"Les cannabis clubs, fer de lance d'une nouvelle vague de légalisation de la marijuana" paru dans Le Huffington Post


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Hello,

 

j'ai bien aimé cet article, pas mal de bon rappels, et un bon exposé de la situation présente.

Vive les Cannabis Social Clubs !

Une action à soutenir pour peser dans le débat, et représenter aux yeux des gens l'archétype d'une consommation de cannabis responsable.

 

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Les cannabis clubs, fer de lance d'une nouvelle vague de légalisation de la marijuana

 

 

 

Le HuffPost | Par Stanislas Kraland Publication: 05/01/2013 08:07 CET

 

 

 

 

 

CANNABIS - Une nouvelle arme? Peut-être. Un nouveau cheval de bataille? Très certainement. Cannabis clubs aux Etats-Unis, cannabis social clubs (CSC) en Europe -et depuis quelques mois en France- les premiers permettent de se réunir pour consommer sa propre marijuana, les seconds de faire pousser et d'éventuellement distribuer de la marijuana. Des coffeeshops nouvelle génération? Pas vraiment. Car dans les cannabis clubs on consomme ou on cultive uniquement pour soi.

 

Comme dans tout véritable club, il faut s'acquitter d'un droit pour devenir membre. Mais le club c'est aussi des devoirs. Responsabiliser un consommateur encadré par d'autres usagers afin de pouvoir consommer, telle est la raison d'être de ces nouvelles formes d'organisations qui pourraient changer la donne du lancinant débat sur la légalisation ou la dépénalisation du cannabis. Quitte à forcer la marche de la légalisation.

 

 

 

"Members only"

 

 

"Attendez un peu avant de sortir vos chips et vos gâteaux." Il y a quelques semaines, c'est en faisant référence à la légendaire sensation de faim qui s'empare des fumeurs de marijuana que John Hickenlopper, le gouverneur de l'état du Colorado, avait invité ses ouailles à ne pas crier victoire trop rapidement. Car officiellement, l'usage récréatif de la marijuana est toujours interdit à l'échelle fédérale.

 

Depuis, Barack Obama a fait savoir qu'il avait d'autres chats à fouetter, et les fumeurs de marijuana n'ont pas attendu. Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, un cannabis club a ouvert dans le nord de la ville de Denver. Moins d’un mois après que la loi ait été contresigné par le gouverneur du Colorado, le Club 64, du numéro de l’amendement qui a légalisé la marijuana dans l’état du Colorado a réuni 200 personnes, qui ont pu s’y inscrire moyennant quelques 29,99 dollars de frais d’admission.

 

Ici, pas question de vendre ou d’acheter de la marijuana, mais tout simplement d’en fumer. À la manière d’une auberge espagnole, chacun profite de ce qu’il y a apporté. Et si la loi du Colorado interdit de fumer quoi que ce soit à l’intérieur d’un lieu public, le cannabis club passe outre. Rien n’y étant vendu ou échangé, la police du Colorado considère qu’il s’agit d’une réunion d’ordre privé. Une réunion qui prendra désormais place chaque mois dans un lieu différent, et dont l’adresse est uniquement communiquée aux membres du club qui ne dispose pas de local.

 

 

Ce que dit l'amendement 64 de l'article 18 de la Constitution du Colorado

Les citoyens du Colorado âgés de plus de 21 ans peuvent posséder jusqu'à une once de marijuana (28,3 grammes). Ils sont autorisés à posséder trois plants mature de marijuana, et autant d'immatures, à condition qu'ils soient cultivés dans un espace fermé, de manière privée. De même que pour l'alcool, il est interdit de conduire sous influence de la marijuana.

 

 

"Trop tôt pour mener ce combat"

 

Selon l’agence AP, deux autres clubs auraient discrètement ouvert auparavant, sans pour autant avoir reçu la même couverture médiatique. Une chose est sûre cependant, d’autres suivront, à l’image de The Hive, traduisez, la ruche. La journée, The Hive est une boutique presque comme les autres qui vend du thé, de l'art, et des flûtes faites à la main. La nuit, c'est désormais un café où moyennant 5 dollars, on peut venir y fumer son pétard.

 

Mais la multiplication de ces cannabis clubs n’est pas du goût de tout le monde. Le White Horse Inn, un autre cannabis club qui avait ouvert le jour de l'an dans la petite ville de Del Norte a dû mettre la clef sous la porte. Le propriétaire du lieu où avait lieu la réunion n'étant pas d'accord avec cette pratique.

 

Les critiques les plus virulentes ne viennent pourtant pas des opposants à la légalisation, mais de certains militants pro-marijuana pour qui ces clubs vont trop vite en besogne. Car si l’usage de la marijuana est légal, l’encadrement de cette pratique n’est pas encore défini. Pour ces militants, il importe donc d’adopter le comportement le plus responsable possible afin que l'expérience se généralise, en attendant de savoir comment la loi du Colorado permettra à la marijuana d'être consommée.

 

L’état du Colorado a jusqu’au mois de juillet pour légiférer. Afin de faire des propositions, une mission, qui a repris ses travaux lundi 3 janvier, a été nommée par le gouverneur de l’Etat. Elle devra répondre à plusieurs questions pour le moins délicates afin de mettre en place le cadre législatif le plus complet possible. Comment la marijuana pourra-t-elle cultivée ? Quels seront les critères d’une possible licence ? Quid de la publicité, du contrôle aux frontières ? Pour pouvoir fumer de la marijuana faudra-t-il être résident dans le Colorado ?

 

Distributeurs de marijuana, cultures industrielles, alors que la marijuana médicale était déjà légale, un véritable business dont les jalons étaient déjà posés s’organise dans le Colorado. Mais en ce qui concerne le lieu, il y a fort à parier que le modèle proposé par les cannabis clubs influence les décideurs. Les fumeurs, eux, n'ont qu'un seul mot à la bouche: la liberté d'exercer son droit.

 

 

 

Appel du 18 joint

 

 

En France, on en est loin. En dépit des points de vue de Vincent Peillon et de Cécile Duflot, aucune dépénalisation n'est à l'ordre du jour. Le statu quo, donc? Pas tant que ça. Depuis quelques mois, il y a du mouvement. Une agitation à laquelle les cannabis social club ne sont pas étrangers.

 

S'ils sont présents sur le territoire depuis 2009 environ, ce n'est que depuis l'année dernière que ceux-ci se sont organisés et revendiquent une place dans le débat public. À Tours, le 16 juin dernier, un nouvel Appel du 18 joint (le premier a eu lieu en 1976) annonçait, à l'initiative du Collectif d'information et de recherche cannabique à Tours, la création d'un cannabis social club.

 

 

Des cannabis social clubs, la France en compte environ 150 qui réuniraient 2.500 des quelques 200.000 cultivateurs de marijuana français, selon les chiffres de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies. À la différence de la Belgique ou de l'Espagne où il est légal de posséder ou de faire pousser une petite quantité de marijuana, les clubs français se distinguent par leur démarche militante. Si l'un de leurs membres est interpellé, ils voudraient tous se dénoncer, réclamant l'application de la loi auprès des autorités.

 

Depuis, les social clubs français ont décidé d'aller plus loin. Réunis en Assemblée générale en décembre, les 150 clubs voudraient se déclarer en préfecture au mois de février prochain. Bien qu'associative, leur activité est évidemment illégale, et même passible des peines prévues pour trafic en bande organisée. Nul doute que s'ils vont au bout de leur démarche, cet acte de désobéissance civile fera parler de lui. En attendant, les clubs ont décidé de ne plus se cacher. La preuve: une officielle association des amis du Cannabis social club de France a été créée afin de promouvoir l'action des clubs.

 

 

Lutter contre le trafic

 

Cultiver ses propres plants pour satisfaire une consommation personnelle, le tout en utilisant pas ou peu d'engrais, les membres des social clubs veulent fumer bon et bio. Calqué sur le modèle de l'Amap, les coûts de production (eau, électricité, graines, terre) sont partagés par les membres du club, qui savent ce qu'ils fument et peuvent le fumer à un prix défiant la loi du marché.

 

Face à l'économie souterraine que constitue le marché du cannabis, les cannabis social clubs estiment qu'ils sont un rempart. À la différence des circuits illégaux ouverts, les clubs sont des circuits fermés. Mais les clubbers ne sont pas dupes. Ils savent que les clubs peuvent servir de base arrière à des dealers. Dans les colonnes du Monde, le fondateur du cannabis club de Tours, Dominique Broc, prône l'existence de petites entités. Le meilleur moyen, selon lui, d'exercer une forme de contrôle sur les différents membres afin d'éviter toute dérive.

Contourner une politique de prohibition coûteuse et inefficace en responsabilisant le consommateur, tel serait le rêve des cannabis social clubs de France qui aspirent, plus que jamais, à la légalité.

Les membres risquent gros. Selon l'article 222-35 du code pénal, la production ou la fabrication illicite sont punies de vingt ans d'emprisonnement. Trente ans de prison et jusqu'à 7,5 millions d'euros d'amende si les faits sont commis en bande organisée.

 

Légalement, l'existence des clubs pourrait facilement être entérinée. Depuis 2004, une décision-cadre de l'Union européenne reconnaît qu'en matière de culture du cannabis, "lorsque les auteurs s’y livrent exclusivement à des fins de consommation personnelle telle que définie par la législation nationale", celle-ci ’entre pas dans le cadre des infractions liées au trafic de drogue. Nombre d'interpellations et d'usagers en hausse, mais aussi des morts, comme à Marseille, alors que tous les indicateurs témoignent de l'échec de la politique de répression telle qu'elle est pratiquée en France, pour ou contre l'usage de la marijuana, cela donne à réfléchir.

 

 

Le HuffPost | Par Stanislas Kraland

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SOURCE : https://www.huffingto..._n_2409633.html

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Pour compléter, l'article précédent et pour éviter d'ouvrir un nouveau topic traitant du même sujet, voici l'article du journal Libération.

 

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Les cultivateurs des "Cannabis Social Clubs" vont réclamer leur légalisation

 

 

 

5 janvier 2013 à 12:52

 

 

 

 

Depuis 2009, des cultivateurs se regroupent dans des "Cannabis social clubs", estimés entre 150 et 200 en France, pour faire pousser et partager leurs plants, avec l'intention de se déclarer dans les préfectures en février, un "acte de désobéissance civile", selon Dominique Broc, le porte-parole national du projet.

 

"C’est un acte de désobéissance civile. Nous voulons imposer notre activité", assure à l'AFP Dominique Broc. A visage découvert, il présente un " espace de culture " d'une dizaine de mètres carrés, installé à son domicile. Des lampes bleues à économie d'énergie, allumées 18 heures par jour, font croître les plantations de chanvre alors que des lampes jaunes au sodium, en activité douze heures par jour les chauffent afin d'en permettre la floraison.

 

" Nous produisons pour protéger notre société des effets pervers des mafias qui sont en train de s'implanter sur le territoire pour produire du cannabis, souvent frelaté, à grande échelle et le revendre à nos enfants", explique ce jardinier de profession.

 

Dans cette production collective, seize personnes partagent les frais solidairement : le chanvre, le terreau, les engrais et l'électricité. "Chacun au prorata de sa consommation (de 500 grammes à 3 kilos), paye en fonction de son besoin au prix de revient", précise Dominique Broc, qui compare cette activité à celle des coopératives : "nous ne souhaitons pas vivre du fruit de notre production. Nous avons tous un travail à côté. A la poussière près, nous sommes capables de dire ce que nous produisons".

 

Selon lui, les liens de confiance unissant les membres du club, fermé aux mineurs, éliminent tout risque de revente. "En partageant les frais, on arrive à un coût de 25 centimes le gramme, voire inférieur, alors qu'au marché noir, on trouve la même chose d'une qualité douteuse entre 10 et 15 €", assure-t-il. Le club compte notamment un électricien, un médecin et un chauffeur de taxi qui fument pour "un confort de vie" ou pour "des raisons thérapeutiques". Il cite aussi l'exemple d'une femme atteinte d’une sclérose en plaques qui "soulage ses douleurs avec l'aval de son médecin, en fumant du cannabis".

 

Le Cannabis Social Club, installé en Touraine depuis trois ans, récolte 23 kg de fleur de chanvre chaque année. Selon lui, la police le sait. Il insiste même : "J'imagine qu'elle nous surveille et voit donc bien qu'on ne fait pas de trafic. Comme elle, on lutte contre le trafic de drogue, mais à notre manière, sans l'argent du contribuable".

 

 

"Lutter contre le fléau de la prohibition"

 

 

Si ces militants "en faveur d’une dépénalisation du cannabis" partagent solidairement les frais de leur culture, ils en partagent aussi les ennuis éventuels. En France, l’article 222-35 du code pénal, dispose que la production ou la fabrication illicites de stupéfiants sont punies de vingt ans de réclusion criminelle et de 7.500.000 euros d'amende. Ces faits sont punis de trente ans de réclusion criminelle et de 7.500.000 euros d'amende lorsqu'ils sont commis en bande organisée.

 

Pour faire entendre leurs revendications, les "Cannabis Social Clubs Français" ont l'intention de se déclarer à la préfecture au cours du mois de février prochain. Dominique Broc estime vouloir "lutter contre le fléau de la prohibition qu'il connaît bien" pour avoir été condamné en 1990 à dix-huit mois de prison pour possession de marijuana.

 

"On veut que notre action soit reconnue d'utilité publique, n'ayons pas peur des mots", renchérit pour sa part Farid Ghehioueche, autre fondateur des Cannabis social Clubs, membre de l'association Cannabis sans frontières et ancien candidat aux législatives dans l'Essonne sous l'étiquette "cannabis santé liberté justice".

 

"On va faire des démarches de déclarations officielles", avec un certain nombre de dispositions pour faire avancer le débat et "revendiquer collectivement une sortie de la prohibition" du cannabis, ajoute-t-il. "On n'est pas là pour faire du business mais pour vivre sans prendre de risques en achetant au marché noir des produits de qualité douteuse. Et pour être reconnus par l'Etat comme des citoyens à part entière", explique-t-il.

 

"Nous attendons une position du gouvernement responsable qui pour l'instant se fait complice de l'économie souterraine", affirme aussi Dominique Broc. "Nos principaux ennemis sont les dealers", explique-t-il, s'appuyant sur un incident survenu il y a quelques années à Joué-lès-Tours : "nous voulions expliquer notre démarche à la population sur un stand. Nous avons été vandalisés par des petits dealers de quartier, car nous leur coupons l'herbe sous le pied!".

 

Article non signé paru dans Libération

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Source : https://www.liberatio...lisation_871869

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oui les cannabis social club, je connais des personnes par l'intermédiaire d'un ami cultivateur , ( avocats , médecin, flics,..) du côté de tours, ou ils ont une petite "ferme" en commun, et récolte plusieurs kilo par an pour leur conso, le jour ou l'un d'entre eux a un problème, ils débarquent tous, et vu leurs situations sa aide.. sa donne des idées :respect:

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Re,

 

de très loin l'article le plus complet du moment sur le sujet, un méta texte (je sais pas trop si ca se dit) qui vous donnera accès à toutes les infos sur les Cannabis Social Clubs, par Farid pour RBH23.com (la Gazette du Chanvre) !

 

A noter, un lien vers une tribune de Jean-Pierre Galland à paraitre prochainement, à lire pour comprendre l'urgence d'une reconnaissance des clubs, de l'usage thérapeutique, et le retour à la régulation du Cannabis!

 

Le lien vers RBH23 : https://rbh23.com/2013/01/tir-groupe-sur-les-cannabis-social-clubs-francais/

 

Bonnes lectures, bons partages !

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