Légalisation du cannabis : 31 sénateurs annoncent travailler sur une proposition de loi


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Yop ,

 

Il y a 3 heures, Felix_Da_Craft a dit:

Selon ces sénateurs, « la situation est intenable » et « les Français sont prêts à débattre de la consommation du cannabis dit récréatif ».

 

45 %  y sont favorables , ça avance ...

 

Par contre , quand on est plus au pouvoir , trop facile , ils on fait quoi quand ils étaient en place , queue dalle comme d'hab ...

 

Bande de branquignoles  comme tous les autres , aucun parti politique n'aura de vrai " couilles "  pour le faire ...

 

Et c'est pas avec cet e....lé de Darmanin que ça risque de changer ...

 

Comme je l'écris toujours , tant que la " vieille France votera rien ne changera "

 

A ++

 

 

 

 

Modifié par bob67
s à la place de t méa culpa
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Hello :respect:

 

Enquête Criminalité, santé : la légalisation du cannabis en France serait-elle une bonne solution ?

L’Allemagne s’apprête à autoriser l’usage du cannabis. Le sujet revient régulièrement dans le débat politique français. Pro et anti légalisation ont des arguments à revendre.

 

Cinq millions de personnes en France consomment occasionnellement du cannabis. Nombreux sont ceux qui demandent la légalisation de cette drogue, au même titre que l'alcool.

Cinq millions de personnes en France consomment occasionnellement du cannabis. Nombreux sont ceux qui demandent la légalisation de cette drogue, au même titre que l’alcool. (©Illustration / Adobestock)

« La raison pour laquelle j’ai pris position pour la légalisation, c’est parce que lorsque mes enfants sont entrés en 6e, il y avait un dealer dans le coin. Que font les adultes pour protéger nos enfants des criminels ? » Emmanuelle Auriol, professeur d’économie à la Toulouse School of economics et membre du Conseil d’analyse économique, a rédigé un rapport pour défendre l’idée d’une légalisation du cannabis dans le but de contrôler sa consommation et d’assécher les réseaux criminels. C’est d’ailleurs le premier argument avancé par les partisans de la légalisation : la lutte contre le crime organisé.

 

L’universitaire Christian Ben Lakhdar disait sur France info être « plutôt favorable à une légalisation du cannabis » pour « enfin lutter efficacement contre la criminalité et les réseaux de revente qui polluent nos quartiers ». Le trafic de cannabis ferait vivre entre 100 et 200 000 personnes dans notre pays selon ses estimations.

Le rapport co-rédigé par Emmanuelle Auriol, met en avant « une baisse de [la criminalité] suite à la dépénalisation » : « La légalisation conduit à un affaiblissement des réseaux criminels qui sont privés d’une partie de leur recette. Ensuite, la police […] peut se consacrer à d’autres missions, ce qui intensifie la répression sur d’autres crimes. »

 

Pour ces partisans, notre modèle de lutte contre les trafiquants ne fonctionne pas : la France est un des pays qui a les lois les plus restrictives en Europe et demeure la nation qui compte le plus de consommateurs. « On arrose le sable. Le ministre de l’Intérieur, monsieur Darmanin est tout fier de dire qu’il ferme des points de deal, mais il y en a des milliers. Il y en a plus que des McDo. C’est le tonneau des Danaïdes. C’est une politique totalement inefficace », s’agace Emmanuelle Auriol.

Lors des élections, le débat s’invite régulièrement en France, alors que le cannabis est interdit depuis 1970. Un collectif de 31 sénateurs s’engage, dans une tribune publiée dans Le Monde le 10 août 2022, à déposer une proposition de loi pour légaliser le cannabis. Selon lui, « les Français sont prêts à débattre de la consommation du cannabis dit récréatif ».

 

Les principales données sur l'usage du cannabis en France.

Les principales données sur l’usage du cannabis en France. (©Enquêtes d’actu)

À l’inverse, de nombreux États dans le monde ont franchi le pas de la légalisation. Si en Hollande, l’usage récréatif du cannabis est toléré sous certaines conditions depuis 1976, c’est bien l’Uruguay qui est devenu le premier pays au monde à légaliser l’usage récréatif de la marijuana et sa culture, en 2012. Puis ont suivi les États américains du Colorado et de Washington. Mais aussi l’Oregon, la Californie, l’Alaska ou encore le Michigan. En 2018, le Canada a également opté pour sa légalisation. En 2019, le Luxembourg a annoncé qu’il allait changer le statut légal du cannabis non médical. C’est le cas en Thaïlande depuis le 9 juin 2022. Avant 2023, l’Allemagne devrait autoriser l’usage récréatif du cannabis.

 

« L’Allemagne n’est pas un pays d’agités du bocal et pourtant, il est en voie de légaliser. Le Luxembourg aussi. La République Tchèque assouplit sa législation aussi. On sera isolé sur la scène européenne. Est-ce qu’on va continuer à passer pour des cons (sic) longtemps ? », s’interroge Farid Ghehiouèche, cofondateur de Cannabis sans frontières.

 

De nouvelles formes de criminalité

A contrario, les défenseurs de la prohibition alertent sur les « effets de déplacement » que provoquerait une légalisation. C’est le cas d’Alexis Demas, neurologue, connu pour ses prises de positions publiques : « Un argument redondant prétend que la légalisation empêchera le trafic. En réalité ce dernier sera décalé et amplifié sur d’autres supports de drogues. […] Le continuum de l’utilisation des drogues sera donc décalé. Une banalisation de la consommation de cocaïne est à craindre, et des risques associés (sanitaires, médico-psychiatriques, accidents …). »

 

D’autre part, au Colorado, où la légalisation a été adoptée par un référendum d’initiative citoyenne, d’aucuns font le lien entre l’augmentation de crimes et délits et cette règle permissive.

« Les dernières données, portant sur l’année 2016, montrent une hausse importante des homicides (+ 10 %), des braquages (+ 6 %), des vols avec violence, des viols (+7,2 %), et des vols de véhicule (+ 22 %) », renseigne Michel Gandhilon de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), dans la revue Prospective jeunesse. Mais pour expliquer cette tendance à la hausse, « certains spécialistes évoquent [plutôt] l’augmentation du nombre des usagers dépendants à l’héroïne finançant leur consommation par des moyens illégaux et l’afflux au Colorado, depuis la légalisation, d’une population marginale (sans-abri, vétérans de l’armée US) à la recherche d’opportunités de consommation », poursuit le spécialiste.

 

Là encore, l’exemple du Colorado laisse à penser que la fin de la prohibition n’aurait pas un effet si efficace sur la contrebande, puisque Michel Gandhilon constate « une persistance importante du marché noir de marijuana à hauteur d’environ 30 % du marché total du cannabis ».

 

« On ne peut pas dire que ce soit un échec »

Emmanuelle Auriol, économiste de Toulouse, préfère voir le verre aux trois-quarts plein : « Avoir asséché le marché illégal de 70 %, on ne peut pas dire que ce soit un échec. Ça montre juste que c’est compliqué. » Pour elle, si « des réformes de légalisation ont échoué au départ à défaire les réseaux criminels c’est parce que les prix des produits, leur disponibilité et leur qualité étaient inadéquates ». Pour que cela fonctionne, cette professeure d’économie préconise « des prix d’introduction relativement bas au début », de la bonne qualité, des stocks suffisants et enfin un accueil satisfaisant pour les clients. « L’Uruguay a fait des erreurs de ce point de vue, notamment parce qu’il n’y avait pas assez de quantité. Et au Canada, la qualité était mauvaise et en plus pour se réapprovisionner, il fallait faire la queue dans la rue, dans le froid ». Il faut en même temps que les forces de l’ordre maintiennent la pression sur les criminels qui importent ces substances, « avec tout cela, on peut assécher le marché du cannabis dans notre pays », croit Emmanuelle Auriol.

 

Un officier de la police nationale qui connaît ces sujets pour constamment démanteler des réseaux dans les Yvelines est d’accord sur le fait qu’il faille « réprimer plus sévèrement les trafics ». Alors que « l’importation de produits stupéfiants est un crime », ce policier constate qu’aucune de ces affaires ne se retrouve en cour d’assises : « C’est quasi systématiquement correctionnalisé. » Lui serait pour un durcissement de la loi, avec un modèle encore « plus répressif ».

Le meilleur moyen d’arrêter le trafic, c’est de tarir la demande. Il faut arrêter de voir le consommateur comme une victime, ça n’aide pas à endiguer le phénomène. Quitte à faire une justice d’exception pendant quelques années, on pourrait imaginer des courtes peines de prison pour les fumeurs, ce serait efficace. On a constaté qu’avec la délinquance routière, il n’y a que la répression qui a fonctionné.

Un officier de la police nationale des Yvelines.

 

« La loi de 1970, d’amodiation en amodiation, se limite à une simple contravention de 200 euros, sans qu’il y ait trace de cette contravention. » Jean Costentin, professeur émérite de la faculté de médecine et pharmacie de Rouen (Seine-Maritime), aurait aimé que l’instauration d’une simple amende pour les consommateurs en 2015, serve un système de prévention. Il imagine : « L’infraction serait inscrite dans un fichier informatique. S’il s’agissait d’une deuxième récidive, le montant doublait. La troisième récidive, cela triplait. Si c’était la cinquième récidive, le sujet serait obligé de suivre un stage payant, pendant lequel on allait lui expliquer tous les méfaits de cette saloperie (sic) de drogue. » Selon cet auteur du Dictionnaire critique du cannabis (éd. Docis), « on doit être dans la prévention absolue », or rien n’est fait à ses yeux. « Les pouvoirs publics ont abandonné », dénonce-t-il.

 

Si chaque argument avancé, apporte son lot de contestations, il est une chose indéniable : « Partout où le cannabis a été légalisé, la consommation augmente chez les adultes », constate Ivana Obradovic, directrice adjointe de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). « Même si certaines études montrent qu’il s’agit d’une intensification de la consommation de gros consommateurs », nuance l’économiste Emmanuelle Auriol. Alors si la consommation de cannabis venait à être autorisée, qu’en serait-il des problèmes de santé publique si le nombre de consommateurs explose ? Sur ce pan-là du problème, il n’existe pas non plus de consensus entre experts.

 

« La légalisation serait criminelle »

Pour le professeur Jean Costentin, « la légalisation serait criminelle ». L’auteur de Halte au cannabis, membre de l’académie de médecine, considère que « le cannabis peut tuer, détruire des individus et notre société ».

La rencontre du cannabis et de l’alcool multiplie par 27 le risque d’accident mortel. Le cannabis seul est à l’origine de 300 morts sur la route chaque année. Il y a les effets désinhibiteurs du cannabis, avec des risques d’auto-agressivité ou d’hétéro-agressivité. Le cannabis est générateur de dépression, dépression qui comporte le risque suicidaire. La relation entre cannabis et schizophrénie est irréfragable. Le cannabis peut rendre schizophrène s’il est consommé entre 12 et 24 ans.

Jean Costentin, professeur émérite à la faculté de médecine et de pharmacie de Rouen.Le professeur Jean Costentin, membre de l'Académie nationale de médecine, est un fervent défenseur de la prohibition du cannabis.
Le professeur Jean Costentin, membre de l’Académie nationale de médecine, est un fervent défenseur de la prohibition du cannabis. (©Raphaël Tual / Enquêtes d’actu)

Dans son rapport, le Conseil d’analyses économiques pointe aussi le fait que « la consommation de cannabis présente des dangers pour la santé des plus jeunes, [comme] le risque de développer une schizophrénie ou un autre trouble psychotique est fortement associé à la consommation régulière de cannabis ». Les spécialistes s’accordent sur le fait que le tetra hydro cannabidiol (THC) « affecte la mémoire à court terme » et « le déclenchement de maladies psychiatriques ».

Le neurologue Alexis Demas prévient lui aussi, que « ces épisodes psychotiques (hallucinations, délires) peuvent être isolés et uniques ou bien déclencher une authentique maladie chronique de type schizophrénie ».

La molécule du THC est responsable des effets psycho-actifs du cannabis. Son action est liée à sa fixation dans certaines zones du cerveau, via des récepteurs situés à la surface des neurones. Parmi ces zones, on retrouve celles impliquées dans les processus cognitifs (mémoire, attention, orientation) avec notamment le cortex cérébral et les hippocampes, et d'autres structures siégeant cette fois en profondeur du cerveau et qui sont responsables de la motricité et de ce que l'on appelle le système de récompense, qui permet la libération de neuromédiateurs (dopamine). L'impact du THC au niveau de ces structures cérébrales explique les effets classiquement observés : ralentissement de la pensée et du comportement moteur, euphorie.

Docteur Alexis Demas,neurologue.

Enfin, l’activité du cerveau n’est pas la seule a été modifiée par le « pétard ». Celle des gènes est aussi perturbée.

 

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Selon un rapport de l’Académie nationale de médecine, daté de janvier 2022, « le THC […] est […] susceptible d’engendrer des modifications épigénétiques. Elles pourront s’observer chez une personne dont les deux parents ont, ou un parent seulement a, consommé la drogue avant sa conception, ou encore dont la mère l’a consommée pendant la gestation, ou enfin qui s’est exposée au THC au cours de son adolescence, voire ultérieurement. » « Le THC modifie l’expression de certains gènes. Dès lors, des sujets vont devenir ou rester des anxieux, des déprimés », explique le professeur Jean Costentin.

C’est pour cela que le neurologue Alexis Demas juge que « des mesures fortes sont nécessaires » et plaide pour des « cours de formation aux neurosciences dès le collège ».

Selon les dernières données disponibles de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, la consommation de cannabis ne cesse de baisser chez les jeunes : « La baisse de l’expérimentation de cannabis à 17 ans a été discontinue depuis le début des années 2000. » Ainsi les partisans de la prohibition craignent qu’une légalisation enraye cette évolution positive.Évolution de la consommation du cannabis chez les jeunes.

Évolution de la consommation du cannabis chez les jeunes.

« Il n’existe pas d’effets nocifs sérieux avérés »

Là où le débat est inextricable, c’est que justement, les pro légalisation défendent l’idée que cela permettrait d’éloigner les plus jeunes de ce produit. « Il y a des médecins très conservateurs qui ont des positions idéologiques sur le sujet. C’est ridicule de dire que le cannabis est ‘mortel’. Ce qui est certain c’est que le cannabis est dangereux pour les enfants. La légalisation permettrait que ces derniers n’aient pas de contact avec ces produits. Que ces gens se permettent d’utiliser leur blouse blanche pour maintenir le statu quo qui est un fiasco dans notre pays, est irresponsable », s’agace Emmanuelle Auriol.

Dans son rapport pour le Conseil d’analyses économiques, cette spécialiste stipulait qu’« il n’existe pas d’effets nocifs sérieux avérés de la consommation modérée de cannabis sur la santé des adultes. De fait, le cannabis est une drogue particulière car, à l’inverse de l’héroïne, de la cocaïne ou même de l’alcool, il est presque impossible de faire une overdose. De plus, le cannabis est beaucoup moins addictif que les autres substances légales (alcool, tabac) et illégales (cocaïne, héroïne…) ». 20 % des consommateurs deviennent addicts.

 

Farid Ghehiouèche, cofondateur de Cannabis sans frontières, défend un modèle basé sur « l’autoproduction de chanvre » et la possibilité pour les cultivateurs/consommateurs de se réunir dans des structures associatives, type « cannabis social club », comme en Espagne. Selon lui, la légalisation aurait pour conséquence positive de contrôler la qualité du produit vendu. Les «  substances de synthèse sont un vrai danger ; elles ont un effet psychotrope très puissant » et l’actuelle prohibition « permet la circulation de produits frelatés, surdosés, de mauvaise qualité et donc dangereux pour la santé ».

La prohibition ne permet pas la mise en place d’une politique de santé publique satisfaisante en matière de consommation de drogue.

Farid Ghehiouèche, Cannabis sans frontières.

« Actuellement, le consommateur qui achète un bout de résine au coin de la rue ne sait pas ce qu’il y a dedans, insiste Farid Ghehiouèche. La légalisation aurait la vertu de lui permettre de connaître le taux de THC, l’origine et les composants du produit disponible dans des officines réglementées. »

Enquête réalisée par Renaud Vilafranca (78actu) et Raphaël Tual.

 

Source: actu.fr

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