Carl Hart, le chercheur looké qui dynamite les idées reçues sur la drogue


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Carl Hart, le chercheur looké qui dynamite les idées reçues sur la drogue

 

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Carl Hart, afro-américain hérissé de dreadlocks ayant passé sa jeunesse dans les quartiers pauvres de Miami, n'aime pas le conformisme. Aujourd'hui neuroscientifique à l'Université Columbia de New York, il n'hésite pas à battre en brèche un certain nombre d'idées reçues sur l'addiction, se servant de son vécu pour alimenter ses recherches. Ébouriffant.

 

Incisive en or et piercings aux oreilles, l'homme ne correspond pas tout à fait à l'image qu'on se fait d'ordinaire d'un laborantin. Il devient, en 1996, le premier afro-américain (et le seul à ce jour) à obtenir un doctorat en neuroscience. Un statut dont il entend bien user pour dénoncer le "mensonge dont se rendent coupables la justice, les politiciens et les médias américains depuis 30 ans à propos des dangers de la cocaïne, de la méthamphétamine et des autres drogues illégales". Nul doute que chercheurs et pouvoirs publics français feraient bien, eux aussi, de s'inspirer de ses travaux, dont la transversalité sur certains points résonne comme une évidence.

 

"Les drogues ne sont pas les croque-mitaines que l'on pense"

 

Si ses recherches commencent tout juste à rencontrer un véritable écho, voilà maintenant 22 ans que Hart s'est lancé méthodiquement, mais avec force, dans la déconstruction de la plupart des lieux communs circulant autour de la drogue. "Tout ce qu'on sait est faux", tonne-t-il dans les colonnes du journal suisse Le Temps, auquel il a accordé un entretient en préambule de sa participation à une conférence publique mercredi 11 décembre à Genève.

 

Ah bon, tout ? Oui, presque. Sur le chapitre de l'héroïne par exemple (et des opiacés en général), Hart s'inscrit en (porte-à-) faux. Dangereuses, ces substances sont pourtant à l'origine, à elles-seules, de bien moins d'overdoses qu'on ne le dit. Dans 75% des cas, l'overdose se produit lorsque la prise d'héroïne est couplée à celle d'alcool et/ou de sédatifs. Ces faits doivent selon Hart entrainer un infléchissement du message de santé publique. Ce dernier se borne pour l'instant à répéter que l'héroïne est toxique, antienne inefficace. Pour permettre de sauver des vies, il doit plutôt inviter à ne pas mélanger opiacé et alcool/sédatifs. Un bouleversement du paradigme admis qui suppose de changer radicalement notre perception des drogues.

 

Même chose concernant le crack. Réputé implacable, il ne serait pas, selon Hart, si redoutable que cela. Pour preuve, "le maire de Toronto, Rob Ford, qu'on a vu sur YouTube fumant du crack, a l'air plutôt en forme, en dehors du surpoids..." Carl Hart s'est livré à une petite expérience, mettant en scène des accros au crack qui, pour la plupart, ont préféré prendre les quelques dollars qu'on leur proposait à la faible dose de crack mise à leur disposition. Moralité : le recours aux drogues serait notamment la conséquence d'une absence d'alternatives.

 

Il y a des gens autour de vous qui prennent des drogues, qui savent gérer leur consommation et qui vont régulièrement au travail : le drogué typique, c'est ça", martèle Hart. Difficile de ne pas penser ici à Une vie pornographique, roman de Mathieu Lindon campant un héroïnomane bourgeois, maître-assistant à l'université.

 

La guerre contre la drogue, inutile et chère

 

Carl Hart ne souhaite pas dédiaboliser les drogues. S'il a passé sa vie à les étudier, c'est bien qu'il estime qu'il y a là un sujet de première importance. Il déplore en revanche que la toxicomanie soit prise en charge de la même façon, simpliste, depuis des décennies. A quoi bon vouloir sevrer un héroïnomane si l'on occulte par ailleurs son problème avec l'alcool ? Pourquoi stigmatiser les toxicomanes, alors qu'ils ne représentent pas les causes mais les conséquences d'un problème ? Pourquoi les mettre tous sur le même plan, quand chacun d'eux possède une histoire différente, essentielle dans la compréhension de son addiction, et donc dans celle de la façon dont lui venir en aide ?

 

C'est à ces questions qu'essaie de répondre Carl Hart dans son dernier ouvrage, High Price: A Neuroscientist's Journey of Self-Discovery That Challenges Everything You Know About Drugs and Society. Entré dans ce business pour tenter de trouver une solution au problème de la dépendance, il se rend vite compte qu'il y a surtout un problème de politique de la drogue, "basé sur la désinformation et sur une approche punitive".

 

L'intox n'est pas difficile à mettre en scène. L'héroïne, par exemple, compte peu de consommateurs, il est donc simple de véhiculer fantasmes et légendes à son propos. Pourquoi s'obstiner à mystifier l'opinion publique ? On s'en fera une petite idée en considérant le budget colossal alloué à la répression policière de la toxicomanie, aux USA et en France. La drogue comme façon d'obtenir des budgets, tout simplement.

 

Reste que Carl Hart aura peut-être du mal à se faire entendre d'une communauté scientifique au sein de laquelle il passe volontiers pour un franc-tireur excentrique. Avant de devenir l'éminent professeur qu'on connait, il a un peu déconné : vol de batteries de voitures, possession d'armes à feu et, surtout, fumette... Autant de délits qui le discréditent auprès de nombre de ses confrères, bien qu'ils fassent paradoxalement de lui quelqu'un de très au fait de ce dont il parle.

 

Source: https://www.streetpre...drogue-par-mr-b

 

 

L'un de mes chercheurs favoris :wub:

Il parle clairement et sans détour et n’hésite pas a remettre certains "grands"chercheurs dans leurs éprouvettes.

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Un article du maire de toronto qui fume du crack,https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/10/31/la-police-de-toronto-retrouve-une-video-montrant-le-maire-en-train-de-se-droguer_3506590_3222.htmlon peut voir une vidéo assez drole à la fin où on le voit s'embrouillait avec des journalistes :lol:

Modifié par WeedReality
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Un article du maire de toronto qui fume du crack,https://www.lemonde.f...06590_3222.htmlon peut voir une vidéo assez drole à la fin où on le voit s'embrouillait avec des journalistes lol.gif.pagespeed.ce.2r0mAZ82mu.gif

 

Hello

Bonjour au-revoir c'est en supplément?

Et c'est quoi le rapport avec l'article? avec le Thera?

 

Donc merci de ne pas poster n'importe quoi n'importe ou!

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