Les principes actifs du cannabis [ufcmed.org]


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Voici un article qui méritait de prendre ça place ici, notamment parce que l'on parle beaucoup des principes "psychoactif" mais comme chaque plante possède plusieurs centaines (voir milliers) de composé divers et varié, ce borné aux cannabinoïdes (même si largement développer dans cet article) ne donnera pas une représentation juste des visées thérapeutiques et olfactives. Mais aussi parce qu'il est très bien fait et explicite. Alors voila :

 

À ce jour, environ 500 constituants naturels du chanvre (nom latin : Cannabis Sativa L.) ont été découverts. La plupart de ces substances chimiques se trouvent également dans beaucoup d’autres végétaux et animaux, bien que leurs effets pharma-cologiques restent généralement faibles, voire inexistants. Parmi les éléments composant la plante de cannabis, on compte des acides aminés, des protéines (albumine), des sucres, des terpènes, des cannabinoïdes, des flavonoïdes, des vitamines, des hydrocarbures, des alcaloïdes, des aldéhydes, des cétones, des acides gras, des pigments et bien d’autres familles de subs-tances. Près de 120 de ces composés appartiennent à la seule famille des terpènes, plus généralement connue sous le nom d’huiles essentielles. Chaque plante, prise individuellement, ne contient qu’une partie de l’ensemble de ces 500 molécules naturelles, notamment en fonction de sa variété.

Il y a quelques années, on pensait que les cannabinoïdes, constituants naturels caractéristiques, n’existaient que dans le cannabis. Des scientifiques japonais ont découvert récemment la présence de substances analogues dans deux mousses (Radula perrottetii et Radula marginata), appartenant à la classe végétale des Bryophytes (mousses et hépatiques), mais qui ne poussent pas à l’état naturel en Allemagne. Le schéma structurel de base de l’acide perrottétiténique, dont on ne connaît pas encore les effets pharmacologiques sur l’homme, est très proche de celui du delta-9-THC.

 

[Cannabinoïdes et Autres principes actifs]

À ce jour, environ 75 types de cannabinoïdes ont été identifiés. Ils se répartissent, pour la plupart d’entre eux, et d’après leur structure chimique de base, en dix grands groupes, dont les cinq principaux sont : cannabigerol (CBG), cannabichrome (CBC), cannabidiol (CBD), delta-9-THC (THC) et cannabinol (CBN). Les cinq autres sont : delta-8-tétra-hydrocannabinol (delta-8-THC), cannabicyclol (CBL), canna-bielsoin (CBE), cannabinodiol (CBND) et cannabitriol (CBTL). Outre ces constituants, des groupes de constituants ont été définis. Chacun de ces groupes intègre plusieurs types de cannabinoïdes qui se distinguent entre eux notamment par la longueur de la chaîne carbonée constituant ces molécules. Par exemple, neuf types de cannabinoïdes appartiennent au groupe delta-9-THC (THC).

En règle générale, seulement trois ou quatre types de canna-binoïdes différents sont présents en concentration significative dans une seule plante, tandis que les autres types ne sont présents qu’en quantités infimes, voire en quantités de traces. Les variétés de cannabis dit psychotropes, dont sont extraits la marijuana et le haschich, révèlent de fortes teneurs en delta-9-THC allant de 1 à 25 %. Dans le chanvre destiné au textile, en revanche, le taux de cannabidiol (CBD) varie en moyenne entre 0,5 et 1 %. Pour cette variété, et afin d’éviter tout usage à des fins psychotropes, l’Union Européenne autorise un taux de THC maximum de 0,2 %.

Le delta-9-tétrahydrocannabinol (delta-9-THC, communément THC) possède un large spectre de propriétés. Ainsi, on lui attribue des effets psychoactifs, mais également la plupart des propriétés médicales concernant ses produits dérivés. Parmi elles, on compte notamment l’effet euphorisant, relaxant des muscles, antiépileptique, antiémétique, sur l’appétit, antibiotique, fébrifuge, bronchodilatateur, tranquillisant, analgésique et réducteur de la pression oculaire. Dans de nombreux pays, notamment en Allemagne, en Autriche, aux États-Unis, au Canada, aux Pays-Bas, en Suisse et dans beaucoup d’autres, les médecins sont autorisés à prescrire du THC, sous sa dénomination pharmacologique internationale.

 

Les effets du delta-9-THC (Dronabinol)

  • Psychisme et perception : sédation, légère euphorie, sensation de bien-être, montée d’angoisses, apaisement d’angoisses, accentuation de la perception sensorielle, distorsion de la perception du temps (il semble que le temps passe plus lentement), hallucinations (en cas de dosage élevé).
  • Travail intellectuel : troubles de la mémoire et de la concentration, association d’idées, développement de la créativité.
  • Activité motrice : troubles du langage et de la coordination motrice, amélioration de la coordination motrice.
  • Système nerveux : diminution des douleurs, relaxation des muscles, augmentation de l’appétit, nausées, calmant des nausées et des vomissements.
  • Fièvre : baisse de la température du corps et de la fièvre.
  • Système cardio-vasculaire : augmentation du rythme cardiaque, vasodilatation, chute de tension artérielle parfois accompagnée de vertiges si la personne se lève brusquement, légère hypotension en position allongée, trouble de la coagulation des plaquettes sanguines.
  • Yeux : rougissement de la conjonctive, diminution de l’écoulement des larmes, baisse de la pression oculaire.
  • Voies respiratoires : dilatation des bronches, réduction de la sécrétion de salive et sensation de bouche sèche.
  • Système digestif : diminution des contractions musculaires de l’estomac et ralentissement du transit gastrique, trouble de la production de suc gastrique.
  • Système hormonal : risque d’influence hormonale (éventuellement en cas de dosage élevé).
  • Système immunitaire : diminution des inflammations, effet antiallergique, trouble de la réponse immunitaire.
  • Développement de l’embryon et du foetus : éventuellement atteinte à la performance intellectuelle.
  • Patrimoine génétique et cancers : effet anti-cancérigène.

Les effets du Dronabinol (THC) sont en partie fonction du dosage, de l’état ainsi que du contexte dans lequel se trouve la personne. Par conséquent, selon la personne et la situation, le Dronabinol peut par exemple agir sur les angoisses, soit en les provoquant, soit en les calmant. Très souvent, il exerce une action bénéfique sur les nausées et les vomissements, mais il peut parfois les provoquer chez certaines personnes.

Le cannabidiol (CBD) ne présente aucun effet psychoactif. Par contre, et à condition d’un dosage suffisamment élevé, il agit contre les propriétés psychoactives du THC. D’autres actions bénéfiques lui sont également attribuées, comme l’effet sédatif, anti-inflammatoire, antiépileptique, anxiolytique, antipsycho-tique et réducteur de la pression oculaire. Associé au principe actif THC, il renforce les effets analgésiques de ce dernier. Au cours de différentes études, les dosages typiques variaient entre 200 et 1500 mg de cannabidiol par jour. Comme le CBD, la plupart des cannabinoïdes ne possèdent pas d’effet psychoactif, ou seulement très réduit. D’autres types de cannabinoïdes, comme le cannabinol (CBN), le cannabigerol (CBG) et le can-nabichrome (CBC) offrent un potentiel pharmacologique qui, pour l’instant, n’a pas encore été suffisamment étudié.

 

Autres principes actifs

Le THC (Dronabinol) et en second lieu le CBD (canna-bidiol) figurent parmi les principaux principes actifs du cannabis. De nombreux autres éléments du cannabis ont été identifiés, dont des huiles essentielles (terpènes) et des flavonoïdes. Tous deux sont également très bénéfiques d’un point de vue médical.

Dans le cannabis, on compte 21 types de flavonoïdes différents, dont la plupart se trouvent également dans d’autres végétaux. Ils appartiennent à la classe des métabolites secondaires, au même titre que les vitamines, les minéraux et les fibres. Les flavonoïdes protègent entre autres les plantes contre les effets néfastes des rayons ultraviolets, ou agissent en tant que colorants végétaux, comme c’est par exemple le cas pour les cerises ou autres baies. Dans l’organisme humain, certains types de flavonoïdes présents dans le cannabis possèdent un effet anti-inflammatoire, comme l’apigénine et le cannaflavin A. D’autres, comme le quercetin, sont des substances fortement antioxydantes, qui, par conséquent, protègent les cellules des effets destructeurs des radicaux libres. De plus, l’apigénine
possède des effets anxiolytiques.

Les huiles essentielles sont responsables de l’odeur que dégage chaque plante. Ainsi, et puisqu’elles s’évaporent naturellement, elles pénètrent très facilement à l’intérieur de notre nez, quand on se penche pour sentir une plante. Les propriétés théra-peutiques des terpènes sont surtout connues pour lutter contre l’inflammation du nasopharynx. C’est la raison pour laquelle, depuis longtemps, on pratique des bains de vapeur à base de camomille ou d’autres plantes ayant un taux élevé en huiles essentielles. L’eugénol, qui est un des terpènes présent dans le cannabis, offre des propriétés anti-inflammatoires et anti-bactériennes. Le 1,8-cinéol augmente le flux sanguin dans le cerveau et le linalol possède un effet anxiolytique et calmant.

Puisque pour une utilisation médicale, seulement de petites quantités de cannabis sont recommandées, c’est-à-dire allant de moins de un à quelques grammes de cannabis seulement, les quantités de terpènes et de flavonoïdes absorbés sont infimes, laissant à penser que les effets pharmacologiques de ces substances sont relativement faibles.

 

Biochimie des cannabinoïdes

À l’origine, le terme cannabinoïde ne se rapportait qu’aux cannabinoïdes naturels du cannabis. Aujourd’hui, il englobe également les substances de synthèse possédant une action analogue à celle des cannabinoïdes naturels issus de la plante.

Les différents cannabinoïdes naturels se présentent sous de multiples formes dont seulement quelques-unes possèdent des propriétés médicales. Leur principale forme est acide, comme par exemple l’acide THC de la famille des acides carboxyliques, à qui l’on attribue des propriétés anti-inflam-matoires et analgésiques. Les phénols correspondants peuvent développer d’autres effets pouvant être recherchés. Ils sont faciles à obtenir à partir de ces acides, notamment en les chauffant. Dans nos régions centrales de l’Europe, le pourcentage de phénols dans les plantes de cannabis, représente moins de 10 % du total du contenu en THC. En revanche, dans les régions chaudes d’Afrique ou d’Asie, ce taux peut dépasser les 30 %. Dans la résine de cannabis, ou haschich, le taux de THC sous sa forme phénolique peut dépasser les 50 %. C’est la raison pour laquelle le haschich peut être très bénéfique en médecine. Il peut présenter des effets pharmacologiques lorsqu’il est ingéré directement sans être chauffé.

 

Quelques indications concernant l’utilisation des cannabinoïdes

Au moyen d’une cuisson rapide, les acides carboxyliques non-actifs peuvent être transformés en phénols actifs possédant des propriétés thérapeutiques. C’est pourquoi il est conseillé de chauffer les produits avant de les consommer afin de pouvoir profiter pleinement de leurs effets pharmacologiques. Ceci est possible par exemple en fumant une cigarette de cannabis, dit joint, en confectionnant des gâteaux ou en préparant du thé à base de cannabis. En cas de cuisson prolongée pendant plusieurs heures, les cannabinoïdes se dégradent en substances non-actives.
En principe, le THC ne se dissout pas dans l’eau, mais il est soluble dans l’alcool et les matières grasses comme l’huile. Il est donc conseillé d’ajouter un peu d’huile, de crème ou de lait dans un thé (infusion ou décoction) préparé avec du cannabis pour une dissolution optimale des cannabinoïdes. En ce qui concerne la confection de pâtisseries, il suffit d’intégrer du beurre ou de la margarine de cannabis aux préparations habi-tuelles.

À une température de 0 °C, la consistance du THC est résineuse et ne devient une sorte d’huile qu’à partir de 20 °C. Au dessus de 140 °C à 150 °C, les cannabinoïdes s’évaporent. Ainsi, au moyen de vaporisateurs commercialisés, il est possible de faire évaporer du Dronabinol (THC) et les autres substances présentes dans le cannabis, sans les brûler. Ce n’est qu’à partir de 230 °C que ces dernières sont calcinées et que, comme lorsque le cannabis est fumé, des produits de combustion cancérigènes sont également inhalés.

 

Préparation des drogues à base de cannabis

Les drogues sont fabriquées à partir des produits récoltés sur les plantes de cannabis en fin de floraison. Les plantes femelles sont considérablement plus riches en THC que les plantes mâles. Les différentes appellations des drogues préparées à partir du cannabis sont le haschich et la marijuana. Des noms d’origine anglaise, tels que grass, shit et pot sont également couramment utilisés. Dans les années soixante, une chanson a été dédiée au cannabis, sous le titre de Mary Jane. En espagnol, la marijuana est couramment désignée par le prénom Maria. D’autres noms issus de diverses cultures sont bhang, charas, dagga, kif, gras, diamba, maconha et canapa.
Le haschich et la marijuana sont obtenus respectivement par la récolte des plantes et le passage au tamis de la résine, et par la coupe des sommités florifères au début du processus de fructification. C’est dans les bractées et dans la résine que la concentration en THC est la plus élevée.

Le mot haschich (résine de cannabis) est d’origine arabe et signifie herbe. Avant, il servait de terme générique pour les différentes qualités de drogues. Aujourd’hui, il est utilisé pour désigner les préparations riches en résine, généralement proposées sous forme de plaques compressées. Il est possible de connaître la provenance du produit final grâce aux différentes méthodes de récolte de la résine. Ainsi, le haschich d’origine méditerranéenne (Maroc, Turquie, Liban) présente une teinte tirant plutôt sur le vert ou le rouge (libanais rouge ou turc vert) tandis que le haschich d’origine asiatique (Afghanistan, Pakistan, Népal, Inde) est plus sombre (afghan noir). La teneur en THC du haschich est très variable, allant de 1 à 30 %. Comparé à la marijuana, il présente souvent aussi une concentration plus élevée en cannabidiol (CBD).

Le terme de marijuana (herbe de cannabis) vient du mexicain. Il désigne les feuilles et les sommités de la plante. Il y a environ trente à quarante ans, la teneur en THC de la marijuana était significativement plus faible que celle du haschich. Aujourd’hui, il existe des variétés de cannabis pouvant atteindre des concentrations en THC de 10 à 25 %.

C’est la raison pour laquelle il est possible de trouver aujourd’hui de la marijuana contenant 10 à 25 % de THC.
L’huile de cannabis, dont le taux de THC peut dépasser les 40 %, offre la plus forte concentration en THC. Elle est obtenue par extraction dans un dissolvant ou par distillation à partir de la résine ou des feuilles. Son aspect est celui d’un liquide visqueux de couleur marron foncé.

 

Source : https://ufcmed.org/medical/principes-actifs-therapeutiques-cannabis/

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