[politique] La Gauche se prononce


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"La gauche a relancé mercredi le débat sur la dépénalisation du cannabis en prônant, dans un rapport parlementaire, une «légalisation contrôlée» de cette drogue. Dans ce rapport qui part du constat que la France conserve une des législations les plus répressives d'Europe alors que le niveau de consommation est l'un des plus forts, le groupe de travail du groupe socialiste, présidé par l'ancien ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant, envisage également la mise en place d'une véritable «filière nationale», à l'image de ce qui est fait pour le tabac et l'alcool. «Il ne s'agit plus de prôner une abstinence illusoire mais de modérer la consommation des Français», peut-on lire dans le rapport publié mercredi après plus d'un an d'auditions.

 

Ce débat sur la dépénalisation du cannabis ne laisse en tout cas personne indifférent. Pour ou contre, les arguments des parlementaires et autres politiques se multiplient.

 

Ceux qui sont plutôt pour....

 

L'ex-Premier ministre Dominique de Villepin s'est prononcé pour la dépénalisation de l'usage du cannabis, qu'il souhaiterait voir sanctionner d'une simple contravention, lors de l'émission Elections 2012 (YouTube/CFJ/AFP), qui doit être diffusée jeudi.

 

Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, favorable à la dépénalisation, a estimé jeudi soir sur Canal + qu'«il faut sortir de l'hypocrisie et mettre fin au trafic». Selon elle, il faut «éviter ce qui s'est passé aux Pays-Bas : on a légalisé la consommation et on n'a pas géré la production donc on a laissé la production aux mains des trafics».

 

Nicolas Hulot, candidat à la primaire écologiste pour 2012, s'est dit favorable à une dépénalisation sans pour autant banaliser la consommation : «Il ne faut pas qu'il y ait de sujet tabou», dit-il, souhaitant que «l'argent mis dans la répression» aille à «l'éducation, la prévention».

 

Eva Joly, la principale adversaire de Hulot pour la primaire écologiste a estimé, jeudi à Nantes, que la dépénalisation du cannabis «serait une très bonne initiative». Le fait que ce soit pénalisé «fait travailler les policiers et les magistrats dans le vide et génère une économie très criminogène : le temps est venu d'en tirer les conséquences et de réguler la consommation autrement», a-t-elle expliqué.

Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée, a estimé que la question d'une légalisation «contrôlée» du cannabis n'était «pas tranchée» et que, si la gauche revenait au pouvoir, elle organiserait une «commission de consensus pour essayer de dégager des solutions». «Daniel Vaillant a le mérite de poser les bonnes questions, pas de façon simpliste», a estimé Jean-Marc Ayrault. Face à «l'échec» des politiques menées en matière de drogues, «quelle est la solution, mettre la poussière sous le tapis?», s'est encore interrogé Jean-Marc Ayrault.

... Et ceux qui sont plutôt contre.

 

A GAUCHE :

 

Ségolène Royal, candidate à la primaire socialiste pour 2012, s'est prononcée contre la dépénalisation du cannabis tant qu'on aura pas «prouvé qu'on a mis tous les moyens pour démanteler les réseaux». «Je crois par ailleurs que si on dépénalise le cannabis, le trafic se fera sur des drogues plus dures», a-t-elle aussi affirmé. «Nous n'avons aucune garantie, aucun exemple dans d'autres pays» montrant qu'en «dépénalisant le cannabis, on diminue la consommation».

 

Bruno Le Roux, porte-parole des députés PS et proche de François Hollande, a expliqué qu'il n'était «pas un grand fan» de la dépénalisation du cannabis. «C'est un dossier sur lequel il n'y a pas l'unanimité» au sein des députés PS et il va y avoir «un début de discussion» à partir de la proposition de Daniel Vaillant. Il y a des «avis très partagés», a-t-il ajouté.

 

Manuel Valls, maire d'Evry, candidat aux primaires PS pour la présidentielle, s'est «fermement» opposé à la légalisation du cannabis car cette mesure «va à l'encontre de [m]es valeurs». «Je crois que le vrai débat au sein du Parti socialiste, et les primaires vont le démontrer, c'est qu'il faut de l'autorité, de la règle, des repères, des valeurs. C'est de cela que la société a besoin», a-t-il ajouté, reconnaissant qu'il parlait comme un candidat à ces primaires.

Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) a estimé que la «légalisation contrôlée» du cannabis serait un «signal désastreux». Concédant qu'«une vue d’ensemble de ce que cela signifierait du point de vue des drogues dans notre pays» était nécessaire, Jean-Pierre Chevènement a toutefois jugé qu'«il y a des résines de cannabis qui sont aussi dures que les drogues les plus dures, et après le cannabis, nous aurions des trafics de cocaïne, d’héroïne, et vous ne changeriez pas les moeurs des trafiquants, des dealers qui empoisonnent nos cités».

 

A DROITE :

 

Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, met en garde : «Ce n'est pas parce que la lutte contre les stupéfiants est difficile qu'il faut l'abandonner. Ne nous y trompons pas: si la consommation est dépénalisée, elle augmentera car son accès sera plus facile».

Hervé Morin, président du Nouveau Centre, s'est dit jeudi «viscéralement hostile à l’idée de la dépénalisation ou de la légalisation du cannabis», un débat qui est un «marronnier préélectoral». «Maintenir l'interdiction, estime-t-il, est indispensable pour alerter et marteler le message du danger que représente cette drogue», jugeant «insidieuse» l’idée selon laquelle «le cannabis serait une drogue "douce"». «Aujourd'hui, 10% des jeunes fument plusieurs fois par jour et 30% des jeunes consomment au moins 10 fois par mois. Et avec une substance dont les concentrations toxiques et psychotropes sont quatre fois supérieures au shit de mes vingt ans», affirme-t-il encore, «c'est donc un fléau colossal».

 

Eric Raoult, député (UMP) de Seine-Saint-Denis, lance une pétition contre la dépénalisation des drogues douces, estimant que «c'est au peuple de prendre la parole» quand «les élites perdent la tête». M. Raoult lance une grande campagne nationale sur le slogan «Dépénaliser, pour moi c'est non !», a indiqué mercredi son entourage dans un communiqué. Selon M. Raoult, «proposer de dépénaliser les drogues douces est totalement irresponsable et dangereux, car cela reviendrait à banaliser l'action des dealers qui terrorisent nos cités de banlieue et les pousser vers le trafic de drogues dures».

 

Christian Jacob, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, s'est déclaré «totalement opposé à la dépénalisation des drogues douces» «Ce n'est pas parce que vous avez fumé un joint que vous allez obligatoirement passer aux drogues dures. En revanche tous les gens qui sont consommateurs de drogues dures ont toujours commencé par ces drogues dites douces», a-t-il déclaré.

 

Bernard Accoyer (UMP) le président de l'Assemblée nationale a estimé jeudi que légaliser le cannabis «serait une folie sur le plan de la santé publique», «une erreur parce que le cannabis comporte les mêmes risques cancérigènes que le tabac, mais en plus il comporte des effets majeurs sur le cerveau», a-t-il dit s'exprimant aussi en tant que médecin, soulignant que la consommation de cannabis était «une des causes reconnues établies d'accidentologie, de morts sur les routes»."

 

 

LeParisien.fr avec_afp.jpg

 

 

 

 

Alors vos avis, la France serait elle sur la bonne voie ? :bigspliff:

 

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