Le dysfonctionnement du système endocannabinoïde se trouve-t-il à l’origine de la mucoviscidose ?


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Le dysfonctionnement du système endocannabinoïde se trouve-t-il à l’origine de la mucoviscidose ?

 

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La fibrose kystique, également connue sous le nom de mucoviscidose, est une maladie génétique qui affecte les poumons ainsi qu’une variété d’autres organes. Les symptômes se caractérisent par des difficultés respiratoire et l’expectoration de mucus produit par des infections pulmonaires.. On avance à l’heure actuelle la possibilité d’un lien entre la maladie et un dysfonctionnement du système endocannabinoïde.

Perte de graisse, mucoviscidose & système endocannabinoïde

 

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Les patients atteints de mucoviscidose

affichent un fonctionnement pulmonaire

réduit et une surproduction de mucus

(© Liverpoolhls).
 

La mucoviscidose étant associée à un métabolisme anormal des graisses, elle s’accompagne souvent d’une perte progressive de la graisse. Dans le cas de la mucoviscidose, les poumons et le pancréas sont les organes les plus touchés, entraînant une détérioration progressive des poumons et une insuffisance pancréatique.

 

En raison du mécanisme de la maladie, les patients atteints de mucoviscidose ont besoin d’un plus fort apport en calories que celui recommandé pour les individus sains. L’objectif nutritionnel de ces patients est d’aboutir à une croissance et un développement tous deux normaux et, une fois le potentiel génétique atteint, de maintenir un bon état nutritionnel tout au long de leur vie. La preuve a été faite que le fonctionnement des poumons est étroitement lié à l’état nutritionnel dans la mucoviscidose et que cet état est un indice de survie indépendant.

 

La plupart des patients souffrant de mucoviscidose suivent un régime hypercalorique afin de s’assurer une bonne croissance et un développement normal et pour stimuler le bon fonctionnement de leurs poumons. En cas de mucoviscidose, un apport calorique inadapté peut entraîner la malnutrition et par la suite une perte du volume graisseux. La malnutrition nécessite une anamnèse minutieuse et multidisciplinaire, un examen physique ainsi qu’une évaluation générale du patient/de la famille. Seul l’établissement de la cause réelle de la malnutrition peut permettre d’appliquer des traitements adaptés et qui n’entraînent aucun risque.

 

Les stimulateurs de l’appétit, même s’ils sont efficaces dans le traitement de la malnutrition liée à la mucoviscidose, devraient être uniquement prescrits si la perte de consommation d’aliments subséquente à une perte de l’appétit constitue la cause principale de la malnutrition et si tous les autres facteurs ont été évalués, exclus ou traités. Si ce cas est avéré, le traitement à base de THC pourrait être une option idéale dans la mesure où il stimule l’appétit et peut aider à gérer un bon nombre des autres symptômes de la mucoviscidose.

Dysfonctionnement du système endocannabinoïde pré/postnatal et mucoviscidose

 

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Les médicaments conventionnels ne

soulagent pas véritablement les symptômes

de la mucoviscidose (© Frankieleon).

 

Le dysfonctionnement du système endocannabinoïde peut offrir une explication à bon nombre de symptômes de la mucoviscidose ; alors que la maladie est de nature génétique, les gènes concernés semblent être liés au fonctionnement du système endocannabinoïde, même s’il reste beaucoup à faire avant de pouvoir comprendre pleinement ces relations.

 

Une étude récente suggère que les endocannabinoïdes et leurs récepteurs cannabinoïdes ont beaucoup d’influence pendant le processus de développement pré et postnatal. Pour commencer, on a détecté la présence de niveaux élevés d’anandamide endocannabinoïde et de récepteurs cannabinoïdes dans l’embryon en phase de pré-implantation et dans l’utérus, alors qu’une réduction temporaire des niveaux d’anandamide est fondamentale pour l’implantation de l’embryon.

 

Chez les femmes, une association inverse a été constatée entre l’amidohydrolase des acides gras (l’enzyme responsable de la dégradation de l’anandamide) dans les lymphocytes humains et la fausse couche.

 

En second lieu, les récepteurs CB1 sont présents de manière éphémère dans les zones de substance blanche du système nerveux pré et postnatal, ce qui suggère que ces récepteurs jouent un rôle dans le développement du cerveau.

 

Troisièmement, les endocannabinoïdes ont été détectés dans le lait maternel et l’activation des récepteurs CB1 semble être cruciale pour les bébés souris qui tètent : il semblerait qu’ils déclenchent le fonctionnement des muscles de la bouche et stimulent la motricité.

 

Quatrièmement, l’anandamide protège les neurones dans la phase de développement du cerveau postnatal. Enfin, l’exposition prénatale au composant actif de la marijuana (Δ9-tétrahydrocannabinol) ou à l’anandamide affecte les fonctions du cortex préfrontal, la mémoire et la motricité, et stimule les comportements de dépendance, suggérant ainsi que le système des récepteurs endocannabinoïdes CB1 joue un rôle dans les structures cérébrales contrôlant ces fonctions.

 

Des observations supplémentaires ont avancé que les enfants étaient moins exposés que les adultes aux effets psychotropes secondaires du Δ9-tétrahydrocannabinol ou des endocannabinoïdes. Les implications médicales de ces nouvelles avancées ont de larges répercussions et suggèrent un avenir prometteur pour les cannabinoïdes qui pourraient du coup être utilisés dans les médicaments dispensés en pédiatrie pour des affections telles que la mucoviscidose et le retard de croissance staturo-pondérale non organique.

Comment le THC administré à des enfants à risque peut réduire le risque de développer la mucoviscidose

 

Une forte quantité de données a été rassemblée en ce qui concerne la base moléculaire de la pathogénie de la mucoviscidose, alors que l’influence des troubles biochimiques des processus cérébraux a quant à elle suscité beaucoup moins d’intérêt.

 

Une étude récente s’est penchée sur certains paramètres comportementaux, tels que le niveau d’anxiété et l’activité motrice, sur un modèle de souris atteintes de mucoviscidose, en prenant pour hypothèse que le fonctionnement du système endocannabinoïde pourrait être troublé dans le cas de la mucoviscidose (les endocannabinoïdes sont des dérivés d’acides gras, et la carence en acides gras est considérée comme étant un facteur fondamental dans l’étiologie de la mucoviscidose).

 

On a suggéré que le traitement chronique avec des agonistes du récepteur cannabinoïde au cours de la petite enfance pourrait équilibrer les niveaux de cannabinoïdes et prévenir les modifications comportementales liées à la mucoviscidose. L’activité motrice et le niveau d’anxiété ont été étudiés chez des souris adultes naïves atteintes de mucoviscidose (souris manquant du gène CFTR) et ont été comparés avec des souris de type sauvage et des souris traitées de manière prolongée avec du Δ-9-tétrahydrocannabinol (Δ9-THC ; agoniste du récepteur endocannabinoïde) en bas âge (du 7e au 28e jour à partir de leur naissance).

 

L’activité motrice a été testée dans la tétrade, le niveau d’anxiété dans le labyrinthe en croix, un mois après l’arrêt du traitement. Comparativement aux souris de type sauvage, une perte de l’activité motrice et une hausse du niveau d’anxiété ont été constatés chez les souris adultes naïves atteintes de mucoviscidose. Les souris traitées avec du THC en bas âge ont montré une activité motrice normale et des niveaux d’anxiété normaux à l’âge adulte.

 

L’altération de la fonction motrice et les niveaux d’anxiété élevés constatés dans le cas de la mucoviscidose peuvent être causés par un manque de canal CFTR dans les neurones et par l’activité contrariée de nombreuses zones du cerveau, et peuvent être la conséquence et le résultat d’une carence en acides gras, d’une altération des niveaux d’endocannabinoïdes et de leurs récepteurs. On peut suggérer que le traitement prolongé en bas âge rétablit la fonction endocannabinoïde et prévient ainsi les modifications comportementales.

Utilisation du cannabis chez les patients atteints de mucoviscidose

 

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Les patients atteints de mucoviscidose

fournissent des valeurs médiocres

de débit de pointe.

 

Bien que l’utilisation de drogues soit moins importante chez les patients atteints de mucoviscidose que dans le reste de la population saine, le cannabis est largement consommé par ces patients. En effet, des articles ont indiqué une fréquence de consommation de plus de 60 % (un pourcentage bien plus élevé que dans le reste de la population saine, et probablement exagéré).

 

Un rapport publié en 2001 a constaté « qu’aucune étude sur le long terme n’avait été menée sur la consommation de marijuana dans la population atteinte de mucoviscidose, mais plusieurs articles ont observé une incroyable fréquence de consommation dans plus de 60 % des cas. Même si certains patients ont le sentiment que fumer de la marijuana permet de temporairement dilater les bronchioles des poumons, cet effet n’est que de très courte durée et ils doivent prendre conscience des dommages à long terme provoqués par le tabac et les métabolites de la marijuana » (sic.). Une étude plus ancienne a révélé que le cannabis « aggravait souvent les symptômes pulmonaires chroniques, même si certains patients faisaient état d’un soulagement éphémère pendant sa consommation ».

 

Évidemment, ce rapport présume que le cannabis est fumé avec du tabac et adresse plus particulièrement les dangers liés à la consommation de joints de cannabis, et non pas les dangers des autres méthodes de consommation. Des études plus récentes ont par ailleurs avancé que les dangers liés à la consommation de joints étaient bien moins élevés que ceux liés à la consommation de tabac. Il est difficile de savoir si le fait de fumer du cannabis seul peut se révéler être bénéfique pour les patients atteints de mucoviscidose et leur offrir un certain soulagement, comme on a pu le constater à de maintes reprises chez certains patients asthmatiques ; néanmoins, il peut être prudent de recommander aux malades actuels d’opter pour une méthode de consommation moins agressive pour le tissu pulmonaire.

 

Implications pour les soins médicaux

 

Il nous reste beaucoup à faire en matière de recherche avant de pouvoir comprendre à 100 % la complexité du système endocannabinoïde, son importance dans le développement humain et ses relations avec de nombreuses maladies auparavant mystérieuses, comme la mucoviscidose. Les premières recherches sur l’importance des agonistes des récepteurs cannabinoïdes tels que le THC sont très prometteuses et nous fourniront, sans aucun doute, une base pour développer des traitements ciblés.
 
Source:sensiseeds.com

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