La Température : valeurs conseillées, effets et gestion

Par dawi ,
La Température : valeurs conseillées, effets et gestion

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Sommaire:

  1. Introduction
  2. Généralités & Valeurs conseillées
  3. Où mesurer la Température ?
  4. La Température et son impact sur la plante
     
    4.1. L'amplitude thermique et la croissance
     
    4.2.Température et développement racinaire
     
    4.3. L’amplitude thermique et la floraison
  5. Gérer sa Température
  6. Conclusion
  7. FAQ

1. Introduction

 

La température est un paramètre clé de la culture du cannabis. Mal maitrisée, le résultat peut-être catastrophique. Elle va de paire avec l’humidité de l’espace de culture. Ce guide a pour but de vous expliquer comment la gérer, quelles températures sont idéales et quels en sont les impacts sur la plante.

 

 

2. Généralités & Valeurs conseillées

 

Le cannabis est capable de supporter de très basses températures (il peut parfois même résister à des gelées), ou de très fortes (jusqu'à 40°C), toutefois son développement est littéralement stoppé.

 

La température en placard ne doit pas dépasser les 28/29°C, limite à partir de laquelle les stomates commencent à se fermer, freinant alors le développement de la plante.A noter qu'il est possible monter jusqu'à plus de 32°C avec l'aide d'un apport conséquent de CO2. La nuit, il est préférable que la température ne descende pas en deçà de 13°C.Les températures "idéales" communément admises se situent entre 18 et 26°C.Rien n'oblige de nuit à descendre la température afin d'obtenir des amplitudes de température. Les températures de nuit peuvent être les mêmes que celles de jour.

 

En élargissant la fourchette : 15 à 26°C semble acceptable.

Pour bien gérer la température, il est nécessaire d'avoir une extraction et une ventilation adaptées(1). On peut également faire appel à un chauffage ou une climatisation (Partie 4).

 

 

 

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3. Où mesurer la Température ?

 

La prise de température s'effectue impérativement au niveau de la canopée, et à l'ombre des feuilles.

 

Pour ce faire, un thermomètre à sonde déportée (ci-dessous) est le plus simple, il suffit de bloquer la sonde sous les feuilles les plus hautes et de contrôler les maxima/minima régulièrement. Sinon il vous faudra coincer le thermomètre sous les feuilles à chaque lecture, ou le tenir…

 

 

 

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La canopée représente ici la cime des plantes, c’est-à-dire tout en haut. Le plus près possible de la lampe afin d'évaluer la température la plus forte que subit la plante, mais à l’abri de la lumière.

 

A l'ombre parce que les relevés de température pour mesurer la chaleur de l'air ambiant (comme pour la météo par exemple) ne se font pas en plein soleil. Le résultat serait faussé et pourrait atteindre des chiffres incroyables. On mesure la chaleur de l'air, pas la puissance du rayonnement.

 

De plus, les stomates, chez les plantes aux feuilles horizontales (notamment le cannabis), se situent en très grande majorité sous les feuilles, et non pas sur l'épiderme supérieur directement éclairé. Ces stomates permettent de réaliser les échanges gazeux, et c'est par ces ouvertures que transitent (dans les deux sens) CO2 et O2 qui sont utilisés par la plante dans la photosynthèse et la respiration.

 

Comme dit précédemment, c'est à partir des 28/29°C que les stomates commencent à se fermer. Par conséquent, la température au niveau des stomates, sous les feuilles, doit se trouver en deçà de cette limite.

 

 

4. La Température et son impact sur la plante

 

4.1. L'amplitude thermique et la croissance

 

Une amplitude thermique trop élevée (un différentiel de température jour-nuit de +/- 10°C) entraînera une croissance internodale importante : les plantes tigent.

A contrario, en exposant les plantes à une température plus élevée de nuit (2 ou 3°C) elles raccourcissent leurs entrenœuds.

 

 

4.2. Température et développement racinaire

 

En plus d'entraîner des différences notables au niveau de la croissance internodale, la température est susceptible d'agir également au niveau des racines.

Il semblerait, selon entre autres Graham Reinders (co-auteur du livre "Suractiver son jardin"), qu’une température de nuit supérieure à celle de jour soit bénéfique pour le développement des racines. Sans dépasser 28°C, en croissance, une température de nuit de 2°C de plus que le jour accroîtrait le développement des racines. Par ailleurs, les plantes se développent mieux si la température au niveau des racines est haute et constante, plutôt que si elle subit des variations.

Ainsi, idéalement, tout au long du cycle de vie de la plante, de jour comme de nuit, la température devrait être d'environ 24°C au niveau du substrat. Attention en hydro à ne surtout pas dépasser ce seuil, les plantes sont beaucoup plus sensibles au niveau des racines.

 

 

4.3. L’amplitude thermique et la floraison

 

Enfin, en floraison, une température de nuit de 10 à 15 °C de moins que le jour, maximisera la production de résine mais au contraire amoindrira le rendement.Ainsi, il est plutôt conseillé de n'appliquer cette technique que durant la, ou les deux (voire trois), dernière(s) semaine(s) de flo. A vous de trouver le juste milieu, entre vos attentes mais aussi la réaction spécifique à chaque variété.Par ailleurs, attention au risque de prolifération des pathogènes (moisissures, pourritures, erwinia etc.) qui se trouvent multiplié plus le différentiel de température jour/nuit est important, et lorsque c'est en corrélation avec une HR de nuit trop élevée (60% et +).

 

 

5. Gérer sa Température

 

Une bonne gestion de la température doit être pensée dès la préparation de l’installation.

 

Cela passe par plusieurs points :

  • Une bonne extraction : Indispensable. Elle doit être choisie en fonction de la puissance lumineuse, on admet communément la valeur d’extraction 1m3/h pour 1W. Ex : un extracteur 380m3/h convient à une lampe HPS400W.
  • Une bonne ventilation : Nécessaire. Elle doit être adaptée aux plantes pour les fortifier sans les abimer et permettre une circulation de l’air optimale.
  • Un cooltube : Optionnel. Tube vitré conçu pour entourer l’ampoule, il est branché sur le système d’extraction pour retirer au plus vite la chaleur dégagée par l’ampoule (le plus souvent HPS, parfois également MH).
  • Un chauffage : dans certains cas nécessaire. Lorsque les températures environnantes sont trop basses lors de la période de nuit ou même lorsque la lampe ne peut pas assurer un chauffage suffisant pour l’espace de culture, un chauffage d’appoint peut être utilisé. Utiliser le ballast de la lampe comme chauffage n’est pas une bonne idée, l’électricité dans l’espace de culture présente des risques importants. Différents types de chauffage existent : électriques (baisse de l’humidité et peu pratique), à gaz (hausse humidité et CO2), à fuel (peu recommandés), bain d’huile (semble le plus adapté)…
  • Une climatisation : dans certains cas nécessaire. Lorsque la température extérieure est si haute que l’extraction n’a pas d’effet sur la température de l’espace de culture, on peut penser à cette solution, portable ou fixe, mais couteuse.
  • Un contrôleur de climat : Optionnel. Automate très couteux, il ne trouve sa justification que pour l’utilisation de CO2 pour laquelle la gestion de la température et du timing des extractions doit être très précise. Il peut aussi contrôler l’hygrométrie. Fonctionne selon des consignes de seuils haut/bas.

Quelques idées utiles pour la gestion de la température :

 

  • Allumer les lampes la nuit : en plus d’économiser sur votre facture d’électricité en payant le tarif de nuit, cela permet à la lampe de chauffer l’espace aux heures fraiches et de ne pas surchauffer aux heures chaudes.
  • Attention aux systèmes débrouille à base de seau d’eau, de tissus mouillés etc, qui sont aussi utilisés pour monter l’hygrométrie. Non seulement l’efficacité est limitée, mais ils apportent leur lot de problèmes : développement de pathogènes, de champignons, d’insectes, danger avec l’électricité, etc.
  • Une climatisation assèchera drastiquement l’air de l’espace, sans possibilité d’inverser la tendance, même avec un brumisateur puissant. Utile en fin de flo, mais peut ralentir la croissance.

L’extraction et la ventilation sont également primordiales pour la protection des plantes contre les parasites et les champignons. Reportez-vous aux guides correspondants.

 

 

6. Conclusion

 

Bien qu’elle soit essentielle dans le métabolisme de la plante, la gestion de la température dans l’espace de culture ne doit pas être complexe.

 

 

Le cannabis supporte de fortes amplitudes au naturel et est une plante résistante. Cependant dans nos placards, la recherche de l’optimum nous amène à gérer ce paramètre de façon précise.

 

Le choix d’un extracteur adapté, une bonne ventilation et pourquoi pas l’appoint ponctuel d’un chauffage ou d’une climatisation pour les plus gros budgets suffisent généralement à procurer à nos petites le confort nécessaire. Il faut viser entre 20 et 25 degrés et éviter de trop grosses variations.

 

 

7. FAQ

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Il fait trop chaud dans ma box, que faire ?

  • Attention: La température doit être mesurée sous les feuilles du sommet de la plante.
  • Revoir si l’extraction est suffisante (1m3/h d’extraction pour 1W lumineux minimum).
  • Inverser les cycles pour allumer les lampes aux heures fraiches.
  • Aller chercher l’air frais ou il est pour l’intraction (cave, extérieur…). Attention au niveau d’humidité très haut dans les caves, dangereux pour les moisissures en floraison.
  • Rapprocher la gaine d’extraction du réflecteur.
  • Installer un cooltube.
  • Installer une climatisation (couteux et air très sec).
  • Bien ventiler pour harmoniser la température dans la box.
  • Fermer les intras les plus proches de l’extraction.
  • Choisir des variétés tropicales supportant bien la chaleur lorsque les différentes solutions sont inadéquates.
  • Penser à une bonne isolation de la box pour des variations de température très lentes.
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Il fait trop froid dans ma box, que faire ?

  • Baisser la vitesse de l’extraction / réduire la durée d’extraction.
  • Pour les boutures ou petits plants: tapis chauffant ou câble chauffant.
  • Monter le cooltube sur l’intra.
  • Prendre un chauffeur de gaine, sorte de résistance qui se branche en série sur la gaine intra.
  • Ajouter un chauffage (partie 4), préférer le « bain d’huile ».
  • Mettre la box dans un espace de vie à température plus clémente (attention à la discrétion cependant).
  • Monter une seconde box en parallèle, alterner les cycles lumineux et récupérer la chaleur.
  • Penser à une bonne isolation de la box pour des variations de température très lentes.

Liens

 

(1)Pour plus d’infos, se reporter à ce guide :De quelle extraction ai-je besoin ?

(2) Différents liens sur ces sujets:

Auteur: dawi

Correcteur:

Mots-clés: Guide, température, sonde, thermomètre, intraction, extraction, ventilation, cooltube, chauffage, climatisation, contrôleur de climat, CO2, amplitude, thermique


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