Cannabis : "En France, il ne faut pas se leurrer, il n'y aura pas la décision de légaliser"


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Selon l'addictologue William Lowenstein, le gouvernement français n'a aucune intention d'autoriser l'usage du cannabis à des fins thérapeutiques, malgré les "150 000 à 200 000 emplois" que cela représenterait.

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(LIONEL VADAM / MAXPPP)

 

Alors que les médecins britanniques ont depuis jeudi 1er novembre le droit de prescrire des produits dérivés du cannabis pour traiter certaines maladies comme l'épilepsie, la France reste sur son modèle répressif. "En France, il ne faut pas se leurrer, il n'y aura pas la décision de légaliser", assure le docteur William Lowenstein, addictologue et président de SOS addictions.

Les espoirs "sont sur le cannabis thérapeutique. On peut faire les choses sérieusement que ce soit pour les enfants épileptiques, que ce soit pour diminuer la consommation de médicaments des séniors, que ce soit pour aider beaucoup de gens dans leur confort au quotidien".

 

Le docteur William Lowenstein évoque également un "espoir de levier économique". L'économie du cannabis représenterait pour les agriculteurs, "150 000 à 200 000 emplois, que ce soit dans la Creuse ou ailleurs", dit-il et "vraisemblablement une possibilité d'économiser ou de gagner deux milliards d'euros".

 

"Si on peut amener un certain nombre de personnes dans des endroits sûrs avec un marché régulé, c'est quand même mieux."

William Lowenstein à franceinfo

 

Le docteur évoque l'exemple du CBD, ce dérivé de cannabis vendu avant son interdiction dans certains magasins. "On sait que le chiffre d'affaires du cannabis, c'est quand même 60% des réseaux mafieux. Il n'y a pas beaucoup d'entreprises qui continuent de marcher bien, même si on peut faire confiance au 'recyclage terrible' des réseaux mafieux, quand on leur enlève 60% de leur chiffre d'affaires", avance le président de SOS addictions qui appelle à la discussion.

"L'économie parallèle existe, c'est un problème, mais quand on voit dernièrement en région parisienne combien de personnes sont sorties de leur cité grâce aux VTC, voire au ramassage des patinettes électriques, on a aussi à se creuser un peu la tête", conclut le docteur William Lowenstein.

 

Source: francetvinfo.fr

"Mon fils de 7 ans va avoir une vie presque normale" : le cannabis thérapeutique est désormais autorisé au Royaume-Uni

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(DON MACKINNON / AFP)

Si Londres permet le cannabis sur ordonnance à compter de jeudi, le gouvernement britannique n'envisage pas de légalisation pour l'usage récréatif.

Au Royaume-Uni, 75% de la population étaient favorables au cannabis sur ordonnance. C'est fait. Depuis jeudi 1er novembre, les médecins peuvent prescrire des médicaments dérivés du cannabis pour traiter certaines maladies.

 

L’épilepsie fait partie des pathologies concernées

Ces derniers mois, plusieurs enfants s’étaient vu refuser l’accès à l’huile de cannabis. Le Conseil consultatif sur les drogues a finalement donné son feu vert au gouvernement. La décision du gouvernement va tout changer pour Hannah, mère d'un petit garçon de 7 ans, épileptique. Jusqu'ici, elle achetait de l'huile de cannabis à l'étranger. La décision du gouvernement va tout changer pour elle. "Au lieu d’aller en ambulance à l’hôpital chaque semaine pour prendre des stéroïdes par intraveineuse, il va avoir une vie presque normale, affirme la mère de famille. Il pourra aller à l’école, se faire des amis. Il aura plus de chances d’apprendre et de s’intégrer dans la société."    

 

Les médecins ont à présent le droit de prescrire des dérivés du cannabis, à condition que les produits répondent aux normes de sécurité. Le marché pourrait s’ouvrir, espère David Burden, qui a fondé son entreprise il y a six mois. Il vend des produits sans tetrahydrocannabinol (THC), c'est-à-dire sans substance hallucinogène. "Je suis très content qu’ils fassent un pas en avant", déclare le commerçant. Mais pour lui, le gouvernement doit encore franchir d'autres étapes. "Pour le moment, je vends mes produits sous l’appellation de complément alimentaire, sans avoir le droit de parler de leur apport médical, de leur effet sur l’anxiété ou le psoriasis." Pourtant David Burden affirme que "beaucoup de gens" l’ont appelé. "Des femmes d’un certain âge qui cherchent une alternative et qui ne veulent plus avaler de pilules", témoigne-t-il. 

 

Les libéraux démocrates poussent pour aller plus loin 

Les conservateurs répètent qu'il n'est pas question pour l’instant de dépénaliser la consommation de cannabis à usage récréatif. Le ministre de l’Intérieur, Sajid Javid, l'affirme : "Ce gouvernement n’a absolument aucun plan de prévu pour légaliser le cannabis. Les amendes pour la possession de cannabis ou pour les fournisseurs vont rester les mêmes." 

En pratique, la situation est pourtant complexe. Les statistiques du ministère de l’Intérieur montrent que le cannabis reste la drogue illégale la plus consommée au Royaume-Uni, avec plus de deux millions d’utilisateurs l’an dernier. Mais c’est surtout une question économique que soulèvent les libéraux démocrates. Si le cannabis était vendu sous licence, avec une TVA de 20%, il y aurait chaque année 800 millions d’euros de recettes pour l’État, sans compter les économies sur le coût de la répression, de la police, de l’hospitalisation de ceux qui consomment de mauvais produits. Soit 1,2 milliard d'euros au total.

 

Source: francetvinfo.fr

 

En France - Amende pour consommation de stupéfiants : les mineurs ne sont pas concernés, contrairement à ce qu'a affirmé Nicole Belloubet

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La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, invitée de franceinfo le 24 octobre 2018. (RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

 

L'entourage de la ministre de la Justice a plaidé l'erreur, après que Nicole Belloubet a annoncé mercredi sur franceinfo que les moins de 18 ans seraient visés comme les majeurs par un PV de 300 euros.  

Invitée de franceinfo mercredi 24 octobre, Nicole Belloubet a évoqué le projet de réforme de la justice et le volet sur l'amende forfaitaire pour le délit d'usage de stupéfiants, et notamment de cannabis. La ministre de la Justice a affirmé que les plus jeunes, comme les adultes, pourraient être frappés au porte-monnaie. Ce n'est pas le cas. 

 

Pas de PV pour les mineurs

Concrètement, le projet du gouvernement prévoit qu'une personne prise sur le fait écopera d'un PV et devra régler une amende de 300 euros afin de contrer l'augmentation constante du nombre de consommateurs de cannabis. Ces contraventions concerneront-t-elles les majeurs et les mineurs ? "Oui, bien sûr", a répondu la ministre sur franceinfo. La garde des Sceaux a ajouté que les PV ne seraient pas adressés à leurs noms, mais "sans doute à celui de leurs parents".

C'était une erreur, a indiqué l'entourage de la ministre, à l'issue de l'interview. Cette amende forfaitaire est "destinée aux seuls majeurs". "Le dispositif pour les mineurs est éducatif", a-t-on précisé dans l'entourage de Nicole Belloubet. 

 

Source: francetvinfo.fr

 

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