Cannabis médical: Santé Canada demande conseil aux hors-la-loi


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(Québec) Alors qu'il se prépare cette année à faire face à la justice pour distribution illégale de cannabis médical, Marc-Boris Saint-Maurice, du Centre Compassion de Montréal, a eu toute une surprise il y a quelques jours quand Santé Canada l'a convié à une rencontre afin de lui demander conseil sur la façon de faire pousser de la marijuana et les mesures de sécurité et d'inspection à mettre en oeuvre.

 

«C'est un peu spécial, j'en conviens. L'été dernier, Santé Canada avait contacté tous les dispensaires, car ils souhaitaient enlever les permis de production personnelle de cannabis médical et parlaient plutôt de donner des contrats de production à des entreprises commerciales qui répondraient à certaines exigences», raconte Marc-Boris Saint-Maurice, un pionnier de la lutte pour la légalisation du cannabis, en entrevue au Soleil.

 

Par la suite, Santé Canada est revenue à la charge, sollicitant une rencontre afin d'obtenir les conseils de personnes détenant un permis de production de même que de centres de compassion ontariens et des Maritimes, et même de ceux du Québec, qui ont pourtant tous été fermés lors d'une opération policière en 2010.

 

La rencontre a eu lieu le 22 février à Ottawa. «C'est la première fois que nous sommes l'objet d'une telle approche. N'oublions pas que ceux qui étaient là étaient tous des gens qui faisaient ça de façon illégale, parallèle. Santé Canada reconnaît enfin l'expertise de ceux qu'il cherchait à exclure, les producteurs et distributeurs de cannabis médical qui opèrent en marge de la loi», fait-il remarquer.

 

Une vingtaine de personnes ont participé à l'exercice. «Les gens de Santé Canada prenaient beaucoup de notes et posaient beaucoup de questions. Comme, par exemple, comment on s'y prend pour faire pousser de la marijuana, quelles sont les mesures de sécurité idéales, comment doit se faire l'inspection, quelles qualifications doivent avoir les gens qui font le contrôle de la qualité», poursuit-il.

 

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Marc-Boris St-Maurice

Méfiance

 

Santé Canada a aussi fait miroiter aux producteurs présents la création d'un processus auquel ils pourraient souscrire pour éventuellement être retenus comme fournisseurs de marijuana médicale. Marc-Boris Saint-Maurice se méfie toutefois un peu puisque les gens de Santé Canada ont répété qu'ils n'avaient aucune obligation de faire affaire avec eux par la suite.

 

«En 2000, le gouvernement canadien avait fait un appel d'offres et près de 300 personnes avaient soumissionné. Les Centres Compassion avaient été rencontrés concernant la possibilité de gérer le contrat de marijuana thérapeutique. Ça semblait sérieux. On nous disait qu'on pouvait remplir un besoin, mais, deux jours plus tard, on annonçait que le contrat était accordé à un seul fournisseur, soit la compagnie de biotechnologie Prairie Plant Systems de Saskatchewan», se souvient-il.

 

Par ailleurs, Marc-Boris Saint-Maurice et plusieurs de ses associés attendent toujours que la Cour du Québec entende la cause des Centres Compassion. Une conférence préparatoire est prévue le 14 mars à Montréal.

 

«Nous espérons que la cause soit entendue en 2012, ou au début de 2013», conclut celui qui a fait remarquer que Santé Canada s'était déjà présentée en cour à quelques reprises... pour témoigner contre lui et d'autres producteurs de marijuana médicale.

 

Par =author%3AIan+Bussi%C3%A8res&sort=recent"]Ian Bussières

 

Source: cyberpresse.ca/le-soleil

 

 

 

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