Dourééé

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  1. L’autre jour, on a reçu chez Asud un e-mail qui nous enjoint de protester contre un article paru dans Charlie, signé Charb et intitulé « Cannabis je te hais ».

     

    Making of

    Fabrice Olivet est directeur d’Autosupport

    des usagers de drogues (Asud).

    Rue89

     

    Le papier n’est pas un brûlot anti-drogues comme on en lit tant.

    Mais il est finalement peut-être plus toxique, caractéristique d’un malentendu qui continue de faire des ravages dans une certaine gauche populaire ou populiste (au choix), dès qu’il est question du bon vieux chichon.

     

    Le cannabis, un combat pour bobos mous  ?

     

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    De quoi s’agit-il ? Le nouveau truc, quand on est de gauche, la vraie, celle du peuple, c’est de renvoyer dos à dos les militants pro-légalisation et des néo-cons type Eric Ciotti, qui veulent scanneriser tous les enfants des écoles pour détecter les amateurs précoces de fumette.

     

    L’argument ? La lutte pour la légalisation du cannabis n’est pas un vrai combat prolétarien, c’est un amuse-gueule pour bobos désœuvrés, ou un prétexte facile pour cador de la réaction en mal d’aboiements.

     

    On peut y ajouter un troisième thème sous-jacent : si les riches s’amusent à faire des rails de coke dans des soirées branchées, les pauvres, eux, vont morfler avec l’héroïne, le crack, etc.

     

    La drogue est donc un truc de bourges, qui sert à détourner le bon peuple des vrais combats que sont le chômage et le coût de la vie. Je résume, mais je ne crois pas me tromper beaucoup.

    Et ça donne ce papier de Charb.

     

     

    Prurit anti-dope de Charlie Hebdo

     

    En vrai, Charlie a toujours été marqué par un prurit anti-dope. Un espèce de truc franchouillard, peut-être hérité de ce pauvre Cavanna, qui avait hélas des raisons familiales de prendre le sujet au sérieux…

     

    Mais du coup, la drogue y est depuis longtemps rangée au rayon « articles bobo pas sérieux » ou « piège machiavélique tendu aux masses ».

     

    Chez la vraie gauche, celle qui sent fort des aisselles, on connait la vie. Pour s’éclater, on boit des coups avec les potes…

     

    Cette rhétorique neuneu fait non seulement le jeu du pire dispositif répressif mis en place par nos démocraties, mais elle donne raison à... Richard Nixon. Lequel avait prévu, il y a quarante ans, que le monstre de carton pâte baptisé « drogue », « toxicomanie » ou « addiction », serait un ectoplasme efficace chez les gogos de droite, mais aussi chez les électeurs démocrates.

     

     

    Charb s’arrête là où ça devient intéressant

     

    Ce qui énerve, c’est le déni de sérieux du sujet « cannabis ». Charb et consort font la moitié du chemin : il ont compris qu’au fond, cannabis or not cannabis, la société n’en est pas bouleversée.

    Seulement voilà, ils s’arrêtent pile là où cela devient intéressant.

     

    Au lieu de laisser croire que seuls les tarlouzes de la rive gauche et les démagogues en mal de notoriété s’intéressent au sujet, il ferait bien de se demander pourquoi ce non-sujet est l’outil parfait pour massacrer des paysans, lâcher des policiers sur les quartiers pauvres et stigmatiser des minorités ethniques.

     

    Avec une certaine naïveté, Charb découvre qu’en fait, tout le monde s’en cogne de savoir si Dudule ou Martine s’envoient en l’air avec du houblon ou bien prennent leur pied avec du chanvre.

    S’il s’agissait de cela et seulement de cela, il y a longtemps que les experts ont rendu leur verdict : l’interdiction, ça marche moins bien que l’encadrement et la prévention. Circulez.

     

    Mais, en vrai, c’est pas le sujet.

     

     

    C’est facile d’embobiner le prolo

     

    Avec les drogues, il est facile d’embobiner le prolo, le bobo et même les consommateurs, rebaptisés victimes de la drogue, condamnées à la repentance ostentatoire et à l’hypocrisie par un système néo-hygiéniste qui répète que les-drogues-c’est-terrible-quand-on-commence-on-peut-plus-s’en-passer....

     

    La drogue, en vrai, ça n’existe pas. C’est une invention. Ce qui existe, c’est la guerre livrée à cet ectoplasme, qui draine des milliers de gens derrière les barreaux, entraine des centaines de milliers de contrôles au faciès, fait régner la terreur dans les banlieues.

     

    Et qui réussit, c’est un comble, à passer pour un non-sujet chez les militants de gauche vraiment à gauche.

     

     

    Et si on remplaçait « Noir » par « Arabe », que se passe-t-il ?

     

    Il faut traduire en français Michèle Alexander, une tête chercheuse afro-américaine, qui démontre qu’aux Etats-Unis, la guerre à la drogue est depuis quarante ans le principal véhicule du racisme anti-Noirs, chiffres à la clé.

     

    Bien sûr, rien à voir avec notre pays de France, où il fait si bon vivre en buvant du bon pinard ! Et si on remplaçait le substantif « Noir » par celui d’« Arabe », que se passerait-il ?

     

    La drogue est un mistigri qui permet, au sein d’une démocratie, de suspendre les libertés individuelles avec l’accord, voire la complicité de la population. Demandez à Samia Ghali, la député marseillaise beurette qui réclame les paras pour refaire la bataille d’Alger… contre les dealers, dit-elle.

     

    Comment ne pas se rendre compte que grâce à la drogue, nous avons mis en place un appareil militaro-policier braqué en plein sur les banlieues et qui sert à contrôler, incarcérer, matraquer, terroriser...

     

    Et qui en est la cible ? Principalement des Arabes et des Noirs. Merci pour eux. Et comment on les reconnait dans la rue ? Devine.

     

     

    Oui, certains sont des fétichistes de la beuh

     

    Puisqu’on y est, parlons de ces contrôles au faciès qui n’existent plus, selon notre ministre de l’Intérieur. C’est le pivot de l’affaire : la recherche de drogues permet de les foutre à poil dans la rue, de les interroger pendant 72 heures, et de les coller en zonzon. Point. C’est qui, « ils » ? Devine.

     

    Alors oui, il existe, parmi les militants du cannabis, quelques allumés du pétard qui prétendent tout guérir avec de l’herbe qui fait rire bêtement.

     

    Oui, certains sont des fétichistes de la beuh, notamment dans la frange écolo-libertaire, tentée de diaboliser à son tour toutes les autres drogues, à commencer par l’alcool…

     

     

    La drogue, en vrai, ça n’existe pas !

     

    Est-ce une raison pour ne pas prendre au sérieux une affaire à l’origine du second flux de capitaux dans le monde ? Qui représente la pire des escroqueries intellectuelles contemporaines, depuis l’anticommunisme de la Guerre froide ?

     

    L’invention de la drogue comme ennemi public numéro 1 permet aux forts de régner sur les faibles en toute impunité

     

    Réfléchis, Charb ! Y a le pinard, le chichon, la coke, l’héro, enfin plein de trucs que si tu en veux pas c’est pas une raison pour en en dégoûter les autres. Et pour ça, y a des docteurs en blues blanche (si si). Mais la drogue, en vrai, ça n’existe pas, on l’a l’inventée.

     

    Encore une fois, c’est toi qui te fait avoir, Charb  ! Quand on est le directeur de Charlie, on peut pas renvoyer dos à dos les adorateurs de la petite feuille à 5 branches et les dangers publics comme Ciotti, tout en dénonçant l’inanité du débat.

     

    C’est précisément parce que la drogue, ça n’existe pas qu’il faut prendre au sérieux les fous qui prétendent lui faire la guerre.

     

     

    https://blogs.rue89.nouvelobs.com/drogues-et-addictions/2014/03/02/reflechis-charb-y-le-pinard-le-chichon-la-coke-lhero-enfin-plein-de-trucs-232427

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  2. La sénatrice Esther Benbassa a déposé, le 28 janvier au Sénat, une proposition de loi « visant à autoriser l'usage contrôlé du cannabis ». Elle est aussi très active sur d'autres sujets de société tels que la procréation médicalement assistée (PMA), le mariage pour tous ou l'égalité hommes-femmes.

     

    Vous avez déposé une proposition de loi afin de dépénaliser le cannabis. Pourquoi ?

    Esther Benbassa : Nous avons déposé une proposition de loi dont le but est d'autoriser l'usage contrôlé du cannabis, ce qui inclut la dépénalisation. En France, nous avons la législation la plus répressive contre l'usage du cannabis mais nous avons beaucoup de consommateurs. C'est un problème.

    Des pays qui ont dépénalisé, en Europe ou dans certains états des Etats-Unis, ne connaissent pas une telle montée en flèche de la consommation. Si nous nous organisons pour contrôler la culture du cannabis, les licences, la qualité, les quantités produites, etc., nous tirerons des gains que nous pourrons utiliser pour faire de la prévention dans les écoles, sur les emballages…

    Pour l'instant, le sujet étant tabou, nous ne faisons pas de prévention. Il y a 2 millions de jeunes qui fument et 60 % de personnes qui déclarent avoir déjà goûté du cannabis. Nous devons donc prendre les choses en main avec pragmatisme.

     

    Pensez-vous qu'après les manifestations qui ont conduit le gouvernement à céder sur la loi famille, une autre loi de société comme celle-là pourrait passer ?

    Il n'y a pas de bon moment pour faire des lois sociétales. A ma grande surprise, le sujet a été très bien accueilli par les médias. De plus, l'objectif est de sensibiliser la société à cette question. Nous ne parlons pas de distribution gratuite. Ce n'est pas parce que l'alcool et les cigarettes sont en vente libre que tout le monde boit et fume. Si nous arrivons doucement à sensibiliser la société, à défaire les croyances infondées, nous pourrons peut-être y arriver.

     

    Que pensez-vous de la décision du gouvernement de reporter l'examen du projet de loi famille ?

    C'est plus qu'une reculade, c'est une abdication. Ce sont un peu les adieux à la loi famille. J'en suis vraiment désolée. Politiquement c'est un très mauvais signal de céder devant 80 000 personnes. En circonscription, les gens se demandent comment on peut faire confiance à un gouvernement qui baisse les bras aussi facilement.

    J'estime que les propos du ministre de l'intérieur, Manuel Valls, étaient antidémocratiques. En affirmant qu'il n'y aurait pas d'amendements déposés sur la PMA ou la GPA, il a pris la place du Parlement. Après avoir entendu cela, nous avons fait une croix sur la loi famille. Il s'agissait de réformes comme le statut du beau-parent que tout le monde attendait.

    Je vais donc déposer un texte au nom des Verts du Sénat, très probablement mercredi prochain [le 12 février], pour que la PMA soit accessible à tous les couples, ainsi qu'aux femmes seules. Les écolos se réuniront mardi pour discuter des détails et construire le texte.

     

    Avez-vous eu des discussions avec les parlementaires socialistes à ce sujet ?

    Non, nous n'avons pas pu en discuter avec nos collègues socialistes. Ils ont peur. Ils sont passés à autre chose et s'affairent sur d'autres thématiques.

     

     

    Source: https://www.lemonde.fr/politique/article/2014/02/05/depenalisation-du-cannabis-une-senatrice-ecolo-depose-une-proposition-de-loi_4360864_823448.html

  3. Les écolos dénoncent le retard français sur le cannabis. Leur proposition : autoriser son usage contrôlé pour sortir de l’impasse idéologique de la politique en matière de drogue. Etat des lieux avec la sociologue Anne Coppel.

     

     

    L’heure n’est pas aux débats de société. Le gouvernement a cédé aux mouvements ultra conservateurs : PMA trappée et examen de la loi famille déplacée à 2015. D’autres débats de société flottent dans les limbes de l’idéologie réactionnaire. Le groupe EELV du sénat, sous la houlette de la sénatrice Esther Benbassa, le rappelle en présentant ce 6 février une proposition de loi “visant à autoriser l’usage contrôlé du cannabis”. “La France est en retard sur ces questions. Il y a deux millions de fumeurs de cannabis en France. Il faut dépénaliser le cannabis et encadrer son usage : créer une filière comme le tabac, réguler la production, la distribution, la vente et améliorer la prévention des mineurs. Cela permettra de mener une véritable politique de santé publique, d’endiguer les filières et d’améliorer la paix sociale en banlieue”, estime Esther Benbassa. Reste qu’à la veille des municipales et dans un contexte pollué par les extrémistes, cette question n’a guère de chance d’être portée par le gouvernement. Etat des lieux avec la sociologue spécialiste Anne Coppel, auteur de Sortir de l’impasse. Expérimenter des alternatives à la prohibition (La Découverte, 2012).

     

    Quel est le bilan de la lutte contre la drogue en France ?

    Le bilan est très mauvais, dans la santé comme dans la sécurité. De 1994 à 2001, la France avait réussi à surmonter “la catastrophe sanitaire et sociale” (diagnostic du rapport Henrion sur les conséquences de l’épidémie d’héroïne des années 80) grâce à une politique de santé publique qui avait permis une baisse de 80% des overdoses, une baisse des contaminations du VIH et une amélioration de l’accès aux soins des usagers de drogues.

    A partir de 2002, la réponse répressive contre l’usage du cannabis devient la priorité du gouvernement. Rien n’est fait dans la prévention ou le soin des autres drogues illicites ou licites (alcool, tabac). La santé publique se dégrade, ce dont témoigne la nouvelle hausse des overdoses. Alors qu’en 2007 le gouvernement déclare la tolérance-zéro pour usage de cannabis (avec peines-plancher), sa consommation repart à la hausse de 2007 à 2011 chez les plus jeunes.

    La réponse policière – qui porte à 90% sur l’usage – a eu des effets encore plus contreproductifs en matière de sécurité. Le trafic de rue a progressé dans certains quartiers comme la Courneuve que Sarkozy avait voulu nettoyer au Kärcher en 2005 et qui en 2011 fait la une pour un règlement de compte mortel. Depuis, des règlements de compte font régulièrement la une des medias. Sur la lutte contre « la » drogue, les positions de Valls sont les mêmes.

     

    Les lois répressives sont-elles vraiment appliquées ? Peut-on se retrouver en prison

    pour usage de cannabis ?

    Oui, contrairement à ce qu’on dit, les magistrats appliquent la législation en vigueur. Mais il s’est révélé rapidement impossible de mettre en prison pour un an tous les usagers interpellés. Des peines alternatives ont donc été prévues, et ces peines sont appliquées. La détention de drogue, assimilée au trafic, est passible de 10 ans de prison quelles que soient les quantités et les drogues. Là aussi, l’application systématique s’est révélée rapidement impossible : avec 140 000 usagers interpellés (en 2012), il faudrait doubler voire tripler le nombre de places de prison, et pour des peines longues puisque la plupart d’entre eux détiennent du produit. Quatre millions de consommateurs échappent à toute sanction, ce qui donne l’illusion que la législation n’est pas appliquée. Mais le dispositif répressif sélectionne sa clientèle. En 2011, nous avons retrouvé près de 8 000 usagers de cannabis en prison, dont 3 000 pour “usage simple”, c’est-à-dire sans détention, et 5000 pour détention. Il s’agit donc d’une petite minorité. On peut penser qu’il s’agit de personnes “bien connues des services de police”, sans doute soupçonnées de trafic. Ils sont néanmoins en prison pour usage, sans doute à quelque 90% de cannabis.

     

    Pourquoi est-il difficile d’aborder cette question avec pragmatisme ?

    Les Français ont bien du mal avec le pragmatisme. Pas seulement pour les drogues. La gauche est paralysée par l’accusation de “laxisme”, bien injuste, puisque sa politique n’est pas différente. Il y a un tabou français, un débat très politicien. En Allemagne, les länder ont adopté différentes mesures de tolérance de la détention (jusqu’à 30 grammes à Berlin, par exemple) sans grand débat public. La question du cannabis est particulièrement idéologique, elle renvoie aux relations entre jeunes et adultes, ainsi qu’aux relations aux “jeunes des cités”, des noirs et des arabes essentiellement.

    Les campagnes sur la dangerosité du cannabis de ces dix dernières années ont été particulièrement dramatisantes : le cannabis rend dépendant, fou, il tue… Il y a bien des effets néfastes de l’abus de cannabis ou de sa consommation trop précoce, mais sans commune mesure avec l’alcool ou le tabac – un tabou plus meurtrier encore ! Le cannabis n’est pas un problème de santé publique, c’est un problème de politique politicienne – qui sert, comme aux Etats-Unis, à mobiliser la peur et le conservatisme.

     

    Dans l’argumentaire d’EELV, on ne retrouve plus rien des arguments libertaires pro drogues douces des Verts. Ses arguments gravitent aujourd’hui autour des questions de santé publique et de la lutte contre les trafics. Une manière de ramener le débat sur une ligne pragmatique?

    La ligne pragmatique est liée à un tournant international. En 2011, la commission mondiale sur la politique des drogues stipule qu’il n’y aura pas de changement de politique des drogues sur la revendication du droit de se droguer – même si les violations graves des Droits de l’homme sont un argument de poids contre le régime prohibitionniste. Pour ou contre la prohibition, les positions de principe sont irréconciliables. Il est possible par contre de s’entendre sur la base de faits pour orienter la politique actuelle vers amélioration de la santé publique comme de la sécurité.

     

    Faut-il légaliser le cannabis pour lutter contre le trafic ? Que préconisez-vous ?

    Lutter contre les conséquences du trafic, la violence et la corruption, le développement d’organisations criminelles, est un argument majeur pour changer de politique des drogues. Cela dit, il ne faut pas se faire d’illusion : les organisations criminelles n’ont jamais été aussi puissantes et leur développement n’est pas seulement lié à la prohibition des drogues – même si c’est environ la moitié de leur revenu. En la matière, il ne faut pas espérer “éradiquer le trafic”, mais limiter le pouvoir, les ressources et les nuisances de ces organisations criminelles internationales. Au-delà de la politique des drogues, il faut aussi une politique d’insertion des jeunes des cités.

    Il n’y a pas de solution-miracle, mais un ensemble d’expérimentations à développer. Je ne crois pas que le gouvernement actuel va légaliser le cannabis, et je crois qu’il faut impérativement sortir de l’alternative “la légalisation ou rien”. Sinon, le débat continuera d’occuper l’espace publique un jour, deux jours, voire une semaine, puis le sujet sera mis de côté, sans que rien ne change.

     

     

    Source: https://www.lesinrocks.com/2014/02/06/actualite/cannabis-lautre-debat-interdit-11469856/

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  4. Le centre hospitalier de Nancy a lancé aujourd'hui un appel à volontaires parmi les fumeurs réguliers de cannabis afin de mener une étude sur l'impact de la consommation régulière de marijuana sur le fonctionnement du cerveau en s'appuyant sur la vision. "Plusieurs équipes de recherche ont posé l'hypothèse que de fortes consommations de cannabis à l'adolescence pourraient modifier les systèmes de communication entre les neurones, lesquels sont particulièrement impliqués dans la vision", a expliqué un porte-parole du CHU.

     

    Quelque 180 volontaires sont recherchés pour constituer trois cohortes: les fumeurs de cannabis, les fumeurs de tabac et les non-fumeurs. L'étude nationale, qui doit durer un an, est menée par un consortium de recherches qui rassemble une vingtaine de scientifiques d'hôpitaux et laboratoires de Paris, Strasbourg et Nancy. Elle a été soutenue financièrement par l'Agence nationale de la recherche et la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et toxicomanies (MILDT), après un appel à projet parmi une quinzaine d'autres programmes.

     

    "La vision, bien connue et accessible aux mesures, peut être un marqueur très précoce d'anomalies de fonctionnement du cerveau. La recherche permettra d'accroître les connaissances sur l'impact de l'usage de cannabis sur le cerveau humain mais aussi sur la vision", a poursuivi le porte-parole. Les volontaires, sollicités durant deux demi-journées, seront soumis à un questionnaire sur leur consommation, ainsi que plusieurs examens mesurant l'activité électrique de l'oeil et du cerveau. "L'ensemble de ces étapes de recherche permettra d'établir une cartographie du fonctionnement du cerveau visuel lors de l'usage régulier de cannabis", a indiqué le CHU.

     

     

    Source: https://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/02/06/97001-20140206FILWWW00404-un-hopital-cherche-des-fumeurs-de-cannabis.php

  5.  

    Un autotest pour le cannabis est désormais en vente libre dans 3.000 bureaux de Tabac en France. Il dépiste les traces de cannabis présentes dans l'organisme. A l'aide d'une bandelette urinaire, il est possible d'avoir un résultat en 15 minutes. L'autotest est destiné aux fumeurs de cannabis qui voudraient prendre le volant. Comme avec l'alcool, le cannabis et la conduite ne font pas bon ménage. Ils forment même un cocktail explosif.

     

    Cannabis : un test avant de prendre le volant [vidéo à voir sur le site]

     

     

    Les effets du cannabis sur la conduite ont été précisément évalués. Il altère la capacité à prendre des décisions rapidement face à des situations complexes et diminue la coordination des mouvements.

    Ces effets sur le cerveau sont rapides et durent une douzaine d'heures. Mais des traces de cannabis peuvent rester plusieurs jours dans les urines. C'est ce que recherche ce test désormais accessible au grand public.

    A côté de la peur du gendarme, le fabriquant du test joue aussi sur l'angoisse des parents. Il en propose un usage familial, pour pouvoir tester ses enfants sur leur usage de cannabis. Une méthode inquisitrice à bannir selon le Pr Michel Reynaud, addictologue : "les parents doivent être attentifs et parler avec l'enfant lorsqu'ils suspectent une consommation de cannabis, par contre chercher à obtenir de l'urine d'un enfant pour regarder ce qu'il y a dedans, c'est rompre le lien de confiance et la possibilité d'en discuter sereinement".

     

     

    Source: https://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-cannabis-un-test-avant-de-prendre-le-volant-12501.asp?1=1

  6. Le 23 avril 2013, l’ancienne garde des sceaux Rachida Dati fait scandale à la matinale de Canal+ : elle porte un gilet dont le dos est orné d’une grande feuille de cannabis. Prise à partie, elle affirme qu’il s’agit d’eucalyptus, puis d’érable. Mais il s’agit bien de la fameuse étoile à sept branches, finement dentelées, de la marijuana. Depuis les années 1970, elle a été représentée sur d’innombrables tee-shirts, vêtements, bijoux, affiches, et se reconnaît au premier coup d’œil. Elle est l’une des images marquantes de la « cannabis culture ».

     

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    Le mensuel américain High Times, qui bataille depuis quarante ans pour la dépénalisation et la légalisation de l’herbe, a beaucoup contribué à développer cette stupéfiante culture. Lancé à New York en 1974 par le journaliste Tom Forçade, le journal était à l’origine un canular : il s’agissait de réaliser une parodie de Playboy en remplaçant les filles nues par des images d’herbe, accompagnées par des sujets sur les psychotropes.

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    Depuis, High Times continue. Ouvrez n’importe quel numéro, vous y découvrirez, en double page centrale, la photo d’une feuille ou d’un plant de marijuana brillant de résine. Vous y trouverez encore des reportages sur les plantations de cannabis au Maroc ou en Thaïlande et des gros plans sur de nombreuses variétés d’herbe à travers le monde (de la Bahia Black Head à l’Amsterdam Flame) ou des différentes sortes de haschich (du sombre Manali au libanais ambré).

    Car le cannabis, comme le vin, a ses appellations et ses terroirs, ses foires internationales et ses dégustations. C’est une véritable sous-culture, tant botanique que psychédélique, mais aussi musicale, littéraire, graphique, cinématographique, avec toute l’imagerie associée : pochettes du rock psychédélique, scènes de films – d’Easy Rider, de Dennis Hopper (1969), à Savages, d’Oliver Stone (2012) –, portraits d’écrivains consommateurs – de Baudelaire à Kerouac – ou de stars fumant – de Bob Marley au rappeur Ice Cube.

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    Des écrivains qui n’ont pas peur de parler des drogues participent à High Times, comme Charles Bukowski, William S. Burroughs, Truman Capote et Hunter S. Thompson. Venus des comics underground, des dessinateurs au graphisme original les rejoignent. Parmi eux, des futures célérités comme Robert Crumb, Bill Griffith, Paul Kirchner et S. Clay Wilson.

    Figure de cette contre-culture, Gilbert Shelton, le dessinateur de bandes dessinées américain qui a créé en 1968 les « Fabuleux Freak Brothers », trio de flemmards flamboyants toujours en quête d’un joint, se rappelle : « Le succès du journal a été immédiat. Ceux de la jeune génération fumaient pas mal à l’époque, tout comme les musiciens qu’ils écoutaient, comme Janis Joplin ou Jimi Hendrix. »

     

     

    L’ACHETER, C’EST DÉFIER LA PROHIBITION

     

    Début 1980, High Times est diffusé à 500 000 exemplaires et rivalise avec les magazines Rolling Stones et National Lampoon. L’acheter, c’est défier la prohibition. Gilbert Shelton a travaillé trois ans pour High Times. Il raconte : « En 1988, ils m’ont envoyé en reportage à Amsterdam couvrir la “Cannabis Cup”, qui désigne la meilleure herbe de l’année. Je devais goûter trente variétés en cinq jours. Le premier soir, j’étais fait ! C’est là que j’ai dessiné cette vue d’Amsterdam sous un ciel de Van Gogh. » 4361799_5_6e1e_oliver-stone-en-couverture-de-high-times-pour_a1284540effddd1cd315560dbc60e0e9.jpg

    Pour Richard Cusick, l’actuel éditeur associé de High Times (dont la diffusion actuelle est de 140 000 exemplaires), l’image de la feuille de marijuana est devenue universelle parce qu’elle symbolise le droit à l’ivresse et la liberté de s’amuser : « Elle rappelle à beaucoup de gens leur jeunesse, quand ils étaient plus fous. Pour d’autres, elle représente une plante enivrante qui incarne notre connexion à la Terre. Pour moi, elle exprime la liberté et la volonté de ne laisser personne se mêler de notre vie. » Selon lui, la feuille est devenue un des symboles de la culture pop enjouée et impertinente née dans les années 1960 parce que l’herbe « a inspiré l’imagination des créateurs » : « Le roi du pop art, Andy Warhol, a posé en couverture de High Times. Bob Dylan a initié les Beatles à l’herbe, et cela les a renouvelés. Aujourd’hui, le cinéaste Judd Apatow écrit, allumé, des comédies sur des allumés, pour des allumés… »

     

     

    « C’EST DEVENU TRÈS CONSO ! »

     

    Antoine Perpère, commissaire de l’exposition « Sous influences, art plastiques et psychotropes » (qui s’est tenue à La Maison rouge, à Paris, en 2013), ne partage pas cet enthousiasme sur les vertus créatrices du cannabis. « Beaucoup d’artistes ont cherché à obtenir des états de conscience modifiée avec les psychotropes, mais la plupart disent que les œuvres produites sous l’effet d’une drogue sont décevantes. Il n’y a pas de chef-d’œuvre réalisé défoncé. » Feuilletant les derniers numéros de High Times, il s’amuse : « Ils montrent surtout comment faire pousser l’herbe, où trouver des graines, où en acheter. C’est devenu très conso ! »

    Il a raison. Depuis que, outre-Altlantique, 19 Etats autorisent l’usage médical de la marijuana et que le Colorado et l’Etat de Washington ont légalisé sa consommation, la nouvelle imagerie de la « cannabis culture » tourne au business. High Times montre des bacs hydroponiques pour petits producteurs, des joints électroniques et des vaporisateurs d’herbe dernier cri. La contre-culture a gagné, place aux affaires.

     

     

    Source: https://www.lemonde.fr/culture/article/2014/02/06/une-culture-stupefiante_4361632_3246.html

  7. Ce projet de loi représente une grande avancée. Alors que l’on a toujours parlé de "dépénaliser" le cannabis, Esther Benbassa veut le légaliser. Elle a relancé le débat et a promis de nous écouter, on ne peut donc que se réjouir de ça.

     

    Quelques points nous posent toutefois problème car ils sont totalement en dehors des réalités.

     

    Le cannabis ne doit pas devenir un produit commercial

     

    Le projet de loi prévoit tout d’abord de limiter la teneur en tétrahydrocannabinol (THC) contenue dans le cannabis. On évoque un taux de 5%, ce qui est une observation purement technocrate : je n’ai trouvé cette teneur dans aucune des variétés qui existent – peut-être ont-ils prévus de faire appel à Monsanto ? Le taux de THC est en général toujours supérieur à 7%.

     

    Et quand bien même nous aurions une variété contenant 7% de THC, si celle-ci ne contient pas de cannabidiol (CBD), ses effets psychotropes seront supérieurs à ceux d’une variété qui contiendrait 20% de THC, mais 2% de CBD. Le cannabidiol réduit les effets psychotropes du THC. Cette mesure, qui sert à rassurer les gens, n’a donc aucun sens si l’on ne contrôle pas également la teneur en CBD.

     

    Le projet de loi prévoit par ailleurs de confier la culture, la vente et la distribution à l’État, mettant ainsi totalement de côté l’autoproduction. Or, on ne peut l’oublier si nous voulons une réglementation encadrée.

     

    Nous ne pouvons pas laisser le monopole à l’État et en faire un produit commercial. Nous avons vu ce que cela a donné avec le tabac, il ne faut pas que le cannabis prenne ce chemin-là.

     

    Les spécialistes sont les consommateurs, pas les députés

     

    Quitte à légaliser, faisons le bien et intelligemment, avec une vraie traçabilité et en créant des emplois.

     

    Les gens qui cultivent doivent devenir des producteurs légaux. Si c’est pour de la consommation personnelle, il n’y a pas de vente donc pas de problème. Dans le cas inverse, il est nécessaire d’avoir des producteurs compétents pour veiller à ce qu’aucun produit chimique ne soit utilisé.

    Or, les spécialistes du cannabis sont chez les consommateurs et les producteurs, pas à l’Assemblée.

     

    De la bouture au sachet que l’on donne aux membres du Cannabis social club, on sait d’où le produit vient et où il va. Je ne suis pas sûr que l’on puisse en dire aujourd’hui autant de l’alcool ou du tabac.

     

    Bien sûr, une éducation est nécessaire autour de la consommation du cannabis. Si nous légalisons, il faut mettre en place de vrais tests sur la route démontrant une éventuelle ivresse cannabique. S’ils sont positifs, il faut alors sanctionner.

     

    Ne laissons pas les mafias s'implanter en France

     

    Le débat mené par Esther Benbassa reste bien trop timide. Nous avons tellement de retard en la matière qu’il est nécessaire de réagir vite.

    Oui c’est une drogue, non ce n’est pas bon, mais on compte tout de même en France 1,2% de consommateurs réguliers. Laisser les choses ainsi est d’une totale irresponsabilité.

     

    Peu à peu, les mafias s’organisent sur le territoire. On assiste à des règlements de compte à Marseille, Saint-Denis, et même à Tour, où j’habite, j’en vois aussi. Si on laisse ainsi les mafias s’implanter, on n’arrivera plus jamais à s’en débarrasser.

     

    Puisque rien n’a marché, il serait temps d’essayer autre chose, on est à la limite de la perte de contrôle par les responsables politiques, qui brillent plutôt par leur irresponsabilité.

     

    Nous défendons une régulation responsable et encadrée de la production et de la consommation de cannabis, mais il faut réfléchir avec les acteurs de terrain à la manière dont on peut encadrer la vente.

     

    Nous sommes auprès des usagers depuis des décennies. Esther Benbassa est consciente du danger, elle a promis de nous écouter, avec l'Asud, le Circ et l'association Principes actifs. Le projet est sur la table, nous espérons pouvoir participer aux discussions pour mettre en place une réelle traçabilité.

     

     

    Source: https://leplus.nouvelobs.com/contribution/1142697-legalisation-du-cannabis-oui-a-une-reglementation-encadree-non-au-monopole-d-etat.html

  8. Rappel du contexte en fin d'article

     

    Ils débarquent en Uruguay avec l’illusion que tout est permis, mais la loi qui autorise la culture et la vente de marijuana n’est pas destinée aux touristes.

     

     

     

    De Punta del Este (Uruguay)

     

    On peut en sentir l’odeur à la terrasse des meilleurs restaurants comme en pleine rue. On la respire pendant la journée et à la tombée de la nuit. Et sa présence s’impose aussi lors des événements les plus glamour. Autrefois, au cours d’une soirée, on descendait sur la plage ou bien on cherchait un endroit tranquille pour allumer un joint. Aujourd’hui, il est loisible à chacun de le faire devant tout le monde. C’est l’été [austral] de la dépénalisation et les pharmacies reçoivent en permanence la visite d’Argentins qui veulent savoir s’ils peuvent déjà acheter du cannabis. On leur répond alors qu’il n’est pas encore en vente, et que de toute manière les étrangers n’y auront pas droit, à moins qu’ils ne soient résidents et enregistrés comme tels.

     

    Il y a toujours eu un certain laxisme en ce qui concerne la consommation de marijuana sur les plages d’Uruguay. De surcroît, après l’adoption, le 10 décembre, de la loi qui réglemente le commerce et la culture du cannabis en Uruguay, ce qui domine chez les Argentins, c’est l’impression que tout est permis, la curiosité, le marchandage et l’envie d’observer les répercussions sur les habitudes sociales de Punta del Este. Pour beaucoup de consommateurs, même s’ils sont de ce côté de la flaque d’eau [le RÍo de la Plata], ce qui se dit à Buenos Aires a encore son importance.

     

    Pas de consignes

    Cette loi, qui a suscité le débat dans le monde entier, va entrer en vigueur dans le délai de cent vingt jours prévu pour sa ratification. Elle permet aux résidents intéressés, après s’être fait enregistrer comme consommateurs, d’acheter 40 grammes de marijuana par mois. Par ailleurs, ils auront la possibilité de cultiver pour leur consommation personnelle jusqu’à six plants par famille, dont ils pourront tirer une récolte de 480 grammes par an au maximum.

     

    Bien que la loi ne soit pas encore ratifiée, de nombreux Argentins débarquent en Uruguay convaincus que ce pays est déjà devenu le paradis du cannabis. Et ils se comportent comme si c’était déjà le cas. “Cette saison, on a déjà fumé de la marijuana à la terrasse de La Huella”, commente Martín Pittaluga, conseiller municipal du Frente Amplio [parti de gauche au pouvoir] pour José Ignacio [station balnéaire à la mode] et fondateur de ce restaurant de bord de mer, l’un des meilleurs et des plus sélects d’Uruguay. “Quand les clients le font à l’extérieur, on ne peut rien dire. Aujourd’hui, c’est la même chose que de fumer un havane.”

     

    Alors qu’est-ce qui se passe si un client s’approche de la caisse et se plaint que quelqu’un fume de la marijuana à la table d’à côté ? “Ça devient une question d’attention et d’éducation. Moi, je n’allumerais jamais un joint ou un havane à côté d’un gamin”, poursuit-il. Pittaluga est favorable à la loi. Dès son adoption, il s’est renseigné auprès du commissariat du quartier sur la conduite à tenir. On lui a répondu que pour l’instant la police n’avait pas reçu de consignes spécifiques.

     

    Mais les premières frictions n’ont pas tardé. Il y a plusieurs jours, il y a eu une discussion entre un groupe de jeunes qui avait organisé une séance fumette pour fêter la nouvelle loi à côté d’une femme qui se reposait avec son enfant sur La Mansa [“la docile”, plage où la mer est calme]. Cette semaine, alors que deux agents surveillaient La Brava [“la plage aux vagues fortes”] de José Ignacio, La Nación leur a demandé ce qu’il en était de la consommation de marijuana sur la plage. “En réalité, on n’a jamais poursuivi la consommation personnelle, à moins qu’il y ait des soupçons d’achat ou de vente”, ont-ils expliqué. L’un d’entre eux a cité une enquête récente de l’institut Equipos, qui concluait que 66 % des Uruguayens étaient contre la loi et que seuls 24 % étaient pour. Les autres n’avaient pas d’opinion ou préféraient la garder pour eux.

     

    Cannabis en pharmacie

     

    Lucho et Nacho, respectivement 25 et 30 ans, sont de Buenos Aires. Ils ont entendu notre conversation avec les policiers et paraissent intéressés. “On a le droit, alors ?” ont-ils demandé. La réponse les a mis de très bonne humeur. “Alors je peux passer devant eux sans qu’ils me disent rien ?” a lancé l’un d’eux. Ils avaient du mal à le croire. “Avant, on devait fumer en douce, feinter. On ne fumait jamais devant tout le monde.” D’autres consommateurs préfèrent rester discrets.

     

    “Pour moi, c’est une expérience, affirme Pittaluga. Je crois que l’Uruguay peut la tenter parce que c’est un pays petit et responsable. C’est avant tout une question de responsabilité.”

     

    Le sous-secrétaire uruguayen au Tourisme, Antonio Carámbula Sagasti, a affirmé qu’il n’était pas prévu d’accueillir un tourisme lié au cannabis dans le pays. “La loi autorise l’achat uniquement aux résidents inscrits, ce qui exclut les visiteurs, explique-t-il. Le nouveau dispositif est né d’un constat d’échec des politiques répressives. C’est pourquoi l’Uruguay a cherché à augmenter les contrôles sur les substances qui entraînent une dépendance : lutte contre le tabac, loi qui contrôle la vente et la consommation d’alcool, et aujourd’hui réglementation de la consommation de marijuana.”

     

    Depuis des décennies, on ne poursuit plus la consommation en Uruguay. La loi interdit uniquement l’achat et la vente, deux activités qui seront désormais dans l’orbite de l’Etat, avec pour objectif principal de combattre le trafic de drogue et maîtriser la consommation. L’Argentin Javier Azcurra, producteur d’événements à Punta del Este, raconte que cette année les blagues parlant d’“aller à la pharmacie” se sont mises à fleurir. En effet, la loi prévoit que ces officines seront seules autorisées à vendre de la marijuana aux résidents inscrits. Certains touristes entrent dans les pharmacies de Punta del Este pour demander : “Ça y est, c’est en vente ?” Dans celle du centre de Manantiales, cela arrive au moins deux ou trois fois par jour.

     

    Fernando Massa

    Publié le 5 janvier 2014 dans La Nación Buenos Aires

     

     

     

    Contexte

     

    — Un marché juteux

     

    ●●● Depuis l’annonce de la légalisation de la vente de cannabis en Uruguay, des laboratoires pharmaceutiques et des entreprises du monde entier s’intéressent à ce nouveau marché légal. Le gouvernement uruguayen a été approché par de nombreux laboratoires pharmaceutiques étrangers désireux de s’installer dans le pays afin de se lancer sur le marché du cannabis médical, souligne le quotidien uruguayen El País. “C’est un grand défi, car, même si ce n’était pas un des objectifs de la loi, l’Uruguay peut devenir un pôle biotechnologique. C’est un secteur concurrentiel en plein développement”, a déclaré le porte-parole du gouvernement au journal. Des entreprises canadiennes ont ainsi pris contact avec le gouvernement uruguayen pour importer du cannabis médical, annonce le quotidien El Observador. Des banques de semences, notamment hollandaises, pourraient aussi s’implanter en Uruguay pour alimenter le marché local. “Il y a une longue queue d’investisseurs étrangers disposés à investir sur ce marché”, affirme El País.

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  9. Le président Barack Obama estime que fumer du cannabis n'est pas plus dangereux que de boire de l'alcool mais juge que c'est « une mauvaise idée », selon des extraits d'une interview exclusive au magazine The New Yorker publiés dimanche 19 janvier.

     

    Le président a regretté, par ailleurs, que les jeunes des minorités pauvres dans son pays soient davantage susceptibles d'être condamnés à la prison pour avoir fumé de l'herbe que les jeunes des milieux riches.

    « Comme cela a été révélé, j'ai fumé de l'herbe lorsque j'étais enfant et je considère cela comme une mauvaise habitude et un vice, pas très différent de celui des cigarettes que j'ai fumées lorsque j'étais jeune et jusqu'à un âge avancé de mon existence d'adulte.
    Je ne pense pas que ce soit plus dangereux que l'alcool. »

    Le président a précisé avoir averti ses deux filles, Sasha et Malia, que « c'était une mauvaise idée, une perte de temps et pas très sain » de fumer du cannabis.

     

    INÉGALITÉS DEVANT LA LOI

    Selon Obama, « les gosses de la classe moyenne ne se retrouvent pas en prison pour avoir fumé de l'herbe, mais les enfants pauvres si ». « Et les enfants d'origine afro-américaine et les Latinos sont plus souvent pauvres et ont moins la chance d'avoir les ressources et le soutien nécessaires pour éviter des pénalités très sévères et non méritées », a encore noté le président.

     

    Il a ainsi salué la récente décision du Colorado et de l'Etat de Washington de légaliser la marijuana, ajoutant : « Il est important pour une société de ne pas avoir une situation dans laquelle une grande partie des gens ont à un moment ou un autre enfreint la loi et que seulement une petite partie est punie pour cela. »

     

    Néanmoins, « ceux qui affirment que légaliser la marijuana est la panacée et que cela va résoudre tous les problèmes sociaux [...] exagèrent probablement », a encore estimé le président américain. « Mais je pense aussi que si l'on en vient à des drogues plus dures, cela nuit gravement au consommateur et les coûts sociaux sont importants », a ajouté Barack Obama.

     

    https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2014/01/20/obama-je-ne-pense-pas-que-fumer-du-cannabis-soit-plus-dangereux-que-l-alcool_4350725_3222.html

     

    Une belle journée à tous !

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  10. La légalisation de la vente de cannabis aux Etats-Unis a suscité des dizaines de reportages dont celui d’une journaliste de la chaîne CNN. Pour les besoins de l’enquête, Randi Kaye s’est enfermée dans une voiture avec des fumeurs, comme l’atteste sont comportement de plus en plus …"relax".

    Le site de France TV info montre comment Randi Kaye, correspondante de la chaîne américaine CNN, a, malgré elle, testé les effets du cannabis sur son organisme. Une expérience vécue dans le Colorado où, depuis le 1er janvier, la consommation de marijuana a des "fins récréatives" est légalisée.

    Dans une séquence tournée dans une limousine, la correspondante de terrain a été confrontée à des fumeurs aguerris: "Personne n'avait jamais vu d'aussi gros joints… il y avait beaucoup de fumée". Les conséquences ne se sont pas fait attendre: "Mon cerveau était un peu embrumé. Je n'arrivais pas à penser correctement. Je n'arrivais plus à me rappeler certaines des questions… Je crois que j'ai besoin de rentrer à la maison", a-t-elle conclu.

    Le présentateur lui a tout de même conseillé de laver ses vêtements, avant de passer les portiques de sécurité à l'aéroport. "On ne sait jamais avec toute cette fumée."

     

    https://www.rtbf.be/info/etcetera/detail_pour-son-sujet-tele-sur-le-cannabis-la-presentatrice-teste-le-produit?id=8177291

     

    En vous souhaitant une bonne journée !

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  11. Faut-il revenir à une interdiction pure et simple ou au contraire légaliser pour de bon? La législation belge reste vague alors que tant en Wallonie qu'en Flandre, des consommateurs s'organisent en associations, pour exiger le droit de produire eux-mêmes leur cannabis, et que les jeunes MR sont récemment sortis des clous de leur parti pour exiger la légalisation du produit. Posez vos questions et faites part de votre opinion à Antoine Boucher, porte-parole d'Infor-drogues.

     

     

    A Namur, les fondateurs d'un social cannabis club militent pour la dépénalisation du cannabis et le droit de pouvoir en cultiver pour leur consommation personnelle. En Flandre, l'association Trekt uw Plant tente depuis plusieurs années de faire accepter aux autorités le principe d'une production contrôlée de cannabis, par des consommateurs qui ont "les doigts verts".

    Récemment, les Jeunes MR ont pris des libertés avec la ligne officielle de leur parti en inscrivant dans leur programme (p. 11) "la légalisation de la production, de la vente et de la consommation de cannabis".

     

    En Belgique, le cannabis n'est pas dépénalisé mais les parquets accordent une "priorité minimale" aux poursuites de consommateurs pris en possession d'une quantité équivalant à une consommation personnelle. Une tolérance qui s'étend de plus en plus à la possession à domicile d'un plant de cannabis permettant au consommateur de produire lui-même ce qu'il consomme. Mais la vente, même de petites quantités, continue à être systématiquement poursuivie.

     

    Alors, dans quel sens faut-il clarifier la loi: vers une interdiction ferme ou alors une légalisation pure et simple? Posez vos questions et faites part de vos opinions dans le chat ci-dessous:

    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_faut-il-legaliser-le-cannabis-chat-ce-mercredi-a-12h00?id=8175819

     

     

    En vous souhaitant une belle journée !

  12. Hey ! =)

     

    Merci pour la suite des péripéties ! Je doute sincèrement que le bourgmestre puisse y faire quoi que ce soit. Imaginons une poursuite... ça finira comme TuwP ! Du coup, je pense que nos amis ont été assez malin en éparpillant et gardant secret les lieux de production. J'espère de tout coeur qu'ils résisteront et tiendront. Mais je suis certain qu'ils gagneront au final.

     

    Une belle journée à tous !

  13. Ah oui, si par exemple tu passes par Bruxelles, il n'est pas étonnant par endroits de sentir le doux fumet d'un pétard tout juste allumé. Du côté de Flagey, une place bien connue de la jeunesse "bobo", des artistes et jeunes trentenaires branchés, été comme hiver, tu croiseras d'office l'un ou l'autre groupes au minimum, profitant de la douceur de la weed. Les flics passent et laissent faire, après tout, personne ne fait le moindre mal...

  14. Oui, en Belgique, la possession d'une petite quantité est dépénalisée. Officiellement, il est toléré (mais pas légal), d'avoir sur toi jusqu'à trois grammes (ou un plant femelle chez toi).

     

    Toujours officiellement, si tu es pris avec 3g ou moins, le policier rédige un "procès verbal simplifié" en te laissant ton cannabis. Le PVS n'a aucune conséquence et n'apparaitra nulle part, il finira au fond d'un tiroir, sans intérêt pour personne. Par contre, souvent dans ce cas, les flics te confisquent ta weed... ce qu'ils ne peuvent pas faire normalement.

     

    En ce qui me concerne, par deux fois je me suis fait prendre. La première fois, on était posés, une amie et moi, sur un banc dans un parc, un peu à l'écart. Les flics nous ont gentiment demandé de ne pas fumer près des enfants et familles qui jouaient un peu plus loin, on leur a expliqué que c'était pour cette raison qu'on s'était mis là. Ils nous ont souhaité une belle journée et s'en sont allés.

    La deuxième fois, je me suis fait prendre à l'entrée d'un festival. Etant donné qu'ils étaient là pour faire de la prévention et du chiffre, je me suis fait embarquer dans leur "mobile-home", j'ai rempli un papier comme quoi j'étais pas dealer et que les 2g que j'avais dans la poche, c'était pour ma petite conso. J'ai plaisanté avec le flic quand il m'a pris ma weed pour la détruire, on a rigolé ensemble, l'ambiance était détendue. Surtout car j'en avais encore bien assez dans ma tente et que cette perte m'apprendrait à mieux la planquer :D

  15. Un club de producteurs de cannabis à Namur

     

    Jean-Michel et David consomment du cannabis depuis une trentaine d'années. Il ne veulent plus se fournir dans la rue. Ils ont décidé de créer une association sans but de lucre pour produire du cannabis et le distribuer à ses membres. Et pour se distinguer des organisations criminelles, ils jouent cartes sur table avec les autorités. Ou presque...

     

    "Nous avons écrit au bourgmestre de Namur pour présenter notre association, expliquent les deux fondateurs de l'asbl. Nous attendons sa réponse". Il y a quelques semaines sont parus au moniteur les statuts de leur asbl, dont l'objet social laisse planer peu de doute. "L'association poursuivra les activités suivantes : la culture et la récolte de plants de cannabis appartenant aux membres en vue de leur distribution à ceux-ci et pour leur consommation personnelle exclusivement" (...).

     

    Le modèle vient de Flandre, où l'association Trekt uw Plant tente depuis plusieurs années de faire accepter aux autorités le principe d'une production contrôlée de cannabis, par des consommateurs qui ont "les doigts verts". Il n'est pas très difficile de se procurer tout le matériel nécessaire, quasi en vente libre : les semences, une lampe, un peu d'engrais. Il n'est pas très compliqué non plus de faire pousser un plant chez soi, discrètement, dans son grenier, sa cave ou son jardin. "Une étude criminologique de l'université de Gand en 2007 évaluait déjà à plus de 15.000, rien qu'en Flandre, le nombre de personnes qui se sont ainsi lancées dans une production récréative ou artisanale du cannabis, explique Joep Oomen, président de Trekt uw Plant. Beaucoup produisent ainsi pour leur consommation personnelle et éventuellement pour quelques amis. C'est ce type de producteurs que nous retrouvons dans notre association, qui compte aujourd'hui plus de 350 membres."

     

     

    Des lieux tenus secrets

     

    Actuellement, l'association Trekt uw Plant possède une douzaine de petites plantations, de 5 à 50 plants maximum, et produit environ 20 kg de cannabis chaque année. A chaque récolte, tous les deux mois, l'association organise une rencontre au cours de laquelle les membres viennent chercher leur herbe, en dédommageant les cultivateurs pour les frais de production. En fonction de la consommation personnelle de chacun, cela correspond environ à la production d'un plant de cannabis. Les lieux de plantation et d'échange sont tenus secrets. "Nous avons plus peur des voleurs et des trafiquants que des policiers", sourit Joep Oomen. Ce qui ne veut pas dire que la justice ferme les yeux. Les fondateurs de Trekt uw plant ont déjà été poursuivis au pénal à deux reprises pour différents chefs d'inculpation. "Nous avons été condamnés deux fois en première instance mais nous avons été acquittés deux fois en appel", constate Joep Oomen.

     

    "Le cannabis de rue est dégueulasse"

     

    A Namur comme à Anvers, les fondateurs d'un social cannabis club militent pour la dépénalisation du cannabis. "Quand vous achetez du cannabis dans la rue, explique Jean-Michel, les dealers vous proposent souvent d'autres drogues, comme de la cocaïne, des amphétamines ou des extazys. Leur marge bénéficiaire est plus grande sur ces drogues dures. Organiser une production contrôlée par l'Etat permettrait de couper l'herbe sous le pied des mafias et des trafiquants."

     

    Et David d'enchaîner : "les drogues de rue sont dégueulasses, coupées avec n'importe quoi pour augmenter le poids : des produits chimiques, des micro billes de verre, etc." Et les deux consommateurs-militants de plaider pour une légalisation de la production de cannabis en Belgique, sous contrôle des autorités. "Les cannabis clubs comme le nôtre pourraient assurer cette production en toute transparence".

     

    En attendant une hypothétique légalisation, les cannabis social club revendiquent une interprétation extensive de la politique de tolérance actuellement observée en Belgique. Le cannabis n'est pas dépénalisé mais les parquets accordent une "priorité minimale" aux poursuites de consommateurs pris en possession d'une petite quantité de cannabis, équivalant à une consommation personnelle. Dans les faits, cette tolérance s'étend de plus en plus à la possession à domicile d'un plant de cannabis permettant au consommateur de produire lui même l'herbe qu'il consomme. Par contre la vente, même de petites quantités, continue à être systématiquement poursuivie.

     

    La justice ne ferme pas les yeux

     

    "Dans un cannabis club, expliquent Jean-Michel et David, les cultivateurs produisent chacun plus que ce qu'ils consomment personnellement, mais pas plus que ce qui est nécessaire à la consommation de l'ensemble des membres. Et ils ne peuvent pas en tirer un profit, juste un remboursement de leurs frais." Cela dit, à Anvers comme à Namur, les administrateurs du social cannabis club reconnaissent qu'ils doivent parfois faire le ménage au sein de leur communauté de cultivateurs. "Il peut arriver que des producteurs rentrent dans notre association dans le but de faire du profit avec la drogue, reconnaît Joep Oomen. Nous devons être attentifs."

    Mais les différents parquets du pays ne l'entendent manifestement pas de cette oreille, comme le prouve les poursuites à répétition dont Trekt uw Plant est la cible à Anvers. A Hasselt, le Mambo cannabis club qui avait joué carte sur table avec la police, en dévoilant même les lieux de plantation ont vu récemment toute sa récolte et son matériel saisi par la police. Quant au Parquet de Namur, le procureur du Roi dit ne pas être encore au courant de l'activité du social cannabis club sur le territoire de l'arrondissement. "Mais dans l'état actuel de la législation, estime Philippe Dulieu, je ne vois pas comment ne pas poursuivre ce genre d'activités."

    Pour tenter d'éviter la déconvenue du Mambo club d'Hasselt, Jean-Michel et David ont décidé de brouiller un peu les pistes : "nous avons cinq plantations différentes, affirment-ils, dans cinq arrondissements judiciaires différents".

     

    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_un-club-de-producteurs-de-cannabis-a-namur?id=8173277

     

    Ce message a été promu en article

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  16. Les choses semblent en tout cas bouger à l'Agence fédérale des médicaments où un groupe de travail planche sur la question. Des médicaments à base de cannabis peuvent efficacement aider en effet certains patients à supporter des traitements lourds.

     

    Une patiente qui préfère garder l'anonymat a accepté de témoigner sur son usage du cannabis à des fins thérapeutiques. Elle souffre d'un cancer et fume tous les jours un peu d’herbe. Le cannabis l'aide à lutter contre les nausées dues à la chimiothérapie, et lui donne de l'appétit : "Je me remets plus vite, je remange plus vite normalement et donc je regagne du poids et de l'énergie."

     

    Elle s'est procuré le cannabis aux Pays-Bas, dans une pharmacie, avec la prescription d'un médecin hollandais. Car en Belgique, même à des fins thérapeutiques, l'usage du cannabis n'est officiellement pas autorisé. On ne risque donc pas de trouver de l'herbe à fumer dans les pharmacies avant longtemps en Belgique. Les médecins interrogés n'y sont d'ailleurs pas favorables.

     

    A l'institut Bordet, le professeur Lossignol y serait pourtant favorable : "Il n’y a pas une semaine où, en consultation, un patient ou une patiente ne se présente pas avec un symptôme douloureux qui mériterait qu'on essaie au moins le cannabis." Le professeur Lossignol prône non pas l’usage libre du "joint", mais seulement l'autorisation de médicaments dérivés du cannabis, notamment pour aider les patients qui souffrent de nausées suite à une chimiothérapie. Pour lui, il n'y a pas plus de danger d'addiction qu'avec un autre médicament : "Le médicament à base de cannabis ne procure absolument pas les effets euphorisants du cannabis naturel, ce n’est d'ailleurs pas ça qui est recherché, c'est vraiment un effet anti-douleur."

     

    Les principales indications sont les douleurs chroniques sévères liées au cancer mais il y en a d'autres, notamment les nausées, les vomissements et l'hypertension intraoculaire (glaucome).

    Pour lui, l’administration de ces médicaments devrait se faire sous contrôle médical, autrement dit sous prescription. D'autres médecins voudraient des conditions encore plus strictes. C'est probablement tout cela qu'examine actuellement le groupe de travail de l'Agence fédérale du médicament.

     

    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_le-cannabis-a-des-fins-therapeutiques-bientot-autorise-en-belgique?id=8171259

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  17. Bon appétit !

     

    Le Colorado, premier Etat américain à prohiber le cannabis en 1937, vient d’en légaliser la vente à des fins récréatives ; l’Etat de Washington doit suivre.

    En France, dans la classe politique, le débat sur la légalisation ou même sur la dépénalisation n’est pas mûr. François Hollande est opposé à une telle réforme. Seul Europe Ecologie - Les Verts est favorable à un changement de cap. L’ancien ministre de l’Intérieur socialiste Daniel Vaillant et le maire de Sevran Stéphane Gatignon (EELV) se sont distingués par leurs positions pro-légalisation.

     

    1

     

    Pour

     

    • Efficacité

    Malgré son coût élevé (plus de 12% de l’activité policière et des douanes sont consacrés à l’usage des drogues), la politique de répression est un échec.

    Selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), on estime à 4 millions le nombre d’usagers, dont 1,2 million d’usagers sur une base mensuelle et 550 000 sur une base quotidienne.

    • Santé

    Les partisans de la légalisation estiment que le cannabis n’est pas plus nocif que le tabac ou l’alcool et doit être encadré de la même manière. Il pose un problème d’addiction qu’on peut contrer plus aisément en encadrant sa consommation.

    • Economie souterraine

    La politique répressive a échoué. Légaliser le cannabis mettrait fin à la violence engendrée par son trafic et assécherait les économies souterraines. Cela permettrait de sortir de nombreux adolescents des réseaux criminels.

    Sur Europe 1, Pierre Kopp, professeur d’économie à l’université Panthéon-Sorbonne, a résumé ainsi l’équation :

    « Taper les trafiquants au portefeuille pour qu’ils n’aient plus de revenus. Pas de marché noir, pas de trafic. »

    • Economies budgétaires

    Selon Pierre Kopp, la légalisation ramènerait « probablement entre 1 et 2 milliards d’euros par an à l’Etat », sous forme de taxes. Cet argent pourrait servir à financer des programmes de prévention et de lutte contre les drogues de toute nature. Le club Terra Nova avait de son côté estimé à 3 milliards d’euros le coût de la répression du cannabis pour la collectivité.

    • Emploi

    La légalisation créerait entre 20 000 et 40 000 emplois, selon les estimations évoquées par Pierre Kopp.

     

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    Contre

     

    • Santé :

    « Le cannabis pose d’abord un véritable problème de santé publique, notamment pour les jeunes. » (
    )

    • Efficacité

    L’interdit des drogues ne doit pas être affaibli par la légalisation d’une partie d’entre elles. La loi de 2007 est efficace, à condition de l’appliquer vraiment, ce qui n’est pas le cas actuellement.

    • Risque d’apparition d’autres substances sur le marché

    Joint par Rue89, le président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), Etienne Apaire, souligne :

    « Les criminels ne sont pas fixés sur un produit mais sur l’argent. Si on légalise le cannabis, ils se reporteront vers des drogues dures (cocaïne et autres drogues de synthèse). »

    Selon un site de lutte contre la drogue, les trafiquants attendent celle-ci avec impatience « pour étendre leur clientèle et la rendre captive par des produits plus fortement dosés en THC (le tétrahydrocannabinol, la composante psychoactive du cannabis) » :

    « Si le cannabis était légalisé, [...] il serait vendu par le circuit officiel qui en contrôlerait la quantité et limiterait la teneur de THC pour réduire les accidents. Il serait alors peu attrayant pour la majorité des utilisateurs en recherche de sensations, voire de défonce. Ainsi, comme avant, les trafiquants proposeraient un produit plus fortement dosé et moins cher n’ayant plus le coût des compromissions et des risques actuels. »

    • Violation de nos engagements internationaux

    Convention des Nations unies de 1961, convention de Vienne sur les substances psychotropes de 1971, convention des Nations unies de 1988 sur le trafic illicite des stupéfiants et des substances psychotropes.

    • Echec des expériences de légalisation

    Le nombre de consommateurs de cannabis aux Pays-Bas n’a pas décru depuis la dépénalisation en 1976 et ce pays est devenu une plaque tournante du trafic en Europe. Idem en Espagne, qui a fait machine arrière.

     

     

    https://www.rue89.com/2014/01/04/eternel-debat-contre-legalisation-cannabis-248751

    Et un agréable week-end ;)

  18. Des chercheurs ont découvert qu'une molécule produite par le cerveau constituait un mécanisme naturel de défense contre les effets néfastes du cannabis, ouvrant la voie à de possibles traitements contre l'addiction à cette drogue, selon une étude publiée jeudi dans la revue américaine Science.

    Alors que les accros au cannabis sont évalués à plus de 20 millions de personnes dans le monde et un peu plus de 500.000 personnes en France, deux équipes de chercheurs de l'Inserm se sont intéressés à la prégnénolone, un précurseur de toutes les hormones stéroïdiennes (progestérone, testostérone...). Alors qu'on pensait généralement que la prégnénolone n'avait pas d'effet biologique propre, les chercheurs ont montré qu'elle était en fait capable de protéger le cerveau des effets néfastes du cannabis.

     

    Déficits cognitifs

    Parmi les effets les plus connus figurent des déficits cognitifs et notamment des troubles de la mémoire ainsi qu'une perte générale de la motivation. En administrant de fortes doses de cannabis à des rats et des souris, les chercheurs ont réussi à augmenter la concentration cérébrale de la prégnénolone dans leur cerveau et à bloquer les effets néfastes du principe actif du cannabis (le THC) qui agit sur des récepteurs cannabinoides (CB1) situés sur les neurones.

     

    Dérivés de la prégnénolone

    Les doses ingérées étaient bien supérieures à celles auxquelles sont exposés les consommateurs réguliers de cannabis "de l'ordre de 3 à 10 fois plus", a précisé à l'AFP Pier Vincenzo Piazza qui a conduit l'étude. En augmentant les doses, les chercheurs ont découvert un processus naturel jusqu'alors inconnu, protégeant le cerveau d'une suractivation des récepteurs CB1 et diminuant les effets du cannabis sur la mémoire. Ils ont également réalisé des tests en laboratoire sur des récepteurs CB1 humains faisant apparaître les mêmes résultats. Mais comme la prégnénolone est une hormone naturelle, mal absorbée et rapidement métabolisée par l'organisme, les chercheurs ont mis au point des dérivés de la prégnénolone "modifiés de manière à pouvoir être absorbés par l'organisme et ne pas évoluer vers les hormones stéroïdiennes" a précisé M. Piazza.

     

    Espoir

    "Nous espérons pouvoir commencer les essais cliniques sur l'homme dans un an à un an et demi au minimum" a-t-il ajouté, soulignant que si l'efficacité de ces dérivés de la prégnénolone était confirmée, il s'agirait de la "première thérapie pharmacologique de la dépendance au cannabis".

     

    https://www.7sur7.be/7s7/fr/1506/Sciences/article/detail/1767313/2014/01/03/Le-cannabis-sans-addiction-grace-a-une-molecule.dhtml

     

     

    En vous souhaitant une belle journée et surtout, une magnifique nouvelle année ! Du bonheur, des instants de magie, un peu d'amour et toujours de quoi rouler ;)

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