"Les coopératives de cannabis sans but lucratif aspirent à la légalité " Article paru dans Le Monde.


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Bonjour,

 

un article intéressant sur les "Cannabis Social Club",

 

+ encart "statistiques policières" à la fin.

 

A+

 

 

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Les coopératives de cannabis sans but lucratif aspirent à la légalité

 

LE MONDE | 25.12.2012 à 11h13

• Mis à jour le 26.12.2012 à 09h35

Par Camille Legrand

 

 

L'autoculture de cannabis croît et se multiplie. C'est la tendance observée par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) qui dénombre 200 000 cultivateurs particuliers de marijuana en France. Une culture domestique généralement pratiquée à l'abri des regards et sous les néons d'un appartement. Mais pas seulement. Depuis 2009, certains se réunissent dans des "cannabis social clubs". Des coopératives, calquées sur le modèle espagnol, au sein desquelles les adhérents font pousser et partagent leurs plants.

 

L'initiative est illégale, et pourtant beaucoup de ces cultivateurs d'un genre nouveau entendent se déclarer à la préfecture comme producteurs de cannabis, en février 2013 (la date n'a pas encore été arrêtée car tous les clubs doivent se mettre d'accord). Un pari audacieux quand on sait que la France compte parmi les législations les plus sévères d'Europe. "C'est bel et bien un acte de désobéissance civile. On n'attend pas que l'on nous donne une autorisation. On veut imposer notre activité", répète effrontément Dominique Broc, jardinier et fer de lance du projet.

 

 

 

UN MODE OPÉRATOIRE PRÉCIS

 

 

Installé à Tours, l'homme cultive ses plants avec quinze autres membres. Parmi eux, des médecins, des avocats, mais aussi des patients, venus pour un usage thérapeutique. Thierry Pierog, gérant d'entreprise, a rejoint le club tourangeau il y a un an, afin de fumer "le soir et les week-ends" tout en militant en faveur d'une dépénalisation. L'histoire est différente pour sa femme, Isabelle. Atteinte d'une sclérose en plaques, elle a adhéré au club pour un usage strictement médical : "Le diagnostic est tombé il y a trois ans, explique son mari. On a essayé de nombreux traitements, mais peu d'entre eux la soulageaient réellement. Le cannabis est très efficace. Même notre médecin généraliste nous encourage dans cette démarche."

 

Ces cultures collectives relèvent d'un mode opératoire précis. Pas de hangars, ni de grandes serres, les adhérents font pousser leur herbe chez des particuliers ou dans de petites structures. "Deux-trois mètres carrés suffisent pour l'autoculture, explique Dominique Broc, qui estime les besoins de son club tourangeau à 23 kg d'herbe par an. Ici, le gramme de cannabis revient à 24 centimes. Bien loin des 15 euros demandés sur le marché noir." Thierry Pierog assure que ces clubs sont à "but non lucratif". Et d'expliquer : "On se partage les coûts de production, comme l'électricité, l'eau, le terreau... Tout ce dont on a besoin est soigneusement indiqué dans un livre de culture. Mais on ne paye rien de plus. Et on ne pratique pas de trafic."

 

C'est d'ailleurs pour éviter ces dérives que Dominique Broc prône de petites entités dans lesquelles "tout le monde se connaît bien". Des groupes d'amis, en somme. "L'idéal, c'est d'avoir des clubs de 5-6 personnes, maximum 20." Les adhérents cultivent – souvent à l'intérieur – des plants en respectant "une charte éthique". Certains produits sont bannis, comme les engrais organiques "pour privilégier le naturel et les saveurs de l'herbe", explique le jardinier. Des produits de plus en plus prisés, selon Michel Gandilhon, chargé d'étude à l'OFDT : "Les consommateurs aspirent à fumer des produits de bonne qualité voire bio, contrairement à la résine de cannabis, dont la qualité se dégrade."

 

Ils sont près de 2 500 consommateurs de chanvre, regroupés dans quelque 150 cannabis social clubs en France. Un phénomène qui reste relativement récent. Ces cultures collectives sont arrivées en 2009, quelques années après leur apparition en Espagne et en Belgique. La différence ? Dans ces pays, la consommation et la production de cannabis à usage personnel ne sont pas un délit pénal. En France, la législation est nettement plus coercitive. L'article 222-35 du code pénal dispose que la production ou la fabrication illicite sont punies de vingt ans d'emprisonnement et de 750 000 euros d'amende. Pire, lorsque les faits sont commis en bande organisée. La peine grimpe à trente ans de prison et à 7,5 millions d'amende. Quant à la simple consommation, elle est punie d'un an de prison et de 3 750 euros d'amende.

 

Bien décidés à relancer le débat sur la dépénalisation, ces militants n'hésitent pas mettre le pied dans la porte : "La gauche n'ose pas se mouiller sur le sujet", indique Dominique Broc. Il aurait toutefois préféré officialiser son activité quand Nicolas Sarkozy était encore au pouvoir : "C'est étrange, n'est-ce pas ? Pourtant, j'ai toujours pensé que ce serait la droite qui dépénaliserait le cannabis."

 

 

 

 

"SI NOUS SOMMES DES CRIMINELS, QU'ON SOIT JUGÉS COMME TELS"

 

 

 

Quant à la loi, Dominique Broc assure qu'elle ne lui fait pas peur. Il a déjà connu la prison après avoir été condamné en 1990 à dix-huit mois d'emprisonnement pour possession de marijuana. Il refuse toute mansuétude : "Si nous sommes des criminels, qu'on soit jugés comme tels, c'est-à-dire aux assises, pour production de cannabis en bande organisée." La position de ces cultivateurs est claire : si l'un d'entre eux tombe, ils iront tous se présenter au commissariat pour être poursuivis. "Ils verront que la loi est inapplicable, au vu du nombre d'adhérents. On veut saturer la justice. La loi n'est pas bonne, on doit la combattre", explique Dominique Broc.

 

Mais l'objectif premier de ces "antiprohibitionnistes" est ailleurs. Ils comptent lutter – au travers de leur mouvement – contre le marché noir et le trafic. "Il faut encadrer et réguler la consommation du cannabis. La prohibition a un effet pervers en contribuant à l'économie souterraine", explique Dominique Broc. Il fustige ainsi les "usines de cannabis", tenues par des réseaux mafieux – le 3 décembre, l'une d'entre elles, qui employait des clandestins vietnamiens, a été démantelée dans l'est de la France. "Combien de ces exploitations mafieuses n'ont pas encore été découvertes ?, s'insurge le jardinier. Nous n'avons pas peur de la prison, mais nous craignons les trafiquants et les dealeurs. Il y a de plus en plus de vols de cannabis."

 

Cette surenchère entre producteurs est confirmée par Michel Gandilhon, de l'OFDT : "Depuis l'apparition des autocultures, il y a une concurrence de plus en plus rude et féroce. Il risque d'y avoir des tensions et davantage de règlements de comptes."

 

En attendant leur déclaration à la préfecture, ces 2 500 cannabiculteurs se regroupent derrière leur association : Les Amis du cannabis social club. Créée en août, elle est la vitrine légale de leur mouvement. Une première réussite pour ces groupes d'amis qui espèrent désormais un "acte politique" aboutissant à la régulation de leur activité.

 

 

Camille Legrand

 

 

 

 

 

 

Hausse des interpellations pour usage de stupéfiants

 

En 2011, le nombre d'interpellations pour usage de stupéfiants s'est élevé à un peu plus de 143 000, un chiffre en progression de 6 % par rapport à 2010, selon un rapport de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies publié jeudi 20 décembre.

Ces interpellations représentent 89 % du total des infractions à la législation sur les stupéfiants. Les 11 % restants sont des interpellations pour usage-revente, pour trafic international et trafic local ; celles-ci sont en baisse, respectivement de 20 %, 17 % et 16 %. Le cannabis est à l'origine de 90 % des interpellations pour usage de stupéfiants et de 70 % de celles pour trafic et usage-revente. Le nombre de condamnations a doublé entre 1990 et 2010, pour atteindre 50 000, dont plus de 28 000 pour usage simple.

 

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Source : https://www.lemonde.f...10153_3224.html

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Salut,

Avec ce système de CSC j'espère que le débat va un peu s'élever politiquement.

En tous les cas, félicitation à ce mouvement qui fédère, qui rend transparent le prix de la bonne herbe.

Je suis assez étonné que la justice n'aie pas encore abordé le sujet des CSC en France et quelles sont les expériences ailleurs à ce sujet ?.

Bonne fin d'année 2012

L'union fait la force

Laucal

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Bonsoir

Ah oui je n'ai vu que la 6 en parler bizarrement la 1 n'a cru bon d'en parler à se demander.....???

Bah moi mon anni c'est en février et je pense aller foutre le bordel en prefecture non mais!!!!

Je risque d'etre seul apparement tant pis.....

Pourtant on est énormément à cultiver rien qu'a voir le nombre de JDC pondu ici? :icon_confused:

Bah alors vous etes ou?

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Hola !

 

Bon article ... mais rien de nouveau pour qui suis l'actualité cannabique !?

 

Bah alors vous etes ou?

 

Bah on est là ! ... planqués et flippés de "perdre" nos biens et nos libertés ! Bah oui ... nous n'avons pas tous le même profile type : 21 ans / célibataire / en location / étudiant / un petit job d'appoint / aventurier et téméraire / ...

 

Si le fait d'aller pointer à la préfecture échoue et que le système trouve le moyen de faire le procès des autoproducteurs genre sous le motif de crime en bande organisée ... je dis quoi à mes enfants, à ma famille, au personnes qui compte sur moi dans mon quotidien !... ? ... Bref tout ce que j'aurais construit seul pour vivre de façon honnête et ne pas être une nuisance pour la société pourrait être anéanti froidement ! ... ça fait réfléchir !

Je participe aux manifs sur la légalisation, mais je me déguise car je n'ai aucune confiance dans ce système qui est plus perverti qu'autre chose ... jai n'ai vraiment pas envie qu'ils (les bleus) viennent frapper à ma porte parce que j'ai osé lever le bras face à l'hypocrisie !

 

Alors pour répondre à grandchêne : je suis là et las ... je soutiens tous ceux qui auront le courage de se battre et de contrer "Babylon" ... mais je ne me sacrifirais pas au nom du cannabis ...

 

peace et courage à tous ceux qui luttent !!!!

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Salut,

 

En tout cas ça marche leur idée de se déclaré, les médias en parle de plus en plus.

C'est même étonnant que ça ne soit pas passé aux oubliettes.

Donc, plus il y a de monde qui le feront plus on aura de chance d'avancé.

 

Il faudrait être en masse, que tout le monde aient des couilles pour engorgé les tribunaux.

 

Moi je veux bien me déclarer si je suis pas le seul.

 

Soutenons nous.

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Ce qui se passe c'est une révolution, simplement nous n'avons par encore notre Che Guevara pour la mener, donc on est pas assez motivé ni assez mobilisé, c'est con à dire, mais pour imposer le christianisme à Rome, il a fallut combien de martyrs ???

 

Tant que le combat n'aura pas un véritable symbole publique qui prend les devant, le peuple (nous) ne suivra pas

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Peut être que si on ne se jette pas tous dans la gueule du loup l'un après l'autre, qu'on prend le temps de réunir et de créer le plus de cannabis social club pour frapper au même moment, se serait sans doute le meilleur moyen de se faire entendre et de risquer le moins possible.

 

Les véritable symbole publique sont déjà présent, se seront sans doute les premiers cannabiculteurs de CSC qui se feront interpeler.

 

Il serait bien de les suivre et de les supporter, nous consommateur, cannabiculteur et de ne pas espérer que le peuple en général qui ont sans doute autre chose a penser, nous aide ou plaide pour nous.

 

Il faut qu'on soit là au bon moment, prêt a défendre les militants qui se sont déjà mouillé.

 

Respect aux CSC, magnifique initiative

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Invité CannaPhil69

Salut!

 

Pas mal l’idée des social clubs!! :yepah: après Buena Vista, Buena Fumette Social Club... :lol:

 

Par contre je ne pense pas qu'il faille mettre la charrue devant les boeufs et croire que la légalisation se fera tout simplement parce que ces CSC se déclarent à la préfecture... Pour moi, l'intérêt de ces CSC réside dans le fait d'arriver à nucléer tout un tas de gens dits "normaux" qui croient que oui, il y a bel et bien une culture cannabique et que, non, c'est ni des dealers, ni des junkies qui veulent la légalisation et dépénalisation.

 

C'est là qui réside leur vraie force car la plupart des gens pensent aujourd'hui que, nous tous ceux qui utilisons du cannabis à des fins récréatives ou médicinales sommes soit des criminels vils et méchants avides de profit,soit des junkies sans espoir, soit des babacool altermondialistes qui écoutent du Marley... Et il se trompent autant que de croire que ceux qui aiment la bonne bouffe sont gros ou ceux qui aiment le vin des alcoolos.

 

En arrivant à montrer qu'il y a des gens comme M Toutlemonde qui fumment et qui essayent de développer une vrai culture qui met un point d'orgue sur tout ce types des chose qu'on peut trouver sur ce forum (comme l'information sur les variétés et leurs effets, le développement de la qualité, la promotion sur un usage éclairé, etc) choses qu'on ne trouvera pas chez le dealer du coin (comme on ne trouvera pas un plat gastronomique chez Carrefour) et que ces gens se réunissent pour échanger dignement autour de leur passion alors on arrivera a leur prouver qu'il n'y a aucune raison pour y avoir peur et pour continuer à nous garder au placard.

 

Donc continuons à développer ce genre d'idées que le temps viendra....

 

A plus les clubbeurs!!

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