La Réunion a été découverte grâce au cannabis

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Un projet porté par une association regroupant des professionnels prépare un projet de développement de la culture du chanvre à la Réunion. Celui-ci serait déjà bien avancé. Moos, militant de longue date pour le développement du cannabis à la Réunion, explique ce que cette plante pourrait apporter.

 

 

En quoi le chanvre peut-il être utile ? 

Voici ce que disait Jack Herer, un militant américain, aujourd'hui décédé, en faveur du développement de la culture du cannabis : « si l'on interdit toutes les énergies fossiles ainsi que l'utilisation des arbres pour le papier et la construction, dans le but de sauver la planète (…) alors il n'y a qu'une seule ressource naturelle et renouvelable qui est capable de fournir la totalité des papiers et des textiles sur la planète, répondant à tous nos besoins en terme de transport, d'énergie, de médicaments, d'alimentation tout en réduisant la pollution eten nettoyant l’atmosphère, cette ressource est le cannabis, le chanvre, la marijuana ». Avec le chanvre, on peut produire énormément de choses. Avec les graines de cannabis non psychotrope, on peut par exemple faire de la farine, de l'huile et du beurre, ce qui est la base de l'alimentation mondiale. 

 

Qu'est-ce qui serait possible de faire à la Réunion ? 

On pourrait pare exemple produire du béton en réponse aux problèmes de l'exploitation des carrières. En métropole, certaines entreprises transforment déjà du chanvre pour faire du béton. En Haute-Loire, une Université propose aux gens une méthode pour construire une maison à partir de cette plante. Il suffit d'un hectare de chanvre pour une maison de 120 m2. C'est une matière première qui est durable puisqu'elle permet de lutter naturellement contre les thermites, les parasites...Il faut savoir qu'en métropole, toutes les fermes construites avant 1950 ont utilisé comme matériaux du sable, de la chaux et du chanvre. 

 

Mais légalement, est-ce possible de produire du chanvre ? 

Tout dépend de la volonté du préfet. En métropole, le CBD, une molécule thérapeutique non-psychotrope est par exemple autorisée à la vente à Marseille mais interdite à Nice ou à Paris. Beaucoup de coffee shop ont ainsi ouvert dans la cité phocéenne. A la Réunion, le préfet n'y est pas très favorable. 

 

 

Cette plante pourrait-être une alternative à certaines culture, comme celle de la canne ? 

Ce n'est pas ce qu'on recherche. Les planteurs viendront d'eux-même à cette matière première quand ils se rendront compte qu'elle peut leur rapporter plus d'argent et qu'elle utilise peu d'eau et aucune matière chimique. La tradition d'utilisation du cannabis est beaucoup plus forte à la Réunion que celle de l'alcool. Déjà, on aurait jamais découvert la Réunion sans le cannabis. Toutes les voiles, les cordes les papiers des cartes...étaient fabriqués à partir du chanvre. 

 

Avez-vous le soutien des élus ? 

Il y a deux ou trois politiciens qui sont favorables à un développement du cannabis thérapeutique à la Réunion. Mais il y a des personnes beaucoup plus haut-placées qui bloquent ces projets. 

 

Si on comprend bien, le développement du cannabis à la Réunion, ce n'est pas pour demain... 

Ca peut être très rapide. Tout dépend des politiciens et du préfet. Dans la Creuse, des gens s'organisent pour faire pousser du cannabis thérapeutique. Ca pourrait être une solution pour réduire le chômage. C'est ce qu'on voudrait faire à la Réunion. Il y a une vraie hypocrisie de l'Etat vis à vis du chanvre. En métropole, 30 départements subventionnent cette culture. Mais 90 % de la production est utilisée pour fabriquer le papier des cigarettes !

 

Quelle est la différence entre le chanvre et le cannabis ? 

C'est la même chose. On pourrait aussi bien parler du chanvre comme cannabis thérapeutique ou récréatif. 

 

Source: clicanoo.re