France - La FSU, fédération syndicale d’enseignants et de fonctionnaires, du Finistère réclame une légalisation contrôlée.

France - La FSU, fédération syndicale d’enseignants et de fonctionnaires, du Finistère réclame une légalisation contrôlée.
Par mrpolo (modifié) ,

La FSU, fédération syndicale d’enseignants et de fonctionnaires, du Finistère vient d’adopter une motion réclamant la légalisation contrôlée du cannabis sur l’ensemble du territoire. La section départementale a ainsi répondu au mandat d’étude que lui avait conféré le dernier congrès national de la fédération en 2016. Son secrétaire, Youn Le Roy, explique ce choix.

 

Comment est né ce débat autour du cannabis dans un syndicat qui n’a pas nécessairement cette fonction ?

C’était au congrès départemental d’Huelgoat en 2016. Si nous parlons majoritairement des problèmes liés à nos professions, nous cherchons aussi à élargir le débat autour d’un thème relatif aux droits et libertés. Nous avons donc porté ce sujet au congrès national qui nous a dotés d’un mandat d’étude parce qu’il est clair que le thème du cannabis est une affaire sérieuse. Les chiffres sont alarmants notamment auprès des jeunes dans le département, et au niveau national, il apparaît clairement que la France est l’un des pays européens où la consommation est la plus forte alors que sa réglementation est également parmi les plus restrictives. Cet état de choses est hypocrite puisque l’on sait que neuf affaires sur dix sont classées et que la prohibition ne marche absolument pas.


Comment avez-vous procédé ?

Nous avons organisé un séminaire où nous avons entendu des professionnels comme le parquet, des infirmières scolaires, un addictologue et d’autres. Ce séminaire s’est tenu le lendemain de la contraventionnalisation du cannabis, ce qui a pu être perçu comme une provocation. C’était un hasard. Cette journée était dédiée à deux hommes. À Edouard Mazé pour rappeler notre engagement syndical mais aussi à Christian Doukhit, ce Mauricien tué sur la place de la Liberté parce qu’il vendait du shit de mauvaise qualité, a-t-on su de l’enquête après son meurtre. Vous imaginez : tué parce qu’il vendait du shit prétendument mauvais…


L’addictologue Pierre Bodénès vous a aiguillé, dites-vous.

Oui, parce qu’il a énoncé certaines réalités scientifiques que nous ignorions à commencer parce que l’on dit toujours sur la consommation de cannabis et son rapport à la schizophrénie. Il a juste rappelé qu’on n’en savait rien mais que probablement, il n’y avait pas de cause à effet puisque le taux de prévalence de cette maladie reste le même depuis la nuit des temps à travers le monde. Si le cannabis avait eu un effet, on aurait observé des pics et des reflux en fonction de sa consommation mais il n’en est rien. En revanche, il a aussi dit que la consommation avait un effet sur la conduite automobile et multipliait les risques par 2,1. Sans minimiser ce fait redoutable, il a encore rappelé que l’alcool multipliait le risque par 2,7 sous 0,5 g et par 8 au-dessus. Par 16, en cas d’ingestion de plusieurs toxiques.


Ce séminaire vous a donc conduit à prendre une motion en faveur de la légalisation contrôlée ?

Oui. On sort clairement de l’ambiguïté en constatant que la répression ne fonctionne pas et qu’une nouvelle réglementation doit émerger. À commencer par le rétablissement de règles. Je dis bien rétablissement parce qu’il y a un siècle, les fumeries d’opium prospéraient en France. Nous proposons une vraie réglementation qui définirait les produits autorisés et la nécessité d’une qualité, le public autorisé à consommer que nous ne pouvons imaginer que majeur, les lieux de consommation ainsi que la production et la commercialisation. Ces mesures dégageront des bénéfices financiers par la mécanique de l’impôt et la diminution du coût de la répression, mais aussi des bénéfices de santé publique par le contrôle des produits et la possibilité de mener des campagnes de prévention à visage découvert. Mais surtout, les lois de la République seraient enfin respectées et dans la fabrique du citoyen, cet élément nous paraît fondamental.


Parce qu’actuellement, vous ne pouvez rien faire dans les enceintes scolaires ?

Les infirmières n’ont pas le droit d’en parler puisque ce produit n’est pas censé exister et il en va de même pour les conseillers principaux d’éducation. C’est juste catastrophique.

 

Source: letelegramme.fr

 

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