Canada - Légalisation du cannabis: quels impacts environnementaux?

Canada - Légalisation du cannabis: quels impacts environnementaux?
Par mrpolo (modifié) ,

Dan Sutton a toujours pris pour acquis que le cannabis se cultivait à l'intérieur. L'ancien professionnel en technologie était un néophyte en 2012 lorsqu'il a fondé Tantalus Labs. Il avait en tête l'image stéréotypée d'un grand entrepôt, avec des plants alimentés par les lumières vives et les ventilateurs.

Spoiler

Dan Sutton   est le fondateur et le directeur général de Tantalus Labs, un producteur-producteur licencié en Colombie-Britannique et fondateur de la première serre fabriquée spécialement pour le cannabis en Amérique du Nord. Né et élevé à Vancouver, en Colombie-Britannique, Dan a travaillé dans des équipes développant des technologies innovantes pour une gamme variée de secteurs, du magnétisme à haute intensité au combustible nucléaire. Dan respire l'enthousiasme autour de la durabilité, de la technologie et du mouvement du cannabis #Sungrown. Il a été nommé dans le Top 40 des 40 étoiles montantes du cannabis par le magazine Marijuana Venture en 2016. headshot.jpg&client=cbc79c14efcebee57402

 

photo IVANOH DEMERS, archives LA PRESSE

 

Mais lorsque M. Sutton a interrogé des universitaires, des horticulteurs et des ingénieurs, ils lui ont tous dit qu'aucune culture à des fins commerciales n'était effectuée à l'intérieur.

Il serait plutôt insensé de remplacer l'énergie du soleil, qui est abondante et bénéfique pour les plantes, par des moyens artificiels, a-t-il souligné.

M. Sutton avait donc à coeur la santé des plantes, et pas nécessairement le développement durable, lorsqu'il a décidé de construire SunLab, une serre de près de 11 150 mètres carrés à Maple Ridge, en Colombie-Britannique.

 

C'est seulement lorsqu'il a fait ses calculs qu'il a compris que celle-ci utiliserait 90 pour cent moins d'électricité qu'une installation intérieure traditionnelle.

Alors que le Canada s'approche de la légalisation du cannabis, des experts font remarquer que cette politique pourrait avoir des effets néfastes sur l'environnement.

La culture du cannabis à l'intérieur gobe de l'électricité en raison des lampes à haute intensité, de l'air conditionné et des déshumidificateurs qu'elle nécessite. Même à l'extérieur, l'irrigation utilisée pour arroser les plants a eu pour effet d'assécher des secteurs en Californie.

M. Sutton souligne que le cannabis est si lucratif que les entreprises n'ont pas à contrôler leurs dépenses; elles ne surveillent donc que très peu les coûts en électricité, par exemple.

Selon lui, les autorités devraient aider les nouveaux venus sur le marché à prioriser le développement durable, mais il n'y a eu que peu de discussions sur le sujet au Canada, déplore-t-il.

«Nous nous laissons entraîner dans une situation où le cannabis est si profitable que les gens ne considèrent même plus l'avenir de notre planète», a-t-il constaté.

 

Une industrie énergivore

 

Selon une étude publiée en 2012, un pour cent de la consommation d'électricité aux États-Unis provenait de la culture intérieure du cannabis.

En Californie, le plus grand producteur du pays, la culture intérieure de cannabis représente environ trois pour cent de la consommation d'électricité, ce qui est l'équivalent de ce qui est consommé dans un million de maisons, a écrit Evan Mills, un scientifique spécialisé en technologie de l'énergie au Laboratoire national Lawrence Bergeley.

Plusieurs entreprises canadiennes cultivent leur cannabis dans des serres. Canopy Growth construit une serre de plus de 120 770 mètres carrés en Colombie-Britannique, alors qu'Aurora Cannabis a acheté une firme de conception de serres pour superviser la construction d'une installation de plus de 74 300 mètres carrés près de l'aéroport d'Edmonton.

Évidemment, les producteurs illicites de cannabis ont traditionnellement gardé leurs plants à l'intérieur pour les cacher de la police. S'ils se joignent à l'industrie légale, il est possible que certains optent pour la culture extérieure, a avancé Jonathan Page, un professeur de botanique à l'Université de la Colombie-Britannique.

M. Page a écrit au comité parlementaire responsable de la légalisation du cannabis en août pour inclure la culture extérieure de cannabis dans le régime canadien de production. En novembre, Santé Canada a proposé des règlements qui incluent les producteurs intérieurs et extérieurs.

 

Des cours d'eau asséchés

 

Bien que la culture extérieure nécessite moins d'énergie, elle requiert plus d'eau. À l'intérieur, il est important de contrôler l'utilisation de l'eau pour garder l'humidité basse et prévenir la moisissure, a expliqué Emily Backus, présidente d'un groupe de travail sur la durabilité du cannabis mis sur pied par la ville de Denver, dans l'État du Colorado.

Une étude publiée par le département des Pêches et de la Faune en Californie a étudié la culture extérieure du cannabis et a découvert que l'industrie utilisait beaucoup d'eau de rivières où les populations de saumon sont menacées.

L'auteur principal, Scott Bauer, a indiqué que les chercheurs avaient travaillé à partir d'une estimation de l'industrie, selon laquelle un plant de cannabis aurait besoin d'environ 22 litres d'eau par jour. En comparaison, un plant de raisin utilisé pour le vin consomme environ 12 litres d'eau.

Plusieurs serres en Californie utilisent aussi des lampes, ce qui suscite des inquiétudes sur leur consommation d'énergie et la pollution lumineuse qu'elles projettent à l'extérieur, a-t-il soutenu.

 

Pas d'encadrement spécifique

 

La réglementation de Santé Canada n'encadre pas la consommation d'énergie ou d'eau. Les producteurs devront respecter certains critères - cultiver leurs plants dans des environnements sanitaires et leurs installations devront être inspectées pour détecter des contaminants ou des pesticides non autorisés.

Dans un communiqué, Santé Canada a dit que les installations de cannabis, comme celles de toute autre industrie, seront soumises aux réglementations du ministère de l'Environnement et du Changement climatique sur les polluants et le prix sur le carbone.

«À ce moment-ci, toutefois, Environnement et Changement climatique Canada ne prévoit aucune réglementation spécifique dans ce secteur», a ajouté le ministère.

Santé Canada attend l'avis des gens sur les règlements proposés d'ici le 20 janvier. Le ministère évalue également les impacts environnementaux de la production de cannabis, entre autres, et publiera ses résultats en même temps que les règlements finaux.

Le comté de Boulder, au Colorado, oblige les producteurs à diminuer leur consommation d'électricité en utilisant des énergies renouvelables, sans quoi ils paient un supplément.

Ces sommes sont ensuite réinvesties dans un fonds spécial utilisé pour éduquer les producteurs afin qu'ils adoptent les meilleures pratiques.

Alors que l'industrie est de plus en plus imposante, les entreprises ont commencé à surveiller leurs coûts pour demeurer plus compétitives, selon Ron Flax, responsable du bâtiment dans ce comté.

«Il y a en fait un niveau incroyable d'innovation qui a eu lieu dans les dernières années en matière d'économie d'énergie», a-t-il déclaré.

 

Source: lapresse.ca

Modifié par mrpolo

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Salut

 

Ca dépend de la taille de plante , un pied de vigne en France c'est pas la meme que les pied de vigne qu'en Argentine.

En France faut se baisser pour vendanger , en argentine il te faut presque un marche pied les bras tendus.

 

Pareil pour les plant de cannabis , quand tu vois en californie les monstres qu'il y a , ils sont onliger de sortir le manitout pour bouger une plante.

 

En plus la vigne c'est pas gourmand en eau , z'avez déjà vu beaucoup de gens arroser leur vigne comme on pourrait le faire pour le maïs ?

 

Par contre c'est vrai que le cannabis consomme pas mal d'eau , son poids en eau par jour meme.22 litres ------->22 kilos.

 

Le problème c'est pas l'impact de la culture du cannabis sur l'environnement mais l'impact de l'industrialisation de la culture du cannabis .

Et la on peut dire que ce sera la même chose que que l'industrialisation de n'importe qu'elle autre chose , tout pour l'argent et détruisons la planète au passage et si on peut empoisonner tout le monde au passage c'est bonus .

 

A++

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Bonjour,

 

Il y a 8 heures, Demourok a dit:

En plus la vigne c'est pas gourmand en eau , z'avez déjà vu beaucoup de gens arroser leur vigne comme on pourrait le faire pour le maïs ?

 

 

La vigne n'est pas arrosée comme le maïs mais irriguée au goutte à goutte quasi partout où c'est autorisé et techniquement possible, ça optimise et sécurise les rendements.

Le goutte à goutte permetant de moins gaspiller la ressource en eau.

 

Tous les cultivateurs souhaitent un accès à l'eau c'est un atout souvent capital après comme tu l'as dit, tout le monde n'a pas la même conscience écologique pour utiliser correctement l'eau.

 

a+ 

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Salut

 

Pour la vigne c'est pas une question de conscience en France , c'est juste pour l'appellation .Si tu irrigues tu pommes l'appellation c'est tout .

Optimisé les rendement au détriment de la qualité sur un produit de luxe comme le vin je ne vois pas l'intérêt , c'est se tirer une balle dans le pied tout seul mais bon ... difficile de comprendre les raisonnement auto destructeur .

 

A++

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