Sativex : « Ce médicament a calmé mon corps »


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Sativex : « Ce médicament a calmé mon corps »

 

 

Quand la Britannique Victoria Hutchins se voit diagnostiquer une sclérose en plaques en 1997, alors qu'elle est âgée de 19 ans, la douleur est encore supportable. Mais progressivement, les symptômes s'aggravent. « Je ne pouvais plus dormir, parce que les spasmes, très douloureux, se multipliaient la nuit. Je ne supportais plus les effets secondaires des médicaments antidouleur : une immense fatigue et de gros problèmes de digestion. Je ne pouvais plus supporter mon propre corps. » En 2001, souffrant le martyre, elle se voit forcée d'abandonner son travail de fonctionnaire.

 

Lire : Le Sativex, médicament à base de cannabis, autorisé en France

Sa vie change en 2008. La clinique du traitement contre la douleur où elle est traitée, près de Norwich, dans l'Est de l'Angleterre, lui propose d'être cobaye pour tester un nouveau médicament, le Sativex, à base de cannabis. Elle accepte immédiatement, prête à tout pour améliorer son existence. « Initialement, j'ai fait partie du groupe qui prenait un placebo. J'ai donc arrêté les antidouleur. Au bout de deux jours, la souffrance était atroce. » Les médecins lui donnent alors le Sativex. « Ça a calmé mon corps », témoigne-t-elle.

 

Quatre fois par jour, elle utilise trois jets du spray à vaporiser dans la bouche. « Il faut garder le produit dix minutes sous la langue, puis l'avaler. » Pour elle, l'effet est presque immédiat. Cela réduit les spasmes et amoindrit la douleur. « L'efficacité est la même que pour les médicaments antidouleur que je prenais avant, mais les effets secondaires sont presque inexistants. C'est la principale différence. »

 

« GOÛT HORRIBLE »

 

Pas question d'idéaliser : le Sativex n'agit que sur les symptômes, il ne guérit pas. De plus, les effets secondaires du médicament, bien que minimes, existent. « D'abord, ça a un goût horrible. C'est difficile à décrire, mais c'est comme mettre un produit chimique dans la bouche. » Par ailleurs, le spray lui tache les dents. « Le jet a une couleur proche du goudron. » Enfin, à force de garder le liquide en bouche, la peau sous la langue pèle. « Mais tout ceci n'est rien par rapport aux effets secondaires des antidouleur. Quand je me réveille, je ne ressens plus l'immense fatigue que j'avais autrefois. »

 

Victoria Hutchins fait partie d'une poignée de privilégiés. Grâce au programme de recherche de sa clinique, dont elle fait toujours partie, elle a accès gratuitement à ce médicament. C'est une exception. En Grande-Bretagne, les autorités sanitaires n'ont pas officiellement approuvé le remboursement du Sativex. La décision de le prendre en charge est laissée à chaque autorité locale du système de soins. Cela provoque des inégalités. Dans l'immense majorité des cas, le patient essuie un refus.

 

JUSQU'À 12 ADMINISTRATIONS PAR JOUR

 

Selon la Société britannique de la sclérose en plaques, seuls 2 % des malades y ont accès. Trouver un patient qui témoigne a donc été difficile, et c'est le fabricant – GW Pharmaceuticals – qui a trouvé un interlocuteur au journaliste du Monde, avec les risques de parti pris favorable que cela comporte.

 

Si la prise en charge du médicament est rejetée, c'est à cause de son coût. Victoria Hutchins utilise la dose maximale de douze sprays par jour, ce qui revient à presque 10 000 euros par an. Le tout pour un médicament qui ne constitue pas un traitement de la maladie. GW Pharmaceuticals répond qu'en moyenne les patients n'utilisent que quatre sprays par jour, et que l'allégement des symptômes entraîne des traitements en moins pour le système de santé.

 

La Société britannique de la sclérose en plaques mène campagne pour que le Sativex soit remboursé. Mais le système de santé n'a pour l'instant pas ouvert le dossier et il n'y a pratiquement aucune chance qu'il soit approuvé à court terme.

 

Eric Albert (Londres, correspondance)

 

Source: https://www.lemonde.f...89_1651302.html

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Hello, 10 000e par an, comment peut on faire ça, t es très malade (la sclerose en plaque est plus qu handicapante) et tu dois raquer 10 000e.... j espere vraiment que ce médicament sera pris en charge...

 

 

Et bah dis donc 10 000e contre une autoproduction voila quoi... apres les doses etc etc pourraient etre a établies, a partir d une variete choisie, et adaptée aux patient par des personnes qualifiées dans ce domaine, ayant des connaissances sur les cannabinoides.

 

Les memes qui determinent la posologie sur le sativex, ca serait plus naturel et apparemment les cannabinoides naturels contre ceux de synthèses seraient tout de meme plus efficaces... sans couter 10 000e

 

 

 

Mais bon passer a coté de 10 000euros ca doit etre frustrant n est ce pas... (sinon tres bon "report" )

 

 

Bonne aprem

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Salut !

 

Les effets ne nous étonnent plus ! J'ai l'impression que nous, fervents connaisseurs activistes du cannabis ( :P ), savons depuis déjà bien longtemps quels effets peut avoir cette plante et ses dérivés, c'est une bonne chose que des gens lambda arrivent aussi à percevoir la différence aussi clairement.

 

Par contre, et comme bien souvent, ce qui m'interpelle est bien le prix. Je ne pense pas que le problème soit de savoir si c'est remboursé ou non, mais plutôt de savoir pourquoi ça coûte autant et surtout si le prix est justifié.

N'oublions pas qu'ici on parle d'une situation de monopole, une boîte qui contrôle les prix du produit, et au nom du domaine médicale je n'ai pas de mal à me dire qu'ils profitent de leur position.

 

Que ce soit prix en charge est une bonne chose, mais doit on pour autant laisser passer des prix aussi énormes qui seront de toute façon payés par l'état, c'est à dire nos impôts ?

 

On voit déjà ce cas de figure pour beaucoup de médicaments, j'ai bien peur que l'utilisation du cannabis dans le domaine médical n'y échappe pas. Et c'est quand même contraire à toute la culture (culturel ! :P ) du cannabis qui est basée sur le partage et la gratuité.

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