Légalisation de la marijuana: des producteurs inquiets d'être exclus


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Hervé Barjol, producteur en serre de Saint-Alexandre, espère pouvoir produire des boutures et vendre de petits plants de marijuana aux consommateurs, qui auront le droit d’en posséder quatre. Photo : Thierry Larivière/TCN

 

 

 

SAINT-ALEXANDRE — Des producteurs agricoles voudraient cultiver la marijuana qui sera légalisée en juillet 2018, mais s’inquiètent d’être exclus de ce nouveau marché si aucun changement n’est fait aux règles qui encadrent la production de marijuana thérapeutique.

 

« Je trouve la réglementation plus pharmaceutique qu’agricole », affirme Hervé Barjol, producteur en serre de Saint-Alexandre en Montérégie. Ce dernier espère être en mesure de produire des plants qui seraient vendus aux particuliers, qui auront le droit d’en posséder jusqu’à quatre chez eux. « Si les graines ne sont pas légales et les plants non plus, comment les gens vont-ils pouvoir se procurer ces plants? » demande Hervé Barjol, qui estime qu’il serait possible de vendre de petits plants au printemps, un peu comme pour les tomates.

 

Le producteur en serre voit beaucoup de similitudes entre la production de vin et celle de marijuana. Dans les deux cas, il doit y avoir un suivi serré des inventaires, des permis de production, des lieux de vente déterminés par la loi, etc.

 

« Il faut démocratiser; il ne faut pas que ce soient seulement les grandes entreprises qui en produisent », soutient Hervé Barjol, qui ajoute que les petits producteurs biologiques visant un marché de proximité pourraient générer un revenu supplémentaire intéressant en produisant de la marijuana.

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Freins à la production

 

« Un gros producteur en serre de la Montérégie a voulu demander un permis de production de marijuana thérapeutique à grande échelle. Il a abandonné; c’était trop difficile », ajoute Hervé Barjol, qui précise que la réglementation actuelle n’est pas adaptée pour une serre déjà en production, qui ne va pas abandonner la production de tomates ou de concombres pour se consacrer à 100 % à un marché dont personne ne connaît l’ampleur exacte pour le moment.

 

« À l’heure actuelle, les règles ne sont pas claires, mais ça semble encore assez lourd. Il faut que le MAPAQ se mouille dans ce dossier; la production de marijuana risque d’être plus rentable que les camerises », lance André Mousseau, président des Producteurs en serre du Québec.

 

« Le comité interministériel travaille sur l’ensemble des facettes de la légalisation du cannabis et le gouvernement fera connaître ses positions dans l’ensemble du dossier au moment opportun », a répondu le cabinet du ministre Laurent Lessard à la question de savoir s’il entendait soutenir les producteurs dans ce dossier.

 

André Mousseau est certain que plusieurs producteurs s’intéresseraient à cette nouvelle filière s’il n’était pas nécessaire de construire un « bunker ». Notons d’ailleurs que le gouvernement du Québec mènera des consultations sur la légalisation du cannabis à travers le Québec aux mois d’août et septembre.

 

 

Pour une légalisation inclusive

La Cannabis Trade Alliance of Canada (CTAC), un groupe de pression pour une légalisation « inclusive » de la marijuana, propose un modèle inspiré d’États américains selon lequel plusieurs types de licences de production sont prévus (pépinière, production de clones, cultivateur, transformateur, laboratoire, vente en gros et détaillant). « Nous sommes fiers de voir que le projet de loi C-45 contient la notion de classes de licences [article 61] », explique Rosy Mondin, porte-parole de la CTAC. Le détail de ces classes de licences n’est cependant pas connu pour le moment.

 

 

 

 

 

 

Thierry Larivière

 

Source: http://www.laterre.ca/actualites/legalisation-de-marijuana-producteurs-inquiets-detre-exclus.php

 

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