daniel vaillant: « la police a mieux à faire que courir après la fumette »


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En diminuant les effectifs dans les commissariats de banlieue et en fixant des objectifs chiffrés à atteindre aux policiers, les politiques menées depuis 2002 détourneraient les forces de l’ordre de leur mission première: la sécurité publique. Daniel Vaillant. maire du XVIIIe arrondissement de Paris et ancien ministre de l’Intérieur, prône la légalisation du cannabis. Elle permettrait entre autres à la police de se concentrer sur de vraies priorités.

 

L’agression de deux chauffeurs de bus mercredi 31 mars à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) est survenue deux jours après que la police ait mené des opérations anti-drogues. Les auteurs de l’attaque seraient impliqués dans un trafic. Représailles? Acte gratuit? L’événement relance le débat sur les sous-effectifs dans les commissariats et la sécurité publique.

 

Décriant la politique « coup de poing » privilégiée par le président Sarkozy et les résultats peu probants auxquels elle a mené, Daniel Vaillant, maire PS du XVIIIe arrondissement, ministre de l’Intérieur de 2000 à 2002, a profité de l’occasion pour rappeler sur les ondes de France Inter la nécessité de légaliser le cannabis.

 

Selon lui, les policiers perdent leur temps à courir après des fumeurs de haschich dont l’interpellation ne sert « qu’à faire gonfler les statistiques des commissariats« . Vendredi 2 avril, la France a découvert qu’ »en Seine-Saint-Denis, il manque environ 400 policiers« , comme l’a rappelé Claude Bartolone, président PS du Conseil général du 93. Pour faire face aux manques d’effectifs, peut-être faudrait-il commencer par permettre aux forces de l’ordre de se concentrer sur les vraies priorité. C’est à cette fin que Daniel Vaillant prône la légalisation du cannabis.

 

Retour sur une interview menée en octobre 2009 par Clément Bouhélier et Juliette Galeazzi.

 

Actuellement, il existe un hiatus entre une consommation banalisée du cannabis et une loi particulièrement répressive. Vous êtes l’un des seuls à soulever ce problème…

« Ce n’est pas parce que la loi est répressive qu’elle pose un problème. C’est qu’elle ne fonctionne pas! La France a la législation la plus répressive d’Europe. Pourtant, la consommation de cannabis est devenue une réalité. Le problème, c’est que cette consommation se fait dans le cadre d’une économie parallèle. Des jeunes, et parfois des très jeunes, dépensent beaucoup d’argent auprès de dealers, qui peuvent en profiter pour leur proposer des drogues dures. Quant au cannabis, il est souvent frelaté, mélangé à des produits dangereux. Il serait donc normal de légaliser la distribution afin de mieux la contrôler, tout en mettant en place un système extrêmement répressif contre les réseaux clandestins. »

 

Vous ne parlez donc pas d’une simple dépénalisation ?

« Je n’ai jamais dit que j’étais en faveur de la dépénalisation ! J’ai parlé de légalisation, ce qui est très différent. Il ne s’agit pas d’une position laxiste. Cela consiste à autoriser la distribution sous certaines conditions, notamment l’interdiction de la vente aux personnes mineures, et à contrôler la qualité des produits. En même temps, cette légalisation doit s’accompagner d’un programme de prévention, en particulier vis-à-vis des jeunes. Qu’on me comprenne bien : l’objectif reste évidemment de faire baisser la consommation. Mais pour cela, il faut faire cesser l’hypocrisie actuelle. Pour reprendre le slogan de la campagne lancée par Roselyne Bachelot, je dirais qu’il faut arrêter de fermer les yeux. »

 

Cette mesure modifierait-elle le travail de la police ?

« C’est certain ! Je crois que la police a mieux à faire que de courir après la fumette… D’autant qu’actuellement, un petit revendeur ne risque pas grand-chose : une garde-à-vue, tout au plus, pour quelques grammes de cannabis trouvés sur lui… Pour la police comme pour la justice, la légalisation du cannabis permettrait de se concentrer davantage sur la lutte contre les drogues dures. Mais attention : il faut évidemment continuer à combattre les réseaux de distribution clandestins de cannabis, comme on combat le trafic de fausses cigarettes. Certains peuvent financer le crime organisé, voire le terrorisme. Je parle en tant qu’ancien ministre de l’Intérieur: cela s’est déjà vu. »

 

N’êtes-vous pas isolé sur cette question au sein du parti socialiste?

« J’ai effectivement reçu quelques avis négatifs. Ceux de Manuel Valls, de Jean-Louis Bianco, de Ségolène Royal. Cela ne représente que quelques positions au sein du PS. J’ai aussi reçu des messages de soutien… y compris de membres de la majorité, qui souhaitent qu’on se saisisse de cette question. J’ai notamment eu l’opportunité de débattre avec Bernard Debré (député UMP de la 15ème circonscription de Paris, NDLR). Il a reconnu en aparté qu’on doit faire bouger les choses Cette question dépasse le clivage gauche-droite. Il faut débattre ensemble et présenter un front uni contre la drogue. Un colloque est envisagé entre les maires des arrondissements de Paris, dont beaucoup se sentent concernés par ce problème et m’ont envoyé leur soutien. »

 

Mais ne doit-on pas craindre une explosion de la consommation si le cannabis est légalisé ?

« La réalité aujourd’hui, c’est que le cadre légal n’empêche pas la consommation, mais empêche en revanche de la prévenir efficacement. Voyez ce qui s’est passé aux Etats-Unis au moment de la prohibition… Aujourd’hui, en France, si l’alcool était interdit, que se passerait-il ? On verrait circuler de l’alcool frelaté, distillé n’importe où, dans des conditions épouvantables. Il est beaucoup plus sain que la vente d’alcool soit contrôlée et encadrée. C’est la même chose pour le cannabis. »

 

Quand vous étiez ministre de l’Intérieur, vous n’étiez pourtant pas favorable à la légalisation du cannabis…

« La vérité, c’est que pendant les vingt-deux mois où j’étais ministre de l’Intérieur, la question de la légalisation ne m’a pas été posée. Elle ne l’a pas davantage été au ministre de la Santé ou du Budget. Mais il s’agit d’une question de santé publique. Aujourd’hui, mon avenir politique est plutôt tourné vers le passé ! C’est en tant que citoyen que je réagis. »

 

Vous envisagez une loi à la « hollandaise » en France ?

« Je pense qu’il faudrait surtout apporter une réponse européenne. Actuellement, les Pays-Bas connaissent un problème d’effet d’aubaine : ils sont les seuls en Europe à avoir légalisé le cannabis. Tout ceux qui ne veulent pas s’approvisionner au marché noir se rendent là-bas pour acheter leur cannabis… Si l’Union européenne se saisissait de cette question, cela permettrait de réguler la distribution et d’éviter ces effets d’aubaine. »

 

 

Source : https://jugalea.wordpress.com/2010/04/02/la-police-a-mieux-a-faire-que-courir-apres-la-fumette

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ça serait bien de la posté dans actualité cannabique, merci a toi jeanbob.

 

c'est bien daniel vaillant persiste, d'autres politiciens en on marre et commence a se manifesté, il faut continué !!!!

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Ha c'est bon tout sa mais s'il doit avoir du changement sa ne sera pas avant 2012. En plus vous immaginez s'il légalise en 2012 et que la fin du mondearrive vraiment le 21 décembre 2012 on sera deg LOL.

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Merci pour l'info Jeanbob :-)

 

 

L'exemple de la prohibition avec l'alcool est quand meme un bon point car il n'est pas discutable .

 

 

Cependant , a part omission de ma part , je ne vois pas de mentions faisant référence à l'autoproduction ? Pour l'instant le débat à plutôt l'air parti vers l'instauration de Coffee ..

 

Mais je pense et j'espère que si le débat abouti et que des choses concrètes sont faites , il y aura tolérance ou autorisation de posséder quelques pieds chez soit à la manière de la République Tcheque .

 

En tout cas on entends de plus en plus parler de ces débats et je trouve que c'est déja un point positif d'en parler plutôt que de taire le sujet .

 

 

Bonne journée les weeders :bigspliff:

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