Cannabis : les députés PS veulent faire tourner le débat

Cannabis : les députés PS veulent faire tourner le débat
Par kyu ,

Patrick Mennucci est favorable à la légalisation. Bruno Le Roux appelle à en parler. Changement de ton ou nouvel enfumage d'un parti habitué à louvoyer sur le sujet ?

 

Cannabis : les députés PS veulent faire tourner le débat

 

Photo Thomas Wirth. AFP

 

Bonne nouvelle : les députés socialistes veulent causer du cannabis. Leur chef de file à l'Assemblée – et proche du président Hollande – Bruno Le Roux, a jugé mercredi que ce débat «doit être ouvert», sans trop savoir dans quel cadre. Il veut « une réflexion sur le produit».

Prudent, il n'a pas prononcé les mots qui fâchent – dépénalisation, légalisation. Il ne veut pas qu'on retombe dans la vieille accusation de «gauche pétard», même si elle ne tient pas la route (la gauche sous Hollande est plus répressive contre les usagers que la droite le fut sous Sarkozy). «A chaque fois que l’on cherche à ouvrir ce débat sur les drogues et le cannabis, c’est toujours le procès en laxisme qui l’emporte et fait que tout le monde recule», regrette Le Roux.

 

Ils ont fumé ou quoi ?

La relance de ce vieux serpent de mer est partie de Marseille. Après le meurtre dans une cité de la ville de trois jeunes dont deux ados de 15 ans, le week-end dernier, même les esprits les plus obtus se rendent compte que ce n'est pas le cannabis qui tue, mais la prohibition. Le député PS de Marseille Patrick Mennucci a dit lundi sur Canal + qu'il est désormais favorable à la légalisation, alors qu’avant, il pensait le contraire.

 

Il a expliqué ce jeudi dans la Provence pourquoi il changeait d'avis : «La situation actuelle est la pire que l'on puisse imaginer. En effet, on a tous les inconvénients mais aucun des avantages en termes de prévention et de fiscalité.» L'élu constate que la «guerre» menée par l'Etat, quels que soient les moyens engagés et le travail «exceptionnel» de la police qui «démantèle un réseau après l'autre, ça n'empêche rien».

 

Aussi préconise-t-il de créer une filière sous monopole d'Etat, «de la production jusqu'à la distribution», ce qui «assécherait les réseaux». Mennucci demande aussi d'«arrêter d'utiliser politiquement ce sujet et enfin, d'avoir le courage d'ouvrir posément ce débat».

Sa collègue socialiste marseillaise, Marie-Arlette Carlotti, ancienne ministre aux Personnes handicapées, a exprimé une position similaire, lundi : «Contre la violence dans les cités, ouvrons le débat de la légalisation du cannabis !»

 

Comment vont-ils faire ?

Le PS a un bon point de départ : le rapport Vaillant de juin 2011, qui prône une «légalisation contrôlée». C'est à lui que Le Roux a fait référence, indiquant qu'il évoque le sujet «depuis des années avec Daniel Vaillant, ancien ministre de l’Intérieur peu connu pour son laxisme».

Les esprits moqueurs constateront qu'en la matière, les socialistes se montrent aussi réactifs qu’un panda défoncé au bambou cherchant la télécommande devant sa télé bloquée depuis trois jours sur la Chaîne parlementaire : il leur aura fallu plus de quatre ans pour se souvenir de ce rapport qu'ils ont soigneusement enterré dès sa sortie.

 

Entretemps, une autre de leurs collègues, Anne-Yvonne Le Dain (PS, Hérault), a produit un rapport très complet, en novembre 2014, prônant de créer un «marché régulé». Mais il apparaît que certains de ses collègues ne sont même pas au courant de son existence.

 

Quand débattre, et dans quel but ?

Ce qui est dommage, c'est que le Sénat a rejeté, en avril, une proposition de loi de l’écologiste Esther Benbassa visant à autoriser l’usage et la vente contrôlée par l’Etat : le débat aurait pu avoir lieu dans ce cadre.

On peut toujours le relancer, mais comment et quand ? «Sans doute pas avant les élections régionales» des 6 et 13 décembre, indique Patrick Mennucci. Et débattre, pour quoi faire ? «L’idée fait son chemin, mais c’est une autre chose que passer à l’action», a commenté sur Facebook Jean-Pierre Galland, vieux militant de la légalisation.

 

On attend néanmoins avec impatience ce débat promis. Surtout pour voir qui sera le premier à se faire taper dessus par l'exécutif, François Hollande comme Manuel Valls étant opposés à tout changement. A moins que, face aux évidences, ils changent eux aussi ?

 

Source: www.liberation.fr


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Ils se rendent enfin compte qu'une légalisation contrôlé avec point de ventes pour personnes en âge de consommé serait bénéfique au niveau de la délinquance. Cela évitera aux personnes majeurs d'aller voir les kékés avec leurs produits infummable :) 

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