Créons un Cannabis Social Club à Berne

Par Invité ,

 

La ville de Berne mène une politique incohérente en matière de chanvre. Au printemps, les élus adoptent une motion en faveur d’un système contrôlé de distribution locale pour lutter contre les nuisances du marché noir. A la fin de l’été, 20 grenadiers de la police municipale avec une grande échelle des pompiers coupent la cinquantaine de plantes destinées à la consommation personnelle de militants de la Reitschule. Ce lieu et ces citoyens subissent pourtant la recrudescence des nuisances du marché noir des drogues, surtout depuis la fermeture des magasins du chanvre. Les consommateurs de chanvre de Berne et les militants pour une réforme raisonnable de la politique des drogues doivent agir pour forcer les autorités à respecter enfin leurs engagements. Il est urgent d’adopter une autre politique.

 

Source : Chanvre-Info

Depuis quelques mois, ENCOD, un réseau européen de plus de 100 associations anti-prohibitionnistes, travaille sur un modèle non marchand de production et de distribution de cannabis, le Cannabis Social Club (CSC). Les CSC sont des associations légales qui organisent la culture professionnelle collective d’une quantité limitée de cannabis suffisant à satisfaire les besoins personnels des membres du club. La culture, le transport, la distribution, la consommation doivent être sous contrôle de sécurité et de qualité, sans publicité, ni enseigne, ni vitrine. Les membres assurent l’équilibre financier du système par le versement de cotisations annuelles et de droits mensuels en fonction de leurs besoins. Il ne doit pas y avoir de commerce de cannabis. Les membres doivent s’engager à ne pas vendre, ni inciter à la consommation de cannabis par des tiers, surtout mineurs.

 

Aujourd’hui, des CSC opèrent déjà en Espagne et en Belgique. Dans d’autres pays, des initiatives sont prises sur un modèle similaire. Tout dépend de la législation et de la pratique politique, les CSC peuvent se créer sous différentes formes. Dans les pays ou les régions les plus progressistes, ces cercles privés d’usagers pourront aussi offrir à leurs adhérents un espace ouvert à la consommation de cannabis, en échange d’une séparation des marchés des stupéfiants et d’un haut niveau de prévention et d’assistance des usagers problématiques.

 

Les avantages du Cannabis Social Club sont nombreux. D’abord, ce modèle permet la gestion de la production pour consommation personnelle et la distribution sans commerce ni import/export de cannabis. Il n’est donc pas contraire aux conventions internationales. En donnant la possibilité à des adultes de s’auto suffire en cannabis, ce marché va devenir plus transparent. De meilleures méthodes pour la santé publique et l’environnement seront utilisées pour cultiver le cannabis. Le marché noir va diminuer avec les problèmes qui y sont liés : augmentation du taux de THC, produits de coupage, prix élevés, violence, vente aux mineurs, nuisances des scènes ouvertes...

 

Les autorités pourront établir un cadre raisonnable et contrôler les CSC pendant le processus entier de la culture à la consommation. Les CSC peuvent produire des emplois et des achats officiels des quantités considérables de marchandises et de services qui sont imposés et taxés. Ce système peut fournir rapidement aux consommateurs une alternative au marché noir.

 

Pour monter notre détermination à la ville de Berne, commençons dès demain une expérience pilote à la Reitschule : Energies renouvelables, culture biologique, sélection génétique raisonnable, informations sur les produits, quantité individuelle réaliste, cotisation mensuelle, culture et distribution discrète et sécurisée, pas de publicité, recrutement des adhérents sur parrainage pour limiter le nombre de membres et l’infiltration d’éléments perturbateurs... voilà des bases concrètes pour entamer une action indispensable.

 

Laurent Appel

 


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