Le beurre de cannabis: délicieux, disent les Lettons

Par Invité ,

Le beurre à l'ail, beurre de cacahuètes, ou simplement le beurre, tout le monde connaît. Mais le beurre de cannabis est une nouveauté que les fermiers de Lettonie veulent faire connaître au monde."Je l'aime tel que ma grand-mère avait l'habitude de le faire", lance Dainis Lagzdins, fermier du petit village de Iecava à 44 km au sud de Riga, en décrivant ce beurre vert foncé. "Mmm, c'est d'un goût divin. Un miracle de parfums et de saveurs", vante-t-il cette spécialité locale produite avec des graines de chanvre indien.

 

Des fermiers lettons utilisent des recettes vieilles de plusieurs siècles pour faire à la maison cette pâte de graines humectées, frites et moulues de cannabis, parfois mélangée à de l'huile ou du beurre.

 

Les Lettons l'adorent et il est légal, contrairement aux drogues douces interdites. "Seules les graines sont utilisées pour le beurre de cannabis, alors que la substance hallucinogène THC est contenue dans la résine et les fleurs, explique Janis Strazdins, un spécialiste des stupéfiants.

 

Les habitants de ce pays balte, nouveau membre de l'Union européenne, l'achètent d'habitude à la ferme ou aux marchés. Le beurre de cannabis apparaît aussi dans les rayons de supermarchés, mais de façon irrégulière.

 

M. Lagzdins, directeur dans on village de la société Iecavnieks, a d'ambiteux projets pour lancer ce produit inconnu jusqu'ici sur le marché mondial.

 

"Des commerçants russes et finlandais ont déjà manifesté de l'intérêt pour notre pâte de cannabis", dit-il sans savoir encore quand il sera en mesure d'en fournir en plus grande quantité.

 

Il peaufine actuellement sa recette et souligne ses bienfaits pour la santé: les graines de cannabis ne contiennent pas de protéines animales ni de cholestérol, c'est un anti-oxidant naturel et la pâte une fois préparée peut se conserver pendant six mois.

 

Mais produire un bon beurre de cannabis n'est pas facile. Il faut le faire à la main et le procédé comprend 18 étapes différentes.

 

Bien que ce beurre et l'usage des graines de chanvre indien pour sa fabrication soient légaux, la culture de cette plante est strictement contrôlée.

 

Les fermiers doivent obtenir des permis spéciaux et ils ne sont autorisés à cultiver leurs plantes qu'en plein air.

 

M. Strazdins explique à l'AFP qu'en Lettonie, avec ses courts étés, ses printemps et automnes frais et pluvieux, il n'est pas possible de cultiver le cannabis hallucinogène.

 

"Il est impossible à cette latitude de faire pousser le cannabis à drogue car la période de végétation est trop courte et le taux de THC d'environ 0,5% est trop bas", dit-il.

 

"Nous ne pouvons toutefois pas exclure l'importation des Pays-Bas d'une hybride interdite, contenant plus de 4% du facteur THC, qui pourrait être mélangé à d'autres semences. C'est pourquoi les contrôles des champs sont si importants", ajoute-t-il.

 

Lagzdins s'était lancé dans la culture du chanvre indien en 2003, en mélangeant des graines locales à d'autres importées d'Angleterre. "Notre cannabis a un goût et un parfum particuliers", dit-il fièrement.

 

Cet avis est partagé par son rival Janis Grinbergs, qui cultive la plante à Burtnieki, dans le nord de la Lettonie.

 

"Le chanvre letton a un goût spécial. Certains mangent ce beurre de cannabis avec des patates ou des biscuits salés, mais son goût unique s'apprécie le mieux quand on le mange pur", affirme-il.

 

Dans la perspective d'adhésion à l'euro, la banque centrale de Lettonie a annoncé un concours public pour le revers national de la monnaie européenne qu'elle espère adopter en 2008.

 

"Je vais proposer une feuille de cannabis", lance ce fermier letton.

IECAVA (AFP)28/04/2004


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