France : L’arlésienne Cannabis thérapeutique


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Cannabis therapeutique report après report laisser les malades avec leurs souffrances attise la colère ...

 

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France : L’arlésienne Cannabis thérapeutique

22 septembre 2020

 

Depuis les travaux du premier CSST (Comité spécialisé scientifique temporaire) et l’acceptation à l’unanimité par les parlementaires du projet d’expérimentation, l’eau a coulé sous les ponts, le Covid est passé par là et tout semble bloqué depuis…

Le collectif ACT (collectif Alternative Cannabis Therapeutique) fondé par l’UFCM, comme d’autres associations qui représentent les usagers du système de soins, a rejoint le comité scientifique temporaire actuel pour apporter son expertise sur le sujet, encore délicat en France, de l’usage du cannabis, même lorsque cet usage est lié à une pathologie chronique fortement invalidante. Les dirigeants français craignent que le pays prenne du retard sur ses voisins européens.

 

Plusieurs associations de patients, de médecins sont récemment monté aux créneaux, dans différents médias, pour crier leur indignation. Les problèmes de ces reports successifs sont pourtant simple à comprendre. D’une part, aucun décret n’est paru à ce jour en ce qui concerne cette expérimentation et d’autre part aucun budget n’ a été alloué pour sa réalisation. Il n’est pas certain non plus qu’actuellement le personnel soignant soit suffisamment formé à ce type de thérapie. La Direction générale de la santé assure pourtant, qu’une publication du décret est prévue pour le mois de septembre, médecins et patients, qui eux gardent les pieds sur terre, en doute.

 

Dès le début des travaux du CST, et nous l’avions bien déclaré à de nombreuse reprises : le cadre nous semblait trop restreint, d’une part, par le nombre de patients concernés (3000), mais aussi par le peu d’indications retenues 5 alors qu’au niveau Européen l’IACM reconnaît une vingtaine d’indications avec plus de 40 pathologies.

Nous pensons qu’une expérimentation se doit de commencer avec un consensus large pour s’affiner au fur et à mesure de la collecte des informations remontant à la fois des professionnels de santé mais aussi et surtout des patients. Commencer de manière restreinte posera forcement un problème au moment ou il faudra élargir aux autres pathologies notamment les maladies psychiatriques (hyper activité, bi polarité etc…).

 

Le CST travaille depuis le mois de Novembre sur plusieurs aspects nécessaires à la mise en place de ce progrès :

  • Un cahier des charges (produits)
  • La formation des professionnels de santé
  • Le registre (recueil des données)
  • Les critères d’inclusion des patients
  •  

Il faut préciser à ce stade que le Covid n’a à aucun moment entravé le travail du CST qui a continué à s’impliquer sur ce projet de façon régulière par audio conférences. Les travaux sont donc bien avancés et pourraient permettre un démarrage rapide de l’expérimentation.

 

Il nous manque à ce jour une volonté politique forte, le décret permettant de poursuivre notre travail n’a toujours pas été publié et nous ne disposons d’aucun budget ce qui est un vrai problème puisqu’il serait primordial de disposer au minima de 30 millions d’Euros afin de mettre en place les outils indispensable à ce projet ainsi que le financement des produits.

Il nous semble important de pouvoir nous affranchir de la gratuité des produits réclamés par la France aux producteurs ceci pour deux raisons essentielles : l’image de la France d’abord qui serait donc incapable de financer une expérimentation pour ses malades, une gratuité indubitablement accompagnée de contreparties accordées aux producteurs. Comment croire que, dans le monde actuel, des producteurs feraient un cadeau de plusieurs millions d’euros à tout un pays sans exiger aucunes contreparties ?

 

Dans le même sens, Il est nécessaire également d’autoriser la création et le développement d’une filière française de production de cannabis à des fins thérapeutiques. Pour l’instant ceci n’est pas à l’ordre du jour et les récentes déclarations du ministre de l’intérieur sur le cannabis récréatif nous inquiètent autant que le manque de réactions du ministère de la santé qui semble être depuis quelques temps totalement focalisé sur le Covid.

 

Nous allons de report en report comme si les malades qui souffrent n’attendaient rien, en fait, qu’attendent ils aujourd’hui ?

Nous ne pouvons en aucun cas être contre cette expérimentation et même si elle reste encore très insuffisante, elle reste tout de même un progrès considérable. Nous sommes conscient des difficultés, sortir de 50 années de prohibition ne se fait pas en claquant des doigts…

 

Aujourd’hui il nous semble important de remettre les patients au cœur de cette problématique et passer outre cette expérimentation qui, de toute façon, ne concerne pas l’efficacité du cannabis mais la façon de le prescrire. Ainsi se servir des travaux du CST pour commencer la prescription et généraliser et élargir au plus vite les pathologies concernées permettrait un accès plus rapide aux traitement à de nombreux malades qui sont actuellement en souffrance, laissé face à leur impasse thérapeutique et obligés de s’approvisionner illégalement pour se soigner.

Un appel urgent à l’action

Le comité a fait cette demande dans un document, demandant un budget qui soutiendrait une sorte d’expérience autour du cannabis médical et de son potentiel de légalisation. 

 

«Il est très important que le financement de l’expérience du cannabis médical soit désormais intégré dans ce processus», a déclaré Benjamin-Alexandre Jeanroy, PDG d’Augur Associates à Paris, en 2019, concernant l’importance d’aller de l’avant et de faire bouger les choses. Alors que la France a techniquement approuvé une telle expérience il y a un an par les voies légales, il faut une mise en œuvre réelle pour faire démarrer quelque chose et entrer dans la phase d’essai afin que les progrès puissent être suivis.  

 

Robin Reda de l’Assemblée nationale française et présidente de la commission affirme qu’elle pense que la France «a pris un retard alarmant sur ses voisins européens» en termes de réforme du cannabis dans son ensemble. «L’essentiel du travail technique a été effectué avant la crise sanitaire», a ajouté Reda, expliquant qu’elle ne pense pas que ce retard soit dû au seul COVID, car il y a eu beaucoup de temps. Elle accuse plutôt le «blocage bureaucratique» et se demande pourquoi le gouvernement ne va pas de l’avant. 

Dans le cadre du nouveau programme expérimental, s’il est autorisé à démarrer, jusqu’à 3000 personnes pourraient être inscrites pour essayer le cannabis médical comme traitement. Au début, le programme dépendrait probablement de la culture de cannabis nord-américaine jusqu’à ce que le gouvernement puisse mettre en place sa propre structure de culture pour les patients. Les défenseurs aimeraient que ce programme soit lancé dès 2021. 

En plus de ceux du comité de soutien au cannabis, 50 médecins, scientifiques et patients ont exprimé ces mêmes préoccupations plus tôt ce mois-ci dans un éditorial publié dans Le Parisien . Ils ont fait valoir qu’en raison du long retard des programmes de cannabis médical, il n’y a pas d’accès pour les patients, ce qui oblige ceux qui ont besoin de cannabis médical à regarder en dehors des canaux légaux et à se tourner vers le marché noir. Ils soutiennent également que le cadre a déjà été posé. 

 

Il y a deux ans, cela a officiellement commencé au sein de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) à la demande de l’ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn», ont-ils déclaré (à l’origine en français) dans leur éditorial. «Depuis septembre 2018, des travaux sont alors initiés au sein d’un comité scientifique pluridisciplinaire de l’ANSM. Ils ont évalué la pertinence scientifique de l’accès à des produits pharmaceutiques standard à base de cannabis pour les patients atteints de maladies chroniques avec peu ou pas de soulagement de leurs souffrances grâce à leurs traitements.

 

Bien que ce ne soit qu’un petit pas vers le cannabis légal en France, ce serait certainement le plus grand pas qui ait été franchi depuis l’approbation d’une expérience sur le cannabis médical. Si cette expérience se poursuit, cela pourrait vraiment être le début du cannabis médical et récréatif dans le pays européen.

 

Pour le Collectif ACT – UFCM – I Care @Bertrand Rambaud

 

Modifié par UFCM-I Care
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