres, pour «escroquerie en bande organisée», «détournement de fonds publics», «faux et usage de faux» et «importation en bande organisée de marchandises contrefaites».

«Manipulation»

Autre cadre épinglé : Erwan Guilmin, le successeur de Vincent Sauvalère à la tête de la DOD, qui a juré ses grands dieux ne jamais avoir été informé de la présence de Zoran P. sur liste noire. «On m’a sans doute berné», a expliqué Guilmin aux juges, allant jusqu’à évoquer une «manipulation». Une version mise à mal depuis par un autre témoignage accablant. Il émane d’un cadre du secrétariat général de la DNRED, chargé de gérer la base centrale des sources et de tenir à jour les enregistrements, les radiations et la fameuse liste noire. Début 2016, le cadre reçoit une réquisition judiciaire du juge Jean Gervillié, qui enquête sur une affaire de stups impliquant Zoran P. «Jean-Paul Garcia [alors patron de la DNRED] m’a demandé sur un Post-it de vérifier une liste de noms, a raconté le témoin. J’ai fait opérer immédiatement par mes services cette vérification et fait rédiger une note classifiée manuelle par un de mes agents. Cette note mentionnait expressément que Zoran P. était sur liste noire.»

 

La note doit alors être envoyée au service juridique, chargé de la transmettre au juge d’instruction. «Je devais faire porter cette note par un chauffeur sous pli fermé, poursuit le cadre. Mais M. Guilmin m’a indiqué qu’il se chargeait de l’amener directement. Je n’ai pas pu refuser car il m’en a donné l’ordre.» Le cadre s’exécute. Mais à la suite d’une demande de déclassification, un an et demi plus tard, l’inspection générale des douanes se rend compte que le document transmis à la justice, pourtant classé secret défense, ne correspond pas à l’original. L’écriture est différente. Surtout, le nom de Zoran P. n’apparaît plus sur liste noire. Un tour de passe-passe assimilable à une dissimulation de preuves, délit passible de cinq ans de prison. Contactés par Libération, les avocats de personnes mises en cause, toutes présumées innocentes, n’ont pas souhaité réagir.

 

 

Source: http://www.liberation.fr/france/2018/08/19/contrebande-les-coups-fumeux-des-douanes_1673435#Echobox=1534699016

 

D'autre article tout aussi intéressant

https://www.franceinter.fr/justice/faux-marche-de-cafe-deux-hauts-cadres-de-la-douane-en-garde-a-vue

https://www.franceinter.fr/justice/grand-nettoyage-a-la-tete-des-douanes-francaises

 

On a ensuite eu droit à un communiqué des douanes.

 

 

L’administration des douanes a pris connaissance de l’article du journal Libération en date du 20 août 2018 titré « contrebande : les coups fumeux des douanes » et tient à apporter les précisions suivantes, n’ayant pas été sollicitée par ses auteurs pour donner son point de vue sur les faits relatés.

 

L’administration des douanes rappelle en premier lieu son attachement au respect du code de procédure pénale et notamment son article 11 qui pose le principe du secret de l’instruction et regrette vivement que des éléments d’un dossier en cours d’instruction aient été, à nouveau, divulgués. Elle affirme en outre son attachement à la présomption d’innocence dont bénéficie l’ensemble des personnes mises en causes dans toute instruction, tant que leur culpabilité n’a pas été établie.

 

Les faits qui ont conduit à l’ouverture de cette instruction ont amené la douane française à une réaction forte, dès le début de l’année 2017. L’ensemble des responsables concernés de la direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) ainsi que les équipes en charge de sa supervision ont été renouvelés en 2017. Une nouvelle équipe a été nommée avec mandat de remédier aux dysfonctionnements qui avaient pu permettre des agissements non conformes à la déontologie et au droit. Cette refondation des pratiques de la DNRED a été initiée sans délai par la nouvelle équipe de direction. Elle repose en particulier sur un contrôle accru de l’ensemble des processus mis en œuvre par cette centrale de renseignement et une révision en profondeur des pratiques d’enquête ayant conduit à l’ouverture d’une instruction judiciaire. Ce contrôle interne est piloté directement par un magistrat de l’ordre judiciaire spécialement nommé en qualité d’adjoint à la directrice de la DNRED.

 

Sans attendre l’issue de la procédure judiciaire en cours, des procédures disciplinaires ont été engagées envers l’ensemble des cadres impliqués. Ces procédures devraient connaître leur terme avant la fin de l’instruction judiciaire. Les faits reprochés sont en effet susceptibles d’engager la responsabilité individuelle, pénale et administrative, des agents impliqués. L’administration des douanes n’a bien évidemment pas encouragé ces faits. Elle en est, au contraire, la victime et elle est à ce titre partie civile dans la procédure judiciaire en raison du préjudice qu’elle a directement subi. Elle facilite, par ailleurs, le travail de la justice.

 

L’administration des douanes tient à rappeler avec force que les pratiques individuelles rapportées dans cet article ne sauraient être mises en œuvre par l’administration quand bien même elles n’auraient comme seul et unique objectif la lutte contre les trafics. Elles ne sauraient pas plus jeter le discrédit sur l’action quotidienne des douaniers en charge de la protection du territoire et de nos concitoyens, notamment dans la lutte contre les trafics et singulièrement la lutte contre la contrebande de tabac. Dans le cadre de la politique de santé publique voulue par le Gouvernement, qui s’est traduite par une forte augmentation du prix du tabac, l’administration des douanes a en effet comme objectif prioritaire la lutte contre la contrebande de tabac.

 

 

Source: http://www.douane.gouv.fr/articles/a14931-reaction-de-la-douane-francaise-a-un-article-de-presse-relatif-a-la-lutte-contre-la-contrebande-de-tabac

 

 

 

Et pour finir, le dernier rebondissement en date.

 

 

Le scandale du démantèlement d'un faux trafic de café pour faire gonfler les statistiques douanières en 2015 au Havre fait encore des vagues. L'un des principaux « suspects » de cette affaire est toujours en fonction à l'office anti-fraude à Bruxelles, un autre à la DGSE.

 

Ce fut un énorme scandale il y a trois ans au sein des douanes au Havre et au cœur de la plus prestigieuse unité, la DNRED, la Direction Nationale du Renseignement et des Opérations Douanières. 

Des hauts responsables douaniers sont soupçonnés d’avoir démantelé un trafic de 45 tonnes de café contrefait qu’ils auraient eux- même mis en place pour faire gonfler leurs statistiques via une caisse noire retrouvée dans un plafond des bureaux du Havre. 

 

Plusieurs très hauts dirigeants ont été mis en examen puis limogés en interne ces derniers mois. Mais deux des "suspects" de cette affaire sont toujours à des postes très sensibles notamment à Bruxelles dans la haute hiérarchie de l'OLAF , l'Office européen anti-fraude. 

L'art de faire gonfler les statistiques 

Au 1 er août dernier, Vincent Sauvalère apparaissait toujours dans l'organigramme de l'Office européen de la lutte anti-fraude,au sein de l'unité  tabac et contrefaçons. Il faut dire que l'ancien patron des Opérations Douanières en France est à l'origine des plus importantes saisies de cigarettes de contrebande de l'histoire de l'Union Européenne. 

 

Son unité étaient à la pointe également sur des trafics d'armes avec les Balkans, sur quelques trafics de drogue aussi. Et pour cause, il avait réussi à récupérer un « indic » de la brigade de répression du banditisme de la police judiciaire parisienne, un certain Zoran Pétrovic, déjà considéré pourtant comme sulfureux. 

L'indic qui trafiquait avec l'aide des douaniers

Les juges qui enquêtent sur le scandale du faux trafic de café contrefait sur le port du Havre ont découvert, comme l'a raconté le journal Libération en début de semaine, à quel point Vincent Sauvalère et certains de ses collègues ont profité des tuyaux de cet informateur d'origine serbe, un 'aviseur' en langage douanier, mais à quel point la contrepartie était problématique. 

Rayé du fichier national  des informateurs, Pétrovic a continué à être rémunéré par les douanes via plusieurs identités fictives.

 

Pour une tonne de marchandises saisies à Bordeaux, la Rochelle et enfin au Havre, Zoran Pétrovic avait la garantie de pouvoir faire passer plusieurs containers de  marchandises non déclarées, notamment des cigarettes. 

 

Avant-hier, les douanes françaises rappelaient que tous les chefs concernés ont été écartés, ce n'est donc pas tout à fait vrai. 

L'un d'eux est donc à Bruxelles sur un poste très sensible et selon nos informations, un autre est à la DGSE (mais il n'est pas mis en examen).

 

 

Source: https://www.franceinter.fr/info/mis-en-cause-dans-un-scandale-le-douanier-veille-desormais-sur-l-office-europeen-anti-fraude?xtmc=douanier&xtnp=1&xtcr=1

 

 

 

 

 

 

Désolé pour la taille du pavé. Mais il permet d'entrevoir un bon gros jolie scandale d'état. Loin d'un mec qui frappe des gens avec un brassard. On se retrouve avec les deux gros services censés protéger la nation, qui facilite l'importation d'armes, drogues,tabac,etc... Via des supers indics qu'ils placent au dessus des lois pour '"raison d'état". C'est même indics qui sacrifieront des mules  pour satisfaire leurs dieux.

 

Un autre petit coup de maître des douanes.

 

https://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/claude-hermant-l-indic-borderline-qui-a-arme-amedy-coulibaly-malgre-lui_1943676.html

 

 

 

Peace

 

 

 

 

 

 

 

Modifié par cheezo
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Bonsoir,

Merci pour ce post, condensé et très intéressant.

Il vaut mieux plus de fonctionnaire et de meilleurs contrôles, que de faux chiffres. Surtout pour le pays et ses habitants.

Bon ok je me dévoue je vais prendre un poste à la tête de la DNRED pour allez les aider et leurs donner toutes mes bonnes idées :D

 

Bise les amis =)

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Salut et merci du partage,

 

Tres interessant la suite de cette affaire, pour moi il ne fait aucun doute que notre etat ( et ce depuis trop longtemps ) s'engraisse sur la repression qu'il ordonne.

Les douaniers ils ont tout pouvoir ,c'est la pire des races : on devrait les tuer a la naissance.

Comment ils veulent qu'on respecte leur loi ( débiles ) quand on voit l'exemple donné en haut lieu.

 

Rhaaa, je les detestent, vite un bedo pour me calmer.

 

a+

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  • 1 mois après ...

Ola

 

Nouvelle épisode.

 

Enquête sur l’ex-patron des stups : la procureure adjointe au parquet de Paris toujours en garde à vue

 

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( Qui pourrait lui en vouloir avec cette tếte là. ?)

 

Elle est entendue pour son rôle présumé dans l’organisation de la garde à vue fictive, en avril 2012, d’un trafiquant de drogue reconverti en indic.

L’affaire avait bousculé la direction centrale de la police judiciaire. Elle ébranle désormais les plus hauts échelons du parquet de Paris. Selon nos informations, Véronique Degermann, procureur adjoint, qui a longtemps dirigé le pôle en charge des affaires de criminalité organisée et de terrorisme, a été convoquée ce mardi à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) à la demande de magistrats lyonnais. Une autre magistrate, Karine Roussy-Sabourin, aujourd’hui en poste à la cour d’appel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), a elle aussi été interrogée. Elles ont mardi toutes deux été placées en garde à vue. Pour s’expliquer sur une… fausse garde à vue dans un retentissant dossier de trafic international de stupéfiants. Karine Roussy-Sabourin est sortie de garde à vue dans la soirée. Véronique Degermann était toujours entendue ce mercredi matin.

Judiciairement, l’affaire éclate en octobre 2015, après la découverte par les douanes de 7 tonnes de cannabis. La drogue est répartie dans trois camionnettes, stationnées en plein XVIe arrondissement, à Paris. Rapidement, il apparaît que la cargaison a été importée par l’un des plus gros trafiquants français, Sophiane Hambli. Or, l’enquête démontre que cet homme est aussi l’informateur… du patron de l’office des stups, le commissaire François Thierry. Ce dernier favorisait les affaires d’Hambli ce qui permettait d’identifier des réseaux de revente. L’affaire entraîne la chute d’un des plus brillants éléments de la direction centrale de la police judiciaire.

 

Extrait de prison pour une fausse garde à vue

C’est tout l’enjeu des investigations actuelles, potentiellement explosives. Les deux hautes magistrates doivent notamment s’expliquer sur une fausse garde à vue organisée en 2012 pour Sophiane Hambli. Le fameux indic a été extrait de prison en avril 2012 pour être conduit… dans un hôtel de Nanterre (Hauts-de-Seine), à deux pas de la PJ. Là, les enquêteurs lui permettent d’appeler les producteurs de drogue au Maroc afin de gérer l’importation de la marchandise. En suivant les chargements, les policiers espèrent ainsi faire tomber les réseaux de revente. Un juge des libertés et de la détention (entendu lui aussi en septembre) est choisi pour prolonger la garde à vue fantôme. Il se montre plus conciliant qu’un de ses collègues qui rechigne à avaliser une procédure dont il devine les sombres coulisses.

 

Lorsque la justice demande des comptes aux policiers des stups, en mars 2017, ils balancent. Ils affirment que cette opération, parfaitement illégale, a été gérée en plein accord avec Véronique Degermann, procureur adjoint au parquet de Paris, et avec une magistrate spécialisée, Karine Roussy-Sabourin. « Nous l’avons gardé dans une chambre d’hôtel, à proximité du service, pendant trois jours, a reconnu un officier. Je précise que cela s’est fait avec l’accord et la parfaite connaissance du parquet de Paris, notamment Mme Degermann et aussi Mme Sabourin. »

 

Ce sont ces deux magistrates qui ont été entendues mardi par la « police des polices ». Après avoir remonté la chaîne policière, les enquêteurs entendent depuis plusieurs mois des magistrats. En mai dernier, Maryvonne Caillibotte, directrice des affaires criminelles et des grâces entre 2010 et 2012, c’est-à-dire en charge de la définition de la politique pénale au ministère de la Justice, a été entendue en tant que simple témoin. Aucun lien cette fois avec la fausse garde à vue. « J’ai indiqué au juge dans quelles conditions j’ai rencontré François Thierry. En 2011, il est venu m’expliquer la stratégie de l’OCRTIS en matière de lutte contre le trafic. C’était une simple présentation de ses intentions d’action. »

Mardi soir, François Thierry se trouvait de nouveau en garde à vue à Lyon pour donner sa version des faits sur la garde à vue fantôme.

 

http://www.leparisien.fr/faits-divers/deux-magistrates-de-premier-plan-en-garde-a-vue-09-10-2018-7915101.php

 

 

 

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Plop

 

Quand je le dit que l'OCTRIS est pas claire et que les magistrats sont véreux...

 

Les gens me traitent à tort de complotiste obscur quand je traite ce genre de sujet, or il me semble bien effectivement qu'au vu de ce genre d'articles, relayés par la presse grand public, je ne suis finalement pas si complotiste que ça, mais plutôt réaliste.

 

Il n'y a vraiment que les ignares pour croire que la corruption et les magouilles n'existent que dans les dictatures et les pays du tiers monde.

 

Et après le système judiciaire Français viendrais avec le plus grand des calme faire des leçons de morale dégueulasse aux petits cultivateurs comme nous?

 

à vomir :angry:

 

++

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Salut,

 

Ce qui me dégoute le plus dans cette histoire c'est que ce type est toujours en liberté ( lui et ses complices ) et que l'affaire date de 2015.

On parle d'une saisi de 7 tonne et de 40 tonne d'entrée sur le territoire ( et c'est que la partie visible de l'iceberg ).

 

Le pauvre type qui va se ballader avec 100g de weed, il va prendre cher et tout de suite ( comparution immediate ).

 

Aujourd'hui on apprend que les magistrats ( cela meme qui nous casse les couilles tout les jours pour faire appliquer la loi selon leur bon vouloir ) sont de meche...

J'aimerais bien savoir jusqu'a quel niveau de l'etat remonte cette histoire ( a l'epoque il avait ete felicité par guignol 1er ) ?

 

De toute facon on est pas aveugle et on se rend bien compte que la justice chie dans un cercueil ( avec le dialogue social ).

Je m'arrete la, ca me minerve.

 

a+

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plop

 

il y a 14 minutes, sensky94 a dit :

Le pauvre type qui va se ballader avec 100g de weed, il va prendre cher et tout de suite ( comparution immediate ).

 

Il faut quand même rester dans une certaine mesure, se ballader avec 100 grammes de weed c'est pas malin, même dans un pays ou c'est légal ben je ne m'amuserais pas à le faire, je n'en voit pas l'interêt, ces 100 grammes de weed seraient bien mieux chez moi dans des parfaits dans le noir au fond d'un placard je pense.

 

Pour le reste, je plussoie :

il y a 16 minutes, sensky94 a dit :

la justice chie dans un cercueil

 

++

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hey

 

juste gerbant de voir ce genre d'affaire, comment croire à la justice ou à la police après tout ça?!

Et surtout jusqu'ou sont mouillé les autorités?

Putain ces connards se remplissent les poches à gros coup de pots de vin, de cadeaux etc et nous on se fait criminaliser pour 1 pieds de beuh!!

Et après ces gens là viennent de faire la morale!

Soit déjà irréprochable avant de faire la justice!

Tous ces pourris méritent de perdre leur taf et de se faire radier, qu'ils aillent bosser un peu usine pour voir.

Mais ça n'arrivera jamais, ils contiuneront à chier sur les lois et le petit peuple, qui ne pense qu'a se baisser....

 

++

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re

 

Et vous aller voir en plus que tout ce beau petit monde va vite rentré a la maison apres leur GAV.

On se revoit dans 10 ans au tribunal ( pour le peu de preuves qui restera ) ?

 

Qu'on vienne pas parler de justice, c'est de la paléonthologie ^^

 

En attendant tout ces hauts fonctionnaires continue de se gaver de notre argent en toute impunités et rien n'est fait pour les en empechés.

 

chienne de vie. a+

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Plop

 

Rien que pour ça si par malheur je me fait choper un jour au procès je suis capable de demander la nullité avec effet immédiat, et crois moi si ça arrive mon avocat ne se gênera pas pour le faire !

 

Faut les mater ces pourris, ils sont même pas au courant de la réalité, ils sont assis de 7h à 22h dans leur tribunaux et ont une vision fausse de ce qu'est la culture du cannabis, et pendant ce temps là leurs chefs se gavent de fric à plus savoir quoi en faire avec l'importation massive de drogue (et ils tapent pas que dans le shit si vous voyez ce que je veux dire).

 

Et ça viens te parler de "santé publique" et de "délinquance"...

 

Comme disent certains, si ma tante en avait on l'appellerait mon oncle...

 

PAS CONTENT!!!

 

++

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Re,

 

Si y'en a qui suivent les actus a la télé ( grand public ), j'aimerais bien savoir si on en a parlé hier soir ou ce soir.

Ce matin y'avait quelque liens sur google actu , ce soir plus rien : circulez, y'a rien a voir ( ou alors ca interesse personne cet histoire ).

 

Heuresement que j'ai mon petit cachet de THC ( clandestin ) pour un peu oublié toutes les saloperies qu'ils nous font subir.

 

a+

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Ola

 

@sensky94 Pas le temps pour ça au JT du soir. :rolleyes:

 

Par contre la dernière partie d'une série de documentaire diffuser il y a peu sur Arte abordé la question. Avec celle de l'argent du trafic et la fameuse affaire des banquiers occulte qui va bientôt passer en jugement.

 

Peace

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Yop,

 

Big up Cheez pour le travail de compilation!! J'apprécie d'autant plus que très peu de monde à l'aire de s'intéresser à cette histoire.

 

Ce qui est intéressant, c'est que les premiers soupçons à l'encontre de François Thierry remontent à Octobre 2015, en 2016 il est étrangement muté au SDAT (qui est accessoirement un des organes les plus prestigieux de la PJ, plutôt cool comme voie de garage) avant de perdre son statut d'OPJ en octobre 2017, soit 2 ans après la première "grosse suspicion". Qu'on parle de présomption d'innocence je veux bien, mais à ce stade là on devrait plutôt appliquer le principe de précaution! A moins bien sûr qu'un homme politique très bien placé lui ait proposé une issue de secours en échange de son silence sur les implications réelles du trafic...

 

De plus, en lisant l'ensemble des articles, y'a quelque chose qui m'a interpellé:

 

Le 23/08/2018 à 16:04, cheezodana a dit :

Lors d’une réunion au parquet de Paris, la vice-procureure de la République, Véronique Degermann, exprime son «ras-le-bol» mais accepte que la DNRED continue à travailler avec Zoran P., à condition qu’il oublie les stups.

 

Etrange, on retrouve cette fameuse Véro qui à l'air de vouloir que Zoran se tienne loin des stup... Aurait-elle quelque chose à cacher?

 

 

Peace

 

 

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Chalut ...

 

Beh voila ... nous, on  prendrais lourd pour un placos de 1m2 et de l autre côté les chefs de l administration trafique à la coup de tonne de marchandise... 

Tout est la ... nous sommes toujours sous la monarchie du pognon affublé du justice a vitesse variable selon le tarif horaire du bureau d avocat...*

Qu'on ne me  dise plus  jamais que la République c'est la Démocratie 

 

 

 

A++

 

 

 

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Yo tout le monde. 

Au état unis sa fait plusieurs dizaine annee que la CIA et compagnie font entrée divers drogue sur leur propre territoire pour ensuite vendre cette drogue pour alimenter divers caisse noir de l'état sa ne m'étonnerait pas que la france fasse pareil avec tous c'est tonne de shit ! Une raison de plus pour que nos politicien ne parle pas de légalisation .  

Les politicien me dégoute ....

Tchusss  

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Chalut

 

Il y a 3 heures, marokino a dit :

Yo tout le monde. 

Au état unis sa fait plusieurs dizaine annee que la CIA et compagnie font entrée divers drogue sur leur propre territoire   

 

Alors pour rebondir à ça , il est étrange de voir ou partout ou l' US army passe des champs de pavot fleurissent ... le Laos pdt la guerre du Vietnam, l afghanistan pdt les invasion sovietique , l afghanistan bis apres le 11 septembre ... 

Mr Nice a était dealer pour la CIA avec du shit Afghan (à l époque des invasions ssoviétiques sur le territoire afghan in the 80's) 

Et si quelqu'un serait ou retrouvé cette video d archive , vu il y a un paquet d année sur Arte (docu sur l émancipation des noir aux US) ou l'on voit Nixon je crois et le directeur  CIA dire ..." introduisons l éroïnes dans les quartiers noirs pour se débarrasser des Black Panther et Black Muslim.... 

 

Chez nous les trafic de stup et d armes alimenté les caisses noirs des parties politique notamment ?

 

 

 

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Yo tout le monde

@beuh-chat

A mais c'est certains que en france il y a les meme agissement que au usa surtout quand tu vois le mec de loctris faire passez des tonne et des tonne l'argent a bien servis a quelque chose. Il a pas juste servis au train de vie du boss de l'octris qui rouler dans des supercar pendant c'est vacance payer qui avez durement mérité 

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  • 3 mois après ...
France

Millionnaires du cannabis : qui sont les nouveaux barons de "l'or vert" ?

 

En France, le marché illégal du cannabis est évalué à plus d’1 milliard d’euros, capté par les barons des cités. Internationalisé, fonctionnant en petits réseaux, il reste difficile à détecter.

Soufiane Hambli, à son arrivée au tribunal de Mulhouse, en novembre 2012. Ce millionnaire de la drogue et indic de la police est accusé d’avoir mené un double jeu en poursuivant son business malgré des remises de peine.

Soufiane Hambli, à son arrivée au tribunal de Mulhouse, en novembre 2012. Ce millionnaire de la drogue et indic de la police est accusé d’avoir mené un double jeu en poursuivant son business malgré des remises de peine.

PHOTOPQR/L’ALSACE/SERGE/Max PPP

 

C’est un scénario digne d’un film de Scorsese. L’un des plus gros trafiquants de France était aussi l’indic de l’ancien patron de l’Office de lutte contre les stupéfiants (OCRTIS). Sofiane Hambli, surnommé « la chimère », a gravi tous les échelons, depuis le deal de « shit » dans sa cité de Mulhouse jusqu’aux grosses livraisons de résine sur la Costa del Sol, en Espagne. Interpellé en 2009 alors qu’il s’achetait un yacht, il se met au service du grand flic François Thierry. Il obtient une remise de peine en échange de tuyaux, et mène grand train dans son penthouse avec terrasse et piscine dans le XVIe arrondissement de Paris. Jusqu’à ce que la découverte de 7 tonnes de haschich dans des camionnettes garées à proximité ne dévoile le pot aux roses fin 2015.

 

Hambli est accusé d’avoir joué double jeu et continué à faire tourner son business, tandis que le boss de l’OCRTIS est mis au placard, poursuivi pour complicité. L’enquête judiciaire n’a pas encore livré tous ses secrets. Mais elle illustre le poids pris par ces « millionnaires du cannabis », comme les appelle Jérôme Pierrat dans son livre Parrains de cités. Ce sont les principaux bénéficiaires d’un business qui tourne à plein régime.

 

Stockage en Espagne

La France est le plus gros consommateur d’Europe : 11 % des adultes ont fumé du haschich au moins une fois dans l’année et 3,6 % en consomment régulièrement. Le marché, désormais intégré au PIB par l’Insee, est estimé à 1,1 milliard d’euros. Les nouveaux barons de l’or vert, souvent issus des cités, ont évincé les figures traditionnelles du grand banditisme à partir des années 1990. « Ce sont les vrais capitalistes du trafic, qui disposent de connexions avec les producteurs marocains et avec les cités pour écouler la marchandise », décrypte Nacer Lalam, chercheur à l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ), coauteur d’une étude sur l’argent de la drogue. Ils seraient quelques dizaines de trafiquants français à se répartir les filières d’importation.

Acheminée depuis la région du Rif au Maroc, la résine est stockée temporairement sur la côte andalouse, autour de Marbella. Puis elle est expédiée vers la France en « go fast », un véhicule roulant à grande vitesse sur les autoroutes, ou en « go slow », de petites cylindrées empruntant les routes secondaires. « Les importateurs ne maîtrisent pas toute la filière, poursuit Nacer Lalam. Ils font de la revente aux réseaux de distribution, sans qu’il y ait de hiérarchie. » Selon ses calculs, le prix de gros dépasse les 1 500 euros le kilogramme, ce qui leur permet de dégager une marge de plus de 40 %.

Les distributeurs vendent ensuite aux consommateurs le produit final à 7 euros le gramme (soit 7 000 euros le kilo). Leur marge est équivalente à celle des importateurs, mais les quantités traitées sont moindres. Ils sont aussi plus nombreux. Rien qu’à Marseille on compterait 150 réseaux. « Les gros points de deal restent dans les cités, souligne Vincent Le Beguec, l’actuel patron de l’OCRTIS. En région parisienne, il y a aussi des centrales d’achat, qui permettent de commander par téléphone et d’être livré à domicile. »

 

Investissements au Maroc

Les réseaux sont constitués d’une petite équipe de deux à cinq personnes ou peuvent former une vraie PME. C’est le cas du « supermarché » de la Tour K, dans la cité marseillaise de la Castellane, qui a fait l’objet d’un procès impliquant 28 prévenus en 2015. A la tête de trois points de vente, le gérant, Nordine Achouri, dit Nono, encaissait plus de 20 000 euros de bénéfice par jour, pour un chiffre d’affaires de 48 000 euros (17,6 millions à l’année). Même en incluant les frais annexes (armes, avocat, protection), les bénéfices restent plantureux. Ils contrastent avec les salaires peu élevés des petites mains du deal (lire ci-contre) : les charbonneurs, chargés de vendre le cannabis, les guetteurs, appelés chouffes, les nourrices, qui cachent les stocks dans leur appartement, et les coupeurs, qui taillent les barrettes.

Les profits du trafic sont généralement réinvestis dans l’immobilier au Maroc, où les trafiquants peuvent avoir des attaches familiales, plus rarement dans les Emirats, voire en Thaïlande. « Ils ont peu de patrimoine en France et prennent garde à ne pas afficher un train de vie qui attirerait l’attention du fisc ou de Tracfin, la cellule de renseignement de Bercy », explique Vincent Le Beguec. Des banquiers occultes - les « sarafs » - collectent les espèces issues du deal, paient les fournisseurs et réinjectent le reste dans l’économie légale selon des circuits de plus en plus élaborés. Dans l’affaire « Virus », jugée fin 2018, le cash était remis à des cols blancs parisiens qui détenaient des comptes suisses non déclarés et voulaient rapatrier leur argent à l’abri du fisc. En échange, ils effectuaient des virements vers les comptes des trafiquants à l’étranger, grâce à la complicité de banquiers d’HSBC. De quoi blanchir à la fois l’argent de la drogue et de la fraude.

 

Nouvelles filières

Depuis quelques années, cette économie du cannabis est en pleine mutation. La lutte contre les filières marocaines de résine et la demande croissante pour des produits « naturels », jugés de meilleure qualité, ont fait grimper la part de marché de l’herbe. De l’ordre de 10 % il y a quinze ans, elle avoisinerait aujourd’hui 40 %, pour un prix de vente en hausse, autour de 10 euros le gramme. La « beuh » est majoritairement importée des Pays-Bas, voire de Belgique ou d’Espagne. « Les réseaux criminels des cités produisent peu, ce sont des commerçants, pas des cultivateurs », précise Vincent Le Beguec. La culture d’herbe en intérieur est plutôt le fait de « cannabiculteurs » individuels, qui produisent de faibles quantités pour leur usage et celui de leur entourage. Mais la police a tout de même débusqué des « cannabis factories », tenues par le crime organisé, dans le Nord, où les industriels néerlandais ont exporté leur savoir-faire. En 2016, elle a ainsi découvert 4 000 pieds dans un hangar désaffecté près de Roubaix. Une saisie qui reste exceptionnelle.

 

Trois scénarios pour une légalisation

 

Il est rare qu’une étude sur les drogues ait les honneurs de la direction du Trésor de Bercy. Dans un numéro récent de la revue du ministère, les universitaires Christian Ben Lakhdar et Pierre Kopp ont publié un bilan socioéconomique du cannabis, sur la base de travaux déjà effectués pour le think tank Terra Nova. Ils partent d’un constat d’échec : la France est l’un des pays les plus répressifs, tout en étant le plus gros consommateur européen. Ils estiment le coût social du cannabis à plus de 900 millions d’euros : 560 millions de dépenses publiques, dont à peine 36 millions pour la prévention, le reste étant consacré aux services policiers et judiciaires ; et 350 millions de « pertes », liées à la mortalité et à l’emprisonnement.

Les auteurs envisagent donc plusieurs réformes possibles. Tout d’abord, les autorités pourraient dépénaliser l’usage mais pas la vente. Cela permettrait de réduire les dépenses publiques de 55 % en mettant fin aux interpellations d’usagers.

Mais cela provoquerait une hausse de 12 % du nombre de consommateurs et de 16 % des quantités vendues. « Ce serait un cadeau pour les trafiquants, prévient Christian Ben Lakhdar. Une demande décomplexée pourrait faire grimper les prix, donc leurs profits. » Autre option : la légalisation complète du marché sur un modèle concurrentiel. L’impact serait positif pour les finances publiques, avec une baisse des dépenses et une hausse des recettes fiscales sur les ventes. Mais elle entraînerait une diminution des prix et ferait exploser de 71 % le nombre d’usagers et quasi doubler les quantités consommées. « Les réseaux criminels se reporteraient sur d’autres drogues, notamment la cocaïne, s’inquiète Vincent Le Beguec, patron de l’office de lutte contre les stupéfiants. Or, sur ce marché, la hausse de l’offre entraîne celle de la demande. » Pour concilier lutte contre les trafics et objectifs de santé publique, Christian Ben Lakhdar propose donc que l’Etat garde la main et mette en place une autorité de régulation, semblable à l’Arjel pour les jeux en ligne. « Elle empêcherait tout marketing favorisant l’attractivité du produit et pourrait agir sur les prix à travers les taxes. » L’idée serait, d’abord, de fixer un prix assez bas pour assécher le marché parallèle. Puis l’agence imposerait des taxes de plus en plus élevées afin de limiter la consommation, comme pour le tabac. Une tactique qui laisse toutefois sceptique Vincent Le Beguec : « Il faut attendre d’avoir plus de recul sur les expériences étrangères. »

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Source: challenges.fr

 

 

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Ola

 

Les chiffres sont sortie du bonnet de Castaner pour les PME du Cannabis?

Quid du gérant lorsqu'on sait que c'est surtout des équipes qui dominent le stup en cité, et des petits ''indépendant'' ailleurs?

 

Les petites mains qui sont exploités par la peur, la violence et l’appât du gain, ne touche pas autant pour certain, pas aussi peu pour d'autre.

 

Bref, toujours de l'enfumage.

 

Peace

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