Pas de chanvre pour le bétail : une persécution ridicule

Par Invité ,

 

En s’appuyant sur des expérimentations contestables ou parcellaires, l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) suisse a interdit l’affouragement du bétail au chanvre sous toutes ces formes et l’utilisation comme litière. En s’appuyant sur cette ordonnance, une association française de lutte contre la drogue veut la même interdiction en France. Et demain en Europe ? Une fois encore, l’hystérie hygiéniste des prohibitionnistes porte un grave préjudice au secteur du chanvre. Chanvre-info conteste cette décision qui nous prive d’un débouché naturel pour le tourteau de pressage du chènevis. Aucun test n’a démontré que cet aliment très complet et facilement digestible faisait passer du THC dans lait des vaches.

 

Source : Chanvre-info

Dans une fiche technique éditée pour justifier l’interdiction depuis mars 2005, les offices concernés étendent abusivement la portée de l’interdiction à toute la plante alors que les tests ne démontrent une concentration de THC potentiellement perceptible que dans des cas extrêmes. La litière de chènevotte de variétés industrielles ou le tourteau sont des produits couramment commercialisés partout dans le monde. Ils se retrouvent interdits en Suisse uniquement pour contrer les pratiques d’une société et d’un hommes, tristement célèbres dans le monde du chanvre helvète, Sanasativa et J.P Egger.

 

Ce sont ses granulés de chanvre pressés destinés à l’affouragement des vaches qui ont déclenché les foudres de l’OFAG et de l’OFSP. JP Egger prétend ainsi justifier sa culture de chanvre « paysan », « indigène », « non indica », une variété que cet avocat est le seul à connaître mais qui donne en moyenne 4% de THC, 20 fois plus que la chènevotte européenne qui est maintenant illégale. C’est certainement une farine de ces plantes qui arrive à une moyenne de 0.43% de THC donc 4300 mg par kilo pour 225 μg/kg dans le lait dans une expérience récente de l’ALP et L’OFSP.

 

La première expérience de 98 est encore plus critiquable. Le laboratoire a administré une dose de 625 mg de THC dit libre, donc un concentré ou un produit de synthèse car cette forme exclusive n’est pas naturelle, diluée dans du beurre, un corps gras qui maximalise le passage du THC dans le sang et son assimilation dans l’organisme des mammifères. Puis le lait a été chauffé à des températures et pendant une durée incomparable à l’usage domestique pour obtenir des résidus, 0,1 % du THC d’origine. Rien ne reproduit le processus réel dans cette expérience. On fait gober un space cake à une vache puis on carbonise le lait pour trouver au maximum de la concentration 20 ng de THC par ml, soit 0,00002 mg par ml donc 0,02 mg par litre soit 20 μg

 

Sachant qu’il y a 1200 mg de calcium dans un litre de lait et que la ration journalière conseillée par l’OMS est de 500 mg pour les adultes, 700 mg pour les enfants et 1200 mg pour les femmes enceintes ou allaitant. Le risque serait donc d’ingérer 20 μg pour les femmes enceintes et les nombreux abonnés au litre de lait par jour.

 

Les graines de chanvre, comme celle que nous commercialisons, doivent contenir moins de 20 mg de THC par kilo pour respecter les normes strictes de l’OFSP. En projetant le résultat de l’étude sur la farine à 0,43 %, on risque donc d’obtenir environ 0,9 μg/kg de lait, en admettant que le THC résiste intégralement au pressage. L’ALP admet qu’une tolérance de 1 μg/kg peut s’avérer nécessaire. Elle l’est pour le tourteau.

 

Il n’y a aucune publication scientifique qui démontre la psychoactivité ou une quelconque nocivité du THC à une dose aussi faible, 1 comme 20 μg/litre. Jusqu’à présent les normes fédérales pour le THC s’exprimaient en mg et les μg étaient réservés au LSD et autres substances très concentrées. Le cannabis préparé pour des tests par le National Institute of Drug Abuse (NIDA) aux États-Unis varie entre 1,75 % THC pour les doses faibles, 2,67 % pour les doses moyennes et 3,95 % pour les doses fortes. Converti en mg/kg de poids, les doses correspondent à 100, 200 et 300 mg/kg, la dose forte recherchée par les usagers réguliers correspondant généralement à 308 mg/kg. Une faible dose pour un bébé de 10 kilos serait donc de 1000 mg. Il faudrait donc qu’il ingère 4 litres de lait dans la dernière expérience, 50 dans celle de 1998 et 1000 litres dans le cas du tourteau.

 

La brochure d’information prétend de telles valeurs seraient dangereuses pour la santé. Sans avancer, une seule étude comme preuve à l’appui de cette théorie délirante. Des chercheurs du monde entier travaillent sur ce genre de dosage pour le traitement préventif de nombreuses maladies dont les tumeurs au cerveau et l’artériosclérose, principale cause de décès en Europe. Le lait issu de vaches affouragé au tourteau ne serait même pas assez fort, il faudrait en consommer bien trop pour pouvoir le digérer. Par contre des vaches nourries avec une farine de fleurs feraient très bien l’affaire. Cela ouvrirait l’énorme marché des alicaments aux paysans suisses. Mais les moralistes, Brigitte Bardot et les prohibitionnistes vous diront que ce dosage porte atteinte à la santé de la vache, qu’il est immoral de lui faire produire un stupéfiant, qu’elle devient schizophrène ... Si seulement Marguerite pouvait donner son avis !

 

On finirait par vous clouer le bec au nom de l’image des produits suisses dans le monde et de la lutte contre la drogue. C’est pour ne pas fournir à JP Egger une raison légale de cultiver des variétés au-dessus de 0,3 % et sous la pression des producteurs de La Gruyère, flippé d’une campagne de dénigrement sur la fondue au THC, que les Offices ont bricolé cette interdiction. Les motivations sont politiques et non scientifiques, comme en France. Le Comité national d’information sur la drogue (CNID) gersois affirme : « Cela risque de nuire à leur propre image et au tourisme dans le département » et surtout « Tout cela donne une bonne image du chanvre. Et rien n’empêche des "zoulous" de venir cacher leur propre champ, disséminé dans des chanvres légaux" »

 

Le chanvre est parfaitement adapté à l’affouragement du bétail mais les filières agricoles concurrentes et les obsédés de la guerre à la drogue font tout pour casser ce marché d’avenir. Nous allons essayer de faire triompher la raison et la science face à cet obscurantisme d’un autre temps.

 

Laurent Appel

 


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