Le cannabis autorisé en Afrique du sud


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Grands consommateurs d’herbe, les Sud-Africains n’auront plus à craindre la prison. La Cour constitutionnelle a déclaré ce matin que l’interdiction de la consommation privée était contraire à la Constitution.

 

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Après l’annonce de la décision, plusieurs manifestants pro cannabis ont commencé à fumer de la marijuana devant la Cour constitutionnelle de Johannesburg, en Afrique du Sud. AFP/Wikus De Wet

 

" Ce ne sera plus un délit pour un adulte de posséder du cannabis pour sa consommation personnelle", a déclaré le juge Raymond Zondo, le président de la Cour constitutionnelle sud-africaine. Les juges ont pris leur décision à l’unanimité, au nom du " droit à la vie privée ". Les Sud-Africains âgés de 18 ans révolus pourront donc cultiver, posséder et fumer de la marijuana dans des "lieux privés" pour leur consommation personnelle". Ce sera à la police de se faire une opinion des limites autorisées, "sur des bases raisonnables", tant qu'une nouvelle loi n’aura pas été votée dans un "délai de deux ans".

En prison

C’est un soulagement pour la majorité des Sud-Africains dans un pays oû la consommation de " dagga " (le nom local) fait presque figure de sport national. L’herbe, cultivée localement, est excellente et bon marché. Or plus de 182 000 cultivateurs, consommateurs ou vendeurs de “weed” ont été arrêtés depuis mars 2017, dans la majorité des cas pour "usage personnel" : beaucoup croupissent en prison. Fin août, un homme a ainsi été condamné à cinq ans de prison à Grahamstown, dans le sud du pays.

 

Le gouvernement était opposé à une légalisation du cannabis, en raison de "preuves objectives de ses effets négatifs ". Ce matin, les partisans de la légalisation ont applaudi à tout rompre les juges de la Cour constitutionnelle, qui ont donné raison aux plaignants, l’avocat rasta Gareth Prince et le président du petit parti "Dagga", Jeremy Acton. Ce dernier a toutefois regretté qu’il ne sera toujours pas possible de fumer un joint dans un bar ou un lieu ouvert au public.

 

La police va pouvoir se concentrer sur la lutte contre les drogues dures

 

"La police va pouvoir se concentrer sur la lutte contre les drogues dures comme l'héroine, qui entrainent des comportements violents", espère Julian Munsami, manager d’un centre d’appels. "Mais il faut aller plus loin et autoriser la vente de cannabis à usage médicinal ", estime Jessica Pritchard, une étudiante. Le Parlement sud-africain a rejeté en novembre 2017, une proposition de loi introduite en 2014 par un député souffrant de cancer. Les députés ont estimé qu'une loi n'était pas nécessaire pour autoriser la production et la vente d'huiles médicinales. Mais l’Autorité compétente n’a toujours pas donné les autorisations nécessaires.

 

Alors que d’autres pays africains de la région (Lesotho, Malawi, république démocratique du Congo) envisagent de se lancer dans la production de cannabis pour approvisionner les Etats-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne et l’Espagne, l’Afrique du sud continue à pulvériser des désherbants sur les petites plantations dans les zones rurales pauvres du pays, mettant en danger la santé des habitants. "Le gouvernement devrait promouvoir la production de marijuana, qui peut avoir de multiples usages, et la taxer, pense James Cornwall, un programmeur de 31 ans. Ce serait bien plus positif pour le développement du pays, que se limiter à autoriser la consommation privée".

 

Source: rtbf.be

 

 

 

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