Légalisez le cannabis et il sera rentabilisé par des hommes blancs

Légalisez le cannabis et il sera rentabilisé par des hommes blancs
Par mrpolo ,

Aux USA les fumeurs de cannabis sont plutôt des femmes (53%). Pourtant elles ne représentent que 13% du Top Management des canna-compagnies. Explications.

 

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En 2016, 36% des postes de management étaient occupés par des femmes dans les l’industrie du cannabis au Colorado. Ce chiffre est tombé à 27% en 2019. A l’identique de la Finance ou de la Tech, l’économie de la Marijuana souffre lui aussi du manque de diversité.

 

Le mâle blanc, cette preuve d’une industrie florissante

Tant que la vente de cannabis était prohibée, le marché était tenu par des hommes. Puis au début de la légalisation, de très nombreuses startups ont été créées aussi bien par des femmes que par des hommes. Chacun avait sa petite boutique du coin de la rue, son réseau de producteurs et d’acheteurs, son story-telling.

 

Ainsi Jeannette VanderMarel, canadienne. Après le décès de son fils mort du syndrome de Dravet (épilepsie myoclonique sévère du nourrisson), elle devient une avocate activiste pour la dépénalisation du cannabis à usage thérapeutique. Puis elle crée avec son mari la Green Organic Dutchman (du canna-bio) en 2012. Après la légalisation du cannabis à usage récréatif en 2016, sa petite entreprise prospère (600 millions de $ de CA). Prospère si bien qu’elle fait appel à des investisseurs pour se développer. Et se retrouve finalement débarquée de son poste de Directrice Générale par ces messieurs en col blanc.

 

Car la voilà l’épée de Damoclès des gentils-canna-startups. Nouveau marché – prometteur, concurrence féroce, grandir ou périr, donc investir. Et comme toujours, les Venture Capitalists (VCs), les dollars de Wall Street imposent un management stéréotypé : hommes blancs diplômés des grandes écoles US.

 

Au sein des 20 plus grandes canna-compagnies US et canadiennes, seules deux sont dirigées par une femme. Et pas une seule Directrice Financière. Elles ne représentent que 13% des membres des Comités de Direction (contre 31% dans les 20 plus grandes banques US).

En parallèle, les non-blancs sont ‘sur-représentés’ dans cette nouvelle industrie : aux USA ils détiennent 17% du Top Management du canna-business à comparer aux 13% tous secteurs confondus.

 

Cela est sans doute dû au fait que les Etats ont mis en place des politiques de discrimination positive notamment en obligeant cette industrie à intégrer d’anciens acteurs du temps de la ‘prohibition’ dans les Comités de Direction. Par exemple dans la ville d’Oakland, Californie, la moitié des licences d’exploitation sont légalement attribuées à d’anciens condamnés pour trafic de stupéfiants.

En France le cannabis thérapeutique vient de recevoir un feu vert gouvernemental pour être testé. Première étape vers une légalisation de l’usage récréatif que les français commencent à approuver. Les retours d’expérience du Canada et de certains Etats US seront à prendre en compte le jour où : savoir intégrer les acteurs d’avant la légalisation, assurer aux femmes la place qu’elles méritent. Pas parce qu’elles sont des femmes mais parce qu’elles savent gérer une entreprise aussi bien que les hommes.

 

 

Source: 45secondes.fr


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