Faire pousser son propre tabac

Par Wiko4269 ,
Faire pousser son propre tabac

Le Tabac pas à pas !!!

 

Ici je vais vous donnez toutes les informations pour faire votre propore production de tabac.

 

1°) Législation sur la cultivation du tabac en France:

 

Il est interdit à quiconque de faire profession de fabriquer pour autrui ou de fabriquer accidentellement, en vue d'un profit, des cigarettes avec du tabac sauf dans les conditions prévues par le décret mentionné au 2 de l'article 565 (1) ou, lorsque cette fabrication est effectuée au domicile du consommateur dans la limite de ses besoins personnels, par lui-même, par les membres de sa famille ou par des gens à son service.

 

 

2°) Variété de tabac que je vous conseille:

 

- Tabac BURLEY (Brun)

 

Le tabac Burley est produit dans environ 55 pays, mais la plus grande partie de la production ne provient que de la moitié d'entre eux. Les principaux producteurs de Burley sont les États-Unis, l'Italie, la Corée, le Brésil et le Mexique.

 

Le tabac Burley représente 10% de la production mondiale de tabac.

 

Aux États-Unis, il est cultivé dans les états suivants : Kentucky, Tennessee, Ohio, Virginie, Caroline du Sud, Virginie Occidentale et Missouri.

 

Le Burley est une sorte de tabac légèrement séché à l’air libre, dérivé du White Burley, une forme mutante née dans une ferme de l’Ohio, en 1864.

 

Il est principalement utilisé dans les mélanges de tabacs pour cigarettes. Une partie des feuilles les plus lourdes est utilisée dans les mélanges de tabac à pipe et pour le tabac à mâcher.

 

Le Burley se caractérise par un faible pourcentage en sucres et par un rapport sucres/azote très bas (haute teneur en nicotine).

 

Cela est amélioré par un usage abondant d’engrais azoté, une récolte à la première étape de la sénescence et par le processus de séchage à l’air libre qui permet l’oxydation des sucres.

 

Le Burley a une grande capacité d’absorption des arômes ajoutés à la cigarette (25% de son poids, contre 7-8% pour le Virginie). La couleur des feuilles traitées varie du marron clair au roux et au marron foncé. Les feuilles doivent être exemptes de tâches jaunes.

 

Les plants de Burley sont vert clair, les tiges et les côtes sont blanc-crème. Les feuilles sont un peu plus larges que celles du Virginie et les plants sont généralement plus hauts.

 

Un plant typique porte 20-30 feuilles. Une récolte moyenne est de 2500-3000 livres par acre. Les côtes des feuilles sont enlevées après le séchage.

 

- Tabac de Virginie (Blond)

 

 

- Tabac d'orient (Blond)

 

 

- Tabac mapacho tabac blanc "Nicotiana rustica"

 

 

Le Petit Tabac ou Tabac de jardin (Nicotiana rustica) est une plante de la famille des Solanacées originaire de la  cordillère des Andes (Equateur,Pérou,Bolivie) et qui s'est répandu au Vénézuéla, en Amérique Centrale, au Mexique et dans l'est des Etats-Unis. Il est plus rarement appelé Tabac rustique.

 

Il s'agit d'une espèce de tabac dont les feuilles sont très concentrées en nicotine (9 % contre environ 1 à 3 % dans les feuilles de tabac commun - (Nicotiana tabacum).

 

 

Nicotiana rustica est une plante annuelle de 40-80 cm de haut, couverte de poils glanduleux, à odeur vireuse. Les feuilles ovales,oblongue ou lancéolées, de 10-20 (30) cm de long, sont portées par un pétiole de 5-15 cm de long.

 

Les inflorescences sont des Panicule portant plusieurs fleurs jaunes. La Corolle jaune verdâtre comporte un tube de 1,2 à 2 cm de long, 2 à 3 fois plus longue que le calice.

 

Les fruits sont des capsules subglobuleuses, de 7-16 mm de long. Elles dépassent peu le calice et peuvent contenir des milliers de petites graines brunes.

 

La floraison s'étale durant les mois de juin et juillet.

 

Le centre d'origine du petit tabac (N. rustica ) devrait se situer au Pérou ou au nord-ouest de l'Argentine et c'est au cours de son expansion vers le nord qu'il fut domestiqué. Pour Charles Heiser, la domestication aurait eu lieu au Mexique. Il serait ensuite arrivé dans les régions forestières de l'est des États-Unis vers 180 avant JCet seulement vers 720 après JC dans le sud-ouest des États-Unis, comme l'atteste la découverte de graines dans ces régions. Il occupait tout l'est des États-Unis, du golfe du Mexique jusqu'aux Grands Lacs et au Canada. La culture du tabac n'étant pas vraiment simple, il est d'ailleurs possible que les indigènes nord-américains aient commencé par récolter les formes semi-sauvages. Les découvertes archéologiques en Amérique du Nord indiquent que N. rustica fut utilisé plus tôt et sur un territoire beaucoup plus vaste que N. tabacum.

 

Les Indiens de Colombie et de l’Équateur utilisaient ce tabac alors que ceux d'Amazonie préféraient N. tabacum. En Amérique du Nord, c'était aussi le seul tabac utilisé par les Indiens des régions forestières de l'est, jusque sur les rives du lac Ontario où les Hurons le cultivaient. Le tabac commun (N. tabacum) n'est arrivé dans ces régions qu'avec les colons Britanniques qui l'apportèrent avec eux. Les Espagnols, tout comme les Anglais, adoptèrent N. tabacum, le cultivèrent massivement et l'exportèrent vers l'Europe. Mais la première description européenne du tabac fut quand même celle du tabac à fleurs jaunes, N. rustica par Rembert Dodoens en 1554 (mais il l'illustra avec une représentation de Hyoscyamus lutea, la jusquiame jaune, erreur qui se perpétua assez longtemps). Au cours du XVII.

 

Les Amérindiens de la côte est commencèrent à préférer le tabac commun brésilien (N. tabacum) au tabac de N. rustica.

En raison de son taux élevé en nicotine, N. rustica est consommée pour produire des visions et d'autres états altérés de conscience.

 

Les chamans l'utilisent pour communiquer avec les esprits dans des cérémonies visant à diagnostiquer et guérir des maladies

 

3°) Semis

 

A. Avertissement préalable:

 

La graine de tabac est minuscule et donc assez délicate à manipuler. Par conséquent, attention lorsque l’on ouvre le sachet. Coupez-le avec des ciseaux au-dessus d'une assiette et versez directement vos graines dans un petit pot en verre ou en plastique bien propre et sec que vous mettrez au frigo en attendant de semer.

 

La graine de tabac étant vraiment petite, il faut s’arranger pour la disperser suffisamment lorsqu’on la sème, pour que les plants ne poussent pas trop nombreux ni serrés les uns contre les autres, car ils sont difficiles à séparer ensuite, au moment du repiquage. En outre, s'ils poussent trop serrés, ils vont développer de longues tiges et s'étioler ( = les plantules développent des tiges longues mais fragiles, et quand vous voulez les prendre à la main pour les repiquer, ça casse)

 

Il faut également prendre ses précautions pour l’arrosage car l’eau en ruisselant peut amener les graines, invisibles sur le terreau, à s’agglomérer sans que vous vous en rendiez compte, et du coup même si vous avez semé avec soin, vous avez des paquets de plantules qui luttent entre elles. Par conséquent, je vous conseille de suivre mes conseils.

 

B. Matériel (pour semis économiques)

 

Si vous avez une petite pépinière avec couvercle, c'est parfait, sinon fabriquez-la : Une boîte à oeufs en plastique, ou une boite de crème glacée d’1 litre, ou tout autre conteneur de récupération (ou tupperware transparent, boîte de rangement) capable de recevoir environ 5 cm d’épaisseur de terreau en gardant de l’espace au-dessus pour que les plantes poussent sous le couvercle. Un couteau, du terreau pour semis (quantité selon la taille de votre conteneur, achetez le plus petit format possible en jardinerie ou magasin de bricolage, ou empruntez-en trois poignées à quelqu’un de votre entourage, un voisin...), et du film plastique de cuisine ou un couvercle en carton ou même un journal pour couvrir le conteneur. Percez des trous tous les 5 cm au fond de votre conteneur pour le drainage, et prévoyez un petit plateau pour ne pas salir votre sol lors des arrosages.

  1. Opération semis

Que vous comptiez repiquer ces plantes en pleine terre (sud de la Loire, région sans gel) ou dans des pots (préférables pour faire grandir vos plants de tabac jusqu'au vrai printemps) , semez dès le début février, et jusqu’au début mai. Au moment du semis:

Mettez environ 10 cm cm de terreau dans votre conteneur et tassez à la main. Passez la boite sous le robinet pour imbiber le terreau, laissez égoutter dans l’évier, pendant que vous re-tassez et égalisez la surface afin qu'elle soit le plus régulière et droite possible (quand vous aurez fait ça votre terreau se sera tassé et vous aurez environ 5-6 cm de profondeur, c'est ce qu'il faut) Prenez une petite pincée de vos graines de tabac et étalez-les dans la paume de votre main. Avec l’autre main, saisissez-les en tâchant d’en prendre aussi peu que possible entre le pouce et l’index et parsemez votre terreau en frottant vos doigts dans un mouvement tournant. Répétez l’opération en répartissant sur toute la surface du terreau. Sachez que dans une pincée il peut y avoir plus de 100 graines, donc n’ayez pas peur de ne pas avoir assez de plants! Il y en aura toujours plus que vous ne pouvez en repiquer, quoi que vous fassiez. (Attention, ne recouvrez pas le graines de terreau, laissez-les exposées en surface). Couvrez la boite de film plastique de cuisine et posez le tout au chaud quelque part chez vous (pied de radiateur, dessus de frigo, rebord de fenêtre, attention, pas trop de chaleur, l’idéal c’est 18 à 20°), en veillant à ce que les graines ne soient pas exposées au soleil direct (si vous n’avez qu’un rebord de fenêtre ensoleillé couvrez la boite d’un carton ou d’un journal). S’il n’y a pas beaucoup de lumière ce n’est pas grave pour la germination, en revanche il faudra en donner quand les graines auront levé. Il est important de ne pas déranger la surface à partir du moment où vous avez semé, par conséquent, n’arrosez pas: faites tremper la boite dans quelques centimètres d’eau au fond de l’évier de temps en temps si vous avez l’impression que le terreau sèche. Les graines seront ainsi humidifiées par en-dessous et ne s’aggloméreront pas (sinon utilisez un vaporisateur ou un brumisateur, mais n'arrosez jamais avec quelque chose qui ruisselle franchement sinon vous allez vous retrouver avec des paquets de graines qui se concentreront dans les déclivités de votre bac à semis et vous ne pourrez plus démêler les racines au moment du repiquage. (NB pour les amateurs de l'autre plante qui se fume aussi, et que je ne nommerai pas, le tabac maison est exactement ce qu'il vous faut pour fumer pas cher, mais n'essayez pas de le faire lever dans du coton, la graine est beaucoup trop petite, suivez plutôt mes conseils...)

 

Selon les conditions, les semis lèveront entre 3 et 20 jours plus tard. Soyez patient, la graine de tabac a un très bon taux de levée (entre 80 et 90 % des graines lèvent) , mais ça peut parfois paraître long quand on attend. Un matin, vous verrez une minuscule brume verte sur votre terreau : c'est parti ! NB: dans le doute, puisque vous avez assez de graines, faites trois ou quatre boîtes de semis au lieu d’une, et mettez-les dans des endroits différents, plus ou moins lumineux, plus ou moins chauds. Vous verrez bien ce qui marche le mieux, et ça vous permettra plus de choix pour sélectionner les plus beaux plants à repiquer. Avec la quantité que je vous ai envoyée, vous avez de quoi ensemencer tout un département (sans blague) donc n 'hésitez pas à faire pas mal de semis. Quand vos plants seront adultes, vous pourrez en garder un en fleur, et le laisser fructifier, et vous aurez de cette manière assez de graines pour faire face aux années suivante, pas la peine d'économiser. La graine de tabac c'est comme la graine de tomate, elle se reproduit intacte si on a des plants.

 

 

4°) Plants

 

Les plantules sont prêtes pour le repiquage en godets lorsque les 2 premières feuilles font 1,5 cm au moins (vous pouvez attendre plus). Entre la levée et ce moment, pas grand chose à faire: arroser avec un vaporisateur (fabriqué à partir d’un vieux flacon de produit pour les carreaux bien rincé) de façon à ce que les plants soient toujours dans le terreau humide (ceci dit, même si on oublie quelques arrosages la plante tient le coup, elle est très résistante) Mais surtout, exposer à la lumière. Mes plants sont en serre à partir de la levée fin février, mais on peut les mettre au jardin, sur une terrasse ou un balcon, du moment qu’il n’y a pas de gel (les rentrer le soir si la température risque de descendre en dessous de 5° la nuit). Plus ils auront de lumière, d'air, de soleil, plus ils seront beaux.

  1. Opération Repiquage

 

Quand les pousses ont des feuilles de 15 mm, c’est bon pour le repiquage, mais on peut largement attendre davantage, ils se repiquent très bien avec des feuilles de 5 cm ou plus, ils supportent bien de patienter en pépinière, il faut juste éclaircir un peu (si vous avez semé trop dense, vous le verrez, il y aura trop de plantules dans votre pépinière, arrachez des touffes par-ci par-là pour donner de l'air aux autres) , et c’est même mieux d’attendre, de façon à sélectionner les plus vigoureux (la croissance est assez inégale selon les plantes). Pour repiquer, on doit pouvoir essayer de mettre en pleine terre dès avril si on est au sud de la Loire, moi je ne prends pas le risque et je préfère les repiquer en godets en serre froide pour qu’ils soient bien costauds, et les mettre en pleine terre après les Saints de Glace (vers le 15 mai donc) ; donc, pour les repiquer en godets, préparer des petits godets de terreau, même la plus petite taille convient très bien, les mouiller d’avance, faire un petit trou avec le doigt ou un crayon, assez profond, car la petite racine blanche des plantules descend assez bas, puis sortir les plantules en les soulevant avec une lame de couteau ou une petite cuillère. On en sort 4 ou 5 d’un coup de cette manière, il faut choisir le plus vigoureux et jeter les autres (on a normalement largement assez de plantules pour en sacrifier deux sur trois) et le placer délicatement dans le trou, en pinçant la terre autour pour le maintenir, sans enterrer le collet, comme pour les salades.

 

 

Placer les godets deux ou trois jours sans soleil direct, le temps qu’ils se remettent (les plantes vont « pleurer » un peu au début, mais se ragaillardissent vite) puis les mettre au soleil et ne pas oublier de les arroser souvent, ils boivent beaucoup à partir de cette période, car ils grandissent énormément par rapport à la taille de la plantule d'origine. Ca peut devenir aussi gros qu'une jeune laitue romaine même dans un petit godet. Et gare au gel possible (couvrez la nuit si vos godets sont dehors).

 

5°) Plantation

 

Quand vos plantes ont grandi en godet (c'est à dire quand les feuilles font au moins dix centimètres de long, pour que même si les limaces en mangent, ça ne tue pas la plante) et que le gel n'est plus à craindre, vous pouvez les mettre en pleine terre. Selon la région, on peut planter de début avril à mi-juin, il vaut mieux ne pas dépasser juin car si la croissance en hauteur est assez rapide, la maturation des feuilles prend du temps quand on n’habite pas dans le Mississipi ! Si on a planté en mai c’est bon pour la récolte à partir de fin août, (le tabac de Virginie se cueille feuille à feuille au fur et à mesure de la maturation, à partir du bas, on ramasse donc jusqu’en octobre) Le sol importe peu et on peut planter comme on veut, en lignes, en carrés… il faut toutefois respecter un écart d’au moins 60 centimètres entre les plants, et un mètre entre les rangs. Les feuilles de Virginia Gold peuvent atteindre 60 centimètres de long, la hauteur de la plante peut dépasser les deux mètres, il leur faut un peu d’espace vital…

Les tabacs aiment le soleil, mais j’en ai eu qui ont très bien poussé à mi-ombre.

Arroser et biner si la pluie manque, mais en principe une fois en terre, cette plante très rustique, qui pousse partout dans le monde (climat tropical, méditerranéen, tempéré, continental, a priori le tabac s'en fout, c'est un vrai bonheur) peut être littéralement oubliée jusqu’à la récolte. Enlever les gourmands à l’aisselle des feuilles, comme pour les tomates. C’est le bonheur du jardinier bio : pas besoin d’engrais (du moins, dans la plupart des sols qu'on trouve en France, mais mettez-en si vous trouvez que la croissance traîne : en principe vos plants de Virginia doivent faire entre 1,70 et 2,20 m fleurs comprises, et vos plants d'Oriental entre 1,20 et 1,50 m, à la fin de l'été quand ils fleurissent. Ils n'ont aucun souci avec les sols argileux, mais je ne sais pas trop pour les sols calcaires ) ni de pesticide, ni de fongicide. J’ai rarement vu une plante aussi naturellement saine (ceci dit c’est peut-être aussi parce la culture du tabac avec grandes concentrations de plantes a disparu du territoire, il n'y a donc plus d'épidémies, et les insectes ravageurs n'ont pas l'habitude de cette plante, qui est en outre repoussante pour certains d'entre eux, notamment les pucerons) . Faites attention aux gastéropodes quand les plants sont encore petits, ceci dit. Eventuellement mettez de l'anti-limace autour de vos jeunes plants. Les limaces et les escargots et les limaces peuvent se régaler de quelques feuilles au début, mais si vous avez planté à la bonne taille, ils ne tuent pas la plante pour autant (pas comme les plants de salades !) ils bouffent les feuilles extérieures mais ça repart de plus belle de l'intérieur, donc on peut les laisser. Les insectes pollinisateurs aiment bien les fleurs de tabac, qui ne posent pas de problème pour eux (pas de souci pour abeilles ni papillons donc) Et en ce qui concerne les petites mammifères herbivores, genre lièvres, d'après ce que j'ai pu constater, elles n'y touchent pas. (PS : ça me fait souvenir de vous rappeler que le tabac contient une substance active, nommée nicotine, qui lorsqu'elle est concentrée peut être un poison violent, soyez-en conscient. Ce ne sont pas des laitues que vous faites pousser... Ne laissez pas traîner vos feuilles de tabac, surtout quand elles sont sèches, genre par exemple à un endroit où un enfant de 2 ans pourrait y goûter. Ce n'est pas très probable, mais il faut en être conscient quand même : ce que vous faites pousser est une drogue qui, concentrée, peut tuer ; qui est tellement addictive que, même fauché, vous allez au bureau de tabac en acheter... En gros, ce que vous aurez dans votre garage ou votre grenier ou vos bocaux une fois le tabac récolté et séché, peut se comparer toutes proportions gardées à un médicament de type somnifère (un stupéfiant, pour parler le langage juridique) dans votre armoire à pharmacie. Ne le laissez pas entre toutes les mains. N'en donnez pas, sauf à des gens responsables, et n'en vendez pas. Il y a un gros vide dans la loi par rapport à votre auto-production innocente, mais si vous essayez de commercialiser des feuilles de tabac fraîches ou sèches, ou s''il arrive un accident à cause de ça, des conséquences pénales sont possibles. Merci, si vous donnez des graines de tabac à des amis, de leur donner mon guide avec, ou au minimum de les mettre en garde comme je le fais.

 

Pour la culture de la plante elle-même : Les fleurs de tabac , roses et en grappes, sont très jolies, malheureusement, si on veut plus de concentration en nicotine dans les feuilles de la plante, il faut supprimer les bourgeons floraux avant l’éclosion. et je trouve la teneur en nicotine du tabac satisfaisante malgré tout (comparable à celle des cigarettes blondes du commerce. En fait, la différence que vous allez trouver dans votre tabac maison, ce n'est pas la teneur en nicotine, c'est plutôt le goût, à cause de tous les additifs que les industriels mettent dans les cigarettes du commerce. Il se peut que ces cigarettes vous déçoivent au début parce qu'elles sont très douces au goût, étant à peu près dépourvues d'additif. Mais si vous vous observez bien, et si vous vous connaissez bien comme fumeur, vous verrez qu'elles satisfont votre besoin de nicotine.)

 

L’avantage de garder les fleurs, c’est qu’on a ses graines pour les années suivantes (à récolter en octobre quand les gousses sont bien noircies et s’entrouvrent. Un petit truc : pour savoir quand les graines sont prêtes à récolter, secouez la grappe de cosses noircies qui est sur le plant : ça doit faire un léger bruit de maracas, en tout cas, les graines ne doivent pas coller entre elles quand vous écrasez la cosse, mais au contraire se détacher sans problème. Sachez que les graines que je vous ai vendues ne sont pas hybrides (et accessoirement sont complètement bio) par conséquent, si vous laissez les plantes issues d'elles fleurir, elles produiront des graines de qualité identique. A vous donc de garder vos semences d'une année sur l'autre ). Vous pouvez garder un plant sur 10 en fleur (le plus beau, le plus grand de préférence, pour avoir de la graine de qualité) et supprimer les fleurs sur les autres pour concentrer la nicotine. Une plante doit vous fournir quelque chose comme 5 à 10 grammes soit environ 50 000 à 100 000 graines, qui se conserveront au moins 4 ans. De quoi semer largement l'année prochaine, et même en offrir aux amis (Bio). C'est un patrimoine que les multinationales agricoles sont en train d'essayer de détruire.

 

En principe, le signe de maturité de la feuille de Virginia, c’est le jaunissement (les feuilles du bas se récoltent en premier, elles virent au jaune d'or) mais sous nos climats tempérés, surtout au Nord de la Loire, j’ai l’impression que ce phénomène de jaunissement ne se produit pas si facilement (étés « pourris », manque de soleil). Une feuille sur trois environ vire au jaune pâle ou au jaune d’or (il faut vite la cueillir alors, et la suspendre pour séchage) mais les autres, soit restent vertes en pâlissant un peu, soit se mettent à sécher sans mûrir et virent au brun sur le plant. J’ai donc depuis mes débuts pris le parti de cueillir, à partir de mi-septembre, les feuilles les plus anciennes, celles du bas de la plante, même encore vertes, et de ramasser systématiquement dès que je le vois le tabac séché tout seul au soleil sur le plant (il y a toujours des petites feuilles qui sèchent comme ça, en particulier en bas ) pour mise en bocaux directe. Après, il faut cueillir en remontant du bas vers le haut de la plante. Et j’avoue, même si les feuilles « jaunes » qui ont donné son nom au Virginia Gold sont légèrement meilleures en qualité, il n’y a pas grande différence dans le produit fini selon que l’on a mis des feuilles vertes, jaunes ou brunes. Le secret, c’est le temps. Le tabac n’est pas bon tout de suite. Il a peu d’arôme, un léger arrière-goût, il laisse une impression désagréable dans la bouche, quand il est trop jeune (si on le fume direct après cueillette) et les parfums qu’on peut ajouter (whisky, vanille, réglisse, caramel) n’y changent rien avant quelques mois d’affinage. Il faut de la patience. Après, c'est une question d'habitude. A six mois (vers février) il est bien meilleur qu'en octobre, mais un tabac vieux d'un an (fumé en septembre de l'année suivant sa récolte) est encore bien meilleur qu'un tabac de six mois, et rien ne vaut un tabac de deux ans bien conservé (comme le vin, en fait) ; alors évidemment il faut une bonne organisation si vous pensez vous auto-suffire. En général, vous fumerez votre récolte de l'année précédente en regardant pousser celle de l'année en cours. Le tout, c'est d'en avoir fait assez pour tenir un an. Méfiez-vous, ça part très vite. Surtout quand on n'a pas besoin d'aller au bureau de tabac et de sortir les sous, et qu'on n'est jamais en panne vu qu'on en a vingt cageots au garage. Faites pousser au moins vingt beaux pieds par personne pour un fumeur raisonnable sur un an. Au moins.

 

6°) Séchage et Affinage

 

Si l’on est pressé de fumer son tabac blond de Virginie, il faut le sécher en étuve ou au four (flue-curing en anglais). Je n’ai pas d’expérience de cette pratique, qui permet de développer les arômes (par l'oxydation des carotènes) en quelques jours, mais réclame en principe, pour un meilleur résultat, la construction d’une chambre à sécher avec une résistance et un ventilateur voyez le site « coffinails » (https://www.coffinails.com, en anglais) ou l'article « tobacco curing » sur wikipédia (https://en.wikipedia.org/wiki/Curing_of_tobacco, en anglais aussi). Il faut des températures relativement élevées, qu'on remonte progressivement pour faire la réaction chimique normalement obtenue dans le vieillissement. Au four de cuisine, ça peut se faire aussi, à chaleur ventilée, assez faible (140 ° max) en liasses de dix feuilles qu'il faut retourner et re-brasser régulièrement pendant plusieurs heures. C'est assez fastidieux, à faire seulement si on ne peut pas avoir le local pour sécher à l'air.

 

A partir de fin août, on peut ramasser tous les jours les feuilles les plus avancées (en principe, les plus basses sur la tige, et au fur et à mesure on remonte) L’avantage d’une récolte au fur et à mesure, c’est que le travail n’est pas trop fastidieux. Quand on a ramassé ses quelque trente ou quarante feuilles mûres de la journée, on en a pour un petit quart d’heure, vingt minutes de préparation seulement.

  • couper des tronçons de fil de fer fin d’environ 20 cm. Passer chaque tronçon dans la côte centrale de la feuille, à la base de la tige et fermer la boucle. Dans un local sec, aéré (grenier idéal, sinon garage, voire auvent si on n’a pas mieux) tendre des cordes à linge ou des fils de fer solides, et suspendre les feuilles la tête en bas en recourbant l’autre extrémité du fil de fer qui y est enfilé. Eviter que les feuilles se touchent si possible, soit en les écartant, soit en les suspendant avec des tronçons de fil de longueur différentes pour les étager. Dans l’idéal, il faut que les feuilles sèchent tout en conservant une certaine humidité, en demeurant « souples ». Elles ne doivent en principe ni se dessécher, ni moisir. Dans la pratique, il est difficile d’éviter le dessèchement, mais on peut le compenser en re-humidifiant lorsqu’on met en bocaux. En revanche, au premier signe de moisissure (une moisissure grise se développe d’abord sur la tige, avant de gagner la feuille) il faut décrocher les feuilles atteintes, essuyer la tige et les placer dans un endroit plus chaud (chez vous, par exemple, dans un cageot à proximité d’un radiateur, et en pensant à les remuer de temps en temps pour aérer.

 

Le séchage initial (quand les feuilles sont fraîches) prend 3 semaines environ dans un grenier ou un garage (cela dépend un peu de la température, ça va plus vite en septembre qu’en novembre, ça va plus vite dans le Var que dans le Pas-de-Calais), ensuite on peut stocker les feuilles bien sèches en cageots pour le faire vieillir, ou les préparer pour l’affinage en bocaux. Le tabac prend nettement moins de place, haché et en bocaux, qu’en cageots… Et il prend bon goût de la même manière.

Et c’est plus facile de lui garder la bonne humidité. Le dessèchement le rend moins bon, si cela arrive il faut ré-humidifier.

 

Pour le trancher avant de le mettre en bocal, il y a plusieurs méthodes :

  • S’il est souple (= s’il a gardé une certaine humidité) prendre la feuille, détacher la « chair » de la côte centrale et ôter les nervures secondaires, former une liasse de quelques morceaux de feuilles, la rouler serré et la trancher aussi finement que possible avec un gros couteau bien affuté. Répéter le tranchage au couteau dans l’autre sens. Puis hacher le tabac avec un hachoir manuel à fines herbes (pour avoir la taille de coupe que l’on veut) ou le passer au hachoir électrique ou au robot ménager (mode « râper les légumes) en essayant plusieurs grilles. Le mettre ensuite en bocaux de verre fermés, en rectifiant l’humidité si nécessaire.
  • S’il est très sec et s’effrite tout seul, le mieux est de le réduire en « flocons » en le brisant à la main dans un grand saladier jusqu’à ce qu’il ait la taille « roulable » ou tubable (j'avoue que le tubage est plus pratique avec le tabac sous cette forme). Il faut ensuite impérativement le ré-humidifier. Remplir un bocal de verre type « le parfait » aux deux-tiers de tabac haché, puis ajouter quelques gouttes d’arôme : alcool de fruit parfumé de préférence, ou essences de fruits, sinon whisky, rhum , porto ou même calva, sirop de réglisse, caramel, miel, arôme de rose (à acheter dans épiceries orientales ou asiatiques, personnellement je trouve que c'est ce qui rapproche le plus le tabac maison des blondes du commerce, je pense que les industriels en mettent dans ce qu'ils nous vendent) et vanille liquide… selon les goûts. Bien mélanger pour répartir, et laisser au moins quelques heures avant d’utiliser. S’il est trop humide pour la combustion lorsque vous voudrez le fumer, il suffit d’en sortir une poignée et de la poser dans un bol ou une assiette, à l’air ; il sèche vite. Vous trouverez au bout d’un moment le degré idéal d’humidité pour le roulage, c’est une question de pratique.

 

 

Idéalement, il y en a qui disent (comme mon ami le néo-zélandais qui m'a tout appris sur son blog) qu'il faut que le tabac ait séché suspendu un an au moins pour être vraiment agréable, ceci dit c’est, encore une fois, une question d’habitude. L'idéal serait de laisser le tabac accroché ou empilé en cageots quand on peut, tant qu'on ne s'en sert pas, mais ça c'est si, comme les industriels ou les gens équipés, on a un local qui permet de lui garder le taux d'humidité idéal (celui qu'il a dans le paquet quand on achète du tabac à rouler), or tout le monde n'a pas ça, résultat, il risque de moisir dans les premières semaines (quand il est frais) et après il risque de dessécher, ce qui le rend moins bon. Ce qu'il faut, c'est qu'il soit séché mais reste souple. Donc, pour les gens qui sont dans l'artisanat comme vous et moi, quand le tabac récolté a séché trois ou quatre semaines (vous verrez bien quand ça sera prêt, il suffit de le rouler, s'il se consume, c'est bon, sinon, c'est pas prêt) le mieux est de le mettre en bocal fermé avec du liquide si nécessaire (pas beaucoup, en secouant bien). il fermente légèrement comme ça, et il prend du goût, et il reste humide juste ce qu'il faut.

 

On peut le fumer avant un an, il faut juste s’y faire. Vérifier de temps en temps les bocaux, secouer un peu, rajouter du liquide si ça sèche trop (en principe, le bocal de verre bien fermé conserve idéalement et maintient l'humidité ).On peut aussi le mélanger à du tabac du commerce très aromatisé (style tabac à pipe ou brun à rouler) pour le corser et fumer quand même moins cher !

 

D’après mon expérience, le tubage à la machine est le meilleur moyen de consommer ce tabac. Les machines à tuber et les tubes sont d’un coût modique, j’ai calculé que vingt cigarettes « maison » reviennent à 36 centimes d’euros.

 

Pour finir : le Virginia Gold est un tabac dit « de combustion », il sert aux industriels pour faire du poids dans les cigarettes, mais il n’a pas énormément de goût en lui-même. Si vous aimez les cigarettes un peu corsées, il faut faire pousser du Burley (aussi appelé Maryland) et de l’oriental, pour mélange.

 

Compter un rendement de 100 à 300 grammes de tabac sec par plante , pour être réaliste (ça peut être plus). Le goût de ce tabac est vraiment très agréable quand on est habitué(e), mais soyez prévenu(e) : c'est différent de ce que vous achetez, ne comptez pas produire du tabac qui ressemblera à votre marque favorite. Ce sera à vous de vous faire un nouvelle expérience de ce que c'est que fumer. C'est subtil, un peu vanillé, un peu feuille morte, un peu herbe sèche parfumée, beaucoup moins désagréable – parce que plus naturel- pour les non fumeurs de votre entourage que ce que vous fumez d'habitude, surtout quand c'est froid le lendemain. La cendre est très légère (c'est là qu'on voit que les goudrons sont le résultats en grande partie des additifs). Faites attention quand vous la secouez de votre cigarette, vous risquez de faire tomber la braise et tout le reste avec. Tenez vos cigarettes le bout allumé en l'air, et quand vous les rangez dans le paquet, c'est filtre en bas, sinon elles se vident. Bref, le tabac maison, ce sera du travail, et une adaptation de votre part, mais le jeu en vaut la chandelle.

 

Voila un tutoriel general, prochainement je vous dirais comment moi je les cultive en interieur.


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