Bordeaux : « Une note de cassis, un effet très relaxant »… Le premier vin français au cannabis débarque sur le marché


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Avec son Burdi W à base de cannabidiol, le Bordelais Raphaël de Pablo veut casser les codes classiques du vin, et attirer un nouveau public vers le marché des produits à base de CBD

 

 

Les oenologues Michel Rolland (à gauche) et Alain Raynaud, lors de la dégustation du Burdi W, premier vin de Bordeaux au cannabis.

Les oenologues Michel Rolland (à gauche) et Alain Raynaud, lors de la dégustation du Burdi W, premier vin de Bordeaux au cannabis. — Raphael de Pablo

 

  • Juridiquement, on ne peut pas parler de vin, mais de boisson aromatisée à base de vin, notamment car le produit a été transformé avec le rajout de cannabidiol.
  • Mais rien ne diffère de la réalisation d’un vin classique, son élaboration ayant même été supervisée par le directeur d’un grand château du Bordelais.
  • Le célèbre œnologue Michel Rolland s’est prêté au jeu de la dégustation, et a validé le Burdi W, qu’il a bu « avec plaisir ».

 

Un double effet relaxant garanti, à condition de consommer avec modération, bien entendu. Le Burdi W (pour Burdigala Weed), qui se présente comme le premier vin français au cannabis, a été lancé lundi sur le marché, via une campagne de commercialisation sur la plateforme KissKissBankBank. Quelque 500 bouteilles sont mises en vente, et d’autres devraient être produites très rapidement.

Le Burdi W, premier vin de Bordeaux au cannabis
Le Burdi W, premier vin de Bordeaux au cannabis - Burdi W

Mais c’est quoi, un vin au cannabis exactement ? D’abord, il faut préciser que juridiquement, on ne peut pas parler de vin, mais de boisson aromatisée à base de vin. Comme le rosé pamplemousse, quoi. Il y a plusieurs raisons à cela, la plus importante étant que le vin est transformé, puisqu’on lui rajoute du cannabidiol, ou CBD, une molécule présente dans le chanvre. Contrairement au THC, cette molécule est autorisée en France car elle ne provoque pas d’effet psychotrope mais possède des vertus relaxantes.

 

Champ de chanvre bio

Par ailleurs, quand bien même il a été élaboré dans le Bordelais, ce « vin » n'a pas d'appellation. « Toutefois, Burdi W est composé de 100 % de petit verdot [un cépage que l’on trouve habituellement dans moins de 10 % des compositions de certains grands crus classés du Médoc], et a été conçu comme un vin classique », soutient le Bordelais Raphaël de Pablo, à l’origine du projet, et qui exploite par ailleurs La Ferme médicale, un champ de chanvre bio en Gironde. Sa culture est destinée à la production de cannabis bien-être, et a bien entendu servi à l’élaboration du Burdi W. La réalisation du vin a par ailleurs été supervisée par le directeur « d’un célèbre château bordelais », initiateur du projet également avec Raphaël de Pablo, et qui souhaite pour l’heure rester anonyme.

L’œnologue-médecin Alain Raynaud, qui a validé le produit, et le célèbre œnologue bordelais Michel Rolland se sont prêtés au jeu de la dégustation, samedi dernier. « C’est une première expérience, je n’ai jamais goûté ce genre de produit, explique ce dernier dans une vidéo. Ce n’est pas tout à fait du vin, d’ailleurs c’est marqué dessus, mais ce qui me plaît, c’est que ça ressemble à ce que je connais, à ce que je déguste depuis quarante ans. C’est une boisson que je bois avec plaisir. »

 

Garanti sans effet secondaire

Créer un vin au cannabis est une affaire sérieuse qui nécessite un savant dosage pour trouver le bon équilibre. Il a fallu plus de trois mois pour élaborer le Burdi W. « C’est très compliqué, car le cannabis est fort en terpènes il faut donc trouver la bonne association » explique Raphaël de Pablo. Il assure que le mélange cannabidiol/vin procure « un réel intérêt au niveau du goût », « surprenant ». « On obtient des notes très fruitées, avec une pointe de cassis [ce qui est assez classique avec le cépage petit verdot], et surtout on ressent vraiment cet effet relaxant après la dégustation… » Une boisson de 33 cl à base de CBD contient en moyenne 20 mg de cannabidiol, « là il y en a 250 mg par bouteille, en partant du principe qu’elle se boit à trois ou quatre personnes. » La dégustation est garantie sans effet secondaire, « puisqu’il n’y a pas de THC », la molécule du cannabis qui fait « planer ».

La pré-commercialisation du vin au cannabis a démarré fort, avec une centaine de bouteilles déjà écoulées. Elles se vendent au prix de 34,90 euros (ou 180 euros la caisse de six). « Ce que l’on veut avec ce nouveau produit, c’est dynamiser le marché du vin bordelais en le rajeunissant, et toucher un nouveau public pour l’intéresser au marché des produits à base de CBD », insiste Raphaël de Pablo.

Déjà du vin au cannabis du temps des Gaulois ?

Si c’est une première en France, le vin au cannabis n’est cependant pas une nouveauté. Il en existe déjà en Californie, en Espagne… « C’est le vin californien qui m’a donné l’idée d’en faire en France », confie Raphaël de Pablo.

Paru en 2018, un article sur des fouilles archéologiques a fini de convaincre le Bordelais de se lancer dans cette aventure : il expliquait que des traces de cannabis trouvées dans une sépulture, laissent penser que des Gaulois buvaient déjà un vin au chanvre… Hallucinant, non ?

 

Source: 20minutes.fr

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