Nicolas Sarkozy veut "reconsidérer" la loi de 1970 sur l'usage de drogues

Par Invité ,

PARIS, Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a annoncé mercredi au Sénat qu'il souhaitait "reconsidérer" la loi de 1970 qui s'applique aux usagers de drogues afin de ne plus "rien" tolérer en ce domaine.

 

Entendu, sous serment, par la commission d'enquête du Sénat sur la politique nationale de lutte contre les drogues illicites, M. Sarkozy a estimé qu'il "faut surtout reconsidérer la loi de 1970 qui a vieilli et n'est manifestement plus adaptée aux réalités".

 

"Pour que la lutte contre l'usage de drogues devienne une réalité, il faut que chaque interpellation donne lieu rapidement à une véritable réponse : sanction ou orientation vers les autorités sanitaires", a-t-il souligné.

 

Aussi, afin de mettre en place un "dispositif réellement applicable", M. Sarkozy souhaite alléger la loi de laquelle "on doit gommer la disposition la plus critiquable : une peine d'emprisonnement à l'encontre des simples usagers".

 

En revanche, il souhaite la "création d'une échelle de sanctions adaptées qui permettent de punir réellement et rapidement tant les mineurs qui consomment occasionnellement du cannabis ou de l'ecstasy que les usagers d'héroäne qui refusent les soins".

 

A l'encontre des premiers, M. Sarkozy souhaite "une palette de sanctions : confiscation du scooter, obligation d'accomplir un travail d'intérêt général, recul de l'âge pour passer le permis de conduire" par exemple.

 

Le ministre a indiqué à la commission sénatoriale que la France "détient un triste record". "C'est le premier pays d'Europe où les jeunes de seize ans consomment du cannabis", a-t-il relevé. Il a ajouté qu'en France "50% des jeunes ont consommé du cannabis et 25% le font de manière habituelle et, entre 2000 et 2002, le nombre de jeunes gens ayant expérimenté l'ecstasy a doublé, c'est le cas également pour la cocäne".

 

Face à cela, alors que le taux de sanctions prononcées (contre les usagers de drogues) était "de 30% en 1990, en 2001, à peine 8% ont été sanctionnés", a précisé le ministre, en estimant qu'ainsi "pour 9 consommateurs sur 10, l'usage des stupéfiants s'est trouvé de fait dépénalisé."

 

"Il n'est pas question d'ordre moral, mais question de sauver une génération entière de ce fléau" de la drogue, a conclu M. Sarkozy.

 

Source : AFP - mercredi 23 avril 2003

 


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