Luxembourg - Le cannabis médical autorisé pour une phase-test


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Le Conseil de gouvernement a validé ce vendredi une phase-test pour l’utilisation du cannabis médical au Luxembourg.

 

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Dans une première phase, les patients atteints de douleurs chroniques pourront bénéficier de ce traitement. (Photo : AFP)

 

Le Premier ministre, Xavier Bettel, a annoncé lors du briefing à l’issue de la réunion hebdomadaire des ministres que le gouvernement avait validé un accord de principe pour la prescription du cannabis médical au Grand-Duché. «On suit l’exemple de plusieurs autres pays européens», a souligné le chef du gouvernement.

 

Dans une première phase, les patients atteints de douleurs chroniques pourront bénéficier de ce traitement. Il s’agit notamment des gens atteints de multiple-sclérose ou ceux qui souffrent des effets d’une chimiothérapie. «Il ne s’agit pas d’une solution pour tous, mais on va travailler sur un plan adapté», précise Xavier Bettel.

 

Lors de cette phase-test, dont les détails seront encore annoncées par la ministre de la Santé, Lydia Mutsch, la distribution du cannabis se fera uniquement par les pharmacies des hôpitaux. Il ne sera également pas permis à tous les médecins de prescrire du cannabis médical.

 

David Marques

 

Source: lequotidien.lu



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  • 2 semaines après ...

Le Grand-Duché légalise le cannabis médical  

 

Le Grand-Duché a lancé hier le processus pour légaliser le cannabis thérapeutique. Réservé aux patients souffrant de maladies chroniques, il sera délivré dans des conditions restrictives dans les pharmacies hospitalières.

 

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(de g. à dr.) Dr Alain Origer, coordinateur national "Drogues"; Lydia Mutsch, ministre de la Santé; Dr Simone Steil, médecin-chef, Division de la médecine préventive- photo@Gouvernement.lu

 

«L’usage médical du cannabis est une étape importante dans le cadre des efforts visant à réduire les douleurs et souffrances de certains patients, là où les traitements habituels ne le permettent pas ou plus », a insisté Lydia Mutsch, lors d’une conférence de presse très attendue, hier à Luxembourg

 

DOSSIER

 

La ministre de la Santé a détaillé les contours du projet qui a pour objectif de légaliser, d’ici plus ou moins deux ans, l’usage du cannabis à visée thérapeutique.

Une dizaine de jours après que le conseil de gouvernement a donné son feu vert à l’opération, le Luxembourg marque son ambition de rejoindre le club très fermé des pays européens (Allemagne, Pologne, Macédoine, République Tchèque, Pays-Bas, Turquie) qui reconnaissent, contrairement à la France, que le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD) peuvent avoir des effets bénéfiques dans le traitement de certaines maladies.

 

Dès 2012, à la suite d’un changement législatif, des médicaments à base de cannabinoïdes avaient été autorisés à la prescription au Grand-Duché. En 2015, le médicament Sativex, qui a obtenu son autorisation de mise sur le marché en France mais n’est toujours pas commercialisé, avait déjà été autorisé au Luxembourg et traite les symptômes de la spasticité due à la sclérose en plaques.

 

Au Luxembourg, la consommation de cannabis thérapeutique sera « exceptionnelle et limitée », dans le cadre du traitement de pathologies lourdes et utilisée, par exemple, pour ses propriétés antispasmodiques et antidouleurs.

 

Scléroses en plaques, cancers…

 

Les patients souffrant d’un cancer, de sclérose, de maladies neurodégénératives ou encore de maladies chroniques et douloureuses pourront y avoir droit. « Les données à disposition aujourd’hui permettent d’avancer qu’il peut être opportun, face à un certain nombre de tableaux cliniques et pour certains patients, d’envisager le recours au cannabis médicinal, du moins comme complément possible aux traitements existants », décrit, très prudemment, le Dr Alain Origer, coordinateur national drogues.

 

Les médicaments seront prescrits par des médecins spécialisés. Le dispositif pilote de deux ans, qui devrait coûter 250 000 €, sera mis en place pour évaluer le nombre de patients bénéficiaires et les indications de prescription. « Nous estimons qu’il devrait être limité à certains spécialistes comme des oncologues, des neurologues et des médecins internes », a affirmé la ministre.

 

Quid des frontaliers ?

 

« Nous ne voulons pas distribuer le cannabis à des fins thérapeutiques, mais plutôt nous tourner vers les médecins pour qu’ils identifient les possibles bénéficiaires de ce produit », précise Lydia Mutsch.

 

Les médicaments, sous différentes formes, comme des sprays avec le Sativex ou des capsules à l’instar du Marinol, seront ensuite conditionnés, dosés et délivrés dans des pharmacies hospitalières et devront répondre à des critères de qualité élevés. « Je veux préciser que le cannabis médicinal n’est ni une panacée contre tous les maux ni un remède pour tous », prévient Lydia Mutsch.

 

Les patients des pays frontaliers, dont la France, pourront-ils bénéficier de ces traitements ? Pour l’heure, le sujet reste flou et pose des problèmes légaux et pratiques. « Si quelqu’un se fait prescrire du cannabis médical au Luxembourg et consomme ce produit à l’étranger, il sera soumis à la loi sur les stupéfiants de son pays », prévient Simone Steil, médecin spécialiste.

 

Pas d’exception pénale en France

 

L’Allemagne vient de légaliser l’usage du cannabis médical tandis qu’en Belgique, la consommation non médicale est tolérée à usage personnel. En France, la consommation de cannabis est illégale.

 

À Metz, le procureur général Jean-Marie Beney confirme : « Il n’y aura pas d’exception pénale [pour le cannabis thérapeutique]. Si demain, un transfrontalier rentre sur le territoire avec du cannabis, il tombera sous le coup de la loi.

 

Juridiquement, cette mesure thérapeutique ne change rien, même si le cannabis est prescrit par un médecin luxembourgeois. Autrement dit, cette prescription médicale ne vaut pas autorisation de détention de cannabis en France. » D’ici à la fin 2017, le Luxembourg va lancer le processus législatif qui va permettre la délivrance sécurisée et la limitation du risque d’abus.

Il s’agira principalement d’amender une loi de 1973 et un règlement de 1974 sur la vente de substances médicamenteuses et la lutte contre la toxicomanie.

 

Par Alain MORVAN

 

Source: republicain-lorrain.fr/edition-de-metz-ville

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