Bulletins encod 2009


Messages recommandés

JANVIER

 

BULLETIN D’ENCOD SUR LES POLITIQUES DES DROGUES EN EUROPE

 

NR. 47 JANVIER 2009

 

UNE BATAILLE A CONTRE-COURANT

 

 

Passant de l’année 2008 à 2009 nous regardons tant en arrière qu’en avant. Avons-nous établi des changements durables dans tous les événements, conférences, colloques et dans toutes les autres activités de l’année 2008 ? Évidemment il est impossible de l’affirmer.

 

Nous arrivons à focaliser l’attention du forum international en matière de la politique de drogues (c’est-à-dire, de tous les fonctionnaires, politiciens, volontaires, experts et des citoyens concernés par la politique de drogues) autour des thèmes les plus importantes : réduction des risques, droits humains, et surtout régulation après l’abolition de l’interdiction.

 

La situation internationale est moins stable qu’elle n’a pu l’être jusqu’à maintenant, autant au niveau économique que politique au sens large. Cela va-t-il aider notre cause, ou plutôt la freiner ? L’actuelle crise économique nous rappelle sans cesse les années 1930 quand on a aboli la prohibition de l’alcool aux Etats-Unis. Cette décision a été certainement motivée par les nécessités économiques. Verrons-nous se répéter cette scène au niveau mondial dans le théâtre de la politique de drogues de l’ONU ? Ou est-ce-que la guerre mondiale aux drogues est intouchable étant donné son pouvoir de corruption persuasif, et sa sacro-sainte affirmation populaire mais fausse de ce qui est moralement correct ?

 

Nous obtiendrons probablement un début de réponse à ces questions en mars 2009, quand on conclura « l’Année de Réflexion" sur les résultats de l’UNGASS de 1998. Il est vrai que l’évaluation de l’ONUDD était partiellement honnête : les objectifs de l’UNGASS de 1998 n’ont pas été atteints. Toutefois, la conclusion triomphante de l’évaluation de Costa, c’est-à-dire que le problème mondial de drogues a été « contenu » par le contrôle international de drogues, est autant superficielle que fausse.

 

Fausse, parce que le supposé encadrement s’est seulement produit dans certains des pays les plus développés, tandis que dans d’autres régions les problèmes en rapport avec l’interdiction des drogues continuent d’augmenter. Et superficielle, parce qu’il n’y a aucune raison pour voir la stabilisation des niveaux de consommation, y compris là où il s’est effectivement produit, comme une conséquence de toute politique. Après l’introduction d’un nouveau stupéfiant ou d’une drogue euphorisante, les niveaux de consommation tendent à monter pendant un certain temps, souvent sur plusieurs années, et ils se stabilisent ensuite parce que la demande est arrivée à son point de saturation. Obtenir cette stabilisation n’est pas un succès de la politique de drogues. Il se produit naturellement.

 

C’est un des changements des dernières années concernant l’argumentation et la ligne de réflexion dans le débat sur la politique des drogues : l’influence de la répression sur les niveaux de la consommation de drogues a été définitivement exposée comme un mythe.

 

On peut appliquer la même chose à un autre argument crucial : la reconnaissance que les risques de santé en rapport à la consommation de drogues ne requièrent pas l’interdiction, mais la réglementation. Cette réponse contraire à une des plus importantes justifications de l’interdiction s’étend lentement mais sûrement.

 

Ces deux éléments sont suffisants pour beaucoup de citoyens concernés de voir la futilité et le danger de l’interdiction des drogues.

 

 

 

Le problème est que peu de politiciens sont disposés à accepter cette suppression de la mythologie de l’interdiction des drogues. Beaucoup de politiciens savent que la répression cause des effets énormément nuisibles, et peuvent comprendre que l’interdiction n’obtiendra pas le contrôle des marchés des drogues, mais trop nombreux sont ceux qui continuent de voir ces politiques comme les instruments essentiels de leurs carrières politiques. La grande question est de savoir combien de temps cela va encore durer avant qu’ils n’arrivent à comprendre dans leur totalité la vérité inconfortable que l’interdiction des drogues ne peut plus être justifiée par des arguments raisonnables.

 

Cela a été clairement démontré au début de 2008 par le Directeur Exécutif de l’ONUDC, Costa, qui n’a pas pu expliquer les niveaux faibles ou moyens de la consommation de cannabis aux Pays-Bas. Et dans le récent Tribunal du Cannabis à La Haye, les arguments évoqués par les politiciens chrétien-démocrates ont été formellement considérés comme n’étant rien de plus que des sentiments, des impressions, ou convictions morales sans argument valable.

 

Dans le forum des Nations Unies, comme dans l’Union Européenne, cela continuera à être une bataille à contre-courant. Dans nos expériences dans les différents pays européens, nous trouvons l’appui suffisant et les progrès pour maintenir la force et la conviction pour continuer cette bataille, mais nous devons nous préparer à des déceptions sérieuses. Le bilan du pouvoir politique est dans un changement constant partout dans le monde, depuis la domination occidentale jusqu’à des formes de coopération entre des états dans lesquelles les pouvoirs régionaux joueront des rôles plus importants.

 

Avec le changement attendu de politique aux USA on peut supposer différentes options. La Chine s’est ouverte peu à peu à la réduction des risques par exemple, mais n’implique aucune amélioration dans la protection des droits civils des consommateurs de drogues. Dans l’Union Européenne, la lutte entre les partisans d’une plus grande centralisation ou la décentralisation continue.

 

Même quand l’acceptation probable du Traité de Lisbonne mettra un terme effectif à l’indépendance juridique des pays individuellement, la division de pouvoir entre les gouvernements nationaux, régionaux et locaux continuera à être un facteur de conflit. C’est démontré par la préférence de solutions pragmatiques comme les Clubs Sociaux du Cannabis dans les régions basques et catalannes, et par l’opposition ouverte contre le plan officiel du gouvernement national néerlandais pour réduire le nombre de coffeeshops par la majorité de ces gouvernements locaux qui ont actuellement des problèmes étant donné le statut semi-légal du cannabis.

 

Lors de cette nouvelle année, les efforts d’ENCOD continueront pour démontrer les inconsistances entre des politiques et des réalités locales, à proposer la façon de comprendre ces réalités, et à fortifier le mouvement de personnes qui se consacrent à la promotion des politiques de drogues plus justes et plus efficaces.

 

Par Fredrick Polak

 

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Oui bien sûr, mais l'un n'empêche pas l'autre.

J'ai ouvert ce lien pour avoir tous les bulletins 2009

ensemble.En même temps cela facilite peut-être

les commentaires...

Amitiés.

Jean-Michel

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Salut Bob, j'espère que la situation va finir par se débloquer.

 

Il serait bon je pense de montrer des exemples d'usagers de drogues socialement insérés pour appuyer le fait que finalement "ce n'est pas si grave". Après tout même le président des états unis actuel avoue avoir fumé :lol: .

 

Sinon un grand merci et bon courage pour ces mobilisations futures qui j'espère vont déboucher sur quelque chose de concret :-( .

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  • 1 mois après ...

DEPUIS ENCOD

 

BULLETIN D’ENCOD SUR LES POLITIQUES DES DROGUES EN EUROPE

 

NR. 48 FÉVRIER 2009

 

FEU VERT À LA MAISON BLANCHE ?

 

 

Dans quelques semaines , nous pourrons voir un premier signe important de la promesse de Barrack Obama d’un véritable changement de régime aux Etats-Unis.

 

Quand la Commission de l’ONU sur les stupéfiants se réunira à Vienne du 11 au 20 Mars afin d’établir les nouvelles directives de la politique internationale des drogues pour les années à venir, les yeux du monde se dirigeront vers ceux qui seront mandatés par le nouveau conseil de la Maison Blanche pour diriger cette réunion. Washington continuera-t-il à mener le monde dans une rue à sens unique en cul de sac, ou commencera-t-on dialoguer ? Comment est-ce que les deux autres pièces maîtresses sur l’échiquier des politiques globales des drogues, le bureau de l’ONU du Contrôle des Drogues et l’Union Européenne, répondront-ils à cette occasion pour changer le cours de l’histoire ?

 

Quelles sont les véritables perspectives du rêve que les leaders mondiaux commenceront finalement à discuter d’une alternative raisonnable à la folie globale de la lutte anti-drogue ?

 

En tant qu’ hôte des réunions annuelles de la CND, l’UNODC à Vienne n’a aucun intérêt dans tout ce qui peut menacer le consensus de l’actuel status quo. La manière catégorique dont le Directeur Exécutif Antonio Maria Costa refuse de discuter les résultats des politiques hollandaises du cannabis montre ici que la porte vers de nouvelles approches dans la politique de drogue est fermement close. Quant à celle de l’Union Européenne, elle dépendra beaucoup des porte-parole. Les contradictions légendaires entre les gouvernements de l’UE aussi bien qu’entre les discours et les actions de la bureaucratie de l’UE, demeurent les obstacles principaux pour accomplir quelque progrès que ce soit.

 

Aux Pays Bas, où le cannabis a été officiellement mis à la disposition des adultes par la vente dans les coffeeshops depuis 1976, le niveau de l’utilisation de cannabis est plus bas que dans les pays voisins où le cannabis est seulement disponible sur le marché noir. Par conséquent ce sont les politiques concernant le cannabis de ces pays, et non pas celles des Pays Bas, qui doivent être d’abord remises en question. C’est la vérité fondamentale que les politiciens de l’UE ne veulent pas admettre, et que les fonctionnaires obéissants ne veulent pas contester . Ainsi en attendant, n’importe quel type de discussion sur les drogues est évité et l’UE dope des politiques qui continuent à être des façades conçues pour tromper les contribuables.

 

 

 

En décembre 2008 la Commission européenne a fourni un nouveau Plan d’Action de l’UE sur les Drogues sans permettre aucune occasion pour les commenter au Parlement européen, ni au Forum de la Société Civile récemment créé ni au Forum Public sur Internet qui avait été spécifiquement établi pour cette occasion deux mois auparavant. Seulement les ministres et les fonctionnaires ont participé à la rédaction de ce plan, qui cite ironiquement la « participation des citoyens de l’UE dans la politique de drogue » en tant que deuxième priorité. Dans un style véritablement héroïque, le plan annonce le lancement d’une soi-disant alliance européenne sur les drogues en juin 2009, une association de citoyens et d’autorités pour lutter contre les drogues.

 

Une " Alliance européenne sur les Drogues" ressemble à un terme qui a pu être présenté pendant et après une conversation lors d’un dîner entre les chefs de l’UE. Même les personnes travaillant dans le bureau de l’Unité Anti-Drogues de la Commission Européenne à Bruxelles ne peuvent pas encore expliquer ce que veut cette alliance ni de quoi elle sera composée.

 

Pour le prochain Forum de la Société Civile, Encod rédigera une proposition pour un dialogue vrai et efficace sur la politique de drogue entre les autorités et les citoyens en Europe. Un dialogue basé sur la connaissance que nous partageons des intérêts communs : utilisant la meilleure expertise et la meilleure connaissance disponibles afin de convertir l’information basée sur des faits dans des propositions raisonnables et pragmatiques pour une meilleure approche.

 

La recherche qu’Encod a conduite les mois passés parmi des associations de consommateurs de drogue en Europe, dont certains ont 35 années d’expérience dans le dialogue avec les autorités, produit les recommandations de base concernant la façon de construire des ponts entre les autorités et les citoyens qui sont concernés par les politiques de drogue.

 

En attendant, Encod construit des modèles de transition vers un futur où les problèmes liés à la drogue sont traités de manière sociale centrée sur la santé à la place d’un traitement judiciaire.

 

Bien qu’Encod ne sera à l’initiative d’aucun grand événement à l’extérieur du bâtiment de l’ONU à Vienne cette année, à cause de problèmes d’organisation, nous enverrons une délégation à l’intérieur de personnes qui représentent des expériences de certains des citoyens qui sont les plus affectés par les politiques de drogue dans le monde.

 

Il est possible de rencontrer les membres de cette délégation à la conférence qu’Encod organisera le 4 mars, la semaine précédant Vienne, au Parlement Européen, sous l’intitulé « Coca 2009 - de la persécution à la proposition ». À cette conférence, organisée en collaboration avec le Gouvernement Bolivien et des organisations de cultivateurs de coca sous les auspices du membre du Parlement européen Giusto Catania, Encod proposera un modèle pour commencer à commercialiser les produits traditionnels de feuille de coca en Europe dans un cadre de commerce équitable.

 

Selon ce modèle les produits dérivés de la coca ne seront pas disponibles sur le marché ordinaire. La transaction commerciale aura lieu entre les associations (des cultivateurs de feuille de coca et des consommateurs des produits de coca), sans intervention des entreprises privées anonymes. Le modèle est basé sur un accord signé par Encod et par diverses fédérations de cultivateurs de coca en Bolivie, qui seront propriétaires de cette initiative.

 

L’idée est de présenter au monde entier une utilisation plus saine des feuilles de coca que la manière dont elle a été employée en dehors de la région andine jusqu’ici : que ce soit la cocaïne ou le coca-cola. La bibliographie sur les effets positifs de la coca sur le fonctionnement du corps et de l’esprit est impressionnante. Selon une étude de Harvard en 1978 la consommation de la feuille de coca dans le thé ou d’autres produits n’a aucun effet secondaire négatif, il agit en tant que stimulant modéré, antidépresseur et anesthésique local, améliore la fonction de l’estomac, des muscles et de la gorge, et peut être employée dans le traitement de l’obésité et du diabète.

 

Au sommet de l’ONU à Vienne, le Gouvernement Bolivien présentera une proposition pour en finir avec la persécution de la feuille de coca. Quand il verra cette proposition, Barrack Obama devrait réaliser ce "yes", il peut en finir avec une guerre qui a transformé la région andine en politique "Guantanamo" des drogues. En décriminalisant la culture des feuilles de coca dans la région andine et en permettant l’accès au marché pour que des produits issus de la feuille de coca se répandent à travers le monde, un plus juste et plus efficace système de contrôle de la culture de la coca peut être présenté, et des perspectives du développement durable de la coca proposant des espaces structurés pourront être créées.

 

 

 

Depuis 1995, Encod a fait campagne avec des organisations de cultivateurs de coca de la région andine pour l’usage légal des produits traditionnels issus de feuille de coca en Europe comme moyen d’enseigner au monde occidental la bonne manière d’employer ce produit et de réduire la disponibilité de la coca à la production illégale de la cocaïne. Cet appel a été rappelé par le Parlement Européen dans plusieurs occasions. Et puisque le leader Evo Morales, cultivateur de coca est devenu le président de la Bolivie, le gouvernement de ce pays propose également que l’ONU retire la coca de la liste des drogues interdites.

 

La même théorie peut être appliquée à l’utilisation légale du cannabis qui est traditionnellement développée au Maroc, de l’opium en Afghanistan, et de la culture pour la consommation personnelle de n’importe quel genre de plante et où que ce soit.

 

Avec le feu vert de la Maison Blanche, l’UNODC et l’UE devraient prendre leur responsabilité et commencer le démantèlement des conventions qui ont transformé le monde en salle de jeu pour le crime organisé. Chaque société devrait avoir le droit d’établir ses propres normes culturellement admises pour contrôler la production et la distribution des substances que les gens désirent consommer, dans le contexte des droits de l’homme.

 

Par Joep Oomen

 

Ceux qui ne peuvent pas aller à Bruxelles le 4 Mars,peuvent participer à la discussion en envoyant leurs commentaires à coca2009@encod.org

 

Ceux qui peuvent y aller cliquez ici pour s’inscrire

 

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Je pense que ce serait bien de tronquer ce qui ne nous concerne pas, je pense au débat sur la coca en particulier.

De plus, ne surestimes pas un fumeur de weed, lire tout ça d'une traite c'est presque un exploit qui n'est pas toujours à notre portée !

Un résumé serait donc le bienvenue.

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  • 2 mois après ...

Abril 2009

 

BULLETIN ENCOD SUR LES POLITIQUES DES DROGUES EN EUROPE

 

NR. 50 AVRIL 2009

 

LA FIN DE LA POLITIQUE UNIVERSELLE DES DROGUES

 

 

Le résultat le plus important de la réunion de la Commission des Stupéfiants (CND) de cette année ( du 11 au 19 mars à Vienne) est que la prétention d’arriver à un consensus sur une politique unique des drogues a été anéantie. A la fin de la "Rencontre au Sommet" de cette CND ( occupé par des chefs d’états et des ministres) les profondes divergences entre les pays qui ont signé les traités concernant les drogues étaient évidentes.

 

Après quelques mois d’efforts vains pour arriver à un accord sur le thème de la Réduction des Risques (RR) lors de la préparation de cette CND, on arriva à un point culminant dans lequel la majorité des pays réussirent à se mettre d’accord sur le terme de Réduction des Risques de la Déclaration Politique (DP), le document final de cette CND. En revanche, la DP emploie le terme absurde de " service de soutien en relation". Du fait que l’actuelle situation soit assez sérieuse a résulté que la décision de permettre au gouvernement de présenter une déclaration lors de la session de clôture du 12 mars, dans laquelle il a été plus clair que ces pays interprètent le terme de " service de soutien en relation" comme " Réduction des Risques", de la même manière que durant de nombreuses années.

 

Cela déclencha des nombreuses déclarations de la part de la Russie, du Japon, du Pakistan et d’autres qui n’acceptèrent pas ce décalage par rapport à ce qu’ils considéraient comme un consensus. La position des Etats Unis, contrairement à d’autres observateurs, m’a paru raisonnable, critique, ne rejetant pas la position allemande.

 

La rupture dans ce "système de contrôle" des drogues de l’ONU n’est pas seulement provoqué par le terme de Réduction des Risques. Les Droits de l’Homme peuvent générer des discussions encore plus compliquées. Durant la dernière semaine de la CND, il y eût beaucoup d’indignations quand Singapour se défendit officiellement contre les critiques sur la violation des Droits de l’Homme, et confirma sa position.

 

Singapour demande le droit de pratiquer des châtiments corporels et même de condamner à la peine de mort pour des délits concernant les drogues. De nombreuses organisations se sont opposées à cela parce que, en accord avec l’ONU, la peine de mort est disproportionnée par rapport au crime.

 

Je crois qu’il vaut mieux signaler que l’idée d’une politique universelle des drogues est une illusion plutôt que de débattre de la peine de mort. Les progrès dans la politique des drogues que nous pensons nécessaires ( comme la régulation du cannabis au Pays-Bas) ne devraient pas dépendre de la réussite d’un accord préalable sur un thème dominé par des croyances et des convictions culturelles et religieuses profondément diverses.

 

 

 

Certains pays pensent que la vraie guerre aux drogues n’est pas encore commencée, d’autres pays veulent la terminer. Les pays engagés dans la Réduction des Risques veulent continuer ce chemin, mais ils se retrouvent bloqués par les pays qui préfèrent voir mourir les consommateurs de drogues, ou plus simplement les tuent. Cela démontre qu’il est impossible de maintenir une politique universelle des drogues, et nous fournit un fort argument pour en terminer avec la prohibition universelle des drogues.

 

Avant de commencer la CND il n’était toujours pas précisé s’il y aurait une autre occasion de réunion des ONG avec Antonio Maria Costa, le Directeur Exécutif du Bureau des Drogues et du Crime des Nations-Unies (ONUDD). Lors du deuxième jour de la Rencontre au Sommet, le 12 mars 2009, il a été annoncé un réunion de ce type comme un "Dialogue Ouvert".

 

Lors de cette réunion, j’ai rappelé a Costa son intention de publier un rapport sur la disponibilité du cannabis et sa consommation aux Pays-Bas, lui demandant ce qu’il avait fait de ce rapport. Sa réponse fût enregistrée par la Hungarian Civil Liberties Union, HCLU, cette fois de loin parce que soudain de nouvelles règles entraient en vigueur.

 

Costa dit que son rapport avait été "invalidé". Je ne l’ai pas suffisamment bien écouté à ce moment, parce que j’aurai dû lui répondre qu’il y avait alors une divergence d’opinion avec le gouvernement hollandais. Ce que j’ai dit c’est que nous avions besoin d’un rapport documenté avec sources et références. Costa a simplement répété qu’il avait répondu sur son blog ainsi que lors de la conférence de la veille, qui n’était ouverte qu’à la presse. J’ai répondu qu’il ne faisait pas son travail correctement. A ce moment, le modérateur a continué avec une autre question.

 

L’année de réflexion qui devait en principe se terminer lors de cette réunion de la CND, ne fût évidemment pas utilisée de la manière qu’elle aurait dû. Mike Trace, devant l’ONUDD , et maintenant personnage central du Consortium International sur la Politique des Drogues (IDCP), l’avait prédit. Dans cet article pour The Guardian, il avait écrit " nous sommes sur le point de voir la communauté internationale prendre le chemin de la meilleure résistance politique et diplomatique. Rien ne sera fait pour aider les millions de personnes dans le monde dont la vie a été détruite par les marchés et les consommations de drogue. Et le plus déprimant dans tout ça c’est qu’on peut tous réserver nos places pour 2019 et de nouveau jouer la même comédie."

 

 

 

La CND de 2009 aurait dû être le commencement d’une réelle année de réflexion. Comme l’avait manifesté ENCOD à la réunion : il faudrait un moratoire de la politique des drogues, au moins jusqu’à la CND de 2010. Il a été prouvé que prétendre qu’il existe un consensus sur la politique des drogues est faux. Maintenant nous devons nous défaire de l’actuel système universel. Je suis optimiste mais aussi réaliste. Je suis convaincu que nous sommes en train de gagner, que nos adversaires sont sur la défensive. Pendant longtemps, notre plus grand défi a été d’inscrire le thème des alternatives dans l’agenda. Actuellement, c’est en train de se passer, en Amérique Latine, aux Pays-Bas, aux Etats-Unis et dans beaucoup d’autres endroits.

 

Je crois que le dernier coup à la prohibition sera donné aux Etats-Unis. Pas en Europe. C’est dommage, mais nous devrons l’accepter. Il y a une forte tendance au changement dans l’opinion publique en ce qui concerne la politique des drogues dans plusieurs pays, et surtout aux Etats-Unis. Ces dernières semaines, le meilleur a été l’article et l’interview en video de l’économiste de Harvard Jeffrey Miron sur CNN. Quand les Etats-Unis arrêteront la prohibition des drogues beaucoup de pays suivront rapidement et avec plaisir, dit Miron.

 

Notre tâchel est tout simplement de maintenir la pression sur les politiciens et continuer de faire ce que nous faisons depuis des années. Il y a un flux ascendant qui ne peut plus s’arrêter.

 

Je voudrais finir avec un message qu’a envoyé Chris Conrad à ses amis le 12 mars :

 

Morales mastique une feuille de coca lors d’une conférence anti-drogue de l’ONU :

 

 

 

"J’étais tellement fier de pouvoir être dans la salle hier quand le président bolivien Morales défia la Convention des Stupéfiants de l’ONU et mastiqua une feuille de coca devant la conférence de l’ONU . Des applaudissements saluèrent son acte quand il dit à l’ONU que la coca fait fondamentalement partie de la culture de Bolivie ; que l’on peut prévenir le trafic, dit-il, mais nous ne pouvons pas éliminer la feuille de coca et son usage traditionnel. J’espère vivre le jour où quelqu’un fera la même chose avec un joint... J’ai réellement senti qu’il se passé quelque chose d’historique ; le démantèlement de la guerre aux drogues. Les manifestants dehors, Morales à l’intérieur et la confusion de ce que sera la politique des Etats-Unis, ensuite beaucoup de déclarations qui soulignent la nécessité de revoir rapidement les politiques et ne pas continuer encore dix ans. Viva !" (Chris Conrad )

 

Par Fredrick Polak

 

 

 

(L’accréditation de Fredrick Polak à la réunion de l’ONU a été facilitée par le Réseau Légal de VIH/SIDA du Canada)

 

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Salut bob. !!!!

 

Comme tois, j'ai lu cette news de encod qui n'est même pas encore sur cannaweed :-)

 

C'est le premier rapport qui est serieux pour le future. Ils ne peuvent plus cacher, dépenser pour la prohibition pour encore un nouveau traité de 10 ans ^^

 

 

Sa va être la fête dans les années qui vont arriver :-)

 

Les avis des autres cannaweedeur ?

 

++ Peace..

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Salut les gens,

 

Comme tois' date=' j'ai lu cette news de encod qui n'est même pas encore sur cannaweed[/quote']

 

Alors pour les articles importants et surtout intéressants comme celui là. Il est bon de directement le proposer ici pour qu'il paraisse en page d'accueil.

 

Améliorer un peu la présentation de l'article peut être un plus.

En remettant ce qui est en gras et en italique et en mettant les images. Pourquoi pas en utilisant cette option.

 

Pour avoir l'adresse d'une image, il suffit de cliquer droit sur celle ci et de cliquer sur "copier le lien de l'image", ensuite il suffit de coller le lien dans la balise

 

 

@+

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  • 3 semaines après ...

MAI 2009

 

BULLETIN D’ENCOD SUR LES POLITIQUES DES DROGUES EN EUROPE

 

NR. 51 MAI 2009

 

RITES DE PASSAGE

 

 

Les 24 et 25 avril, 26 représentants de 13 associations et fédérations de l’Espagne et 7 représentants de la Direction de la Toxicomanie du gouvernement basque et du personnel technique de la toxicomanie, se sont réunis à Murgía, Vitoria, pour analyser les résultats du rapport sur Drogues et Diplomatie.

 

Après deux jours de débats et de réflexions collectifs, il a été clair que le rapport représente un outil précieux pour fortifier les mouvements par la réforme de la politique des drogues et pour améliorer notre impact dans le débat politique, mais la grande question sous-jacente était : Et maintenant qu’est-ce qu’on fait ?

 

Un des objectifs de la rencontre était de mettre en commun l’expérience des associations dans trois matières concrètes : incidence politique, application de la parité et réduction des risques. Cet échange a mis en évidence le potentiel et le niveau de connaissance que nous réunissons dans les différents domaines d’activité, les lacunes existantes et la nécessité d’échanger ces connaissances pour fortifier nos capacités.

 

Les contributions précieuses des personnes qui travaillent dans l’administration publique nous ont donné des pistes sur comment améliorer notre impact politique et les voies formelles et informelles pour influencer les politiques de drogues, tant au niveau pratique que théorique.

 

 

 

Pour cela, on a décidé que nous avions besoin de travailler dans deux directions : la formation interne et l’élaboration d’un discours unifié avec des propositions concrètes vers un changement de paradigme dans le régime prohibitionniste. L’action se traduira par la création d’un groupe de travail qui élaborera un document consensuel durant les prochains mois et dans la mise en place d’une réunion, l’année prochaine, avec toutes les fédérations et organisations de l’état, dans laquelle on organisera des ateliers pratiques et des débats politiques. L’organisation de cet événement présentera une grande avancée, non seulement en ce qui concerne notre impact politique et médiatique mais aussi pour une plus grande cohésion en tant que mouvement social. Le grand défi sera d’unir des organisations concernées par tout type de drogues et d’utilisations avec différentes lignes et propositions d’action dans une atmosphère d’harmonie et de respect.

 

Comme il a été dit clairement dans le rapport, la grande lacune des mouvements anti-prohibitionnistes est la prise en compte de la parité des sexes. Peu d’organisations l’intègre dans leur pratique et dans leur discours politique. Toutefois, on a commencer à travailler sur ce point, et à Murgía on a formé un groupe de travail d’état qui unifie les expériences et les préoccupations et commence une réflexion collective sur ce que signifie la prise en compte de la parité des sexes dans nos stratégies et nos pratiques.

 

Il reste à clarifier comment nous allons travailler les recommandations et les conclusions du rapport dans nos organisations propres. Le rapport, non seulement est un outil pour améliorer notre capacité d’incidence politique, mais est aussi un outil qui nous apporte des pistes sur comment améliorer notre fonctionnement interne, tant celui de chaque organisation que celui d’ENCOD comme réseau européen.

 

Avec 15 années d’histoire, ENCOD est entrée dans l’adolescence. Née de l’union d’un groupe d’ONG et de la Commission Européenne pendant le baptême de l’Observatoire Européen des Drogues et des Toxicomanies (OEDT), elle s’est transformée en fille bâtarde de tous les deux. Ignorée et, même, rejetée par un de ses géniteurs, avec les années elle a appris à marcher seule de par le monde, elle a été nourrie de la rage des opprimés par les politiques des drogues et a su transformer les protestations en propositions de changement pour une société plus juste et plus efficace.

 

Toutefois, comme les enfants quand ils grandissent et qu’ils ont mal à leurs os, ENCOD s’en ressent, ayant grandi de manière spectaculaire durant les dernières années, en passant de 7 à 175 organisations et personnes membres du réseau.

 

 

 

L’adolescence est une étape de rébellion contre les parents, de recherche d’identité et d’indépendance, de fusion avec les paires, de besoin de références, de créativité et de courage… Plus proche de la maturité que de l’enfance, l’adolescence ose présenter un miroir aux parents dans lequel se reflètent leurs craintes et leurs menaces. C’est le rôle que doit jouer ENCOD dans le cadre de la politique des drogues. À cet effet, il est nécessaire que nous passions au stade de la maturité et que nous fassions des propositions consensuelles et cohérentes à nos « aînés », mais sans perdre la fraîcheur et la capacité de transgression de l’adolescence.

 

L’Assemblée Générale à Barcelone du 19 au 21 juin sera une grande occasion d’unifier les discours et les propositions. Pour cela, nous devons contrôler nos colères, dépasser nos intérêts personnels et nous centrer sur l’intérêt collectif : la lutte pour un changement dans le paradigme prohibitionniste.

 

Par : Virginia Montañés Sánchez

 

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