Expo sur le cannabis: pour des apprentis en visite "tout le monde fume"

Par Invité ,

Quinze apprentis de Gonesse (Val d'Oise) visitent, jeudi, une exposition sur le cannabis qui s'ouvre pour cinq mois à la Cité des Sciences et de l'Industrie, à Paris, et Cédric, 19 ans, lance "les jeunes qui fument tous les jours, c'est la masse. Du shit, tu en trouves partout".

 

"Tout le monde fume", renchérit David, 19 ans, qui dit se faire un joint "presque tous les jours".

 

Au fil de la visite, les témoignages des élèves du centre de formation et d'apprentissage (CFA) de Gonesse contredisent le président de la Mission interministérielle de la lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), Didier Jayle. Dans une déclaration enregistrée que le visiteur peut entendre au cours de l'exposition, il affirme que "les jeunes n'ont absolument pas conscience des dangers du cannabis".

 

David "connaît des gens qui font des crises d'angoisse, des mauvais trips", concède que "beaucoup ne savent pas être raisonnables" dans leur consommation. Il juge que le cannabis peut être "dangereux, comme l'alcool et la cigarette". Mais rappelle une différence de taille: "L'alcool, c'est légalisé. Combien ça fait de morts l'alcool? Quand tu prends une cuite, tu marches pas droit, tu pues, t'as pas une belle figure. Quand tu fumes un +bédo+, t'es pas comme ça".

 

"Ca commence à fumer de plus en plus jeune. Douze, treize ans", explique un autre apprenti, Macy Hermann, 19 ans.

 

Leur professeur, Mohamed Boumghar, leur énumère les maux qu'est susceptible de provoquer le cannabis selon un des panneaux de l'exposition: schizophrénie, perte de concentration, absentéisme scolaire.

 

"Des fois, je sèche un après-midi histoire de fumer des joints", concède David, qui ne souhaite pas donner son identité. Mais pour Macy Hermann, 19 ans, "ça ne veut rien dire: moi, je fume pas et je sèche aussi". "Mon livret, il a jamais été aussi bon", insiste David qui a commencé "assez tard, à 16 ans et demi".

 

Jonathan, 17 ans, qui a fumé son premier pétard "pour faire comme les autres", explique que dans son quartier, "voir des types qui conduisent avec leur +bédo+, c'est banal". Pour Cédric, 16 ans, "c'est moins dangereux que de conduire avec l'alcool". Son professeur tique. Le débat scientifique sur les dangers du cannabis au volant n'est pas tranché.

 

Pendant que ses élèves racontent en se marrant des histoires de policiers qui saisissent du cannabis pour leur usage, un professeur, Lassaad Chokki, explique que le "cannabis est complètement banalisé". "Peut-être faut-il de nouvelles mesures. Mais il ne faut pas sanctionner quelqu'un qui ne comprendra pas pourquoi on le sanctionne", poursuit-il.

 

Les amendes, les confiscations de scooters évoquées par le gouvernement? "Foutaises", répond David. Les consultations cannabis que la Mildt entend organiser pour les adolescents? "Ca peut servir mais pas à tout le monde", poursuit-il.

 

Lui juge ne pas en avoir besoin. "T'es sûr?", demande son professeur. "Peut-être qu'un jour je vais rester dedans", admet-il. Mais là encore, sur la question d'une dépendance au cannabis, le débat n'est pas tranché, vient rappeler l'exposition. A côté, devant la presse, Jean-François Hébert, président de la Cité des Sciences, prévient: "L'état des recherches ne permet pas de répondre à toutes les questions".

 

Source : AFP @ Voila Actualité!


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