[JDB] light rail home-made


Messages recommandés

Bonjour,

 

Le sujet du light rail / light mover m'est cher depuis plusieurs sessions. J'avais déjà fait quelques tentatives malheureuses et il me manquait le plus important : un moteur qui assure le va-et-vient.

Comme la solution mise en oeuvre ne me semble pas "incontournable", je n'ai pas l'intention de décrire chaque étape pas à pas pour que vous reproduisiez mon délire. Je la décris plutôt ici pour inspirer ceux qui souhaiteraient tenter la construction d'un light rail.

 

Je vais donc diviser mon JDB en deux parties : 

1 - le chassis mécanique pour assurer le guidage du mouvement que j'ai choisi de translation

2 - la partie entrainement

3 - la partie commande

 

1 - Chassis

 

Pour cela, je me suis largement inspiré de ce qui se fait dans le domaine de la photo / vidéo. Si vous cherchez ce qui se bricole pour faire des travelings,(Clef de recherche = dolly+traveling en anglais) vous trouverez des tas de choses passionnantes, plus ou moins complexes, avec des options par exemple de "rails" en tube souples permettant des trajectoires courbes, des chassis intelligement conçus en tubes PVC, et des motorisations qui vont de rien pour une action manuelle à des moteurs pas à pas commandés au doigt et à l'oeil via des microcontroleurs.

 

Bref le matériel :

Deux profilés alu de 2m environ (Emmaüs)

8 roues de roller en ligne avec leurs vis de fixation d'origine

Contreplaqué

 

Les rails sont fixés au plafond, qui chez moi est en pente de 25° environ, et j'ai contruit un cadre pour supporter les roues et le système d'entrainement.

 

DSCN3988.JPG

 

 

2 - Système d'entraînement

 

Pour commencer, j'avais conçu une première version où le rappel du chariot se faisait par un poids. Comme il faut vaincre certaines résistances (frottements, rigidités des câbles et gaine d'aération, etc), le poids était assez important, de l'ordre du kilogramme.

 

L'avantage, c'est qu'un moteur simple enroulement peut suffire : certains de ces petits moteurs ont un sens de rotation indeterminé, et ils partent dans un sens ou l'autre indifféremment, changeant de sens en cas de blocage du rotor.

C'est le cas de certains moteurs de boules à facettes, de plateaux de micro-ondes, par exemple.

 

Voici le schéma :

DSCN3991.JPG

 

L'avantage, c'est qu'il n'y a pas de partie commande du tout :

Supposons que l'on parte avec le cable entièrement enroulé. Le poids tire le chariot au fur et à mesure que le cable se déroule.

Il atteint sa position extrême lorsqu'il n'y a plus du tout de câble à dérouler. Le poids est alors en bas.

Puis il revient progressivement lorsque le cable se ré-enroule sur l'axe qui tourne toujours dans le même sens

Une fois que le chariot atteint la butée, le moteur se bloque et change de sens.

Et c'est reparti pour un tour.

 

Ce système très simple fonctionne mais sollicite le moteur pour rien : il passe la moitié de son temps à travailler surtout pour soulever le poids de rappel. Dans mon cas, c'est le transfo que j'avais récupéré qui a grillé (Heureusement sans dommages) mais j'ai jeté le bébé avec l'eau du bain et j'ai décidé

  • de passer à des moteurs dont on peut commander le sens de rotation
  • d'embarquer mon système d'enroulement pour ne plus avoir de mouvement inutile de contre-poids mais essentiellement les frottements à vaincre

 

Du coup, je suis passé à un système de double treuil, avec un qui enroule pendant que l'autre déroule. C'est juste deux zones sur mon axe qui sont séparées par une rondelle soudée.

Le cable a quand même un contre-poids au bout, mais c'est pour donner de la tolérance au système : la somme des longeurs emmagasinées sur les treuils varie légérement en fonction de la position du chariot, ce que compense le contrepoids tout en maintenant une tension constante.

 

DSCN4000.JPG

 

 

 

3 - Partie commande

 

Moteurs avec enroulements complémentaires.

Ces petits moteurs à deux pôles ont pour fixer le sens de rotation soit un cliquet (qui interdit l'inversion de sens) soit un enroulement complémentaire dont le déphasage est fixé par un condensateur. Du coup, si le rotor avait l'envie de partir à l'envers sur la première excitation, il serait freiné puis renvoyé dans l'autre sens.

Avec ces moteurs, l'inversion de sens par blocage comme décrit au-dessus ne fonctionne pas, il faut une commande active qui inverse le sens de rotation lors des besoins.

 

A priori, c'est super simple. En achetant un interrupteur on peut avoir l'inversion quand on arrive en bout de course.

 

DSCN3995.JPG

 

J'ai essayé plusieurs interrupteurs de différentes sortes, mais je n'ai trouvé aucune solution pour éviter le "point mort", c'est à dire le moment où l'avancée du chariot commence à solliciter l'interrupteur, qui coupe le contact d'un coté.... et qui ne le remet jamais de l'autre vu qu'il est sur une position stable.

 

Donc il faut créer un "hystéresis positif", c'est à dire que l'interrupteur doit être dans une position instable AVANT de couper le contact et poursuivre son mouvement tout seul pendant qu'il bouge pour couper le contact, traverser la zone d'isolement qui garantit qu'il ne connecte pas tout ensemble, et rétablir le contact de l'autre coté.

 

J'ai commencé avec des ressorts qui accumulaient de l'énergie pour passer le point mort.

 

DSCN4002.JPG

 

 

Assurément cela pouvait fonctionner. J'ai cru même que cela suffirait.

Mais je n'ai pas réussi à le mettre au point. En plus, c'était trop bruyant.

 

Du coup, j'ai tenté une version en 3D avec une clef à pipe qui tournait sur un axe... bon je fais un shéma.

DSCN4001.JPG

 

Du fait de l'inclinaison de l'axe fixé à l'interrupteur, la clef à pipe "pend" d'un coté, avec son centre de gravité qui tend à maintenir l'inclinaison de l'axe.

Lorsque le chariot s'approche du bout de course (la ficelle de commande accrochée à la clef à pipe se tend), la clef pivote progressivement autour de l'axe. La position de son centre de gravité ne fait pas encore basculer l'interrupteur. Ce mouvement ne fait que "soulager" l'effort de maintien de la position de l'interrupteur.

Mais arrive le moment où la clef a tellement tourné que le centre de gravité est passé de l'autre coté. L'interrupteur commence à basculer. La clef accentue encore sa rotation, et exerce un effort qui fait basculer l'interrupteur de plus en plus vite, et donc lui permet de traverser le point mort.

 

Ce système marchait mieux encore avec de petites masselotes pour se servir de la non-linéarité de l'effort de rappel d'une chaînette : le poids assurait une rotation complète de la clef à pipe  avant le basculement.

DSCN3998.JPG

 

Mais il aurait fallu pour le stabiliser éliminer les frottements en rotation qui finissaient par amener le système sur un point mort avec la clef pas suffisamment "tournée" par rapport à l'interrupteur et le moteur non alimenté, système arrêté. De plus, ce système avait l'inconvénient de forcer sur les paliers de maintien de la commande de l'interrupteur, qui ne sont que des moulages plastiques. Avec la clef à pipe en porte à faux sur le coté, ils n'auraient probablement pas duré longtemps.  Malgré des phases de fonctionnement de plusieurs heures, je suis donc passé à la version actuelle, qui en est en fait une évolution en revenant en 2D, mais en gardant l'idée du déplacement du centre de gravité avant que l'interrupteur ne bascule.

 

Version actuelle :

Moteur à enroulement secondaire commandé par un interrupteur type va-et-vient domestique (Legrand ici, mais ne cherchez pas ce modèle, c'est de la récup et il ne se vend plus)

Hysteresis positif crée par une masselote fixée sur la tige de l'interrupteur avec une plage angulaire libre pour créer l'hysteresis. Un schéma  peut-être? Bon d'accord.

 

DSCN3999.JPG

 

Le "balancier" fixé sur la tige de l'interrupteur a deux positions. Spontannément, il va évidemment vers la plus basse. Ce qui est important, c'est que le centre de gravité de l'ensemble ait suffisamment baculé de l'autre coté lorsque le balancier est retenu par le bout de commande. Du coup, lorsque la tige de l'interrupteur bascule parceque le balancier a atteint sa future position, elle ne fait qu'augmenter le couple et l'interrupteur traverse le point mort sans difficulté

 

Voici un schéma complet faisant apparaître les câblages pour les nuls comme moi en électricité :

DSCN3990.JPG

 

 

Quelque vues des solutions constructives retenues :

 

Rails et roues de roller en ligne

DSCN3978.JPG

 

Treuil double avec moteur 4 fils :

DSCN3970.JPG

 

Pour l'interrupteur, on ne voit pas grand-chose. la masselote est en fait une chape constituée de 2 flancs en contre-plaqué. Cette chape est guidée en rotation par rapport à une pièce qui joue le rôle de "tige d'interrupteur" sur des petits paliers métalliques chromés traversés par un forêt que j'ai sacrifié. C'est suffisant pour limiter les frottements à priori, surtout avec un peu de graisse.

 

 

DSCN3966.JPG

 

La course libre de la masselote par rapport à la tige de l'interrupteur est fixée par des butées vissées.

 

DSCN3964.JPG

 

DSCN3973.JPG

 

Le cul de l'interrupteur qui est un va-et-vient standard

DSCN3974.JPG

 

Un petit mot sur les coûts :

Contre-plaqué : 10€ (J'ai acheté un caddie de chutes de coupe chez Lexxx-Merlxxx, cela m'a suffit pour tout le projet et les essais-erreurs nombreux)

Moteur (le dernier) : C'est un moto-réducteur 5tr/mn, 4 fils. 30€ mais il était en promo sur un grand site de distribution en ligne. Il fait d'ailleurs 14W alors qu'un 3W aurait suffit.

Câbles/domino/boite de dérivation : récup mais il n'y a pas grand-chose.

Je ne sais plus combien j'ai acheté les profilés alu, mais c'était chez Emmaüs.

 

Si on fait le compte, le light rail m'a donc coûté environ 100€ en essais et matériels divers, et deux ans de mise au point et de réflexion en tâche de fond. Et encore, je n'ai pas fait une session avec.

Sans récup et en allant droit à une solution fonctionnelle, on serait autour de 50-60€

 

Si c'était à refaire :

Je me tournerais vers une solution de pignonerie pour relier le moteur à une des roues et éviter le système de treuil, qui comporte des risques (emmêlement, casse de la ficelle qui me sert de câble, surpattage, frottements divers.

Il faut acheter un kit (c'est ça qui me bloque, mes poches sont trop profondes et pleines d'oursins) qui intègre les deux pignons et la courroie crantée.

 

 

A suivre maintenant en utilisation en culture avant validation.

Je posterai si je decèle à l'usage un défaut majeur de conception ou si je rencontre des soucis de longevité avec un des composants.

  • Like 5
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Hello,

 

Je n'y connais rien en électronique mais ta lecture ma donné une idée pour faciliter l'entrainement de ton chariot sur la pente.

 

Un système de palan avec un contrepoids.

Le moteur branché sur un axes forcera moins.

 

Finalement, J'ai pas bien compris si tu veux garder la pente (25°).

 

Tu peux supprimer le message si il est inutile*

 

++

 

 

 

 

post-839853-0-84850100-1449076677_thumb.png

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Salut LHJ,

 

Oui, la pente de 25°, c'est celle de mon toit. Je tiens à le garder :roll: .

Le light rail se déplace horizontalement, mais les deux rails ne sont pas à la même hauteur du fait de cette pente.

Comme si tu traversais une piste de ski de descente en ski de fond, sans perdre de hauteur.

 

Bonne soirée

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Hello,

 

Belle mise a jours,

Tu bricoles rapidement  :lol:

 

Pour la pente je pensais quelle était sur les rails pour suivre différents stades ou variétés de plantes.

Dou le contrepoids. DSL.

 

Pourquoi avoir mis deux rails ? La solidité ?

 

Sinon, respect ! Magnifique expérience ! :pro:

C'est sympa de ta part de détaillé tes avancées.

 

++

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Salut

 

J'ai choisi un système à deux rails pour avoir le cool-tube "au-dessus" des rails, ou tout cas aussi haut que possible pour limiter la hauteur consommée par le système

 

En fin de stretch, même en scrog, je suis toujours content de gagner 10cm (attaches + 12,5cm de tube = +/- 15cm).

J'ai choisi dès le départ de garder 100mm entre le sommet du cool-tube et l'isolant aluminisé à bulle qui constitue le plafond par sécurité (incendie) en cas de panne de l'extraction.

C'est pour cela que les rails ne sont pas décalés : le rail "du bas" aurait pu être "en haut" du chariot et compenser la pente du toit si j'avais vraiment cherché à faire passer mon cool-tube au ras du plafond.

Avec la géométrie retenue, je ne peux pas "manger" cette marge de sécurité car autrement la lampe commence à éclairer directement des surfaces du chariot ou les rails eux-mêmes.

 

A postériori, un système à un seul rail avec cool tube suspendu à des potences "latérales" au sens de déplacement auraient été équivalent, mais bon, j'avais les 2 rails...

 

Bonne journée

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites
  • 2 mois après ...

Bonjour,

 

Alors, un petit complément d'information sur le light Rail, qui vient de connaître un souci majeur après 2 mois de fonctionnement.

 

L'interrupteur a rendu l'âme.

 

En fait, c'est l'axe moulé dans l'oscillant en plastique qui a cassé.

Avec :

DSCN4271.JPG

 

sans :

DSCN4270.JPG

 

Le problème, c'est la suite des enchaînements, mais je ne l'ai pas compris tout de suite...

 

Je me suis donc attaché à réparer l'interrupteur en en changeant la partie cassée. Une fois remonté, j'ai fait les photos du cycle qui manquaient à ce JDB

 

DSCN4289.JPG

 

Le mobile arrive en bout de course à droite. La ficelle tire la masselotte et vient de lui faire passer le point d'équilibre : l'interrupteur va basculer.

DSCN4287.JPG

 

L'interupteur a basculé, le moteur entraîne le mobile vers la gauche

DSCN4288.JPG

 

Il arrive en bout de course à gauche, la ficelle de droite se tend et commence à faire pivoter la masselotte par rapport à l'interrupteur, toujours enclenché pour que le mobile aille à gauche

DSCN4292.JPG

 

Le mobile arrive en bout de course à gauche. La masselotte vient de faire basculer l'interrupteur

DSCN4294.JPG

 

Il n'y a plus qu'à le laisser aller en bout de course à droite, remonter de quelques lignes et c'est parti pour le cycle suivant

 

J'ai procédé à quelques améliorations concernant la position des butées de course libre de la masselotte et surtout la montabilité, pour éviter certains montages scabreux impossibles au-dessus d'une session en cours.

 

Bref, je remonte le tout.... pour m'apercevoir que le dysfonctionnement de l'interrupteur a mis le moteur en butée et que même si il fonctionne correctement en ligne droite, il n'inverse plus d'un coté du light rail.... c'est MORT, en tout cas pour ce moteur. :(

 

 

Conclusion :

 

La solution était fonctionnelle, mais manque de sécurité intrinsèque : tout défaut de l'interrupteur, ou emmêlement du câble de treuil entraîne une panne "catastrophique" : les organes du système doivent se trouver un fusible, qu'il soit mécanique (engrenages en plastique du motoréducteur ici, mais ça aurait pu être le câble, ou la structure qui s'écrabouille avant de trouver un point dur causant une panne, un échauffement qui grille la partie électrique... etc)

 

Je compte donc modifier une fois de plus le système, en conservant le système de l'inversion par interrupteur mais en modifiant la partie actionneur pour y adjoindre une limite de couple.

Comme ça, si il y un dysfonctionnement de l'oscillateur de commande, il ne se traduira "que" par un arrêt du light rail.

Pour cela, je compte introduire

  • un "winch" avec juste ce qu'il faut de tours et une tension statique suffisante pour entrainer le mobile, mais capable de glisser en cas de dysfonctionnement. Le réglage du couple transmissible se fera sur la base de : "je bloque? OK, j'ajoute du poids en tension statique. Il faut pour cela repenser la partie entraînement, et décaler l'axe du treuil par rapport à la perpendiculaire au déplacement. J'y réfléchis, et je reviens.
  • un accouplement avec une limitation de couple ou un fusible d'effort maxi sur le câble. Mes petits moyens de bricolage risquent d'être limitants. Les solutions vont de la friction "contrôlée" ou intégrant une bille sur ressort qui échappe à un certain couple, à la pièce à résistance connue qui sert de fusible (bonjour pour mettre au point les pièces à usage unique).  Pour les systèmes de limitation de force sur le câble, il y a aussi quelques options soit en libérant le câble, soit en faisant bouger des masses habituellement fixes, soit en coupant carrément le câble en cas de surtension mécanique, mais cela ne règle pas les problèmes d'emmêlement / surpattage du cable. Bref il faut réfléchir.  Pfff... chouette, un problème :lol:

Par contre, je crains que ce ne soit plus pour la session en cours de NL#5xHaze. :( 

 

Bonne continuation à tous

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites
  • 2 mois après ...