Cannabis thérapeutique, la législation en Europe


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Cannabis thérapeutique, la législation en Europe

 

 

Selon certains patients et une part grandissante de la communauté médicale internationale, les symptômes de nombreuses pathologies peuvent être mieux tolérés avec le cannabis. En trois volets, ARTE Future donne la parole à des patients, des scientifiques et des politiques. Ce sujet a été suggéré par notre communauté ARTE Future. Volet 3 : La législation en Europe. Sur une grande partie du continent, le débat sur le cannabis médical est en cours. Mais avec quel mode de délivrance ? Quelles doses ? Et pour quel remboursement ? De ce point de vue, l’harmonisation est encore illusoire car chaque pays choisit sa propre politique de distribution, créant de fortes disparités en termes d’accès aux soins.

 

 

Le cannabis thérapeutique, la série

 

Le Cannabis thérapeutique - En trois volets, ARTE Future donne la parole à des patients, des scientifiques et des politiques. Ce sujet a été suggéré par notre communauté ARTE Future.

Volet 1 : Quels usages ?

Volet 2 : Où en est la science ?

Volet 3 : La législation en Europe

Crédits: Laure Siegel (réalisation), Chloé Michelon (co-réalisation / cadrage), Dominique Pichard (co-réalisation / cadrage), Bartosch Salmanski (cadrage), Anne-Laure Wittmann (cadrage / montage), Mathieu Garcia (graphisme), Mickaël Kubiszyn (musique)

Production Cédric Bonin / Seppia

 

 

Cannabis thérapeutique, l'accès aux médicaments

 

L’Europe est encore largement divisée sur la règlementation concernant le cannabis. Mais, avec la mise sur le marché de cannabinoïdes synthétisés, l’enjeu médical a fait bouger les lignes. Cependant, en l’absence d’harmonisation entre les pays et de véritable volonté politique, les transports illégaux entre pays, l’autoproduction plus ou moins tolérée et les situations ubuesques sont encore de mise. Comme en Belgique ou en République Tchèque, où l’usage de cannabis à visée thérapeutique est autorisé en principe mais où aucun patient n’a encore obtenu d’ordonnance pour se fournir en médicaments.

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En Allemagne, le choix aux patients

 

En Allemagne, tout a commencé en 2008, suite à une prescription médicale pour sept patients, le ministère de la santé a estimé que cette question était “d’intérêt public”. Depuis, la liste des maladies reconnues et des produits disponibles s’est considérablement allongée. Un développement qui n’a pas été suivi par toutes les compagnies d’assurance. Certaines refusent toujours de rembourser ces produits à base de cannabinoïdes, bien que la prise en charge d’une médicamentation chimique et des frais d’hospitalisation d’un patient soient souvent plus onéreux. Pour pallier ce blocage, la législation autorise depuis fin 2012 les patients non remboursés à faire pousser quelques plants chez eux. Mais, là encore, l’application de cette loi varie selon les Länder et les pathologies.

Franjo Grotenhermen, chercheur à l’institut Nova de Cologne et initiateur de l’IACM, détaille le marché du cannabis médical en Allemagne.

 

 

En France, un processus à petits pas

 

Jusqu’en juin 2012, les autorités sanitaires françaises ne prévoyaient que la délivrance d’Autorisation temporaire d’utilisation (ATU) pour du Marinol. Depuis 2001, seuls une centaine de patients ont bénéficié de ce médicament à base de dronabinol, la version synthétique du THC. Désormais, un décret autorise les laboratoires à déposer une demande de mise sur le marché de médicaments à base de cannabinoïdes, visant en particulier GW Pharmaceuticals et son spray Sativex. Composé à parts égales de THC et de CBD, il est particulièrement recommandé pour favoriser la spasticité. Il ne devrait pas être disponible dans les pharmacies avant 2015 et ne sera prescrit qu’à une population réduite de patients souffrant de sclérose en plaques. Pour tous les oubliés du décret, le combat n’est pas fini.

Nathalie Richard est médecin et directrice adjointe des médicaments en neurologie, psychiatrie, antalgie, rhumatologie, pneumologie, ORL, ophtalmologie et stupéfiants à l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament). Elle explique le processus qui a décidé l’institution publique à se prononcer en faveur du Sativex.

Daniel Vaillant est un des seuls hommes politiques français à avoir pris régulièrement position pour la reconnaissance du cannabis médical. Le député-maire du 18e arrondissement de Paris a rendu un rapport en juin 2011 sur la légalisation contrôlée du cannabis à usage thérapeutique. Il poursuit cette tâche à la demande du Premier ministre Jean-Marc Ayrault depuis le mois d’avril.

 

 

Bedrocan, héraut du modèle néerlandais

 

Bedrocan est la seule usine d’Europe à produire du cannabis médical pour un gouvernement. Au cœur de la plaine néerlandaise, la société a été créée par deux beaux-frères, qui ont décidé de se lancer dans l’aventure après la faillite de leur commerce d’endives. Depuis 10 ans, quatre variétés de leur cannabis sous forme brute sont disponibles en pharmacie, avec des taux différents de CBD et de THC. Mais, dans ce pays où la culture du chanvre fait partie intégrante du quotidien et où les sources d'approvisionnement sont multiples, le nombre de clients néerlandais stagne, en grande partie à cause du prix (entre 7 et 12 euros le gramme).

Tjalling Erkelens, directeur et co-fondateur de Bedrocan se pose en observateur privilégié des évolutions en cours dans chaque pays. L'agronome plaide pour plus de concurrence, qui permettrait de réduire les coûts et ferait taire les critiques sur son monopole de fait.

Arno Hazekamp, jeune doctorant et directeur Recherche et Développement de la société, assure le lien avec les patients et les laboratoires intéressés par de telles recherches.

 

 

Israël, l’autre système

 

Au même titre que les Etats-Unis, l’Espagne et les Pays-Bas, Israël est un des pays les plus avancés en termes de recherche scientifique. En écho à la partie non négligeable de patients âgés soignés au cannabis dans des cliniques spécialisées, un des axes de travail consiste à mettre au point une variété de cannabis sans THC, se concentrant sur les effets du CBD. Le choix de l’auto-production allié à un programme d’éducation des patients a mené à une augmentation exponentielle du nombre de bénéficiaires du cannabis médical : 1800 en 2009, plus de 11 000 en 2013. Néanmoins, les patients ne lâchent pas leurs revendications et certains ont initié une grève de la faim en mai dernier pour pousser le ministère de la Santé à ouvrir le traitement à d’autres maladies. Selon eux, la liste actuelle est “arbitraire, discriminatoire et dictée par les lobbys pharmaceutiques” et ne prend pas en compte des souffrances importantes telles que les PTSD (Post-Traumatic Stress Disorder), les syndromes parkinsoniens et le glaucome. Face aux protestations, 19 oncologues ont été assermentés pour prescrire du cannabis. Pour le reste, les négociations se poursuivent au sein des instances parlementaires.

Raphaël Mechoulam, pape de la recherche sur le cannabis, joue le rôle de conseiller dans ce comité de discussion. A 83 ans, il déconseillerait à sa fille de consommer du cannabis “si elle était enceinte” mais il défend avant tout la liberté de chaque patient de disposer du meilleur de la recherche.

Lumir Hanus, chercheur d’origine tchécoslovaque, s’intéresse plus particulièrement aux nouvelles applications potentielles du cannabis médical, comme dans le cas des PTSD. Ces troubles sont particulièrement répandus en Israël, où le service militaire et la guerre sont une réalité pour la population.

 

 

Canada, du public au privé

 

L’instigateur du cannabis médical au Canada s’appelle Marc Saint Maurice. Bassiste d'un groupe de punk, il a fondé le Marijuana Party à la fin des années 1990, plaidant pour une évolution de la loi fédérale. Puis il a lancé le "centre de compassion de Montréal, sorte d’association qui fournit de l’herbe aux patients munis d’une autorisation. Cette initiative a fait des émules dans toutes les grandes villes du pays. En 2000, l’Etat a octroyé le droit à Santé Canada, le ministère de la santé canadien, de fournir de l’herbe aux patients. En 2005, le Canada a été le premier pays au monde à approuver le spray Sativex. Certains patients ont également obtenu le droit à l’auto-production mais le manque de contrôles est criant. En avril 2014, tout ce système va être remis en ordre : fin des sources d’approvisionnement associatives et publiques et ouverture du marché aux firmes privées, pour l’instant limitée à une filiale du néerlandais Bedrocan.

Mihaïl Sandev gère bénévolement le centre de compassion de Montréal, qui compte 4000 membres. Lui-même malade, il est conscient que ce système direct est menacé. Mark Ware est médecin anesthésiste à l’hôpital de Montréal et enseigne à l’Université Mc Gill. En termes de sécurité et de cohérence, le modèle à venir est plus efficace selon lui.

 

 

République Tchèque, la gueule de bois

 

Annoncée en grande pompe en décembre 2012, un mois avant les premières élections au suffrage universel du pays, la loi autorisant le cannabis à usage thérapeutique a été promulguée mais n’a pour l’instant pas été suivie d’effets. Dans un pays où la culture et la consommation de cannabis sont une tradition ancestrale et où personne n’aurait songé à en faire commerce il y a à peine vingt ans, la prohibition passe mal. Aucun importateur tchèque n’a obtenu la licence pour faire entrer un seul gramme de Bedrocan, le seul producteur initialement autorisé. En outre, la promesse d’autoriser l’auto-production aux malades est très dépendante des priorités du nouveau gouvernement.

Dusan Dvorak est médecin addictologue. Battant en brèche les atermoiements des politiciens, il garde espoir dans les autorités européennes pour que la consommation, l’auto-production et la recherche soient officiellement permises. Pavel Kubu, lui aussi médecin, est un membre actif du comité de pétition pour le cannabis médical. Il se prononce en faveur d’une production régulée et nationale.

 

Source: https://future.arte.t...et/cannabis-iii

Retrouvez toutes les vidéos sur le lien ci dessus.

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  • 3 mois après ...
Invité budzaddict

hello Indi,

 

ça donnerait envie de se barrer au portugal...au vue du shéma,hin !^^

 

l'givré !

plop el givré

100% ok en plus il fait beau la bas ... :siff: moi j'ai déjà le camtar lol

@+

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